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Amarna Miller

Amarna Miller (née Marina), née à Madrid le , est une écrivaine, mannequin, réalisatrice, productrice et ancienne actrice de films pornographiques espagnole[2].

Amarna Miller
Description de cette image, également commentée ci-après
Amarna Miller en 2017
Nom de naissance Marina
Naissance
Madrid (Espagne)
Nationalité Drapeau de l'Espagne Espagnole
Profession
Distinctions
  • TEA Award - Meilleure actrice (2017)
  • Ninfa Award - Meilleur site web personnel (2015, 2016)
  • Ninfa Award - Meilleure actrice de l'annĂ©e (2014)
  • Egerie de la vidĂ©o promotionnelle du salon de l’érotisme en Espagne (2016)
Caractéristiques physiques
Taille 5' 4" (1,63 m)
Yeux Bleu
Cheveux Brun, Roux
Carrière
Années d’activité Depuis 2010
Nombre de films 192[1]

Son nom de scène est une combinaison du nom d'une région orientale du Nil appelée Amarna et du nom de l'écrivain Henry Miller.

Elle est diplômée en beaux-arts de l'université européenne de Madrid, elle mêle art et pornographie le temps d’une carrière. Elle reconnait être bisexuelle, et pratiquer le BDSM. Elle porte un grand intérêt à la photographie et à l'art[3].

Elle défend la place de l’actrice pornographique dans le milieu et lutte pour changer la vision populaire de la pornographie et les stéréotypes qui en découlent.

Biographie

Jeunesse

Enfant unique, Amarna Miller est issue de la classe moyenne. Sa mère, enseignante d’une famille cultivée, la soutiendra tout au long de ses études. Elle passe son enfance à Vallecas dans une maison située dans un quartier ouvrier.

Amarna Miller suit des études d’art à l’université européenne de Madrid. La restauration, notamment des poupées anciennes, et la peinture sont ses grandes passions, qu’elle développe aux Beaux-arts. En parallèle de ses études, elle travaille quelque temps comme photographe au stade Santiago-Bernabéu et acquiert des compétences filmographiques.

Avant de travailler comme modèle porno-photographique, Amarna Miller cultivait dĂ©jĂ  un goĂ»t pour la mode et le mannequinat.  Après une succession de petits boulots qui ne lui garantissent pas une stabilitĂ© financière, Amarna pense Ă  quitter l’Espagne, pour peut-ĂŞtre rejoindre l’AmĂ©rique.

Très vite, le milieu de la pornographie lui ouvre ses portes et elle rĂ©alise des scènes pornographiques, d’abord seul, puis entre filles et par la suite, Ă©galement entre fille et garçon. Elle dĂ©bute en rĂ©alisant des photos Ă©rotiques de ses amies de la facultĂ© de beaux-arts, et puis elle tourne, rĂ©alise et produit son premier film pornographique Ă  19 ans. Consciente du lien Ă©troit entre sa vie sexuelle personnelle et professionnelle, et du danger affectif que cela pourrait reprĂ©senter, elle s’impose des règles : « Une de mes règles personnelles est de faire seulement Ă  l'Ă©cran ce que j'apprĂ©cie rĂ©ellement dans ma vie privĂ©e Â»[A 1]. Amarna Miller se considère comme une artiste. Elle s’épanouira dans son mĂ©tier pendant cinq annĂ©es durant lesquelles sa crĂ©ativitĂ© se dĂ©veloppe. Riche de ses expĂ©riences, Amarna Miller passe aussi derrière la camĂ©ra, rĂ©alisant des scènes pornographiques qui se veulent esthĂ©tiques et Ă©galement pour s’opposer Ă  cette industrie dont elle ne partage pas les idĂ©es sur beaucoup d’aspects[4].

Actuellement, Amarna Miller vit à Los Angeles, aux États-Unis.

Elle a été nominée aux AVN Awards 2016 et 2017[5].

En 2016, elle participe a un spot publicitaire pour le Salon de l’érotisme espagnol[6].

Le « vĂ©ritable fĂ©minisme pornographique Â», selon Amarna Miller 

Une lutte contre les stéréotypes, les jugements et la hiérarchisation des fantasmes.

