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Alaya

Alaya[1] est le nom en usage au cours de la pĂ©riode des beylicats aux XIIIe et XIVe siĂšcles pour dĂ©signer la ville actuelle d’Alanya en Turquie. Ce nom provient du sultan seldjoukide de Roum Alaeddin Keykubad Ier qui conquiert la ville en 1221. Alaya sert Ă  dĂ©signer la dynastie rĂ©gnante pendant la pĂ©riode des beylicats.

Kızıl Kule (La Tour rouge), construite par Kay Qubadh à Alanya
Le Tersane (Chantier Naval en turc), à cÎté du chùteau d'Alanya.
Carte d’Alanya en 1525, peu aprùs son annexion à l’empire ottoman.

Histoire du beylicat (1293-1424)

Le sultan seldjoukide de Roum Alaeddin Keykubad Ier (1220-1237) conquiert en 1221 Alaya, alors au d'un seigneur armĂ©nien du royaume de Cilicie nommĂ© Kyr Vart et dont il Ă©pouse la fille. Il fait de la ville sa RĂ©sidence d'Hiver[2]. Le Kule Kizil (La Tour Rouge, ci-contre) y est construite par ce dernier et vers la mĂȘme Ă©poque sont aussi construits le Tersane (Chantier Naval en turc) et le chĂąteau d'Alanya.

La bataille de Köse Dağ, en 1242, est la dĂ©faite des Seldjoukides contre les Mongols. Le sultanat de Roum s’écroule et laisse la place Ă  une vingtaine de beylicats plus ou moins indĂ©pendants les uns des autres jusqu'Ă  ce qu'ils soient tous progressivement annexĂ©s par le plus puissant d'entre eux, le sultanat ottoman.

En 1291, le roi de JĂ©rusalem et roi de Chypre Henri II essaie vainement de s’emparer de la ville. La prĂ©sence des Karamanides commence deux ans plus tard par la prise de la ville par Bedreddin (Mecdeddin) Mahmud. Ce dernier fait construire une mosquĂ©e et une madrasa dans la ville.

En 1366, le roi de Chypre Pierre Ier tente d’occuper la ville et Ă©choue.

En 1427, le sultan Mamelouk burjite Al-AchrĂąf Sayf ad-DĂźn Barsbay achĂšte le beylicat au karamanide Ä°brahim II, au prix de 5 000 piĂšces d’or[3].

En 1471, la ville est prise par le sultan Mehmet II le ConquĂ©rant, elle est annexĂ©e Ă  l’empire ottoman. Il devient alors "l'un des ports les plus actifs de la MĂ©diterranĂ©e orientale"[2].

Les impressions d’Ibn BattĂ»ta

AprÚs son pÚlerinage à La Mecque, Ibn Battûta débarque à Alaya venant de Lattaquié en .

« Le dixiĂšme jour, nous arrivĂąmes Ă  la ville d’Alùïa, oĂč commence le pays de RoĂ»m. C’est une des plus belles contrĂ©es du monde, et Dieu y a rĂ©uni les beautĂ©s dispersĂ©es dans le reste de l’univers. Ses habitants sont les plus beaux des hommes et les plus propres sur leurs vĂȘtements ; ils se nourrissent des aliments les plus exquis, et ce sont les plus bienveillantes crĂ©atures de Dieu. C’est pourquoi on dit : « La BĂ©nĂ©diction se trouve en Syrie et la bontĂ© dans le RoĂ»m. » On n’a eu en vue dans cette phrase que les habitants de cette contrĂ©e.
...
La ville d’Alùïa, mentionnĂ©e ci-dessus, est une grande place situĂ©e sur le rivage de la mer et habitĂ©e par des Turcomans. Des marchands de Misr (Le Caire), d’Alexandrie, de la Syrie y descendent ; elle est trĂšs abondante en bois, que l’on transporte de cette ville Ă  Alexandrie et Ă  Damiette et de lĂ  dans tout le reste de l’Égypte. `Alùïa possĂšde un chĂąteau situĂ© Ă  l’extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure de la ville. C’est un Ă©difice admirable et trĂšs fort, construit par le sultan illustre `AlĂą eddĂźn Ar-roĂ»my[4]....
Nous nous mĂźmes en route, afin de visiter le roi d’Alùïa, Youcef bec, fils de KaramĂąr. »

— Ibn BattĂ»ta, Voyages, De la Mecque aux steppes russes, vol. II, (.pdf) 392 (ISBN 2-7071-1303-4, lire en ligne), « Du sultan d’Alùïa », p. 111-113 (.pdf).

La dynastie

Carte des beylicats d’Anatolie formĂ©s aprĂšs la Bataille de Köse Dağ (). Le beylicat d'Alaya est Ă  la frontiĂšre entre celui des Karamanides et celui de Teke.

Notes et références

  1. Alaya en arabe : ÊżalÄÊżÄ«a, ŰčÙ„Ű§ŰčÙŠŰ©
  2. Georges Kiourtzian, « En attendant les Seldjouks : une inscription des remparts d’Alanya en Asie Mineure de 1199 », sur PersĂ©e
  3. (en) « The History of Alanya », sur Republic of Turkey Ministry of Culture and Tourism
  4. `Alù eddßn Ar-roûmy : il s'agit du sultan seldjoukide de Roum Alaeddin Keykubad Ier

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Janine et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l’islam, PUF, coll. « Quadrige », , 1056 p. (ISBN 978-2-13-054536-1), « Alanya », p. 54
  • Ibn BattĂ»ta (trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages, De la Mecque aux steppes russes, vol. II, Paris, François Maspero, coll. « La DĂ©couverte », , (.pdf) 392 (ISBN 2-7071-1303-4, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), « Du sultan d’Alùïa », p. 111-113 (.pdf)
  • (en) C. E. Bosworth, The New Islamic Dynasties : A Chronological and Genealogical Manual, Edinburgh University Press, , 400 p. (ISBN 978-0-7486-2137-8, prĂ©sentation en ligne), « The Beys of Alanya », p. 227
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