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Alexandre-Amable de Roquefeuil

Alexandre-Amable, vicomte de Roquefeuil, né le à Versailles[1] et mort le en rade de Dunkerque[1], est un officier de marine français issu d'une ancienne famille noble du Rouergue.

Alexandre-Amable de Roquefeuil
Vicomte de Roquefeuil
Naissance
Versailles
Décès
Dunkerque
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Grade Lieutenant de vaisseau
Conflits Bataille de La Surveillante
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Famille Maison de Roquefeuil-Blanquefort

Emblème

Il est lieutenant de vaisseau de la Marine royale et s'illustre pendant la bataille de la Surveillante.

Biographie

Origine et famille

Alexandre-Amable est issu de la famille de Roquefeuil Blanquefort, une ancienne famille du Rouergue, d'extraction chevaleresque dont la filiation prouvée remonte à 1393.

Il est le fils du chef d'escadre René-Aymar de Roquefeuil, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, en commandement de la division vice-amirale à Brest. Son père est également chevalier d’honneur et écuyer de S.A.S la princesse Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon.

Il est aussi le petit-fils de Jacques-Aymar de Roquefeuil, lieutenant général des armées navales à qui le Roi avait promis le bâton de Maréchal de France.

Carrière

Alexandre-Amable entre tĂ´t dans la Marine royale. Il s'y illustre rapidement et prend part aux combats avant 21 ans.

Combat de la Belle Poule

Combat de la Belle Poule et de l'Arethusa (1778).

Le 17 juin 1778, il se distingue lors du combat de la Belle Poule[2]. Sous les ordres du commandement de La Clocheterie, il engage la frégate britannique HMS Arethusa de 32 canons et la puissante flotte anglaise de la Manche qui était sous le commandement de l'amiral Keppel.

La flotte française est alors composée de la frégate Belle Poule (26 canons), de la frégate La Licorne (74 canons), de la corvette l'Hirondelle (16 canons de 6 livres) et du lougre le Coureur (8 canons)[3].

Durant les cinq heures de combat, 30 français sont tués et une centaine blessés, mais l’Arethusa perd un mât et doit s'échapper sous la protection de la flotte britannique.

Cette bataille est la première entre les forces françaises et britanniques pendant la guerre d'indĂ©pendance des États-Unis[4]. Son retentissement Ă  Versailles et Ă  Paris est extraordinaire et ce combat est cĂ©lĂ©brĂ© comme une victoire Ă©clatante. Il inspirera la mode et les femmes de la haute-sociĂ©tĂ© porteront un temps une coiffure en forme de bateau, dite « Ă  la Belle Poule Â»[5]. Alexandre-Amable est fait chevalier de Saint-Louis[2].

Combat de la Surveillante

Combat de La Surveillante (1779).

Le 6 octobre 1779, la frĂ©gate Surveillante (26 canons), commandĂ©e par le lieutenant du CouĂ«dic de Kergoaler, et le cutter l'ExpĂ©dition (10 canons), commandĂ© par Alexandre-Amable alors enseigne de vaisseau, croisent au large d'Ouessant. Le 7 octobre, ils aperçoivent deux navires britanniques : la frĂ©gate HMS QuĂ©bec et son cutter Le Rambler, avec qui ils engagent le combat[6].

Le combat, extrêmement violent, dure près de trois heures et demie, imposant des dégâts et des pertes considérables. Cette bataille ne prend fin que lorsque le HMS Québec prend feu et explose à côté de la Surveillante, alors démâtée. Le vicomte de Roquefeuil a rendu compte qu'il a engagé avec le cutter anglais, dans lequel il a eu trente hommes tués ou blessés. Aussitôt qu'il a vu la frégate exploser, il a fait cesser le feu pour porter secours aux naufragés. Dans l'obscurité de la nuit, il parvient à en sauver huit, dont sir Roberts, premier lieutenant de la frégate adverse[6].

Le lendemain, il remorque la Surveillante, qui était trop endommagée pour être manœuvrée, jusqu'à Ouessant. Durant cette période et une fois revenus en France, les Anglais ne sont pas considérés comme prisonniers de guerre. Ils sont, au contraire, renvoyés en Angleterre après avoir été soignés. Le Roi Louis XVI en personne est informé de cette bataille et récompense lui-même les nombreux marins rescapés[6].

Mort

Alexandre-Aimable meut noyé en rade de Dunkerque le 22 août 1785. Il n'est âgé que de 28 ans.

Bathilde d'Orléans

Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon.

On prète également à Alexandre-Amable une liaison avec la princesse Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, dont son père, René-Aymar, était chevalier d'honneur. Cette relation illégitime, commencée en 1776, donne naissance à Adélaïde-Victoire qui reste cachée près de sa mère[7]. Il est d'ailleurs probable que cette fille ait grandi au palais de l'Elysée, que Bathilde rachète à Louis XVI en 1787.

Mariée avec Joseph-Antoine Gros[1], Adélaïde-Victoire sera l'ancêtre de l'aviateur Georges Guynemer, héros des combats aériens de la Première Guerre mondiale.

Bibliographie

  1. « Alexandre Amable de Roquefeuil et du Bousquet », sur Geneanet (consulté le )
  2. Biographie universelle, ancienne et moderne, Michaud frères, (lire en ligne)
  3. Michel Vergé-Franceschi (sous la direction de), Dictionnaire d'Histoire maritime, Bouquins, Robert Laffont, , "Belle Poule", t. 1, p. 195
  4. (en) « The French Navy and the American War of Independence », (consulté le )
  5. (en) « Hair and Hairdos of the 18th Century », (consulté le )
  6. Arnaud Louis Charles Rose de Lostanges, Relation du combat de la frégate française la Surveillante, contre la frégate anglaise le Québec, Chez Firmin Didot, Imprimeur du Roi, (lire en ligne)
  7. Emmanuel Maury, Le dernier des Condé, Tallandier, , 384 p. (ISBN 979-10-210-2763-3, lire en ligne)
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