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Ali Baba et les Quarante Voleurs (film, 1954)

Ali Baba et les Quarante Voleurs (stylisé Ali Baba et les 40 Voleurs) est un film français réalisé par Jacques Becker, sorti en 1954. Il est tiré du célèbre conte anonyme issu des Mille et Une Nuits. Il fut tourné, pour les extérieurs, dans la ville marocaine de Taroudant.

Ali Baba et les Quarante Voleurs

RĂ©alisation Jacques Becker
Scénario Jacques Becker
Marc Maurette
Cesare Zavattini
Maurice Griffe
Annette Wademant
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films du Cyclope
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 89 minutes
Sortie 1954

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

« Il était une fois, dans une petite ville d’Orient, un brave homme qui s'appelait Ali Baba ». C'est un brave homme, débrouillard et généreux, ami de tous les pauvres. Il est le serviteur de confiance d'un riche bourgeois, Cassim, dont il gère les affaires, la maison et le harem. Aujourd'hui, il a acheté la belle Morgiane, vendue par son propre père. Un amour protecteur naît chez Ali : un bon somnifère empêche Cassim de la posséder et puis comment faire disparaître chez cette nouvelle recluse la mélancolie. Le perroquet vert qu'on lui avait proposé au marché ferait un bon compagnon.

Ali, pour retrouver le vendeur itinérant, doit se lancer à la poursuite d'une caravane, parvenue loin de la ville et dans une zone peu sûre. Mais il irait au bout du monde pour Morgiane. Une fois l'affaire conclue, la caravane est attaquée par une bande de quarante voleurs. Tous les marchands préfèrent fuir, quitte à abandonner les marchandises : le chef a l'air bien cruel. Mais Ali, empêtré dans une nacelle, est témoin de la prise du butin et de ce qui s'ensuit : tout est caché dans une cavité de la montagne dont l'entrée est protégée par des pierres mobiles qui s'ouvrent sur un magique Sésame ouvre-toi.

Utilisant à son tour le formule magique, Ali pénètre dans la caverne : c'est un véritable amoncellement de richesses ! Ali Baba, n'ayant pu résister à la tentation, remplit sa besace de pièces d'or. De retour à la maison, il offre le perroquet à Morgiane - qui le boude -, et interpelle Cassim : « Je suis riche, et je rachète Morgiane ». Cassim veut savoir d'où Ali tire cette richesse, lui qui n'a jamais roulé sur l'or, quitte à l’enivrer avec un petit vin de Chypre. Et Ali mène Cassim à la grotte. Chacun puise dans les trésors. Des pensées meurtrières traversent l'esprit de Cassim : pourquoi partager !? Ali, sentant la menace, allègue qu’il a entendu du bruit et propose de déguerpir.

Mais le chef des brigands est bien là, en hauteur de la colline et les voit s’enfuir. Sitôt à la maison, Ali prend Morgiane du harem et la ramène chez son père. Celle-ci ne semble pas si ravie de ce retour au foyer paternel et demande à Ali de venir la revoir. En chemin, il rencontre quatre de ses anciens amis, quatre mendiants. Il les questionne sur ce qu’ils aimeraient avoir en cas de richesse et déclare : « Le Bon Dieu va vous le donner par mon intermédiaire, vous aurez le nécessaire et le superflu » et d’en faire ses majordomes. Le lendemain, Ali achète la plus belle maison de la ville. De la terrasse, il voit que Morgiane est de nouveau proposée à la vente ; il se précipite, repousse un acquéreur et propose à Morgiane le mariage.

La fête des noces se prépare. Toute la ville est invitée, le chef des brigands (déguisé) et Cassim sont présents eux aussi. Chacun fait entrer ses hommes et une terrible bagarre s'ensuit. Ali parvient à s'enfuir. Cassim et le chef des bandits sont enfermés dans des cages, mis au pilori. « Des pauvres il n’y en aura plus, je m’en charge » et Ali conduit la horde des pauvres à la grotte. Tous les habitants s'engouffrent dans la caverne. La grotte est vidée en quelques instants. Ali y reste seul, abattu. Mais Morgiane vient l'y chercher pour le ramener à la maison.

