Alexandru Rusu
Alexandru Rusu, nĂ© le Ă ÈÄulia et mort le Ă la prison de Gherla, Ă©tait le mĂ©tropolite de lâĂglise grecque-catholique roumaine. Organisateur de la rĂ©sistance grĂ©co-catholique pendant lâoppression communiste, il mourut des suites des mauvais traitements subis en prison. Reconnu martyr par l'Ăglise catholique, il a Ă©tĂ© proclamĂ© bienheureux le .
Alexandru Rusu Bienheureux catholique | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | ÈÄulia, comitat de Turda-ArieÈ, Transylvanie, Autriche-Hongrie |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
DĂ©cĂšs | prison de Gherla, judeÈ de Cluj, Roumanie |
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Bienheureux de l'Ăglise catholique | ||||||||
Béatification | , à Blaj, par le pape François | |||||||
ĂvĂȘque de l'Ăglise catholique | ||||||||
Ordination Ă©piscopale | par Mgr Vasile Suciu |
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MĂ©tropolite de lâĂglise grecque-catholique roumaine | ||||||||
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ĂvĂȘque de MaramureÈ | ||||||||
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.html (en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Origines et Ă©tudes
Alexandru Rusu est nĂ© en 1844 Ă ÈÄulia de CĂąmpie, Ă l'Ă©poque dans le comitat de Turda-ArieÈ, en Autriche-Hongrie, et Ă prĂ©sent dans le judeÈ de MureÈ, en Roumanie. Il est lâun des douze enfants (11 garçons et une fille) du curĂ© grĂ©co-catholique Vasile Rusu de la localitĂ© de ĆÄulia et de Rozalia. Deux garçons de la famille sont devenus prĂȘtres, Valer et Alexandru, le prochain Ă©vĂȘque et mĂ©tropolite.
Il fait ses Ă©tudes Ă BistriÈa, TĂąrgu MureÈ et Ă Blaj, entre 1896 et 1903. Il reçoit son diplĂŽme de maturitĂ© (de baccalaurĂ©at) et part effectuer des Ă©tudes thĂ©ologiques Ă Budapest. Il devient docteur en thĂ©ologie en 1910.
PrĂȘtre
Le il est ordonnĂ© prĂȘtre, puis professeur titulaire de la chaire de thĂ©ologie dogmatique de lâAcadĂ©mie thĂ©ologique de Blaj (la chaire est brillamment honorĂ©e jadis par Vasile Suciu, plus tard mĂ©tropolite). Il enseigne Ă©galement au LycĂ©e Saint Basile-le-Grand de Blaj (en roumain : « Liceul SfĂąntul Vasile cel Mare »). En 1920, il est nommĂ© secrĂ©taire mĂ©tropolitain, et chanoine du chapitre mĂ©tropolitain en 1923.
Entre 1918 et 1920, il a Ă©tĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral des cultes du Conseil dirigeant de la Transylvanie[1] Entre 1925 et 1930, il est recteur de lâAcadĂ©mie thĂ©ologique de Blaj. il est rĂ©dacteur de la revue Cultura CreÈtinÄ[2] de 1911 Ă 1918, puis directeur du journal Unirea de 1922 Ă 1930.
En 1931, il est élu sénateur et intÚgre le dans le Parlement roumain.
ĂvĂȘque et mĂ©tropolite
Le , Alexandru Rusu est nommĂ© Ă©vĂȘque du nouveau diocĂšse grĂ©co-catholique du MaramureÈ. Câest le que le mĂ©tropolite Vasile Suciu a consacrĂ© le prĂȘtre Alexandru Rusu en qualitĂ© dâĂ©vĂȘque du MaramureÈ, et le , Ă la fĂȘte de la PrĂ©sentation de JĂ©sus au Temple, a eu lieu l'installation de celui-ci dans la CathĂ©drale La Dormition de Baia Mare.
DĂšs son installation, lâĂ©vĂȘque Alexandru Rusu s'occupe de lâorganisation de la nouvelle Ă©parchie, de la nomination des membres du chapitre, de la rĂ©organisation des archidiocĂšses, de la formation du clergĂ© dans les acadĂ©mies thĂ©ologiques des autres Ă©vĂȘchĂ©s (Cluj et Oradea). Il rĂ©alise des visitations canoniques. Il assure lâordre et la dignitĂ© dans lâactivitĂ© pastorale des prĂȘtres et des fidĂšles quâil dirige pastoralement.
