Alexis Lizal
Alexis Lizal (également orthographié Lisal), dit Alex Lizal, né le et mort le à Dax, est un peintre français, dont les œuvres mettent en avant les Landes. Il fut notamment élève de Jean-Léon Gérôme et d'Albert Maignan.
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(Ă 37 ans) Dax |
Autres noms |
Alexis Lizal, Alexis Lisal |
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Biographie
Alexis Lizal naît à Dax le 23 janvier 1878, de Roch Lisal, journalier, et de Marthe Dupouy[1].
Après l'obtention de son certificat d'études primaires le 8 août 1890[2], il entre à l'École Supérieure de Dax qu'il quitte en juillet 1891 pour devenir commis en nouveautés.
Entre 1895 et 1898 et grâce à une bourse de la ville reçue du maire Raphaël Milliès-Lacroix, Alexis Lizal poursuit sa formation à l'École des beaux-arts de Bordeaux, dirigée alors par Achille Zo. Le 2 décembre 1898, il fait son entrée à l'École nationale des beaux-arts de Paris.
En 1900, il entre chez Albert Maignan. Surnommé alors « Chocolat », il participe à la réalisation des décors de l'Exposition universelle de 1900 dont Maignan à la charge.
À Paris, le jeune Alex reste fidèle à sa ville natale, évoquant sa petite patrie dans les œuvres qui assureront son renom. Durant cette période où il séjourne dans la capitale (1900-1909), le maire de Dax Théodore Denis ne cessa, jusqu'à son décès en 1908, d'apporter son appui personnel au jeune artiste, intervenant notamment pour l'achat par la Caisse d'Épargne de Dax des tableaux emblématiques Dans la Grande Lande (1901) et Le Marché aux cruches à Dax (1903).
Ne bénéficiant ni d'un statut social spécifique, ni d'une reconnaissance de son vivant, séjournant le plus souvent à Dax, il s'enfonce à partir de 1908 peu à peu dans l'alcoolisme, s'octroyant « le rôle de fou de la Ville de Dax »[3] et menant « une vie de bohème »[4].
Au cours des dernières années de sa vie, ses peintures se rapprochent davantage de la peinture expressionniste sans toutefois y adhérer pleinement, concédant une plus grande proximité avec les peintres de Die Brücke.
Anéanti par l’alcool et la tuberculose, il meurt le , à 37 ans, à Dax[5], sa ville de naissance.
Au cours de sa carrière, il fut notamment soutenu par Georges Bergès et eu pour élève Jean-Roger Sourgen.
En guise de reconnaissance de son œuvre, dans un article de Gérard Batbédat extrait de Nos Landes[6], ouvrage édité en 1927 par David Chabas, on peut lire :
« Le plus beau titre de gloire de Lizal (...) est d'avoir le premier peint le spectacle de chez nous (...) : il nous a rendu notre pays, l'oeuvre de Lizal ne périra point. »
— Gérard Batbédat, Nos Landes
En 2015, Jean-Roger Soubiran conclut ainsi son ouvrage sur Lizal :
« Avec un humour constitutif de l'être et une lucidité sur les choses, Lizal, né sur les bords de l'Adour, est avec Mondineu, le premier landais à exprimer ce milieu, ses traditions, à parler de ce peuple, à s'approcher jusqu'à tronquer ces corps de ferme ou d'églises pour mieux les révéler. [...] L'œuvre de Lizal perpétue un document socio-historique sur une ville et un terroir, Dax, terre de contrastes, cité chrétienne et païenne, la ville des églises et des arènes, la piété et les fêtes, les maraîchers et la forêt. »
— Jean-Roger Soubiran, Alex Lizal : peintre singulier du Pays landais.
Ĺ’uvre d'Alexis Lizal
Expositions
- 1904 : Biarritz, Société des Amis des Arts de Bayonne-Biarritz
- 1907 : Bordeaux, Société des Amis des Arts
- 1911 : Paris, Salon des indépendants
- 1973 : Dax, ancienne Chapelle Sévigné (21 novembre - 5 décembre), rétrospective organisée par Jean Vergès.
- 2015 : Dax, musée de Borda
Ĺ’uvres principales
- Dans la Grande Lande, huile sur toile, 1,30 Ă— 1,62 m, 1901.
- La Toussaint
- Le Marché aux cruches à Dax, huile sur toile, 1, 30 x 1, 60 m, 1903.
- L'Assemblade au Pays landais, huile sur toile, 1,25 Ă— 3,22 m, 1904.
- L'Adour en automne, huile sur toile, 33 Ă— 41 cm, 1905.
