Alfred Sabail
Alfred Sabail ou de Sabail[1], né Jean Joseph Napoléon Sabail le au château Montus, Castelnau-Rivière-Basse, et mort le à Plaisance, est un magistrat, notaire, et homme politique français[2] - [3] - [4].
Naissance | Château Montus, Castelnau Rivière Basse |
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Décès |
(à 87 ans) Plaisance |
Nationalité | |
Domicile | Paris, rue de Verneuil 75007 Plaisance, Hôtel de Lanafoërt-Chapelain |
Activités | |
Famille | |
Beaux-parents | |
Conjoint | |
Enfant | Henriette Sabail-L'officier, son héritière Petits-enfants : Jean Charles L'officier, Charlotte L'officier, épouse Chapelain L'officier Arrière Petit-enfant : Pierre Charles Chapelain L'officier |
Parentèle |
Distinction |
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Biographie
Origine et famille
Il est le descendant d'une des plus anciennes familles de gens de robe et de la haute-bourgeoisie du Comté de Bigorre situé dans le Duché de Gascogne qui remontent au XIIIe siècle. Il existe depuis le XIIIe siècle, deux lieux-dit, Sabail et Métairie de Sabail, à Montus[5]. La branche en ligne directe de sa famille descend de Gabriel Sabailh, homme de loi, né en 1663 à Termes d'Armagnac et décédé en son château à Montus, en 1743[6]. Il épousa Marguerite Mieussens le . Son fils, Pierre Sabailh (1690-1749), avocat en parlement, et époux de marguerite de Baccarrère (1700-1772), est le père de Aimé François de Sabail (1731-1801), conseiller du Roy, et son lieutenant de justice en Rivière-Basse. Le fils de François de Sabail, est Dominique de Sabail (1757-1799), avocat en parlement, juge de paix de Castelnau en 1790, membre du directoire du département des Hautes-Pyrénees, entre 1790 et 1793[7], époux de Marianne d'Aydie Lacoste (1758-1818), propriétaire du château d'Aydie dans le Madiran. Il acquit, au nom et pour le compte de son ami, Pierre Clair de Fondeville, lors d' enchères publiques qui se sont déroulées entre le et le , l'abbaye de la Case-Dieu, pour le prix de 250 000 livres[8].
Dominique de Sabail, eut un fils, Alexandre Sabail (1790-1841), juge de paix et maire de Castelnau Rivière Basse (1819-1826), qui épousa Emilie Dartigaux-Laplante (1803-1885), le .
Alfred Sabail est le fils cadet d'Alexandre Sabail, né quelques mois avant son décès. Il est le frère de Pierre Sabail, juge de paix, et l'oncle de Jules Sabail, avocat, bâtonnier, juge de paix, deux fois maire de Castelnau Rivière Basse (1914-1920) et (1925-1935), membre du conseil d'administration de la Banque de France à Tarbes et de Joseph Sabail, notaire. Enfin, il est également l'oncle de Paul Sabail, sous préfet du Rhône, dernier propriétaire Sabail du château de Montus, et qui refusa par jalousie familiale, de le vendre à son cousin, Jean Charles L'officier, seule solution pour qu'il reste dans la famille; abandonné à la fin des années 70, il fut vendu aux enchères publiques à Alain Brumont en 1980[9].
Il épousa Louise Doat (1845-1892), mécène et collectionneuse française[10], le , fille et héritière de Elmire Lanafoërt-Doat et Jean François Doat. Par ce mariage, deux des plus anciennes famille de noblesse de robe de Gascogne (depuis 700 ans), les Lanafoërt-Doat et Sabail, furent réunis. Il est le grand-père de Jean Charles L'officier et cousin de la famille du baron Dehon-Dahlman, de Sadirac de Montesquiou, de Villeneuve, Ducuing, Cavaillès et Dareau-Laubadere.