Amarna Miller se fait connaĂ®tre dans le monde de la pornographie. Pendant 5 ans, elle travaille avec son propre studio de cinĂ©ma, Omnia-X[7] (fermĂ©e depuis ), qu’elle crĂ©e Ă  l’âge de 19ans. Un site de production de scènes pornographiques artistiques qu’elle qualifie de qualitĂ© et dans lesquelles elle y insère un peu d’intimitĂ© et de passion sexuelle. Après cinq ans de production, Amarna Miller se tourne vers d’autres horizons, conservant une philosophie identique mais plus forte encore : la volontĂ© de lutter contre la reprĂ©sentation de la sexualitĂ© qu’affirme la pornographie conventionnelle « Une gamme de positions acrobatiques, des orgasmes faux, du sexe simulĂ©, sans baiser, sans passion, sans rĂ©elle sexualitĂ© Â»[B 1]. Une autre vision de la pornographie est possible. Une pornographie esthĂ©tique et artistique selon elle, oĂą « Des connexions se font sentir. Des longs regards. Des caresses. La convoitise Â»[B 2].

« Nous avons besoin d’éducation. De plus en plus, des gens se battent pour jouir de leur sexualitĂ© sans en avoir honte. Â»[A 2]

Amarna Miller se bat pour mettre fin aux jugements que la sociĂ©tĂ© porte aux orientations sexuelles. Une sociĂ©tĂ© moderne, soi-disant, qui prĂ´ne l’ouverture d’esprit, qui n’est ni rĂ©pressive ni frustrante, qui est tolĂ©rante ? Ce discours est, selon elle, hypocrite. Il est difficile d’accepter sa sexualitĂ©, de s’accepter soi-mĂŞme, si l’on se sent juger.  Or si nous n’avons pas de relations conventionnelles, si l’on ne peut pas dire ce que l’on aime et donc ce que l’on est, le jugement est prĂ©sent. De ces propos, elle dit : « Si tu es une fille et que tu admets que tu te masturbes, alors tu es une salope, si tu as plus d'un partenaire sexuel, alors tu es une pute, et si tu travailles dans le monde de la pornographie, alors lĂ  ! Tu ne trouveras jamais un garçon qui te respecte, car tu ne respectes pas toi-mĂŞme Â»[A 3]. La sociĂ©tĂ© impose une hiĂ©rarchisation des relations, elle normalise la monogamie par exemple. Fait qui, pour elle, s’associe Ă  la notion d’hĂ©ritage. Or selon Amarna Miller, ce n’est pas un fait Ă©vident. Elle se considère comme « polyamoureuse Â»[A 4] et ne se retrouve pas dans les relations exclusives. Chacun possède sa propre normalitĂ©. NormalitĂ© qui se forme Ă  force d’interactions avec les autres. Toutes relations sont acceptĂ©es, si c’est un choix personnel et non imposĂ© « par dĂ©faut Â»[A 5], par la culture, l’éducation et la sociĂ©tĂ© occidentale. Amarna Miller invite Ă  repenser ses relations, pour ce qu’elles sont rĂ©ellement : consĂ©quence d’un choix personnel ou imposĂ©es par la sociĂ©tĂ© qui nous entoure ?

Pornographie et fĂ©minisme ne sont pas Ă  dissocier. On oppose souvent les deux termes puisque la plus grande partie des films pornographiques sont hĂ©tĂ©ro patriarcal c'est-Ă -dire de la pornographie hĂ©tĂ©rosexuelle oĂą l'homme a le pouvoir et oĂą la femme est en position de soumission. Amarna Miller affirme qu'elle se reconnaĂ®t dans ce rĂ´le de soumission qu'elle dĂ©fend comme une libertĂ© personnelle, un dĂ©sir individuel qu'on ne doit plus lui reprocher. Elle affirme, en effet, que si la pornographie est un Ă©ventail de dĂ©sirs hĂ©tĂ©roclites, le problème avec sa version hĂ©tĂ©ro-patriarcale [8] n'est pas qu'elle soit prĂ©sente, puisqu'il s’agit d'un fantasme tout aussi valable que les autres, mais plutĂ´t qu'elle soit omniprĂ©sente. Il se crĂ©e alors une vision de normalitĂ© et le reste de la pornographie est marginalisĂ©. Il y a ainsi une dangereuse hiĂ©rarchisation des fantasmes, les uns perçus comme plus ou moins « normaux Â» que les autres, contre laquelle elle lutte pour stopper les stĂ©rĂ©otypes. Pour remĂ©dier Ă  l'omniprĂ©sence de cette pornographie hĂ©tĂ©ro-normative, Amarna Miller explique qu'il faut financer les projets des maisons de production qui font quelque chose de diffĂ©rent, de nouveau. Ainsi, les autres genres de pornographie seront prĂ©sent de manière plus visibles, et par la mĂŞme occasion, ne seront plus marginalisĂ©s. 