- Lague Ă MĂ©es (l'Irle), huile sur toile, 54 Ă— 81 cm, vers 1910.
- La Mayade, huile sur toile, 0,8 Ă— 2 m, 1912.
RĂ©compenses et hommages
Une rue de Dax porte son nom.
Le Bénézit mentionne que les peintures de Lizal sont reconnues au Salon des indépendants pour « la qualité de leur intégrité »[7], bien que la reconnaissance publique ne soit qu'à titre posthume.
Du 7 juillet 2015 au 6 février 2016, le musée de Borda rend hommage à Alex Lizal pour le centenaire de sa disparition. Une monographie de Jean-Roger Soubiran, Alex Lizal, peintre singulier du Pays landais, accompagne l’exposition et reçoit le Prix Spécial de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux en 2015[8].
En 2022, trois de ses œuvres sont mises en vente par leur propriétaire, la Caisse d'Épargne Aquitaine Poitou-Charentes, dans le cadre de la rénovation de son agence de Dax. En raison de l'importance de ses peintures pour la représentation picturale de la région, plusieurs associations et spécialistes de l'art régional se mobilisent[9] afin qu'elles demeurent exposées à un large public[10].
Au cours d'une vente aux enchères en janvier 2022, L'Assemblade au Pays landais, sa toile la plus célèbre, est adjugée 90 000 € (vendue 110 700 € en incluant les frais[11]) à un particulier. Lors de cette même vente, sont également vendues Le Marché aux cruches à Dax (adjugée 71 000 € et Dans la Grande Lande (52 000 €)[12], bien au-dessus de leurs estimations[13].
Notes et références
- « Registre des actes de naissance de Dax, 1878-1880 », cote : 4 E 88/98 (état civil), sur Archives départementales des Landes
- Jean-Roger Soubiran, Alex Lizal : peintre singulier du pays landais, Dax, Éditions Passiflore, (ISBN 978-2-918471-36-3, OCLC 908086837, lire en ligne), p. 14
- Jean-Roger Soubiran, Alex Lizal : peintre singulier du pays landais, Dax, Éditions Passiflore, (ISBN 978-2-918471-36-3, OCLC 908086837, lire en ligne), p. 90
- David Chabas, Les Landes autrefois : de 1800 à 1930 images retrouvées de la vie quotidienne, Le Coteau, Horvath, coll. « Vie quotidienne autrefois », (ISBN 978-2-7171-0697-8, SUDOC 008334463), p. 81
- « Table décennale des actes de décès de la commune de Dax du 1er janvier 1913 au 31 décembre 1922 », cote : 4 E 395/13 (état civil), sur Archives départementales des Landes
- Nos Landes, Mont-de-Marsan, Chabas, , « "Les Arts" », p. 177
- « Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers Tome 8, Köster-Magand / E. Bénézit - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )
- « Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux - Prix 2015 », sur www.academie-sbla-bordeaux.fr (consulté le )
- « Vente des tableaux du peintre landais Lizal : colère de la mairie de Dax et d'un historien de l'art », sur France Bleu, (consulté le )
- Benjamin Ferret, « Landes : une mobilisation pour ne pas voir s’enfuir les œuvres d’Alex Lizal, mises aux enchères samedi à Bordeaux », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
- Claire Burckel, « Landes : « L’Assemblade au Pays landais » d’Alex Lizal vendue à 110 700 euros », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
- « Un tableau du peintre landais Alex Lizal adjugé 90 000 euros à Bordeaux », sur France Bleu, (consulté le )
- « Patrimoine : des Landais mobilisés contre l'exil des Lizal », sur www.xlandes-info.fr (consulté le ) : « Le plus marquant, c'est que le prix des œuvres en général a dépassé très largement le maximum des estimations, jusqu'à trois et quatre fois l'estimation haute. C'est très nouveau pour l'art landais et l'art régional aquitain. »
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Albert-Pierre Forsans, « Deux peintures d'Alex Lizal sauvées de la destruction et de l'oubli », Bulletin de la Société de Borda, vol. 2,‎ , p. 301-306
- Madeleine Jogan, « À propos d'Alex Lizal, ses années à Paris », Bulletin de la Société de Borda, vol. 3, 2009, p. 280-284.
- Jean-Roger Soubiran, Alex Lizal : peintre singulier du Pays landais, Dax, Éditions Passiflore, (ISBN 978-2-918471-36-3, présentation en ligne).
- Jean Vergès, « Alex Lizal, peintre maudit », Bulletin de la Société de Borda, vol. 2,‎ , p. 225-254