Albert Rohmer
Albert Rohmer, né le à Huttenheim et mort le à Strasbourg, est un professeur de pédiatrie français, résistant déporté[1] au camp de concentration de Neuengamme.
Albert Rohmer | |
Naissance | Huttenheim, Reichsland ElsaĂź-Lothringen |
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Décès | (à 92 ans) Strasbourg, France |
Origine | Alsace-Lorraine |
Allégeance | France - FFI |
Grade | MĂ©decin-Capitaine |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Officier de la LĂ©gion d'honneur Croix de guerre 1939-1945 MĂ©daille de la RĂ©sistance |
Autres fonctions | Professeur de médecine |
Biographie
Résistance et déportation
Pédiatre de formation, tout comme l'était son oncle, Paul Rohmer (1876-1977), Albert Rohmer exerce en 1943 comme chef de clinique à Clermont-Ferrand lorsqu'il est recruté dans la Résistance par un de ses confrères. Servant d'abord de « boîte au lettres », on lui propose d'utiliser par la suite ses compétences de médecin au sein du M.U.R. pour la région Auvergne.
Le , un attentat majeur secoue Clermont-Ferrand. Une rafle s'ensuit dans le milieu universitaire strasbourgeois replié en Auvergne. Dénoncé par le directeur de l'Hôtel-Dieu — lequel sera fusillé à la Libération — Albert Rohmer est arrêté par la Gestapo, puis est envoyé à la prison du 92e R.I. de Clermont-Ferrand avec le professeur Fred Vlès. Trois mois plus tard, il est déporté à Neuengamme après avoir transité par Compiègne. À son arrivée le , on lui attribua le matricule 37037, puis on l'envoya comme (déporté-)responsable de l'infirmerie du kommando de Helmstedt dépendant de Neuengamme.
Après trois semaines dans cette infirmerie, le commandement nazi du camp lui ordonna d'euthanasier des déportés fiévreux en masse. Le docteur Rohmer refusa fermement d'obéir, en conséquence de quoi il est condamné à la potence. Prévue le lendemain, cette mise à mort est cependant commuée au dernier moment en raison du manque important de main-d'œuvre. « Cassé », il terminera la guerre dans la mine de sel de « Schacht-Marie (de) » comme simple triangle rouge.
Reçu par le général James M. Gavin le en compagnie de David Rousset, Albert Rohmer ne sera rapatrié que le à Paris en raison de son état de santé. Il fera d'ailleurs la une des journaux car il sera choisi pour incarner le millionième Français rapatrié ancien prisonnier de guerre en compagnie de Jules Garron.
L'après-guerre
À son retour de déportation, il retrouva ses fonctions de chef de clinique infantile de Strasbourg. De 1946 à 1951, il fut le directeur du Centre interdépartemental d'éducation sanitaire du Haut-Rhin, Bas-Rhin et de la Moselle ; tandis qu'en 1966, il fut nommé Professeur de pédiatrie à la faculté de médecine de Strasbourg (fonction qu'il occupa jusqu'en 1982, moment où il prit sa retraite).
DĂ©corations
- Officier de la LĂ©gion d'honneur (officier en 1982, chevalier en 1948)
- Croix de guerre 1939-1945 avec palme
- Médaille de la Résistance française.(1947[2])
Ainsi que de plusieurs autres décorations civiles et militaires.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Des universités aux camps de concentration - témoignages strasbourgeois (ISBN 2-86820-714-6), un chapitre écrit par Albert Rohmer sur la vie au camp de Neuengamme intitulé : "Helmstedt, Mine de Sel"
- Le retour des absents, Un millionième cache l'autre, A. Navarro, Éd. Stock, 2015
Note
- Albert Rohmer a servi de modèle pour le personnage d'Albert, médecin français déporté qui fut affecté à une infirmerie d'un camp de concentration avant d'être cassé par les kapos, dans le livre Les Jours de notre mort par David Rousset, 1947, (ISBN 2-01-279266-9), livre écrit sous la forme d'un roman mais basé sur des témoignages de rescapés.