Carrière
Diplômé d'une licence en droit suivant la tradition familiale, par l'université impériale de Paris, le [11]; (son arrière arrière petit fils, Christophe Chapelain L'officier, héritier de la dynastie, fut diplômé, 125 ans plus tard, de la même université, qui est actuellement l'université Panthéon-Assas), il est nommé, alors qu'il était le plus jeune conseiller municipal de Plaisance, et compte tenu de la situation insurrectionnelle après la défaite de Sedan, maire de Plaisance en 1870 et représentant du Gers, par le gouvernement de la commune de Paris, à la suite de l'emprisonnement pour dette et la fuite en Espagne de Bernard Adolphe de Cassagnac[12], l'ancien maire. Puis à la suite de son mariage, avec Louise Doat, qui l'apportait en dot, il reprit à 37 ans, la charge de notaire détenu par les lanafoërt-Doat depuis 1593 à Plaisance[13]. Nommé suppléant du juge de paix, pour le canton de Plaisance, en 1873[14], puis nommé à la présidence de la chambre des notaires du Gers, il fut un conseiller technique écouté du département du Gers, on lui doit notamment le rapport Sabail de 1876, qui mis en place le découpage électoral de tous les cantons du Gers, et qui était toujours d'actualité jusqu'à la réforme de 2014[15]. Républicain convaincu, d'une part par tradition familiale, sa famille fit partie de la haute bourgeoisie éclairée qui participa activement à la révolution française, et d'autre part par conviction profonde, il fit respecter l'idéal républicain, face à l'obscuratisme sciemment entretenu par les partisans de l'extrême droite et de Napoléon III dans le département du Gers. Il fut ainsi le grand maire républicain de Plaisance entre 1908 et 1920, et un conseiller municipal influent pendant plus de 50 ans. On lui doit notamment l'agrandissement de la place de la mairie dans les proportions actuelles[16]. Amoureux des belles lettres, et notamment des auteurs du XVIIIe siècle, il fut membre de la société académique des Hautes-Pyrénées et de l'académie de Paris[17]. Il était ami, ainsi que sa femme, Louise Doat-Sabail, marchande d'art, du peintre Jules Adler.
Descendance
Il eut cinq enfants, Louis Sabail (1868-1945), docteur en droit, magistrat à Paris, auteur de la thèse de doctorat, la destitution des officiers ministériels[18]sans descendance, mort pour la France en 1945 ; Marie Sabail (né en 1873) épouse de Paul Martin, docteur en droit, sous-intendant des troupes coloniales, chevalier de la Légion d'honneur, qui eut deux fils, Alfred Martin (1899-1916), Aspirant, mort pour la France à Verdun ; et Louis Martin, ingénieur agronome, époux de Blanchette Roux, décédé en 1959 à Plaisance; Aglaé Sabail, née à Plaisance le , artiste, épouse de Louis Bonnafont, né à Plaisance le , ancien huissier près la Cour de Cassation à Paris, croix de guerre (1914-1918), sans descendance ; Henriette Sabail-L'officier (1880-1962), son héritière, épouse de Pierre Marius L'Officier (1872-1916), capitaine de l'État-major de l'armée française du Tonkin, croix de guerre, officier de la Légion d'honneur (1913), chevalier de Malte ; mère de Charlotte (1910-2001), épouse Chapelain L'officier et de Jean Charles L'officier (1913-1974); Émile Sabail (1882-1916), lieutenant, mort pour la France à Verdun, officier de la Légion d'honneur, sans descendance. Déjà touché par la disparition soudain de sa femme en 1892, Alfred Sabail eu donc à affronter un nouveau drame, puisqu'il perdit trois membres de sa famille lors de la première guerre mondiale, son fils, Émile, son petit-fils, Alfred, et son gendre Pierre Marius[19]. Ainsi en désespoir de cause, il éleva seul , avec sa fille Henriette, veuve de Pierre Marius L'officier, ses derniers petits enfants, Charlotte et Jean Charles L'officier, héritier de la dynastie.
Héritier des Lanafoërt-Doat par sa femme, il était au début du XXe siècle le premier propriétaire foncier de Lasserade avec une propriété composé de bois et de vigne, de plus de 50 hectares qui englobait le fief historique du Castel Lanafoërt, au lieu-dit Lanafoërt. Outre un hôtel particulier à Paris, rue de Verneuil, propriété des Sabail depuis le XVIIIe siècle, les Sabail étaient propriétaires à Tarbes de l'immeuble à l'angle des rues André-Fourcade et Eugène-Ténot, dont l'architecture de la fin du XIXe siècle rappelle aux Tarbais la richesse de leur patrimoine. Racheté le par la ville de Tarbes, ce magnifique immeuble, situé au n°11 de la rue André-Fourcade, accueille depuis 1989, les bureaux des services techniques municipaux.
