Alphonse Bossard
Alphonse Bossard, nĂ© le au May-sur-Ăvre (Maine-et-Loire) et mort le Ă Saint-Laurent-sur-SĂšvre (VendĂ©e) est un religieux français, pĂšre montfortain, missionnaire pendant 38 ans en lĂ©proserie au Nyassaland.
Alphonse Bossard | |
Biographie | |
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Nom de naissance | Alphonse Benjamin Marie Victor Bossard |
Naissance | le May-sur-Ăvre (Maine-et-Loire) |
Ordination sacerdotale | |
DécÚs | Saint-Laurent-sur-SÚvre (Vendée) |
missionnaire au Nyassaland | |
â | |
Biographie
Alphonse Benjamin Marie Victor Bossard[1] est le fils de dâAlphonse Jean Marie Bossard et de Rose Alexandrine Uzureau. Il est l'aĂźnĂ© d'une fratrie composĂ©e d'une sĆur et six frĂšres ; le dernier enfant du couple naĂźt en 1905 Ă Cholet. Alphonse est alors ĂągĂ© de vingt ans. Comme son pĂšre, il apprend le mĂ©tier de teinturier.
Amoureux de la fille de son patron, il va se voir refuser sa main. Parti travailler au Mans, sa nouvelle patronne va trĂšs vite comprendre sa dĂ©tresse et plaider sa cause auprĂšs de ses parents. DĂšs lâĂąge de douze ans, il aurait voulu parler de son projet de devenir prĂȘtre mais il Ă©tait lâaĂźnĂ© et la famille ne cessait de sâagrandir. AppelĂ© au service miitaire en , il est soldat musicien en fĂ©vrier 1907 puis devient Ă©lĂšve Ă l'Ă©cole apostolique de Poitiers.
La grande guerre va trÚs vite le happer. Toujours volontaire pour les missions périlleuses, sa bravoure va lui valoir deux citations et la croix de Guerre[2].
OrdonnĂ© prĂȘtre en 1922, aprĂšs un bref professorat Ă PontchĂąteau, il arrive en 1924 au Nyassaland[3]. Il reste trente-huit ans dans cette mission de langue anglaise du ShirĂ©[4]. C'est vers 1950, qu'il a fondĂ© la lĂ©proserie d'Utale, une fondation qui lui a donnĂ© beaucoup de soucis et l'a souvent empĂȘchĂ© de dormir.
En 1962, il est contraint de rentrer en France pour se soigner, tout en gardant l'espoir de repartir car Il souhaite mourir dans ce pays d'Afrique devenu le sien. Il ne repart pas, malgrĂ© sa peine, avec cette foi qui est capable de concevoir que le sacrifice acceptĂ© a une valeur missionnaire, qui est dans l'ordre mĂȘme de la rĂ©demption. Dans le Choletais on dit, dans sa famille, se souvenir du timbre magnifique de sa voix et des tyroliennes qu'il sut chanter Ă la fin d'une confĂ©rence ou d'un repas dans cette grande saga des Bossard oĂč tous les siens aimaient le retrouver.
Il reste jusqu'à la fin de sa vie attentif à toute l'évolution de l'Afrique, préoccupé par les événements qui s'y déroulent.
En , la France lui rend officiellement hommage en le faisant chevalier de la LĂ©gion d'honneur.
Les obsĂšques du PĂšre Bossard ont lieu le mercredi , Ă Saint-Laurent-sur-SĂšvre.
Distinctions
Alphonse Bossard est :
- chevalier de la LĂ©gion d'honneur en 1963 et
- décoré de la croix de guerre.
En outre il est[5] :
- soldat musicien en 1907 ;
- nommé au grade de caporal le ;
- titulaire de plusieurs citations :
- Citation no 269 : « dans la nuit du 5 avril 1918 a trÚs efficacement contribué à l'évacuation de blessés, malgré le feu intense de l'artillerie ennemie et dans un terrain particuliÚrement difficile »,
- Citation de la brigade no 9 : « au front depuis le début de la campagne a toujours été pour les infirmiers et brancardiers du bataillon un modÚle de dévouement de courage d'abnégation. Soldat parfait, faisant son devoir sans jamais défaillir » ;
Hommages
« Le prĂȘtre que j'ai le plus admirĂ© Ă©tait le pĂšre Bossard, responsable du rĂšglement des lĂ©preux Ă Utale. Un Breton branchĂ©, Ă la barbe blanche, avec les yeux les plus brillants que vous ayez jamais vus et les mains comme des jambons, il a tout fait, il a fabriquĂ© les briques, construit les quartiers, conduit le tracteur, labourĂ© et toujours, avant tout, soignĂ© et rĂ©confortĂ© les malades avec une compassion aimante et joyeuse. Bien que ce soit un vieil homme, sa force physique Ă©tait remarquable ; il aurait sorti le tracteur de la boue dans laquelle il Ă©tait plongĂ© dans une impasse extrĂȘme, assistĂ© sans aucun doute par des appels aux saints et quelques bons serments bretons. Il Ă©tait la chose la plus proche d'un saint que j'ai jamais rencontrĂ© »[6].
« Tous ceux qui ont connu le PÚre Alphonse Bossard en ces derniÚres années garderont le souvenir de l'homme solide, plus encore dans la foi que dans la santé physique, dont le visage aux expressions à la fois gaies et timides irradiait la bonté et l'éternelle jeunesse d'ùme... C'est à 18 ans, alors qu'il était ouvrier teinturier au Mans, que sa patronne s'aperçut qu'il était malheureux et comprit le pourquoi. Le papa Bossard vint au Mans et régla l'affaire avec son fils sur le quai de la gare. Alphonse Bossard put alors commencer des études à l'école apostolique de Poitiers vite interrompues par la guerre de 1914. Il passa cinq ans dans les combats ou la vie militaire. Il y récolta pas mal de citations auxquelles il n'attacha pas beaucoup d'importance avec cette indifférence aux honneurs ou aux biens de ce monde qui caractérise sa vie... Il resta trente-huit ans dans cette mission (du Shiré) de langue anglaise se dévouant à d'innombrables services »[7].
Notes et références
Notes
Références
- « acte de naissance », sur AD49, (consulté le )
- Jean-Claude Michon, « Choletais : Le parcours hors du commun de quatre missionnaires », sur ouest-france.fr, le Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- (en) « Léprosy in Nyasaland », sur leprev.ilsl.br/pdfs (consulté le )
- « Carte postale », sur akpool.co.uk (consulté le )
- « fiche matricule 770 vue 366/678 », sur archinoe.fr (consulté le )
- « Le prĂȘtre que j'ai le plus admirĂ© », sur britishempire.co.uk (consultĂ© le )
- Semaine diocésaine 1971, p. 392-393
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Georges Prisset, Le bon pÚre Bossard : Un choletais au service des lépreux, Cholet, article bulletin no 4, sla (sciences lettres et arts), pages 139 à 149, , 10 p.
- Semaine diocésaine, Le souvenir du pÚre Alphonse Bossard, Angers, Semaine diocésaine no 24, , p. 392-393.
- H.B. et Ruth Garlock, Onesua High School, Godbothering, Empire britannique, article journal de l'OSPA 86, pages 1 Ă 3, , 3 p.