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Andragogie

L'andragogie est la pratique de l'éducation des adultes. Le terme « andragogie » apparaßt pour la premiÚre fois en Allemagne en 1833.

Le terme « andragogie » est formĂ© Ă  partir de deux mots du grec ancien, anĂšr (áŒ€ÎœÎźÏ) ou andros (ጀΜΎρᜀς), qui signifient « l'homme », dans le sens d’humain mĂąle ; et agogos (áŒ€ÎłÏ‰ÎłÏŒÏ‚), qui veut dire « le guide ». On dĂ©signe donc par « andragogie » l'ensemble de techniques susceptibles d'amener Ă  la connaissance, d'Ă©duquer, de former des apprentis, des travailleurs.

Selon Knowles (« the father of andragogy » comme on l'appelle aux États-Unis), l'andragogie ce n'est pas seulement l'apprentissage des adultes, mais c'est Ă©galement de l'Ă©ducation permanente et de la psychologie humaniste dans le monde contemporain Ă  travers des institutions de formations des adultes. D'aprĂšs lui, l'andragogie se dĂ©finit par opposition Ă  la pĂ©dagogie. Il s'agit d'un nouveau modĂšle destinĂ© Ă  favoriser l'apprentissage des adultes (The Art and Science of helping adults to learn, 1970).

Histoire

Le terme « andragogie » est inventĂ© par l’Allemand Alexander Kapp en 1833. Il Ă©volue ensuite vers une thĂ©orie de la formation des adultes d’Eugen Rosenstock-Huessy. Aux États-Unis, il a Ă©tĂ© popularisĂ© par l’amĂ©ricain Malcolm Knowles. Ce dernier revendique le mot « andragogie » qui, pour lui, doit ĂȘtre distinguĂ© de « pĂ©dagogie », communĂ©ment utilisĂ©. Knowles a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  Ă©laborer une thĂ©orie de l’éducation pour adultes Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand il est sensibilisĂ© au terme d’andragogie par Dusan Savicevic. Les deux hommes se rencontrent Ă  Boston en 1966, oĂč Savicevic expliqua Ă  Knowles dans quel cadre ce terme est employĂ© en Europe. En 1967, Knowles fait d’abord usage d'« andragogie » pour prĂ©senter sa thĂ©orie de l’éducation pour adultes. AprĂšs en avoir discutĂ© avec Merriam-Webster, il modifie l’orthographe du terme pour « andragogie », et l’utilise ensuite sous cette forme pour exposer ses nombreuses idĂ©es sur l’apprentissage des adultes.

La thĂ©orie de Knowles peut ĂȘtre apprĂ©hendĂ©e Ă  travers six affirmations liĂ©es Ă  la motivation des adultes en situation d’apprentissage[1] - [2].

  1. Besoin : les adultes ont besoin de connaütre le pourquoi d’un apprentissage.
  2. ParticularitĂ© : l’expĂ©rience (dont la prise en compte de l’erreur) est la base de toute activitĂ© d’apprentissage pour les adultes
  3. Investissement : les adultes doivent pouvoir ĂȘtre impliquĂ©s dans les dĂ©cisions liĂ©es au dispositif d’éducation mis en place : organisation, modalitĂ©s d’évaluation de l’enseignement proposĂ©.
  4. Utilité : les adultes préfÚrent apprendre ce qui leur servira à court terme dans leur travail ou leur vie privée.
  5. ModalitĂ© d’apprentissage : l’apprentissage par situation-problĂšme est plus adaptĂ© pour les adultes que la simple transmission de connaissances.
  6. Motivation : les adultes rĂ©agissent mieux Ă  une motivation intrinsĂšque qu’à des exhortations externes.

Dans la majoritĂ© des pays europĂ©ens, les propositions de Knowles n’ont au mieux qu’une influence marginale. À partir des annĂ©es 1970, le terme est associĂ© Ă  des recherches Ă©mergentes et Ă  des institutions, publications et programmes de formation professionnelles, similaires aux idĂ©es dĂ©veloppĂ©es et mises en pratiques aux États-Unis. Andragogie est alors utilisĂ© pour dĂ©signer un rĂ©el courant de pensĂ©e, Ă  l’égal d’autres disciplines acadĂ©miques comme la biologie, la mĂ©decine ou la physique.