En 1940, Ă la suite du deuxiĂšme arbitrage de Vienne, Ă lâexception de quelques paroisses ruthĂšnes du vicariat de Bucovine, lâentier diocĂšse du MaramureÈ entre sous lâadministration du rĂ©gime de MiklĂłs Horthy. LâĂ©vĂȘque Alexandru Rusu reste Ă son poste et affronte les difficultĂ©s et les vicissitudes crĂ©Ă©es par les autoritĂ©s fascistes hongroises.
Sous la terreur communiste
La chaise mĂ©tropolitaine de lâĂglise roumaine unie Ă Rome, grĂ©co-catholique est devenue vacante Ă la suite du dĂ©cĂšs du mĂ©tropolite Alexandru Nicolescu, le . Le , le synode Ă©lectorale mĂ©tropolitain a Ă©lu, Ă Blaj, Alexandru Rusu en fonction de mĂ©tropolite de lâĂglise grĂ©co-catholique roumaine, Ă©lection qui a Ă©tĂ© reconnue par le Saint-SiĂšge, mais le gouvernement pro-soviĂ©tique, dirigĂ© par Petru Groza, nâa pas confirmĂ© cette Ă©lection, en dĂ©pit des pourparlers portĂ©s par le Saint SiĂšge avec le gouvernement communiste roumain, parce qu'il connaissait la fermetĂ© de «combattant pour la dĂ©fense des droits de l'Ăglise et de la Nation Roumaine, menacĂ©es par les communistes». Par consĂ©quent, la chaise mĂ©tropolitaine est restĂ©e vacante jusquâen 1990.
Le , par le dĂ©cret du gouvernement, il nâa plus Ă©tĂ© reconnu en fonction. Le il fut arrĂȘtĂ© et ensuite incarcĂ©rĂ© au MinistĂšre de l'IntĂ©rieur de Bucarest.
Le , le Praesidium de la Grande Assemblée nationale de la République populaire roumaine a émis le décret no 358/1948 par lequel le culte gréco-catholique de Roumanie était interdit et tous ses biens expropriés[3].
De Bucarest, l'Ă©vĂȘque Alexandru Rusu a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă la maison patriarcale dâĂ©tĂ© de Dragoslavele, ensuite, depuis le mois de , au MonastĂšre orthodoxe de CÄldÄruÈani, et, en , il a Ă©tĂ© mutĂ© dans la prison de Sighetu MarmaÈiei, oĂč il est restĂ© incarcĂ©rĂ© entre 1950 et 1955. Il a survĂ©cu Ă la prison de Sighet et il a Ă©tĂ© hospitalisĂ© Ă l'hĂŽpital Gerota de Bucarest, « pour le redressement ». Ensuite, les autoritĂ©s communistes l'ont mutĂ© au MonastĂšre de Curtea de ArgeÈ et puis au MonastĂšre de CiorogĂąrla, avec les Ă©vĂȘques Iuliu Hossu et Ioan BÄlan.
En 1956, les Ă©vĂȘques Alexandru Rusu, Iuliu Hossu et Ioan BÄlan ont rĂ©digĂ© un mĂ©moire par lequel ils demandaient la remise dans ses droits de l'Ăglise grecque-catholique roumaine, qu'ils ont transmis aux autoritĂ©s communistes de Roumanie, et en copies, ils l'ont diffusĂ© Ă l'Ă©tranger. Ce mĂ©moire-ci Ă©tait soutenu par des milliers de signatures des fidĂšles grĂ©co-catholiques de tout le pays. Le , les prĂȘtres Vasile ChindriÈ et Izidor Ghiurco ont officiĂ© publiquement une Divine Liturgie grĂ©co-catholique, en plein air, dans la rue, devant l'Ăglise des piaristes de Cluj. Pour toutes ces « violations de la lois » les autoritĂ©s ont fait responsable un groupe de clercs et de fidĂšles, avec Alexandru Rusu en tĂȘte.
