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Aguada FĂ©nix

Aguada Fénix est un site maya monumental situé dans l'état de Tabasco, au Mexique, prÚs de la frontiÚre avec le Guatemala. Découvert par relevé aérien lidar en 2017, il est considéré depuis comme le plus ancien et le plus grand site cérémoniel maya.

Aguada FĂ©nix
Image illustrative de l’article Aguada FĂ©nix
Vue aérienne.
Localisation
CoordonnĂ©es 17° 48â€Č nord, 91° 09â€Č ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Mexique
(Voir situation sur carte : Mexique)
Aguada FĂ©nix
Aguada FĂ©nix
GĂ©olocalisation sur la carte : Tabasco
(Voir situation sur carte : Tabasco)
Aguada FĂ©nix
Aguada FĂ©nix

DĂ©couverte

La découverte d'Aguada Fénix est annoncée en juin 2020 par Takeshi Inomata (ja), un archéologue de l'université de l'Arizona à Tucson qui fait partie de l'équipe de recherche lancée en 2017 pour étudier le bassin moyen du río Usumacinta (en anglais : Middle Usumacinta Archaeological Project)[1].

La prospection aĂ©rienne commence par une couverture lidar de faible rĂ©solution, mais portant sur toute la rĂ©gion, due Ă  l’Institut national de statistiques et de gĂ©ographie mexicain (INEGI). La couverture lidar Ă  haute rĂ©solution se cantonne ensuite aux zones archĂ©ologiques jugĂ©es prometteuses[2].

Le site se trouve prÚs de la riviÚre San Pedro, un affluent du río Usumacinta, dans l'est du Tabasco[3]. D'abord cartographié depuis les airs par lidar, il livre de la poterie et des haches de jade dÚs les premiÚres fouilles[1].

Les mĂȘmes campagnes de prospection et de fouilles dĂ©couvrent Ă©galement le site de La Carmelita au bord du rĂ­o Usumacinta et Ă  cĂŽtĂ© de la ville d’Emiliano Zapata, environ 80 km Ă  l’ouest d’Aguada FĂ©nix. Les deux sites sont approximativement contemporains et prĂ©sentent des structures analogues[2].

Caractéristiques

Relevé numérique lidar.

La grande plateforme d'Aguada FĂ©nix est un monticule aplati de terre et d'argile d'environ 1 400 m de long et 400 m de large, pour 10 Ă  15 m de hauteur[4] - [2]. Son volume dĂ©passerait celui de la grande pyramide de Gizeh.

La structure monumentale complÚte comprend neuf chaussées massives et plusieurs réservoirs. Elle est aujourd'hui couverte de bois et de pùturages[5].

Outre cette grande plateforme, la zone archĂ©ologique d'Aguada FĂ©nix comprend une vingtaine de centres cĂ©rĂ©moniels plus petits. Leurs plateformes sont systĂ©matiquement rectangulaires et orientĂ©es nord-sud. On y trouve des groupes dits « en E Â» dĂ©jĂ  connus sur de nombreux sites des Basses-Terres mayas et datĂ©s du prĂ©classique mĂ©soamĂ©ricain moyen ou rĂ©cent[2].

La cĂ©ramique apparaĂźt vers dans les premiers dĂ©pĂŽts sondĂ©s Ă  la base des constructions, soit un ou deux siĂšcles plus tĂŽt que dans d’autres communautĂ©s mayas telles que Ceibal, Tikal, Cahal Pech, Cuello, etc. La cĂ©ramique s'apparente Ă  celle de Ceibal et diffĂšre notablement de la cĂ©ramique de La Venta et de la rĂ©gion du rĂ­o Grijalva, ce qui place Aguada FĂ©nix dans la tradition maya et non olmĂšque. L’origine systĂ©matiquement guatĂ©maltĂšque de l'obsidienne utilisĂ©e sur le site confirme son appartenance Ă  l'aire culturelle maya par opposition Ă  un site olmĂšque comme San Lorenzo oĂč l'on trouve Ă  la fois de l'obsidienne guatĂ©maltĂšque et mexicaine[2].