En 1999, Edmée Ollagnier initie les travaux de recherche avec une approche qui tient compte des inégalités entre les femmes et les hommes. En 2000, elle crée un réseau international qui regroupe les chercheuses sur cette thématique[3] - [4].

Au Canada, dĂšs 1991 sur les traces de Claude Touchette, pĂšre de l'andragogie moderne, un groupe de formateurs dans l'universitĂ© de MontrĂ©al ont commencĂ© Ă  dĂ©finir les apports de l'andragogie. Ils ont dĂ©couvert que ce n'est pas une science, un art ou mĂȘme une mĂ©thode, mais c'est une dĂ©couverte rĂ©volutionnaire qui conduit Ă  l'Ă©panouissement de l'homme par une Ă©ducation qui respecte les besoins, dĂ©sirs et attentes des adultes et des enfants. Elle maintient l'Ă©quilibre entre 5 savoirs : le savoir faire (les compĂ©tences), le savoir faire faire (la confiance), le savoir ĂȘtre (le comportement), le savoir crĂ©er (la conceptualisation) et le savoir devenir (la capacitĂ©). Elle est beaucoup plus qu'une pĂ©dagogie pour adultes, elle dĂ©finit le processus d'Ă©ducation dans ses diffĂ©rents axes: psychopĂ©dagogiques, socio-pĂ©dagogiques et pĂ©dagogiques. Selon eux, l'andragogie distingue le sujet de l'objet et la personne de son problĂšme. Elle gĂšre l'intelligence et la compĂ©tence Ă©motionnelles de chacun, dĂ©veloppe l'esprit de rĂ©flexion et d'analyse. Elle gĂ©nĂšre l'esprit de tolĂ©rance et le refus des Ă©tiquettes, sollicite la curiositĂ©, l'enthousiasme et la motivation. Elle remplace l'idĂ©e de contrĂŽle par celle de l'accompagnement et annule toute notion de dĂ©pendance au profit de l'indĂ©pendance qui mĂšne ensuite Ă  l'autonomie et donc Ă  la responsabilitĂ©. Ce groupe de formateurs ont Ă©laborĂ© des recherches qui dĂ©finissent la situation de l'apprenant, le formateur et la formation au sein de cette mĂ©thodologie qui est l'andragogie[5].

Andragogie et apprenant

« Pour l'adulte, apprendre est un art de vivre en harmonie avec soi-mĂȘme et avec son environnement duquel et auquel il participe. » (HĂ©lĂšne TrocmĂ©-Fabre.)

L'andragogie met l'apprenant au centre de la formation, elle postule que tout individu possÚde en lui les moyens de sa réussite. L'apprenant adulte possÚde déjà des expériences, croyances et ambitions, il attend de nouvelles méthodes, idées, opinions et motivations et il connait déjà des situations de responsabilité.

L'andragogie considĂšre l'apprenant comme un ĂȘtre Ă  la recherche de son autonomie professionnelle et de son harmonie personnelle. Elle respecte l'homme sur trois niveaux : tĂȘte, cƓur et esprit et permet Ă  chacun de prendre le chemin qu'il dĂ©sire et qu'il choisit. Cette approche prend ses racines de l'expĂ©rience de l'apprenant en respectant les propres objectifs de la formation mais en adaptant les chemins pour les atteindre. L'apprenant est capable d'apprendre quelque chose, il est expĂ©rimentĂ© et peut dĂ©cider par et pour lui-mĂȘme, il est intelligent en mesure de comprendre ce qu'on lui explique et responsable de ses choix et des consĂ©quences de ses choix, il est autonome et dĂ©sireux de se prendre en charge. Dans cette mĂ©thodologie, l'apprenant a besoin de savoir oĂč il va pour assimiler: le sujet doit ĂȘtre introduit, les objectifs doivent ĂȘtre annoncĂ©s. Il a besoin de comprendre les raisons de la formation pour ĂȘtre motivĂ©. Pourtant, il y a quelques difficultĂ©s que l'andragogie doit gĂ©rer concernant les Ă©motions des apprenants comme l'angoisse, le sentiment de l'insĂ©curitĂ©, la peur de rejet ou d'abandon, l'inĂ©galitĂ© des chances, le formateur qui n'est pas Ă  la hauteur et l'apprenant prĂ©sent-absent[5].

