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Alfred de Falloux

Le comte Frédéric Alfred Pierre de Falloux du Coudray, né à Angers (Maine-et-Loire) le [1] et mort à Angers le , est un journaliste, historien et homme politique français du courant légitimiste.

Alfred de Falloux
Illustration.
Alfred de Falloux, ca. 1860.
Fonctions
Ministre de l'Instruction publique et des cultes
–
(10 mois et 11 jours)
Député
–
(5 ans, 4 mois et 1 jour)
Circonscription Maine et Loire
Titulaire du fauteuil 34 de l'Académie française
Biographie
Nom de naissance Frédéric Alfred Pierre de Falloux du Coudray
Date de naissance
Lieu de naissance Angers
Date de décès
Lieu de décès Angers
Nationalité française
Parti politique LĂ©gitimisme

Biographie

Carrière politique

Né d'un père anobli par Charles X, Falloux commence sa carrière comme journaliste légitimiste et clérical, sous l'influence de Madame Swetchine. En 1846, il est élu député de Maine-et-Loire. Il accueille avec bienveillance la révolution de février 1848. Élu député à l'Assemblée nationale en , comme « républicain du lendemain », il y est l'adversaire acharné des Ateliers nationaux dont il obtient la dissolution en , provoquant indirectement les répressions des journées de Juin.

Le , il est réélu à l'Assemblée législative. Le président de la République Louis-Napoléon Bonaparte, dont il avait soutenu la candidature, le nomme ministre de l'Instruction publique et des cultes dans le premier gouvernement Odilon Barrot en . Mais ses désaccords avec le président, notamment sur la question romaine, l'amènent à démissionner quelques mois plus tard en .

Entre-temps, le , il avait nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă  faire passer la loi qui porte son nom et qui organisait l'enseignement primaire et secondaire. Cette loi prĂ©voyait que le clergĂ© et les membres d'ordres religieux, hommes et femmes, pourraient enseigner sans produire d'autre qualification qu'une lettre d'obĂ©dience. Cette exemption fut mĂŞme Ă©tendue aux prĂŞtres qui enseignaient dans les Ă©coles secondaires, alors qu'un grade universitaire Ă©tait exigĂ© des enseignants laĂŻcs. De leur cĂ´tĂ©, les Ă©coles primaires Ă©taient placĂ©es sous la surveillance des curĂ©s. Il dĂ©clarera Ă  propos de cette loi : « le premier devoir du prĂŞtre c'est d'enseigner aux pauvres la rĂ©signation Â»[2].

Opposé au régime impérial malgré sa conversion au libéralisme, il n'occupa aucun poste pendant le Second Empire. Durant le coup d'état du , il rejoignit les protestataires, fut arrêté et détenu quelques semaines à la prison de Mazas[3] puis au fort du Ham[4]. Retiré, par la suite, sur ses terres du Bourg-d'Iré, en Anjou, il continua néanmoins de suivre l'évolution de la vie politique. Il y participait activement, au sein du Correspondant dont il fut, avec le comte de Montalembert et Augustin Cochin, l'un des fondateurs, à la lutte contre les catholiques intransigeants et leur chef, Louis Veuillot. Falloux fut élu membre de l'Académie française en 1856. Il cautionne par sa présence le la fondation par Augustin Louis Cauchy de l'Œuvre des Écoles d'Orient[5], plus connue actuellement sous le nom de l'Œuvre d'Orient[6]. Il va même accepter d’être membre de son 1er Conseil général[7] le 25 de la même année.

En tant que partisan d'une monarchie parlementaire, il se trouva en butte Ă  la fois aux idĂ©es conservatrices du « comte de Chambord Â», et aux principes anti-libĂ©raux des ultramontains et du pape Pie IX : ces derniers voyaient dans le catholicisme libĂ©ral une « vĂ©ritable lèpre[8]. » Il s'efforça, en vain, et contre l'avis de l'hĂ©ritier des Bourbons, de nĂ©gocier la fusion entre les lĂ©gitimistes et les orlĂ©anistes, et l'Ă©vĂŞque Charles-Émile Freppel l'excommunia d'ailleurs en 1876. Sa prise de position pour le « ralliement » sera saluĂ©e Ă  titre posthume dans l'encyclique « Au milieu des sollicitudes » (1892) du pape LĂ©on XIII.

Carrière littéraire

Falloux est surtout un historien des contre-révolutionnaires de 1789, notamment par son « Histoire de Louis XVI » (1840), son « Histoire de Saint Pie V » (1845), son essai « De la contre-révolution » (1876) et ses « Mémoires d'un royaliste » posthumes.

Galerie

Principales publications

  • Louis XVI (1840)
  • Histoire de saint Pie V, pape, de l'ordre des Frères prĂŞcheurs (1844)
  • Discours de M. de Falloux sur la situation du pays et sur les ateliers nationaux Ă  la sĂ©ance de l'AssemblĂ©e nationale du (1849) Texte en ligne
  • Le Parti catholique, ce qu'il a Ă©tĂ©, ce qu'il est devenu (1856)
  • ItinĂ©raire de Turin Ă  Rome (1861)
  • Madame Swetchine, sa vie et ses Ĺ“uvres, publiĂ©es par M. le Cte de Falloux (2 volumes, 1860)
  • Lettres de Mme Swetchine, publiĂ©es par M. le Cte de Falloux (2 volumes, 1862) Texte en ligne 1 2
  • Augustin Cochin (1875)
  • L'ÉvĂŞque d'OrlĂ©ans (1879)
  • De l'UnitĂ© nationale (1880)
  • Discours et mĂ©langes politiques (1882)
  • Études et souvenirs (1885) Texte en ligne
  • MĂ©moires d'un royaliste (2 volumes 1888) Texte en ligne 1 2
  • Correspondance d'Alfred de Falloux avec Augustin Cochin : 1854-1872, Ă©tablie et annotĂ©e par Jean-Louis Ormières, H. Champion, Paris, 2003

Notes et références

  1. Né le selon la biographie d’Eugène de Mirecourt ; né le selon le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse ; né le selon le site de l’Académie française.
    Le registre de l'Ă©tat-civil du 2e arrondissement d'Angers (consultable ici, page 21/112, 20e nom dans la colonne de gauche) indique le 8 mai.
  2. Henri Guillemin, « Les origines de la première Guerre Mondiale - Henri Guillemin », (consulté le )
  3. Victor Hugo, Histoire d'un crime, cf. chap. XIV, Caserne d'Orsay.
  4. Alain Decaux, Coup d'Ă©tat Ă  l'ÉlysĂ©e : le 2 dĂ©cembre 1851, Perrin, , 324 p. (ISBN 9782262029159), p. 266
  5. « Lettre de M. le Comte Hilaire de Lacombe, à Mgr Félix Charmetant, directeur général de l’Œuvre des Écoles d’Orient », sur L'Œuvre d'Orient (consulté le )
  6. « L’Œuvre d’Orient au service
    des chrétiens d’Orient depuis 1856
    »
    , sur L'Œuvre d'Orient (consulté le )
    .
  7. Voir le 1er fascicule de l’Œuvre des Écoles d’Orient publié à Paris, le mentionnant la composition de son 1er Conseil général.
  8. Michel Denis, « Mgr Freppel, Mgr Sauvé et l’université catholique d’Angers », Annales de Bretagne, vol. 78, no 2,‎ , p. 423–449 (DOI 10.3406/abpo.1971.2564)

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Article connexe

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