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Amira Bouraoui

Amira Bouraoui, (en arabe : ŰŁÙ…ÙŠŰ±Ű© ŰšÙˆŰ±Ű§ÙˆÙŠ), nĂ©e en 1976-1977[1], est une ancienne gynĂ©cologue, journaliste[2] et militante politique franco-algĂ©rienne.

Amira Bouraoui
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Biographie
Naissance
Nationalités
Activités

En 2014, elle anime en AlgĂ©rie le mouvement Barakat (« Ça suffit !» ) d'opposition Ă  un quatriĂšme mandat du prĂ©sident Abdelaziz Bouteflika. Elle est ensuite une figure du mouvement Hirak, et est briĂšvement emprisonnĂ©e en 2020, avant de faire l'objet d'une libĂ©ration provisoire. À partir de septembre 2022, elle anime sur Radio M l'Ă©mission hebdomadaire CafĂ© presse politique (CPP). En 2023, sous le coup d'une condamnation en AlgĂ©rie, elle fuit le pays en se rendant illĂ©galement en Tunisie, puis, avec l'aide des autoritĂ©s françaises et des organisations Amnesty International et Human Rights Watch, en France.

Biographie

Elle est la fille d’un haut gradĂ© de l’armĂ©e algĂ©rienne[3], un colonel (Ă©galement mĂ©decin cardiologue)[4]. Quant Ă  elle, elle devient une gynĂ©cologue, travaillant pour l'hĂŽpital public[3].

Ayant été mariée un temps à un franco-algérien dont la mÚre est française[5], elle obtient ainsi la nationalité française en 2008[6].

En 2011, elle participe aux manifestations rĂ©clamant le changement de systĂšme, et se fait arrĂȘter Ă  plusieurs reprises[4]. Elle se fait encore davantage connaĂźtre en 2014, en Ă©tant une des principales animatrices du mouvement Barakat (« ça suffit ! »), qui mobilise l'opinion algĂ©rienne contre un quatriĂšme mandat du prĂ©sident Abdelaziz Bouteflika[3]. « Nous sommes des citoyens, que certains pensaient morts ; nous n’étions qu’en convalescence d’une pĂ©riode douloureuse » affirme-t-elle, et de prĂ©ciser :« Nous rĂ©apprenons Ă  marcher, nous apprendrons Ă  courir pour le bien de notre pays, le respect des lois et de la RĂ©publique. L’AlgĂ©rie n’est ni une monarchie ni une dictature. Ce n’est pas pour ce rĂ©sultat que tant d’AlgĂ©riens ont donnĂ© leur vie »[3].

Elle dit connaĂźtre tous les commissariats d'Alger, Ă  la suite des diffĂ©rentes interpellations dont elle a fait l'objet. Pour le quotidien algĂ©rien LibertĂ©, elle personnifie l’engagement pour les libertĂ©s et contre Bouteflika[4]. Participant Ă  nouveau au mouvement Hirak en 2019 et 2020, elle est arrĂȘtĂ©e en juin 2020 par le nouveau pouvoir algĂ©rien et placĂ©e en garde Ă  vue. Elle est condamnĂ©e pour « offense Ă  l’islam », « offense » au prĂ©sident de la RĂ©publique Abdelmadjid Tebboune et « incitation Ă  violer le confinement » en « exposant directement la vie d’autrui ou son intĂ©gritĂ© physique Ă  un danger » pendant la crise sanitaire. Elle est Ă©galement accusĂ©e de « publication [sur les rĂ©seaux sociaux] pouvant porter atteinte Ă  l’unitĂ© nationale » et d’« informations ou nouvelles, fausses ou calomnieuses, susceptibles de porter atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© ou Ă  l’ordre public »[7] - [8] - [9]. Sa condamnation Ă  un an de prison ferme et son emprisonnement suscitent une vive Ă©motion[10]. Elle est finalement mise en libertĂ© provisoire dans l’attente d’un nouveau jugement, prĂ©vu le 24 septembre 2020[11]. Le 8 novembre 2020, elle est condamnĂ©e Ă  trois ans de prison pour « offense au prophĂšte »[12]. En appel, elle est condamnĂ©e le 4 mai 2021 Ă  deux ans de prison pour « outrage Ă  un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », « atteinte Ă  la personne du prĂ©sident de la RĂ©publique », et « diffusion d’informations susceptibles d’attenter Ă  l’ordre public », puis, le mĂȘme jour, elle est condamnĂ©e Ă  deux ans de prison pour « atteinte aux prĂ©ceptes de l’islam et au prophĂšte »[13]. Non accompagnĂ©e d'un mandat de dĂ©pĂŽt, cette condamnation Ă©tablit que la peine doit ĂȘtre purgĂ©e Ă  partir de mai 2023[14].

Depuis septembre 2022, elle anime une émission politique hebdomadaire, « Le Café presse politique » (ou CPP), diffusée sur un média privé, Radio M[15].

