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Al-Kafirun

Al-Kafirun (arabe : Ű§Ù„ÙƒŰ§ÙŰ±ÙˆÙ†, français : Les InfidĂšles) est le nom traditionnellement donnĂ© Ă  la 109e sourate du Coran, le livre sacrĂ© de l'islam. Elle comporte 6 versets. RĂ©digĂ©e en arabe comme l'ensemble de l'Ɠuvre religieuse, elle fut proclamĂ©e, selon la tradition musulmane, durant la pĂ©riode mecquoise.

109e sourate du Coran
Les Dénégateurs (traduction Jacques Berque)
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Le Coran, livre sacré de l'islam.
Informations sur cette sourate
Titre original Ű§Ù„ÙƒŰ§ÙŰ±ÙˆÙ†, Al-Kafirun
Titre français Les Dénégateurs (traduction Jacques Berque)
Ordre traditionnel 109e sourate
Ordre chronologique 18e sourate
PĂ©riode de proclamation PĂ©riode mecquoise
Nombre de versets (ayat) 6
Ordre traditionnel
Ordre chronologique

Origine du nom

Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donnĂ© comme nom Ă  cette sourate Les InfidĂšles[1], en rĂ©fĂ©rence au contenu du premier verset : « 1. Dis : « Ô vous les infidĂšles ! ».

Historique

Il n'existe Ă  ce jour pas de sources ou documents historiques permettant de s'assurer de l'ordre chronologique des sourates du Coran. NĂ©anmoins selon une chronologie musulmane attribuĂ©e Ă  ÇŠaÊżfar al-áčąÄdiq (VIIIe siĂšcle) et largement diffusĂ©e en 1924 sous l’autoritĂ© d’al-Azhar[2] - [3], cette sourate occupe la 18e place. Elle aurait Ă©tĂ© proclamĂ©e pendant la pĂ©riode mecquoise, c'est-Ă -dire schĂ©matiquement durant la premiĂšre partie de l'histoire de Mahomet avant de quitter La Mecque[4]. ContestĂ©e dĂšs le XIXe par des recherches universitaires[5], cette chronologie a Ă©tĂ© revue par Nöldeke[6] - [7], pour qui cette sourate est la 45e.

Les sourates de la fin du Coran[Note 1] sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme appartenant aux plus anciennes. Elles se caractĂ©risent par des particularitĂ©s propres. Elles sont brĂšves, semblent issues de proclamations oraculaires (ce qui ne signifie pas, pour autant, qu’elles en sont des enregistrements), elles contiennent de nombreux hapax[8]...

Pour Nöldeke et Schwally, la quasi-totalitĂ© des sourates 69 Ă  114 sont de la premiĂšre pĂ©riode mecquoise. Neuwirth les classe en quatre groupes supposĂ©s ĂȘtre chronologiques. Bien que reconnaissant leur anciennetĂ©, certains auteurs refusent de les qualifier de « mecquoises », car cela prĂ©suppose un contexte et une version de la genĂšse du corpus coranique qui n’est pas tranchĂ©e. Cette approche est spĂ©culative[8].

En effet, ces textes ne sont pas une simple transcription stĂ©nographique de proclamation mais sont des textes Ă©crits, souvent opaques, possĂ©dant des strates de composition et des rĂ©Ă©critures Cela n’empĂȘche pas ces sourates de fournir des Ă©lĂ©ments contextuels (comme l’attente d’une Fin des Temps imminente chez les partisans de Mahomet). Ces textes sont marquĂ©s par une forme de piĂ©tĂ© tributaire du christianisme oriental[8].

La plupart des chercheurs ont suivi l’avis des exĂ©gĂštes, qui la contextualise dans la vie de Mahomet, de considĂ©rer cette sourate comme appartenant Ă  la premiĂšre pĂ©riode mecquoise. Cette contextualisation que Bell considĂšre comme vraisemblable ne repose pourtant sur aucun fondement textuel, ni sur aucun texte contemporains. Elle est, pour Neuenkirchen, extrĂȘmement douteuse, au vu du contexte religieux de l’Arabie prĂ©islamique. Certains exĂ©gĂštes ont estimĂ© qu’elle Ă©tait possiblement plus rĂ©cente. Ils ont Ă©tĂ© suivis par Bell[9].

Interprétations

Versets 2-4 : négation du polythéisme ?

Cette section est composĂ©e d’une quadruple nĂ©gation que Bell interprĂ©tait comme Ă©tant la rupture entre Mahomet et l’ancien paganisme. Pour Neuenkirchen, cela ne correspond pas au contexte d’abandon du paganisme en Arabie avant la naissance de l’islam[9].

Le verset 2 connaĂźt cinq variantes de lecture attribuĂ©es aux imams chiites et possĂšde plusieurs difficultĂ©s de traduction. Aucun dĂ©tail n’est donnĂ© sur l’identitĂ© des personnages[9].

Puin a remarquĂ©, en particulier, que les manuscrits anciens pouvaient suggĂ©rer que le la n’est pas une nĂ©gation mais une Ă©criture en plene d’une particule affirmative (« En effet/certes »). Cette hypothĂšse sĂ©duisante changerait complĂštement le sens de cette sourate mais qui pose la question de son intĂ©gration dans l’histoire de la composition de la sourate[9].


  • Texte de la sourate (Coran datant de 1874)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • P. Neuenkirchen, "Sourate 109", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2269 et suiv.
  • R. Paret, Der Koran. Kommentar und konkordanz, 1980[Note 1].

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. L’auteur prĂ©cise que ces remarques, si elles sont dans une partie consacrĂ©e aux sourates 69 Ă  99, s’appliquent aussi aux sourates 100 Ă  114.

Références

  1. A. Chouraqui, Le Coran : L'appel, France, Robert Laffont, , 625 p. (ISBN 2221069641)
  2. G.S. Reynolds, « Le problÚme de la chronologie du Coran », Arabica 58, 2011, p. 477-502.
  3. R. BlachĂšre, Introduction au Coran, p. 244.
  4. R. BlachĂšre, Le Coran, 1966, p. 103.
  5. M. Azaiez, « Chronologie de la Révélation »
  6. G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianus no 95, 2011, p. 247-270.
  7. E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorùns' Chronological Reordering », Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008, p. 13.
  8. G. Dye, « Introduction aux sourates 69-99 », Le Coran des historiens, 2019, p. 1789 et suiv.
  9. P. Neuenkirchen, "Sourate 109", Le Coran des Historiens, 2019, p. 2269 et suiv.
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