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Anne Louise Brillon de Jouy

Anne-Louise Brillon de Jouy, née Boyvin d'Hardancourt le à Paris et morte le à Villers-sur-Mer (Calvados), est une musicienne et compositrice française.

Anne Louise Boyvin d'Hardancourt Brillon de Jouy
peinture de Fragonard
Madame Brillon de jouy vers 1769, par Jean-HonorĂ© Fragonard. Elle feuillette un cahier de musique devant un clavecin Ă  double clavier. La toile, appelĂ©e « L'Étude » avant l'identification du sujet en 2011, avait Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme une « allĂ©gorie de la musique Â» ou une des « figures de fantaisie Â», portraits d'amis et de clients de Fragonard (musĂ©e du Louvre).
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Biographie

Anne Louise de Jouy Brillon est la fille du commis royal des impôts Louis-Claude Boyvin d'Hardancourt (env. 1710-1756) et de son épouse Marie-Élisabeth, née Martin (1723-1785), et apprend à jouer du clavecin encore enfant[1].

En octobre 1763, elle épouse le commis aux impôts Jacques Brillon de Jouy (1722-1787), de 22 ans son aîné, avec qui elle a deux filles, dont Cunégonde qui épousera Antoine Marie Paris d'Illins[2]. Le salon qu'elle tient alors tous les mercredis et samedis devient un rendez-vous permanent dans sa maison de campagne de Passy. Outre André-Noël Pagin, des musiciens étrangers de passage à Paris se produisent avec elle et elle-même jouait du clavecin et du pianoforte[3]. Ce faisant, elle a acquis une excellente réputation en tant que musicienne, bien qu'elle ne se produise pas dans des concerts publics et que ses propres compositions ne soient pas imprimées. Plusieurs compositeurs tels que Johann Schobert, Luigi Boccherini, Charles Burney, Ernst Eichner et Henri-Joseph Rigel lui ont dédié des sonates.

En 1767, Boccherini lui dédie ses Six Sonates pour pianoforte et violon op. 5 : « Elle est l'une des plus grandes joueuses de clavecin en Europe. Cette dame [...] joue les morceaux les plus difficiles avec une grande précision, le goût et le sentiment [...]. Elle compose également, et elle a eu l'obligeance de jouer plusieurs de ses propres partitions au clavecin et piano-forte, accompagnée au violon par M. Pagin, le meilleur élève de Tartini en France[4] ». Le piano-forte (ou piano) est alors un instrument nouveau, mais Anne Louise Brillon en est friande.

Elle est une amie de Benjamin Franklin, avec qui elle entretient une grande correspondance après avoir fait sa connaissance pendant son séjour à Paris (1777-1785) lors de la Révolution américaine. Jouant et composant pour le clavecin et le piano, elle a vécu à Passy, commune jouxtant alors Paris, puis se retire durant la Révolution française à Villers.

En 1777, elle compose la Marche des insurgés pour célébrer une victoire américaine dans la guerre d'indépendance américaine.

Ă€ partir de 1808, elle vit en partie entre Paris et Villers-sur-Mer, oĂą elle mourut en 1824.

Ĺ’uvre

88 œuvres musicales ont été à ce jour répertoriées[5].

  • 1775-1783 : Trio pour trois clavecins en ut-mineur (ou pour piano anglais, piano allemand et clavecin).
  • 1775-1783 : Premier recueil d'Ĺ“uvres pour clavecin ou pianoforte avec 15 sonates pour pianoforte et violon.
  • 1775-1783 : Sonate en la mineur pour pianoforte.
  • 1775-1783 : Trio pour piano, violon et violoncelle en sol mineur.
  • 1775-1783 : Quatuor pour clavecin, deux violons et contrebasse en mi mineur.
  • 1777 : Marche des insurgĂ©s, première Ă©dition par Hildegard Publishing Company (1992).
  • 1779-1785 : Duos pour clavecin et pianoforte.

Notes et références

  1. (de) Claudia Schwetzer, « Brillon de Jouy, Anne-Louise, geb. Boyvin d'Hardancourt », sur Europäische Instrumentalistinnen des 18. und 19. Jahrhunderts, (consulté le )
  2. [PDF] The Bibliotheca Parisana, in: The Library, 12(2), juin 2011, pp. 89-118.
  3. « Anne Louise Brillon de Jouy (1744-1824) », sur Musiciennes à Ouessant, (consulté le )
  4. (en) Charles Burney, Dr Nurney's Musical Tours in Europe (Vol. 1), Londres, T. Becket and Co., , 396 p. (OCLC 642297940, lire en ligne), p. 42-43, Traduction française : Voyage musical dans l'Europe des Lumières, Paris, Flammarion, 1992, p. 78.
  5. Bertil H. Van Boer, Historical Dictionary of Music of the Classical Period, 2012, p. 94 — lire sur Archive.org.

Annexes

Bibliographie

  • Christine de Pas, Madame Brillon de Jouy et son salon : Une musicienne des Lumières, intime de Benjamin Franklin, Paris, Éditions du Petit Page, , 306 p. (ISBN 978-2-9538403-4-6, BNF 44213135).

Discographie

  • "The Piano Sonatas Rediscovered", Nicolas Horvath, piano. 2 CD Grand Piano GP872-73 (2020)

Liens externes

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