L'andragogie et le formateur (l'andragogue)

Vu que chaque apprenant est diffĂ©rent, le rĂŽle essentiel du formateur des adultes ou de l'andragogue est devenu celui de s'adapter aux apprenants et non le contraire, et ce n'est plus alors une simple adaptation aux objectifs de formations. L'andragogue est dynamisĂ© par la curiositĂ© des apprenants, vise Ă  leur autonomie professionnelle, considĂšre l'expĂ©rience de l'apprenant avec autant d'intĂ©rĂȘt que la sienne, motive les apprenants sans les commander en leur donnant le goĂ»t d'apprendre ,d'essayer et non pas Ă  rĂ©ussir Ă  tout prix. À cause des attentes illimitĂ©es de l'apprenant, l'andragogue se doit de poser des limites expliquĂ©es, claires, connues et par consĂ©quent, comprises et acceptĂ©es ensemble, par l'andragogue et par les apprenants ,en consĂ©quence nait un respect rĂ©ciproque entre les deux. Ce respect qui se compose d'abord chez l'andragogue par :

  • l'expertise professionnelle plus l'expĂ©rience de vie de formateur ;
  • la capacitĂ© Ă  crĂ©er un environnement adĂ©quat ;
  • la prĂ©sentation claire des objectifs ;
  • l'Ă©coute active et la relation d'aide ;
  • la facultĂ© de s'adapter Ă  toute situation et Ă  toute personne ;
  • la confiance en l'autre et en soi ;
  • la capabilitĂ© de transformer chaque difficultĂ© en outil de formation ;
  • l'intelligence Ă©motionnelle au groupe ;
  • le respect de la confidentialitĂ© et de la parole donnĂ©e ;
  • et avant tout, une Ă©thique au-dessus de tout soupçon.

Et pour que l'andragogue facilite la dĂ©marche andragogique, il doit ĂȘtre capable de maitriser trois systĂšmes : le systĂšme cognitif qui se dĂ©roule autour des connaissances, le systĂšme mĂ©tacognitif qui est l'expĂ©rience et le systĂšme affectif qui est la motivation[5].

L'andragogie et la formation

L'andragogie fait de la formation une Ɠuvre d'art dans laquelle, l'apprenant est l'auteur de son succĂšs et le formateur est le moteur de la rĂ©ussite. La formation andragogique apporte alors Ă  tous ses actants le goĂ»t du travail organisĂ©, le partage des responsabilitĂ©s, le besoin d'autonomie, l'habitude de gĂ©rer le temps et les actions, la possibilitĂ© de s'auto-Ă©valuer, l'adaptation aux objectifs, la valorisation des personnes, la reconnaissance des expĂ©riences et l'harmonie avec l'environnement. Une autre sorte d'harmonie dans la formation andragogique, c'est la relation d'accompagnement qui ne peut pas ĂȘtre rĂ©ussite sans tenir compte de la personnalitĂ© de chacun, pousser chacun Ă  se remettre en cause et dĂ©velopper la confiance dans les relations professionnelles. C'est pour cela que des verbes comme assister au cours, Ă©couter le professeur et d'autres sont remplacĂ©s par des verbes actifs comme : explorer, repĂ©rer, essayer, adapter, dĂ©couvrir, coopĂ©rer, dĂ©finir, construire, , etc. Dans une formation andragogique, le formateur propose, invite, motive, organise mais laisse toujours Ă  l'apprenant son libre arbitre tout en favorisant l'auto-formation, l'auto-gestion, l'auto-planification et l'auto-Ă©valuation[5].


La position active

Le positionnement actif est liĂ© au fait de mettre l’apprenant en position de meneur face Ă  son propre apprentissage. Le formateur n’est lĂ  que pour diriger et aider l’apprenant Ă  approfondir et affiner ses savoirs. L’apprenant est acteur central Ă  la mĂ©thode d’apprentissage.