La pornographie : un autre possible 

Amarna Miller: "Il semble hypocrite que le sexe soit omis dans toutes les œuvres prétendument artistiques"[4]

Amarna Miller rĂŞve, pour son projet final, de rĂ©ussir Ă  mĂŞler cinĂ©ma, pornographie, et art dans une mĂŞme rĂ©alisation. De cette manière, mettre fin Ă  l’étiquette du genre pornographique : le porno peut ĂŞtre du cinĂ©ma, peut ĂŞtre de l’art… Aujourd’hui, les industries du monde pornographiques ne recherchent pas de la qualitĂ© mais une production de masse dans le but de satisfaire le client rapidement.

Amarna Miller a crĂ©Ă© le site Four Chambers, un projet artistique qui met en rĂ©alise des scènes Ă©rotiques, esthĂ©tiques et artistiques, se basant sur un business juste notamment par rapport Ă  la paye et Ă  la protection des acteurs.

La pornographie : un tabou. Les consĂ©quences d’un genre cinĂ©matographique occultĂ©

Lors de ses tournages en tant qu’actrice, Amarna Miller s’inspire en partie de sa vie sexuelle personnelle. Les rĂ´les qu’elle joue ne sont que des personnages qui lui plaisent et qu’elle prend du plaisir Ă  interprĂ©ter. C’est sa manière Ă  elle de leur donner vie. Pourtant, ces films ne sont qu’une fiction et elle insiste sur cet aspect.  Amarna Miller souligne le problème de « la croyance de la pornographie rĂ©elle Â». En effet, le travail d'acteur pornographique est presque invisible puisqu'il est tabou. Par consĂ©quent, la pornographie n'est pas vue comme un genre de cinĂ©ma Ă  part entière : il y a une confusion entre les acteurs/trices et le personnage qu'ils interprètent. La pornographie n'est pas vue comme une fiction mais au contraire, comme la rĂ©alitĂ©. Les acteurs/trices sont souvent blâmĂ©s personnellement pour un rĂ´le qu'ils/elles interprètent ; surtout les femmes qui interprètent un rĂ´le hĂ©tĂ©ro-patriarcal comme c'est souvent le cas pour Amarna Miller. ConsidĂ©rĂ©es comme soumises alors qu'il s’agit du personnage qu'elles interprètent qui est soumis. Pour remĂ©dier Ă  cette croyance de la pornographie rĂ©elle et de la marginalisation des mĂ©tiers du sexe, Amarna Miller affirme qu'il ne faut plus que la pornographie et le sexe en gĂ©nĂ©ral soient un tabou.

Ce tabou mène à une éducation sexuelle pauvre, voire inexistante. Les pratiques pornographiques ne sont pas consenties par tous, c’est pourquoi ce genre reste tabou. La pornographie est une fantaisie, ce fait compris par tous il n’y aurait plus de problèmes.

Si l’on craint que, les enfants, aient un rapport malsain à la pornographie alors, d’après Amarna Miller, apprenons à dissocier la fiction de la réalité.

Une critique de la pornographie « pour femmes Â»

 Amarna Miller critique ouvertement la pornographie dite « fĂ©ministe Â» ou « pour femmes Â»[8] : très esthĂ©tique, très douce et romantique. En opposant cette pornographie, dĂ©diĂ©e spĂ©cialement aux femmes, au reste de la pornographie, on crĂ©e alors un stĂ©rĂ©otype de la femme qui serait « douce Â», « sensible Â», « romantique Â» et Ă  l'inverse, l'homme qui serait « brutal Â» et « violent Â»[8].

Victimisation et blâme de l'actrice pornographique : une protection nĂ©cessaire pour les travailleurs du sexe

Amarna Miller dĂ©finit le « vĂ©ritable fĂ©minisme pornographique Â»[8] comme celui de l’égalitĂ© lors des tournages des films. Il faut du respect entre les acteurs et les maisons de production. Celles-ci doivent assurer la protection des acteurs, c'est-Ă -dire assurer le respecter des tests de MST et de VIH. Amarna Miller affirme ĂŞtre engagĂ©e contre la proposition 60, projet de loi en Californie qui obligerait les acteurs porno Ă  porter des prĂ©servatifs systĂ©matiquement sous peine de poursuites[9].