Une cache contenant des outils de jade, dont six haches, rappelle des dépÎts similaires à San Isidro, Chiapa de Corzo, Ceibal et Cival mais aussi à La Venta et suggÚre des rituels communs aux Mayas et aux OlmÚques. La seule statue trouvée sur le site représente un animal, probablement un pécari à lÚvres blanches, dans un style naturaliste qui se distingue toutefois clairement de la statuaire olmÚque[2].

Les constructions commencent au plus tard vers (peu de temps avant les premiĂšres constructions de Ceibal) et se terminent vers Les sondages montrent que chaque Ă©tape de construction ajoute un remplissage de terres de diffĂ©rentes couleurs, disposĂ©es en damier, entre deux niveaux de sol. Les archĂ©ologues estiment que la construction de la grande plateforme d'Aguada FĂ©nix a nĂ©cessitĂ© 10 Ă  13 millions de jours-hommes de travail pour 3,2 Ă  4,3 millions de m3 de terre, un volume surpassĂ© par celui de la plateforme olmĂšque de San Lorenzo mais qui dĂ©passe celui du complexe maya de La Denta (es) sur le site d'El Mirador[2].

Le site est abandonné vers pour des raisons encore à découvrir.

Influences

Contrairement aux OlmĂšques de San Lorenzo (c. 1400-) et La Venta (c. ou plus) qui affichent des signes flagrants d’inĂ©galitĂ© sociale, la communautĂ© maya d'Aguada FĂ©nix semble relativement Ă©galitaire. Elle hĂ©rite probablement d’une tradition d’architecture horizontale venant de San Lorenzo mais lui ajoute des Ă©lĂ©ments tels que la standardisation du plan des plateformes, les groupes dits « en E » et d’autres constructions pyramidales. Ces innovations rĂ©sultent sans doute d’interactions avec les traditions de la cĂŽte pacifique[2].

Aquada FĂ©nix s’avĂšre l’une des plus anciennes traces de sĂ©dentarisation dans la civilisation maya, caractĂ©risĂ©e par l’apparition de cĂ©ramiques et le dĂ©veloppement de la culture du maĂŻs. La raretĂ© des zones rĂ©sidentielles laisse cependant penser que la population est encore largement nomade. Si les centres cĂ©rĂ©moniels monumentaux s’inspirent de prĂ©cĂ©dents olmĂšques souvent associĂ©s Ă  une hiĂ©rarchie pesante, la mĂȘme architecture peut aussi bien rĂ©pondre Ă  un besoin de rassemblement spontanĂ© dans une structure sociale plus Ă©galitaire[2].

Références

  1. (en) « Laser mapping reveals largest and oldest Mayan temple », sur CNN (consulté le )
  2. (en) Takeshi Inomata, Daniela Triadan, VerĂłnica A VĂĄzquez LĂłpez, Juan C FernĂĄndez-DĂ­az, Takayuki Omori, MarĂ­a BelĂ©n MĂ©ndez Bauer, Melina GarcĂ­a HernĂĄndez, Timothy Beach, Clarissa Cagnato, Kazuo Aoyama et Hiroo Nasu, « Monumental architecture at Aguada FĂ©nix and the rise of Maya civilization », Nature, NPG et Springer Science+Business Media,‎ (ISSN 1476-4687 et 0028-0836, OCLC 01586310, PMID 32494009, DOI 10.1038/S41586-020-2343-4)
  3. (en) « Preclassic Maya Social Transformations along the Usumacinta: Views from Ceibal and Aguada Fénix », The Digital Archaeological Record,
  4. (en) Bruce Bower, « Lidar reveals the oldest and biggest Maya structure yet found », Science News, (consulté le )
  5. (en) « Oldest and largest Maya structure discovered in southern Mexico », The Guardian, (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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