À son décès, en 1927, plus de 1000 personnes furent présentes lors de la cérémonie d'enterrement et l'éloge funèbre du bâtonnier des avocats du Gers, Maître Destouet, fut publié dans le journal La Dépêche du Midi, du soulignant la trace que laisse Alfred Sabail dans la mémoire collective du Gers[20]et des Hautes-Pyrénées.
Au titre de la préservation du patrimoine français, une partie des archives familiales de la famille Sabail, fut rachetée par les départements des Hautes-Pyrénées (archives de Tarbes) et des Pyrénées-Atlantiques (archives de Pau).
Alfred Sabail est le trisaïeul de Christophe Chapelain L'officier, dernier héritier de la dynastie.
Notes et références
- Les Sabailh ont été anoblis en 1733, avec Pierre Sabailh, avocat en parlement. Puis à partir de 1791, le port de la particule fut interdit à Castelnau Rivière Basse, ce qui explique l'absence de référence à cette particule, après cette date, sur les états civils.
- Marcel Lavedan, « Le collège Pasteur entièrement rénové », le journal Sud Ouest,
- « Le conseil municipal de Plaisance du Gers (issu des élections municipales de 1908). », sur La RIVIERE-BASSE en GASCOGNE
- « La grande guerre dans le canton de Plaisance », sur LA RIVIERE-BASSE en GASCOGNE
- Extrait de la carte de Cassini (entre 1756 et 1789) situant Castelnau-Rivière-Basse
- Bibliothèque nationale de France, Société académique des Hautes-Pyrénées, imprimerie pyreneenne (Tarbes), (lire en ligne)
- Société académique des Hautes-Pyrénées, Bulletin local : Société académique des Hautes-Pyrénées, Tarbes, Impr. E. Croharé (Tarbes), (lire en ligne), p. 124
- Madame Suzanne Tronche, « Les causes et circonstances de la vente de l'abbaye de la Case-Dieu », sur Marciac.typepad.com,
- Une partie des archives de la famille Sabail fut vendue également aux enchères publiques, elles sont aujourd'hui reparties sur trois sites, les archives départementales des Pyrénées-Atlantiques à Pau, les archives départementales des Hautes-Pyrénées à Tarbes, et les archives privées de la famille Chapelain L'officier.
- Louise Doat récupéra en héritage la collection d'art de sa mère, la collectionneuse Elmire Lanafoërt-Doat, et la développa, elle continua son rôle de mécène, elle participa notamment au financement des vitraux de l'église de plaisance et son nom est inscrit sur le vitrail central.https://gascognerivierebasse.jimdo.com/patrimoine-et-géo/patrimoine-religieux/les-vitraux-de-l-église-de-plaisance-du-gers/
- Original du diplôme, archives familiales Chapelain L'officier
- les Cassagnac étaient criblés de dette depuis des années, mais n'étaient pas inquiété du fait de magistrat inféodés à Napoléon III, avec la chute de l'Empire, Bernard-Adolphe de Cassagnac se retrouve dans l'opposition et est emprisonné, puis s'enfuit en Espagne. Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, conférence de Gilbert Sourbadère : la saga des Grenier de Cassagnac, hommes politiques, députés, journalistes, duellistes...
- « La Dépêche », journal quotidien, (lire en ligne)
- République française, Journal officiel de la République française, Paris, S.n (Paris), (lire en ligne)
- Département du Gers, Conseil Général, Rapport du Préfet et Procès-Verbaux des délibérations, Auch, Imprimerie et lithographie Félix Foix, rue Balguerie, , session d'Août 1876
- République Française, commune de Plaisance, extrait du registre des délibérations du conseil municipal en date du 29 octobre 1913. Archives Chapelain L'Officier.
- Société Académique, Bulletin de la société académique des Hautes-Pyrénées, Tarbes, Imprimerie Pyrénéenne, 2 rue Massey, , Procès-verbaux, séance du 15 janvier 1914
- Louis Sabail, La destitution des officiers ministériels, Paris (ISBN 978-2-01-932484-1)
- « La grande guerre dans le canton de Plaisance du Gers »
- « Alfred Sabail », Le journal du Sud Ouest,