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Amas du Canard sauvage

M11 (NGC 6705)

M11
Amas du Canard Sauvage
Image illustrative de l’article Amas du Canard sauvage
L'amas ouvert M11 par le télescope de 2,2 mètres de l'observatoire de La Silla (ESO).
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Écu de Sobieski[1]
Ascension droite (α) 18h 51m 06,0s[2]
Déclinaison (δ) −06° 16′ 12″ [2]
Magnitude apparente (V) 5,8[3] - [4]
Dimensions apparentes (V) 11′[4]
13′[3]

Localisation dans la constellation : Écu de Sobieski

(Voir situation dans la constellation : Écu de Sobieski)
Astrométrie
Distance 1 888 Â± 55 pc (∼6 160 a.l.)[5] - [6]
environ 2 203 pc (∼7 190 a.l.)[5] - [7]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Amas ouvert
Classe I2r[4] - [3]
Galaxie hôte Voie lactée
Âge 200 M a [8]
Découverte
Découvreur(s) Gottfried Kirch [1]
Date avant [1]
Désignation(s) NGC 6705
OCL 76[4]
Liste des amas ouverts

L'amas du Canard Sauvage, également connu sous les désignations Messier 11 et NGC 6705 est un amas ouvert situé dans la constellation de l'Écu de Sobieski. Il a été découvert par l'astronome allemand Gottfried Kirch en 1681[1].

La taille apparente de l'amas est de 11 à 13 minutes d'arc[4] - [3], ce qui, compte tenu de la distance comprise entre 1750 pc et 2203 pc[5] et grâce à un calcul simple, équivaut à une taille réelle comprise entre 18 et 27 années-lumière.

Selon la classification des amas ouverts de Robert Trumpler, cet amas renferme plus de 100 étoiles (lettre r) dont la concentration est forte (I) et dont les magnitudes se répartissent sur un intervalle moyen (le chiffre 2).

Observation

La magnitude de 5,8 de l'amas le rend visible aux jumelles sous la forme d'une tache diffuse. Un télescope de 114 mm permet de résoudre de nombreuses étoiles. La vision devient magnifique avec un télescope de 200 mm qui montre un objet très dense en étoiles et ressemblant à s'y méprendre à un bel amas globulaire. L'amas se trouve à 1,8° au sud-est de l'étoile Beta Scuti.

Emplacement de M11 dans le constellation du Écu de Sobieski.
M11 est à 1,8° au sud-est de Beta Scuti.

Histoire des observations

M11 a été découvert par l'astrome allemand Gottfried Kirch à l'observatoire de Berlin en 1681 et ses étoiles ont été résolues par William Derham en . Charles Messier l'a inclus dans son catalogue le [9].

Edmond Halley a observé l'amas en et l'a décrit comme une petite tache obscure avec une étoile qui brille à travers celle-ci. Après que ses étoiles eurent été résolues par Derham, il a été observé par de Cheseaux, Bode et Koehler. Caroline Herschel a observé l'amas le [10].

William Herschel a observé l'amas à au moins quatre reprises. En avec un télescope de 10 pieds (la focale), il l'a décrit comme un joli amas rond de 9' à 12'[10]. Le , John Herschel a observé M11 et l'a décrit comme un joli amas irrégulier de 10' à 12' dont toutes les étoiles sont de magnitude 11 exceptée une de magnitude 9, l'amas se composant de 5 ou 6 groupes distants avec des espaces entre eux[10].

Le nom d'amas du Canard Sauvage nous vient de l'astronome britannique William Henry Smyth qui, suite à son observation de M11 en a écrit dans ses commentaires : «This object, which somewhat resembles a flight of wild ducks in shape...»[10]. William Huggins a observé le spectre de plusieurs étoiles de M11 qu'il a décrit dans une publication parue en 1867[10] - [11].

John Dreyer l'a inclus dans son catalogue sous la désignation NGC 6705 en mentionnant un diamètre de 6'[10]. Une photographie de l'amas a été réalisée par Heber Doust Curtis et elle a été publiée en 1918 dans le livre « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector »[12] - [10] et il a spécifié qu'il ne s'agit pas d'un amas globulaire[10].

Caractéristiques

Distance et vitesse

Deux récentes publications (0) basées sur les mesures de la parallaxe des étoiles de M11 réalisées par le satellite Gaia indiquent des distances de 1 888 Â± 65 pc (∼6 160 a.l.)[5] - [6] et de 2203 pc[5] - [7] du système solaire. La base de données Simbad indique quatre autres valeurs de la distance comprises entre 1750 pc et 2,339 Â± 0,413 kpc (∼7 630 a.l.)[5]. La moyenne des six valeurs est de 1 991 Â± 227 pc (∼6 490 a.l.).

M11 est à environ 6,8 kpc (∼22 200 a.l.) du centre de la Voie lactée et très près de son plan[13].

Onze valeurs de la vitesse sont indiquées sur Simbad allant de +31,7 Â± 2,1 km/s à 36,01 Â± 0,4 km/s[5]. Les valeurs provenant de la parallaxe mesurée par Gaia sont 35,681 Â± 0,243 km/s[6] et 34,0 Â± 1,0 km/s[7]. La moyenne des onze valeurs est +34,7 Â± 1,4 km/s

Les étoiles de M11 et son âge

Selon le site Lynga consacré aux amas ouverts, le nombre d'étoiles observables dans la région de M11 est de 682 étoiles, cependant le nombre d'étoiles appartenant à l'amas n'est pas indiqué[3]. Ce nombre est cependant très inférieur à celui indiqué par d'autres sources, 2900 étoiles dont 500 sont de magnitude supérieure à 14[9].

