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Agnès Blannbekin

Agnès Blannbekin, née entre 1244 et 1250[1] à Plambach (Saint-Empire romain germanique) et morte le à Vienne (idem) [2] est une béguine autrichienne et une mystique chrétienne. On a pu l'appeler sainte Agnès Blannbekin ou vénérable Agnès Blannbekin bien qu'elle n'ait été ni béatifiée ni canonisée par l'Église catholique romaine. Ses visions sulfureuses ont été compilées par son confesseur Emenrich et publiées en 1731 sous le titre Venerabilis Agnetis Blannbekin. L'ouvrage fut confisqué et détruit par la Société de Jésus ; des deux seuls exemplaires conservés, l'un fut détruit lors d'un incendie à la Bibliothèque de Strasbourg en 1870[2], l'autre détenu aujourd'hui par le couvent cistercien de Zwettl en Autriche[2] n'a été dévoilé au public qu'au XXe siècle[2] - [3].

Agnès Blannbekin
Naissance entre 1244 et 1250
Plambach, Autriche
Décès
Vienne (Autriche)
Activité principale
Autres activités
mystique et visionnaire chrétienne

Bien qu'Agnès Blannbekin soit aujourd'hui surtout connue pour ses visions, elle était de son temps réputée pour son action auprès des pauvres des villes[4].

Biographie

Agnès Blannbekin est nĂ©e dans une famille paysanne[2]. Son nom, parfois Ă©crit « Blanbakin Â»[3] vient de son village natal (i.e. Plambachen)[2]. Noter que de nombreux ouvrages[5] la nomment, par cacographie, « Blankebin Â».

À l'âge de sept ou huit ans, elle commença de donner secrètement ses repas aux pauvres[2]. À dix ou onze ans, elle se mit à éprouver un violent désir pour le pain bénit[6]. Vers 1260[1], elle se consacra au Tiers-ordre franciscain à Vienne[2] ; dès lors elle refusa tout au long de sa vie de manger de la viande, déclarant que le Corps du Christ était pour elle une viande bien suffisante[7].

Durant les messes et les prières, Agnès commença d'entendre des voix qui lui expliquaient les mystères de la religion[2] - [6]. Ses visions furent transcrites par son confesseur, le moine franciscain Ermenrich[2] - [8]. Bien que toutes ses visions ne soient pas obscènes, beaucoup comportent la vision de moines, de femmes et de Jésus dans leur nudité[2] - [9]. Dans une de ses visions, elle prétend avoir senti dans sa bouche le Saint Prépuce :

« En pleurant et avec compassion, elle commença de penser au prépuce du Christ et où il pouvait se trouver après la Résurrection. Aussitôt, elle sentit sur sa langue, avec la plus grande douceur, un petit morceau de peau, comme la peau d'un œuf, qu'elle avala. Après l'avoir avalé, elle sentit de nouveau sur sa langue, avec la même douceur, le petit morceau de peau, qu'elle avala de nouveau. Et ceci se reproduisit une centaine de fois. Comme elle sentait cette petite peau si fréquemment, elle fut tentée de la toucher du doigt ; mais celle-ci lui descendit dans la gorge d'elle-même. On lui dit que le prépuce avait suivi le Christ dans sa Résurrection. Et la saveur de cette petite peau était si aimable qu'elle sentit une douce transformation dans tous ses membres[9]. »

Agnès Blannbekin se dĂ©crivait elle-mĂŞme comme assaillie de visions tout au long de la journĂ©e, qu'elle dĂ©peignait comme imber lacrimarum, une « pluie de larmes Â» de Dieu[2]. Beaucoup de ces visions Ă©taient remplies de lumières et elle se dĂ©crivit un jour si illuminĂ©e de l'intĂ©rieur qu'elle pouvait se contempler elle-mĂŞme[9]. Comme lors de l'Ă©pisode du prĂ©puce, beaucoup de ses visions impliquaient le toucher, comme lorsqu'elle fut baisĂ©e sur la joue par l'Agneau de Dieu[2]. Lorsqu'elle consommait l'Eucharistie, Blannbekin proclamait qu'elle goĂ»tait le Christ[2]. De mĂŞme, elle dĂ©clara recevoir une boisson spirituelle rafraĂ®chissant de l'eau qui s'Ă©coula du flanc du Christ lorsqu'un centurion y planta son Ă©pĂ©e pour constater sa mort (Jean, 19:34)[10]. Des visites de JĂ©sus lui-mĂŞme lui causèrent un orgasme[7] : « La poitrine d'Agnès Ă©tait remplie d'excitation chaque fois que Dieu la visitait ; c'Ă©tait si intense que cela lui traversait le corps et la brĂ»lait, non pas de façon douloureuse, mais de la plus aimable manière. »[8].

Agnès Blanbekin mourut à Vienne, en Autriche, le dans son couvent[2] - [9]

Références

  1. (en) Bernard McGinn, The Flowering of Mysticism: Men and Women in the New Mysticism (1200–1350), New York, États-Unis, The Crossroad Publishing Co., (ISBN 0-8245-1742-3, lire en ligne)
  2. (en) Katharina M. Wilson, An Encyclopedia of Continental Women Writers, t. 1, Londres, Grande-Bretagne, Routledge, coll. « Garland Reference Library of the Humanities », (ISBN 0-8240-8547-7, lire en ligne), pp. 138-139.
  3. (en) Agnes B. C. Dunbar, A Dictionary of Saintly Women, Londres, Grande-Bretagne, George Bell & Sons, (lire en ligne), p. 36.
  4. (en) David B. Perrin, Women Christian Mystics Speak to Our Times, Franklin, Wisconsin, États-Unis, Sheed & Ward, (ISBN 1-58051-095-7, lire en ligne)
  5. Dont Psychopathia Sexualis de Kraft-Ebing au chapitre I, et tous ceux qui l'ont copié.
  6. (en) Dyan Elliot, Fallen Bodies : Pollution, Sexuality, and Demonology in the Middle Ages, Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis, University of Pennsylvania Press, (ISBN 0-8122-3460-X, lire en ligne)
  7. (en) David L. Gollaher, Circumcision : A History of the World's Most Controversial Surgery, New York, États-Unis, Basic Books, (ISBN 0-465-02653-2, lire en ligne)
  8. (en) Halina Grzymała-Moszczyńska et Benjamin Beit-Hallahmi, Religion, Psychopathology, and Coping, Atlanta, États-Unis, Rodopi Publishers, (ISBN 90-5183-626-0, lire en ligne)
  9. . (en) Ulrike Wiethaus, Agnes Blannbekin, Viennese Beguine : Life and Revelations, Cambridge, Royaume-Uni, D. S. Brewer, (ISBN 0-85991-634-0, lire en ligne)
  10. (en) Caroline Walker Bynum, Holy Feast and Holy Fast : The Religious Significance of Food to Medieval Women, Berkeley, Los Angeles, Californie, États-Unis, University of California Press, Ltd, (ISBN 0-520-05722-8, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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