L’apprenant va donc apprendre en portant une attention sur une tĂąche particuliĂšre sans avoir de rĂ©elle intention d’apprentissage ou d’encodage. Le positionnement actif est intimement liĂ© Ă  la thĂ©orie de l’apprentissage implicite. Le positionnement actif est un concept clĂ© de ce type d’apprentissage car en andragogie la motivation vient de l’apprenant et non pas forcĂ©ment de la pression scolaire. L’apprenant va donc ĂȘtre plus impliquĂ© dans la raison de sa formation. Ceci permet d’ĂȘtre plus autonome dans sa formation et de mettre en place des tĂąches telles que l’auto-Ă©valuation, et l’autoformation.

Par ce systĂšme d’apprentissage l’apprenant va encoder une tĂąche ou un savoir en mĂ©moire Ă  long terme pour qu’elle ressorte de façon automatique.  Si nous voulons la lier au bĂ©haviorisme cette thĂ©orie entrerait dans la phase d’accommodation.

Ce serait la base des formations ayant comme pratique les classes inversées.

L’attention est portĂ©e sur la tĂąche en question et sur son utilitĂ©. Le positionnement actif permet une connaissance et comprĂ©hension fondamentale d’un sujet. Comme l’acquisition de connaissance est inconsciente, la rĂ©flexion autour de la tĂąche est moindre ainsi le bĂ©nĂ©fice est une action directe sur la connaissance autour du sujet en question et non sur le pourquoi et comment autour du savoir.

L'action et la formation

Cette définition montre donc un lien trÚs étroit entre action et formation. La modification du comportement impose de devoir recourir à une phase d'action comme médium du comportement et à la prise de conscience (au sens de Piaget) comme moyen intellectuel de modifier son action.

La notion des « mondes propres » (Varela et Maturana) est un modĂšle explicatif de cette approche. En effet, l'action permet Ă  l'apprenant d'agir sur son environnement comme l'environnement agit de la mĂȘme maniĂšre sur l'apprenant. C'est la notion d'autopoĂŻĂšse appliquĂ©e Ă  l'andragogie, c'est-Ă -dire Ă  la capacitĂ© d'un systĂšme (apprenant, environnement) Ă  se suffire Ă  lui-mĂȘme comme processus de formation.

Ceci implique que le formateur ne soit qu'un intervenant, un accompagnateur et un crĂ©ateur d'environnement de formation permettant Ă  l'apprenant de se former par lui-mĂȘme. D'autant que c'est le seul moyen pour lui d'y parvenir, en effet, le formateur ne peut « dĂ©poser » du savoir-faire dans la tĂȘte d'un apprenant. Il ne peut que dĂ©ployer un espace propice Ă  l’acquisition de nouveaux comportements qu'il veut induire chez la personne qu'il veut former et tout faire pour que ceux-ci soient efficaces.

Cette notion, relativement nouvelle dans le champ des sciences de l'éducation, est sans doute l'un des plus importants et des plus intéressants éclairages que l'on puisse trouver concernant l'analyse de l'activité et des apprentissages. Elle s'inscrit dans un esprit de remplacement des sciences cognitivistes qui, actuellement, sont dominantes dans le domaine de la formation en général.

Différences entre formation des adultes et pédagogie

La formation des adultes est une science encore jeune dont beaucoup de champs restent Ă  dĂ©couvrir. Pour l'instant, et afin de possĂ©der des bases scientifiques valables, le formateur d'adultes se tourne souvent vers toute la littĂ©rature du domaine de la pĂ©dagogie et de l'enseignement. Or, il semble que le temps et la recherche dĂ©finissent trĂšs clairement une diffĂ©rence entre ces deux sciences : former, ce n'est pas enseigner. On retrouve encore souvent cette confusion auprĂšs de quelques enseignants, voire auprĂšs de certains formateurs d'adultes. L'assertion courante et erronĂ©e voulant que « former » ce soit « enseigner Ă  un adulte » ne peut ĂȘtre valable. Avec le temps, on se rend compte que la formation des adultes se diffĂ©rencie de plus en plus de la pĂ©dagogie, en tant qu'Ă©ducation des enfants.