Le , sous prĂ©texte quâil sera reçu en audience chez le ministre des Cultes, Petre Constantinescu-IaÈi, Alexandru Rusu a Ă©tĂ© sĂ©parĂ© des autres deux Ă©vĂȘques, et mutĂ© au MonastĂšre CocoÈu, de la Dobroudja, dans lâactuel judeÈ de Tulcea[4]. En 1957, le Tribunal militaire de Cluj a condamnĂ© Alexandru Rusu Ă 25 annĂ©es de travaux forcĂ©s, « pour instigation et crime de haute trahison ». Il a Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© Ă la prison de Gherla, dans la cellule no 10 du sous-sol, oĂč il s'est comportĂ© d'une attitude digne aussi.
Fin de la vie
Au printemps de lâan 1963, dans la cellule de la prison de Gherla, Alexandru Rusu est tombĂ© malade de reins. Le , aprĂšs ce quâil a bĂ©ni ses compagnons de souffrance, de la mĂȘme cellule, il leur a dit : « Mes frĂšres, maintenant je vais chez Dieu afin que je reçoive ma rĂ©compense pour la vie reçue de Lui, pour lâĂglise et pour les Roumains. » « CâĂ©taient ses derniĂšres paroles ». Alexandru Rusu fut enterrĂ©, sans aucune cĂ©rĂ©monie religieuse, dans le cimetiĂšre des dĂ©tenus politiques de Gherla, judeÈ de Cluj, dans la tombe no 133, aprĂšs quoi, le lieu fut labourĂ© avec les tracteurs, sur ordre de la Securitate.
BĂ©atification
La cause pour la bĂ©atification et la canonisation d'Alexandru Rusu et de 6 autres Ă©vĂȘques dĂ©bute le , Ă Alba Iulia. L'enquĂȘte diocĂ©saine rĂ©coltant les tĂ©moignages sur leur vie et les conditions de leur mort se clĂŽture le , puis envoyĂ©e Ă Rome pour y ĂȘtre Ă©tudiĂ©e par la CongrĂ©gation pour les causes des saints. AprĂšs le rapport positif des diffĂ©rentes commissions sur la saintetĂ© et le martyre d'Alexandru Rusu et des 6 autres Ă©vĂȘques, le pape François procĂšde, le , Ă la reconnaissance de leur mort en haine de la foi, les dĂ©clarant ainsi martyrs et signe le dĂ©cret permettant leur bĂ©atification.
Alexandru Rusu et les 6 autres Ă©vĂȘques martyrs ont Ă©tĂ© proclamĂ©s bienheureux au cours d'une Divine Liturgie, cĂ©lĂ©brĂ©e sur le Champ de la LibertĂ© Ă Blaj par le pape François, le , au cours de son voyage apostolique en Roumanie.
Notes et références
- Le Conseil Dirigeant de la Transylvanie, du Banat et des territoires roumains de Hongrie a été un organisme politique provisoire, ayant des attributions législatives, exécutives et administratives limitées, de la Transylvanie, entre le et le .
- En français: «La Culture chrétienne »
- Alex. Mircea, Pamfil CĂąrnaÈiu, Mircea Todericiu, DesfiinÈarea oficialÄ a Bisericii Unite, Ăźn: BRU - 250 de ani de existenÈÄ, Madrid 1952.
- Memoriul din 1956, adresat primului ministru Chivu Stoica, referitor la ĂźmprejurÄrile mutÄrii sale la MÄnÄstirea CocoÈ, Ăźn: Ovidiu Bozgan, MiÈcarea petiÈionarÄ greco-catolicÄ din 1956, BucureÈti 2004.
Voir aussi
Sources et bibliographie
- Ioan M. Bota, Istoria Bisericii Universale Èi a Bisericii romĂąneÈti de la origini Èi pĂąnÄ Ăźn zilele noastre, Casa de EditurÄ âViaÈa CreÈtinÄâ, Cluj-Napoca, 1994.
- Pr Silvestru Augustin PrunduÈ, Pr Clemente PlÄianu, Catolicism Èi Ortodoxie romĂąneascÄ â Scurt istoric al Bisericii RomĂąne Unite, Casa de EditurÄ âViaÈa CreÈtinÄâ, Cluj-Napoca, 2000.
- Cicerone IoniÈoiu, Procesul comunismului. Episcopii greco-catolici, page 11.
- Andrea DobeÈâFĂŒrtös, Episcopul Alexandru Rusu Èi regimul comunist (1945â1963), In : Revista Arhivei MaramureÈene, nr. 1/2008, Baia Mare, p. 88-106.
- (ro) 120 ani de la naÈterea Episcopului Dr Alexandru Rusu, Editura Criptorium, 2004