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Alexandre Nevski (film)

Alexandre Nevski (en russe : Александр Невский) est un film épique soviétique réalisé par Sergueï Eisenstein et Dmitri Vassiliev et sorti en 1938. La musique originale a été composée par Sergueï Prokofiev.

Alexandre Nevski
Description de cette image, également commentée ci-après
Titre original Александр Невский
Réalisation Sergueï Eisenstein
Dmitri Vassiliev
Scénario Sergueï Eisenstein
Pyotr Pavlenko
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de l'URSS Union soviétique
Genre film historique
Durée 112 minutes
Sortie 1938

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Alexandre Nevski parle à l’envoyé mongol au bord du lac Plechtcheïevo au début du film.

Synopsis

Le film retrace un événement phare de l'histoire de la Russie au XIIIe siècle : l’opposition du prince Alexandre Nevski à l’invasion des chevaliers teutoniques et notamment la bataille du lac Peïpous qui mit fin à leur expansion orientale.

Fiche technique

Distribution

Commentaires

Commande des autorités staliniennes[1], Alexandre Nevski est conçu à l’origine comme un film épique de propagande contre l’expansionnisme nazi : les chevaliers teutoniques et porte-glaive, envahisseurs du territoire russe, évoquent clairement une menace.

Deux mois avant la sortie du film, les accords de Munich ont retardé la guerre. De ce fait la lecture du film doit toujours se faire à deux niveaux : le XIIIe siècle épouse un contexte contemporain. Par cette page d’histoire, l’URSS affirme qu’elle est prête à se défendre face à un envahisseur déjà tout désigné.

Alexandre Nevski harangue le peuple à faire face à une double menace : les Mongols et les Tatars à l’est, les Teutons et les Livoniens à l’ouest. Le Mongol est présenté comme fourbe et le Teuton comme un soldat sans pitié. Alexandre décide dans l’urgence de s’attaquer à l’homme de guerre, le fourbe patientera. La bravoure patriotique se mêle à des stéréotypes disséminés dans les deux camps : le lâche, le généreux, le brave, le sacrifié.

Les gros plans de visages d’Édouard Tissé, caractéristiques des films d’Eisenstein, accentuent la bravoure ou la traîtrise. Le traitement plastique des images (scène des chevaliers teutoniques engloutis dans les eaux, soldats des deux armées reposant côte à côte) ont fait date ; un réalisateur comme Guillermo Del Toro rend de fréquents hommages à Eisenstein[1].

Eisenstein met ici en place le contrepoint audiovisuel : la musique de Prokofiev fait naître des contrastes, tantôt comiques, tantôt dramatiques, avec les images.

Acteur préféré de Staline et membre du parti, Nikolaï Tcherkassov fut imposé à Eisenstein pour ce film ainsi que le suivant, Ivan le Terrible[2]. Le réalisateur a été très surveillé pendant le tournage du film[1] et les acteurs sont des membres du Parti. De plus, le typage était interdit ainsi que le montage intellectuel. Le tour de force de ce film est symbolisé par la séquence finale de la bataille sur la glace : malgré la censure, le réalisateur a réussi à révolutionner son propre cinéma. Après la signature du pacte germano-soviétique, le film, devenu inutile pour les autorités soviétiques, fut retiré des salles[1]. Mais avec le déclenchement de l’opération Barbarossa le , le film réapparut pour galvaniser l’élan patriotique contre l’attaque germanique.

Musique

La partition du film, signée Sergueï Prokofiev, existe sous la forme d’une cantate de concert également titrée Alexandre Nevski. Il existe aussi une version de la partition transcrite pour orchestre d'harmonie par le compositeur canadien Yves Lapierre et créée par l'Harmonie de l’École municipale de musique de Castelsarrasin.

Influence culturelle

De nombreuses scènes du film ont été utilisées par le cinéaste Ralph Bakshi dans ses films sous forme de rotoscopie, notamment dans Les Sorciers de la guerre ou bien encore sa version animée du Seigneur des anneaux.

Le groupe Stupeflip fait référence au film à plusieurs occasions. Le titre La Religion du Stup, utilise un extrait du chant Peregrinus expectavi issue de la scène au camp des Teutons. Par ailleurs, des scènes de la bataille dans le clip de Stupeflip vite!!!.

Notes et références

  1. Jean-François Rauger, « Alexandre Nevski », Le Monde-Télévisions, 23-24 août, p. 6
  2. La Belle Jeunesse (traduit du polonais par Anna Posner), Éd. Noir sur Blanc, 2012, p.109 (ISBN 978-2-88250-267-4)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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