Tableau comparatif entre la pédagogie et l'andragogie[6].
PĂ©dagogie Andragogie
Public Enfants Adultes
Origine du mot grec Ï€Î±áż–Ï‚, paĂźs, enfant, ago = Enfant, Ă©lever ou guider Andros, ago = Homme, Ă©lever ou guider
Savoirs Transmission des 3 savoirs : le savoir (connaissances), le savoir faire (compĂ©tences) et le savoir ĂȘtre (attitudes) Équilibre entre 6 savoirs : le savoir, le savoir faire, le savoir faire faire (la confiance), le savoir ĂȘtre, le savoir crĂ©er (la conceptualisation) et le savoir devenir (la capacitĂ©)
Styles d'apprentissage Structurés ou souples, autoritaires ou démocratiques et transmissifs ou appropriatifs. Adaptés aux apprenants, par accompagnement, par conseil et par motivation
Théories de base Le traditionalisme de Gilson 1954, le marxisme soviétique de Makarenko 1917, le béhaviorisme de Watson 1925, le constructivisme de Piaget 1923, le socio-constructivisme de Vygotski 1934, le spiritualisme de Maslow et le cognitivisme de Mills 1976 Théories sur la motivation de Maslow, 1954, le socialo-contructivisme, le spiritualisme et le cognitivisme
Conception de soi Dépendance de l'enfant Indépendance de l'adulte
RÎle de l'expérience Peu d'expérience Expérience capitale
VolontĂ© d'apprentissage DĂ©veloppement biologique et pression sociale Évolution et nĂ©cessitĂ© personnelle et professionnelle
Approche temporelle Utilisation retardée Utilisation immédiate
Orientation de l'apprentissage Disciplinaire et imposée Selon le besoin de l'adulte

Entre autres choses, on remarque que - [7] l'adulte ne mĂ©morise pas de la mĂȘme maniĂšre (il n'a plus l'habitude d'apprendre par cƓur), il n'accepte pas les idĂ©es toutes faites et a besoin d'ĂȘtre convaincu (il a l'esprit moins mallĂ©able et beaucoup de prĂ©jugĂ©s). De plus, l'apprentissage est une remise en cause de ses certitudes (d’oĂč la dĂ©finition de l'apprentissage en tant que « changement de comportement observable et persistant » proposĂ©e par Alain Astouric[8]), ce qui est parfois mal perçu. Par contre, l'adulte dispose d'une expĂ©rience, sur laquelle on peut s'appuyer et d'un esprit critique plus dĂ©veloppĂ©.

L'adulte a besoin :

  • de savoir oĂč il va pour assimiler : le sujet doit ĂȘtre introduit, les objectifs pĂ©dagogiques rigoureusement annoncĂ©s, il faut mettre en avant le lien logique entre les diffĂ©rentes phases de la formation ;
  • de comprendre les raisons de la formation pour ĂȘtre motivĂ© : les actions doivent ĂȘtre justifiĂ©es et acceptĂ©es par les apprenants ;
  • et de s'appuyer sur son expĂ©rience pour se retrouver : la connaissance doit sembler surgir des connaissances passĂ©es, ĂȘtre une adaptation de ce qui est dĂ©jĂ  connu ; l'enseignement doit ĂȘtre interactif.

Afin d'obtenir cette situation favorable à la formation, différentes techniques existantes s'appuient souvent sur la participation active de l'apprenant, sous la forme de bilans personnels (bilan de compétences, bilan professionnel), d'échanges interactifs (« qu'en pensez-vous ? »), de mises en situation (jeux de rÎles, à ne pas confondre avec l'activité ludique) et de retours d'expériences. Ceci afin de maximiser l'adéquation entre la formation donnée et ce que l'apprenant adulte pourra en tirer.

On peut aussi penser que, sur nombre de points prĂ©citĂ©s, les besoins des adultes ne diffĂšrent pas fondamentalement de ceux des adolescents mais qu'ils sont simplement plus visibles. C'est ce qui a conduit Ă  encourager le retour des adultes apprenants Ă  l'Ă©cole dans le cadre de la formation rĂ©currente. Dans l'enseignement universitaire, cette dĂ©marche a plutĂŽt bien fonctionnĂ©. Dans le secondaire, elle suscitait de grands espoirs : le contact entre « adultes ayant pris conscience de la nĂ©cessitĂ© de se former » et « jeunes en difficultĂ© manquant de repĂšres sur la valeur de la formation » aurait pu ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour tous. Dans les faits on a constatĂ© que le fonctionnement des Ă©tablissements secondaires et le contenu des enseignements n'Ă©taient pas adaptĂ©s aux adultes en reprise de formation.