Sous le coup d'une interdiction de sortie du territoire national (ISTN), elle se rĂ©fugie dĂ©but fĂ©vrier 2023 en Tunisie[15]. Munie de son passeport français, elle est interpellĂ©e pour entrĂ©e illĂ©gale sur le territoire tunisien, alors qu'elle tente de prendre un vol pour la France[15]. Elle est placĂ©e en garde Ă  vue par la police de l’air et des frontiĂšres tunisienne, puis libĂ©rĂ©e sous conditions par une magistrate tunisienne qui fixe une audience pour le 23 fĂ©vrier et arrĂȘtĂ©e de nouveau par deux agents de la police judiciaire tunisienne qui la prĂ©sentent Ă  la direction gĂ©nĂ©rale des frontiĂšres et des Ă©trangers en vue de l'extrader vers l'AlgĂ©rie[16] - [15]. BĂ©nĂ©ficiant de la nationalitĂ© française, elle obtient la protection du consulat gĂ©nĂ©ral de France Ă  Tunis, qui lui permet de rejoindre la France : elle arrive Ă  Lyon dans la nuit du 6 au 7 fĂ©vrier[15] - [2]. Alger dĂ©nonce une « exfiltration clandestine et illĂ©gale d’une ressortissante algĂ©rienne »[17] et rappelle son ambassadeur en France[18]. Le ministre de la Communication algĂ©rien, Mohamed Bouslimani, affirme qu'elle n'est pas journaliste[19]. La presse algĂ©rienne se dĂ©chaĂźne, dĂ©nonçant une opĂ©ration « barbouzarde », certains titres avançant que la Direction gĂ©nĂ©rale de la sĂ©curitĂ© extĂ©rieure (DGSE) aurait pu jouer un rĂŽle dans cette « exfiltration »[20].

Le 11 fĂ©vrier au soir, sa mĂšre, sa sƓur l'influenceuse Wafa Bouraoui[1] et un cousin sont arrĂȘtĂ©s[21]. La sƓur d'Amira Bouraoui est relĂąchĂ©e dĂšs le lendemain matin mais Khadidja Bouraoui, la mĂšre, est transfĂ©rĂ©e Ă  Annaba oĂč elle doit ĂȘtre prĂ©sentĂ©e devant un procureur. Le cousin est aussi gardĂ© en dĂ©tention[22].

Le 24 février, elle est condamnée en Tunisie à trois mois de prison pour entrée illégale dans le pays[23].

En fĂ©vrier 2023, l’AlgĂ©rie, agissant en rĂ©torsion Ă  l’affaire Amira Bouraoui, dĂ©cide de ne plus dĂ©livrer aucun laissez-passer consulaire Ă  la France, documents qui sont indispensables Ă  l’expulsion de « clandestins indĂ©sirables », ce qui provoque de vives tensions entre les deux pays[20].

Références

  1. « La journaliste franco-algĂ©rienne Amira Bouraoui finalement autorisĂ©e Ă  rejoindre la France – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consultĂ© le ).
  2. « La militante franco-algĂ©rienne Amira Bouraoui Ă©chappe Ă  une extradition vers Alger depuis la Tunisie aprĂšs l’intervention de la France », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Farid Alilat, « Amira Bouraoui : citoyenne anti-systĂšme », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  4. Arab Chih, « Amira Bouraoui, l’incassable », LibertĂ©,‎ (lire en ligne)
  5. « Amira Bouraoui : « Le jour oĂč je suis devenue une affaire d’État Â» – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consultĂ© le ).
  6. https://www.facebook.com/middleeasteye/, « AlgĂ©rie : qu’a-t-elle donc perdu, Amira Bouraoui ? », sur Middle East Eye Ă©dition française (consultĂ© le ).
  7. « Amira Bouraoui, une militante du Hirak, condamnĂ©e Ă  un an de prison ferme en AlgĂ©rie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. AFP, « Lourde peine pour la militante Amira Bouraoui », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne)
  9. AFP, « La militante Amira Bouraoui condamnĂ©e Ă  un an ferme en AlgĂ©rie », BBC News (Ă©dition en français),‎ (lire en ligne)
  10. « Vive Ă©motion aprĂšs la condamnation d’Amira Bouraoui : Campagne de soutien Ă  une battante iconoclaste », El Watan,‎ (lire en ligne)
  11. Madjid Zerrouky, « L’opposante algĂ©rienne Amira Bouraoui remise en libertĂ© provisoire », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. Atteinte au prophĂšte de l’islam en AlgĂ©rie: Une activiste politique condamnĂ©e Ă  3 ans de prison, site observalgerie.com, 10 novembre 2020.
  13. Amira Bouraoui condamnée à la prison ferme et une forte amende, site tsa-algerie.com, 4 mai 2021.
  14. Fayçal Metaoui, « Affaire Amira Bouraoui: l'Algérie rappelle son ambassadeur en France », sur rfi.fr, (consulté le ).
  15. Madjid Zerrouky, « AprĂšs des craintes autour de son expulsion par la Tunisie vers l’AlgĂ©rie, l’opposante et journaliste Amira Bouraoui " sous la protection des autoritĂ©s françaises " », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. « Tunisie : Amira Bouraoui libre et en bonne santé », sur INTERLIGNES, interlignesAlgerie, (consulté le ).
  17. « Entre l’AlgĂ©rie et la France, le retour des tensions diplomatiques », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  18. Rania Hamdi, « L’affaire Amira Bouraoui met le feu aux poudres entre Alger et Paris – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consultĂ© le )
  19. Présenter la dénommée Amira Bouraoui comme "journaliste" est une fausse allégation, site aps.dz, 8 février 2023.
  20. Jean-Marc Leclerc, OQTF: vives tensions entre Paris et Alger autour des visas et des laissez-passer consulaires, lefigaro.fr, 5 mars 2023
  21. La mĂšre et la sƓur de la militante Amira Bouraoui arrĂȘtĂ©es en AlgĂ©rie, site lemonde.fr, 13 fĂ©vrier 2023.
  22. « Alger s’en prend Ă  la famille d’Amira Bouraoui – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consultĂ© le )
  23. « Affaire Amira Bouraoui : la justice tunisienne condamne l’opposante algĂ©rienne en son absence », sur Le Monde.fr, Le Monde, (ISSN 1950-6244, consultĂ© le ).

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