Les producteurs doivent également s’assurer des salaires proportionnels au travail de chaque acteur/trice. Dans le monde de la pornographie, Amarna Miller souligne encore des problèmes d'égalité : lors des tournages, le salaire des femmes est plus élevés que celui des hommes et d'un autre côté, le pourcentage d'hommes réalisateurs est plus importants.

Amarna Miller lutte aussi contre la victimisation de l'actrice pornographique. Elle s'indigne en effet devant la croyance affirmant que la femme ne serait pas de son plein gré dans le monde de la pornographie et subirait cette position – nécessitant alors une protection - alors que l'homme est perçu comme agissant de son plein gré et tout à fait apte à se protéger par lui-même. Les femmes ont besoin de protection en tant que travailleur du sexe, tout comme les hommes, et pas en tant que femmes. Celles-ci, n'étant pas plus fragiles que les hommes comme le prétend la société, n'ont pas besoin de davantage de protection qu’eux. Les actrices pornographiques doivent avoir droit à leur "liberté personnelle" [8].

Rendre visible les réelles conditions de l’industrie pornographique est un des objectifs d’Amarna Miller. Derrières l’écran, les utilisateurs n’ont pas conscience de la difficulté sociale d’être un travailleur du sexe, également de leurs conditions de travail précaire. Ce monde et son fonctionnement sont détestables. Légaliser cette industrie, c’est aussi donner l’accès aux performeurs aux droits sociaux.

LittĂ©rature / Ouvrages

En 2015, elle a publié son premier livre, Manual de psiconáutica, chez Lapsus Calami. Le prologue a été écrit par Nacho Vigalondo et l'épilogue par Luna Miguel. Le livre mêle poésie et photographie[10].

Elle le dĂ©finit comme « mon labyrinthe, mes recoins, mon moi le plus intime[11]. Â» Elle dĂ©cide de se mettre Ă  nu, cette fois-ci pas devant la camĂ©ra, mais sur les pages de son livre.

Amarna Miller est très intéressée par la littérature. Elle apprécie particulièrement la science-fiction, notamment les œuvres Asimov et de Pratchett. Harry Crews est également une de ses références.

Apparitions dans les médias

Elle a été interviewée dans le programme Al rincón de pensar de la chaîne de télévision Antena 3, et dans le programme de radio indépendante Carne Cruda[7] - [12].

Elle apparaît également dans les magazines[13]:

  • Couverture Mongolia en 2016
  • Couverture InterviĂş en 2014
  • Couverture Primera LĂ­nea en 2014
  • Couverture Bad Skin Magazine en 2013
  • Article dans Doze Magazine en 2010

Et des interviews ont été réalisées pour des sites web tels que :

  • Jot Down en 2015[3]
  • Erebus en 2015[14]
  • La caja de mĂşsica en 2015[15]

Filmographie sélective[16]

Scènes lesbiennes

  • 21 naturals (“Ruby”)
  • Amateur Allure
  • Black Mind Films
  • Black River Productions
  • Dorcel
  • Fake Taxi
  • Fake Agent UK
  • Joybear
  • Killergram
  • X-Art
  • XConfessions

Scènes hétérosexuelles

Courts-métrages

  • Dream Girl
  • Ellas
  • Entremeses
  • Mater suspiria vision
  • Lacrimarum
  • Room number four

Prix et nominations

  • 2017, TEA Award - Meilleure actrice
  • 2015, 2016, Ninfa Award - Meilleur site web personnel
  • 2014, Ninfa Award - Meilleure actrice de l'annĂ©e
  • 2016, 2017, NominĂ©e aux AVN Awards - "Female Foreign Performer of the Year"
  • 2016, NominĂ©e aux TEA Awards - Meilleure scène TS de l'annĂ©e
  • 2015, NominĂ©e aux DDF Awards - "BDSM sex goddess"

Notes et références

  1. « One of my personal rules is to only do on screen the things that I really enjoy in my personal life. »
  2. « We need education. More people fighting for the right to enjoy our sexuality without feeling ashamed of it. »
  3. « If you’re a girl and you admit that you masturbate, then you are a bitch, if you have more than one sexual partner, you’re a whore, and if you are in porn, oh if you’re in porn! You’ll never find a boy who can respect you, because you can’t even respect yourself. »
  4. « polyamorous. »
  5. « by default »
  1. « A range of acrobatic positions, fake orgasms, fake sex, no kissing, no passion, no real carnality. »
  2. « the connection can be felt. The longing looks. The caresses. The lust. »

Voir aussi

Liens externes

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