Notes et références

  1. « Instructional Design: Theories - Andragogy (M. Knowles) », Encyclopedia of Psychology (consulté le )
  2. « andragogy @ the informal education homepage », the encyclopedia of informal education (consulté le )
  3. (en) Joanna Ostrouch, Researching Gender in Adult Learning, Peter Lang, , 250 p. (ISBN 978-3-631-58251-0, lire en ligne)
  4. (en-GB) « Gender and Adult Learning | ESREA » (consulté le )
  5. Michelle Lemaire, Du formateur à l'andragogue vers la réussite partagée formateur-apprenant, Paris, Chronique sociale, , 300 p. (ISBN 978-2850085871)
  6. « Malcolm S. Knowles 1913 - 1997 » (consulté le )
  7. Pr Marcel Rufo et Christine Schilte, Elever son enfant 0-6 ans, Hachette pratique, , 720 p. (ISBN 978-2-01-460062-9, lire en ligne), p. 337
  8. Alain Astouric, Réussir vos interventions de formation : les fondamentaux de la pédagogie des adultes, Lyon, Chronique Sociale, , 159 p. (ISBN 978-2-85008-650-2)

Voir aussi

Bibliographie

  • Étienne Bourgeois, Apprentissage et formation des adultes, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-055025-9 et 2-13-055025-8, OCLC 493196281, lire en ligne).
  • Yannick Brun-Picard, Une approche de l'andragogie : Construction avec l'andragogue de l'interface d'enseignement de l'adulte apprenant, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-10831-5 et 2-343-10831-5, OCLC 974636742, lire en ligne).
  • Estelle Chamberland, L'andragogie : histoire, dĂ©fis, prospective : actes des cĂ©lĂ©brations du 25e anniversaire de l'andragogie Ă  l'UniversitĂ© de MontrĂ©al, UniversitĂ© de MontrĂ©al, (ISBN 2-9804755-0-5 et 978-2-9804755-0-4, OCLC 35879906, lire en ligne).
  • Jean-Marie de Ketele, Agence de coopĂ©ration culturelle et technique et Centre international francophone pour l'Ă©ducation en chimie, Guide du formateur, De Boeck-Wesmael, (ISBN 2-8041-1048-6 et 978-2-8041-1048-2, OCLC 31187544, lire en ligne).
  • Malcolm Shepherd Knowles, L'Apprenant adulte : vers un nouvel art de la formation, Ed. d'Organisation, (ISBN 2-7081-1124-8 et 978-2-7081-1124-0, OCLC 23086254, lire en ligne).
  • Michelle Lemaire, Du formateur Ă  l'andragogue : vers la rĂ©ussite partagĂ©e formateur-apprenant, Chronique sociale, (ISBN 2-85008-587-1 et 978-2-85008-587-1, OCLC 300399314, lire en ligne).
  • Jean-Paul Martin, Formateur d'adultes : se professionnaliser, exercer au quotidien, Centre acadĂ©mique de formation continue, (ISBN 978-2-85008-966-4, 2-85008-966-4 et 2-85005-066-0, OCLC 859444984, lire en ligne).
  • Humberto Maturana, Francisco Valera, L’arbre de la connaissance : Racines biologiques de la comprĂ©hension humaine, (lire en ligne).
  • Didier NoyĂ©, Le guide pratique du formateur : concevoir, animer, Ă©valuer une formation, (ISBN 978-2-212-56932-2 et 2-212-56932-7, OCLC 1056167754, lire en ligne).
  • Lucie Prat, Apprendre Ă  manager une Ă©quipe, Afnor Ă©ditions, (ISBN 978-2-12-465705-6 et 2-12-465705-4, OCLC 1117745623, lire en ligne)
  • HĂ  Vinh Tho, De la transformation de soi : l'Ă©ducation des adultes au dĂ©fi des histoires de vie, L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-01243-1 et 2-296-01243-4, OCLC 301002347, lire en ligne).

Articles connexes

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