La base de données Simbad rapporte dix valeurs de la métallicité (Fe/H) de M11 comprises entre 0,02 et 0,169 pour une valeur moyenne de 0,106 ± 0,053. Une métallicité comprise entre 100,053 et 100,159 signifie que le pourcentage d'éléments lourds (plus lourds que l'hydrogène et l'hélium) de cet amas est compris entre 113% et 144% de celui du Soleil. C'est en utilisant cette caractéristique qu'on évalue l'âge d'un amas, environ 200 millions d'années pour M11[8]. Une autre source indique un âge variant de 250 Ma à 316 Ma[14]. Une étude photométrique réalisée sur 1419 étoiles de l'amas a aussi conclu à un âge similaire, soit 250 Ma[15], alors qu'une autre propose basé sur l'abondance d'éléments-α (O, Mg, Si, S, Ca et Ti, éléments de numéro atomique Z inférieur à 22 et pair[16]), dite abondance [α/Fe] propose un âge de 300 Ma[13].

On a découvert en date de un total de 82 étoiles variables dans cet amas. Onze sont de type Delta Scuti, deux de type Gamma Doradus, 40 de type W UMa, une binaire variable à contact, 13 binaires de type Algol et 16 binaires à éclipses de longue période[17].

La masse de M11

La masse de l'amas peut être évaluée à partir de sa luminosité et de sa cinématique. Elle serait comprise entre 3700 et 11 000 [14].

Galerie

Notes et références

  1. (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6700 - 6749 » (consulté le ).
  2. (en) « Results for object NGC 6705 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  3. (en) « WEBDA page for open cluster NGC 6705, LYNGACLUST - Lynga Open Clusters Catalog, (Miscellanous (Lynga Info)) » (consulté le )
  4. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 6700 à 6799 ».
  5. (en) « Simbad, NGC 6705 -- Open Cluster » (consulté le )
  6. Wilton Wilton S. Dias, Héktor Monteiro, Aandré Moitinho, Jácques R. D. Lépine, Giovanni Carraro, Ernst Paunzen, Bruno Alessi et Lázaro Villela, « Updated parameters of 1743 open clusters based on Gaia DR2 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 504, no 1,‎ , p. 356-371 (DOI 10.1093/mnras/stab770, lire en ligne [PDF])
  7. E. Poggio, R. Drimmel, T. Cantat-Gaudin et et all., « Galactic spiral structure revealed by Gaia EDR3. », Astronomy & Astrophysics, vol. 651, no A104,‎ , p. 10 pages (DOI 10.48550/arXiv.2103.01970, lire en ligne [PDF])
  8. (en) « WEBDA page for open cluster NGC 6705, A site Devoted to Stellar Clusters in the Galaxy and the Magellanic Clouds » (consulté le )
  9. « Observatoire de Paris, Messier 11 » (consulté le )
  10. (en) « Messier 11, Observations and Descriptions », Observatoire de Paris (consulté le )
  11. William Huggins, « Further observations on the spectra of some of the nebulæ, with a mode of determining the brightness of these bodies », The Royal Society, vol. 15,‎ , p. 381-397 (DOI 10.1098/rspl.1866.0010, lire en ligne [PDF])
  12. (en) H. D. Curtis, « Descriptions of 762 Nebulae and Clusters Photographed with the Crossley Reflector », Publications of Lick Observatory, vol. 13,‎ , p. 9-42 (Bibcode 1918PLicO..13....9C, lire en ligne)
  13. L. Casamiquela, R. Carrera, L. Balaguer-Núñez et et al., « NGC 6705 a young α-enhanced open cluster from OCCASO data », Astronomy & Astrophysics, vol. 610, no A66,‎ , p. 10 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201732024, lire en ligne [PDF])
  14. T. Cantat-Gaudin, A. Vallenari, S. Zaggia et et al., « The Gaia-ESO Survey: Stellar content and elemental abundances in the massive cluster NGC 6705 », Astronomy & Astrophysics, vol. 569, no A17,‎ , p. 18 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201423851, lire en ligne [PDF])
  15. J. Beaver, N. Kaltcheva, M. Briley et D. Piehl, « Strömgren-Hβ Photometry of the Rich Open Cluster NGC 6705 (M 11) », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 125, no 934,‎ , p. 1412 (DOI 10.1086/674175, Bibcode 2013PASP..125.1412B, lire en ligne [html])
  16. « Contraintes observationnelles sur la formation et l’´evolution chimique du bulbe galactique » (consulté le ), page 64
  17. J.-R. Koo, S.-L. Kim, S.-C. Rey, C.-U. Lee, Y. H. Kim, Y. B. Kang et Y.-B. Jeon, « Variable Stars in the Open Cluster M11 (NGC 6705) », Publications of the Astronomical Society of the Pacific, vol. 119, no 961,‎ , p. 1233-1246 (DOI 10.1051/0004-6361/201732024, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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