Anna Schapire

Anna Schapire naît à Brody en 1877, en Galicie. Elle est la plus jeune des cinq filles d’un marchand ; avec ses sœurs, elle reçoit une éducation à domicile et apprend plusieurs langues, dont l’allemand, le polonais, le français et le russe[1]. À partir de 1895, elle voyage en Europe avec sa sœur Rosa, s’établissant à Hambourg, puis à Paris, Berne, Vienne et Berlin[1].

Durant ses études berlinoises, Schapire fait la connaissance d’Otto Neurath, son aîné de cinq ans[1] - [2]. Elle soutient en 1906 à Berne une thèse sur les conditions de travail en Allemagne, sous la direction d’August Oncken (de)[2]. L’année suivante, elle épouse Otto Neurath[3]. Le couple publie sous leurs deux noms des ouvrages d’économie[4] et des traductions[5] ; dans le cas des traductions, il est probable que l’essentiel du travail ait été effectué par Anna, compte tenu de leurs compétences linguistiques respectives[5].

Schapire appartient aux courants féministe et socialiste : elle publie des articles sur ces thèmes, soutient les mouvements d’ouvrières et propose dans ses écrits des avancées comme l’équité des salaires et de meilleures conditions de travail, notamment pour les mères de famille[1].

Elle meurt en novembre 1911, peu de temps après la naissance de son fils Paul Martin Neurath (de)[1], de complications liées à l’accouchement[2].

• Arbeiterschutz und die politischen Parteien in Deutschland, Bern, 1906 (thèse)
• Die Frau und die Sozialpolitik, 1908
• Lesebuch der Volkswirtschaftslehre, 1910 (co-écrit avec Otto Neurath)
• Lehrbuch der Volkswirtschaftslehre, 1910 (co-écrit avec Otto Neurath)
• Genius und Vererbung, 1910 (co-traduction avec Otto Neurath de Hereditary Genius de Francis Galton)

• (de) Burcu Dogramaci, Günther Sandner, Leonie Beiersdorf et Heinrich Dilly, Rosa und Anna Schapire Sozialwissenschaft, Kunstgeschichte und Feminismus um 1900, 2017 (ISBN 978-3-932338-87-8 et 3-932338-87-1, OCLC 968222364, lire en ligne)