Fiche technique

  • RĂ©alisation : Jacques Becker
  • ScĂ©nario, adaptation : Jacques Becker, Marc Maurette, Cesare Zavattini, Maurice Griffe, Annette Wademant Ă  partir des Mille et une nuits avec une collaboration momentanĂ©e de Roger Nimier et Antoine Blondin
  • Dialogues : AndrĂ© Tabet
  • Assistants rĂ©alisateurs : Marc Maurette, Jean-François Hauduroy, Jean Becker, Jacques Rivette et de langue arabe : Abdelkak ChraĂŻbi et Mohamed Gabsi
  • Images : Robert Lefebvre
  • OpĂ©rateur : Roger Delpuech, assistĂ© de Gilbert Sarthe, Gaston Muller
  • Montage : Marguerite Renoir, assistĂ©e de Geneviève Vaury
  • Son : Pierre Calvet
  • Perchman : Maurice Dagonneau
  • Recorder : Christian Gourmes, Jacques GĂ©rardot
  • DĂ©cors : Georges WakhĂ©vitch, assistĂ© de RenĂ© Calviera, Jean Forestier, Pierre ThĂ©venet et Savin CouĂ«lle
  • Script-girl : Charlotte Lefèvre
  • Costumes : Jacqueline Moreau, Ferdinand Junker, Georges WakhĂ©vitch
  • Robes : Marcelle Desvignes
  • Musique : Paul Misraki (Éditions Hortensia et ImpĂ©ria)
  • Orchestre sous la direction de Marc Lanjean
  • Parolier : Jean Manse, pour la chanson Ali Baba
  • RĂ©gie gĂ©nĂ©rale : Georges Testard, assistĂ© de Louis Manella
  • RĂ©gie extĂ©rieure : Robert Christidès
  • Photographe de plateau : Gaston Thonnart
  • Accessoiristes : RenĂ© Albouze, Louis Charpeau
  • Maquillage : Jean Ulysse, Lina Gallet
  • Coiffure : Georges Stern
  • Tapissier : AndrĂ© GuĂ©nier
  • Habilleuses : Albertine Banquarel, Simone Gerber
  • Production : Les Films du Cyclope
  • Chef de production : Adry de Carbuccia et Ronald Girard
  • Directeur de production : RenĂ©-Gaston Vuattoux et Jean Goiran
  • Administrateur de production : Yvonne Toumayeff
  • SecrĂ©taire de production : Micheline Robert
  • Distribution : CinĂ©dis
  • Tournage du au : extĂ©rieurs dans la vallĂ©e d'Agadir et Ă  Taroudant, dans le sud marocain (notamment Ă  Ouarzazate) et dans les studios de Billancourt
  • Tirage : Laboratoire G.T.C de Joinville
  • Pellicule 35 mm, couleur par Eastmancolor, dĂ©veloppement Paris Studio CinĂ©ma
  • Système sonore : Western Electric
  • Groupes Ă©lectrogènes : Luxazur
  • 30 vues stĂ©rĂ©oscopiques tirĂ©es de scènes du film sont Ă©ditĂ©es en relief et en couleur par la sociĂ©tĂ© StĂ©rĂ©ofilms Bruguière Ă©tablie Ă  Paris depuis 1946[1].
  • Genre : ComĂ©die orientale
  • DurĂ©e : 89 minutes
  • Première prĂ©sentation le 24/12/1954

Distribution

Accueil critique

François Truffaut dans les Cahiers du cinĂ©ma signe un article Ă©logieux sur le film[2] qu'il dĂ©clare avoir vu trois fois : « Ă€ la première vision, Ali Baba m'a déçu, Ă  la seconde ennuyĂ©, Ă  la troisième passionnĂ© et ravi. (…) Il faut avoir dĂ©passĂ© le stade de la surprise, il faut connaĂ®tre la structure du film pour que s'Ă©vanouisse la sensation de dĂ©sĂ©quilibre tout d'abord Ă©prouvĂ©e. » Il concède des dĂ©fauts au film (le fait d'avoir situĂ© celui-ci dans un « Orient de Canebière Â» - il note que la plupart des acteurs sont marseillais - la musique de Paul Misraki qu'il trouve « très mauvaise Â», le jeu d'Henri Vilbert qu'il trouve trop « intĂ©rieur » pour ce rĂ´le oĂą il faut bouger, sauter et courir : « Quand il est dans le champ on a envie de refaire le cadrage Â») mais en parlant de sa mise en scène il assure que Ali baba et les Quarante Voleurs est le film français « le mieux fait Â» de l'annĂ©e avec Touchez pas au grisbi et souligne son charme.

Truffaut trouve que le style de jeu de Fernandel est tout Ă  fait adaptĂ© Ă  la mise en scène choisie et que Jacques Becker rĂ©ussit avec lui ce que Claude Autant-Lara ou Yves AllĂ©gret avaient ratĂ© avec L'Auberge rouge et Mam'zelle Nitouche. Pour lui le film est « un extraordinaire document sur (…) un monument nommĂ© Fernandel Â».

La critique de ce film est le premier article oĂą François Truffaut utilise l'expression Politique des auteurs[3]. Il Ă©crit « Ali Baba eĂ»t-il Ă©tĂ© ratĂ© que je l'eusse quand mĂŞme dĂ©fendu en vertu de la Politique des Auteurs (…) En dĂ©pit de son scĂ©nario triturĂ© par dix ou douze personnes, dix ou douze personnes de trop exceptĂ© Becker, Ali Baba est le film d'un auteur, un auteur parvenu Ă  une maĂ®trise exceptionnelle, un auteur de film. Â»

Notes et références

  1. Collectif, Paris en 3D : de la stéréoscopie à la réalité virtuelle 1850-2000, catalogue de l'exposition organisée du 4 octobre au 31 décembre 2000 au Musée Carnavalet à Paris, Paris musées, 2000, p. 276.
  2. François Truffaut, « Ali Baba et la “Politique des Auteurs” », Cahiers du cinéma, no 44,‎ , p. 45 à 47 Les italiques sont de Truffaut.
  3. Histoire d'une revue, tome 1 : à l'assaut du cinéma (1951-1959, p. 153, Antoine De Baecque (ISBN 2-86642-107-8)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean d'Yvoire, TĂ©lĂ©cinĂ©, no 45, FĂ©dĂ©ration des Loisirs et Culture CinĂ©matographique (FLECC), Paris, , fiche N° 232.

Liens externes

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