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Affaire des faux passeports

L'affaire des faux passeports est le nom donné par les médias à une affaire d'usage de faux ayant secoué le football français durant le Championnat de France de football 2000-2001. Les clubs concernés sont ceux de Monaco, Strasbourg, Metz et surtout l'AS Saint-Étienne à qui l'affaire reste associée dans la mémoire collective.

À la suite de suspicions quant à la validité de certains passeports des footballeurs de ces clubs, la justice est amenée à procéder à des vérifications qui révèlent au grand jour l'usage de faux passeports par certains joueurs. En parallèle, la Ligue nationale de football (ancêtre de la LFP) a été amenée à prendre les sanctions sportives s'imposant. Outre l'émoi dans l'opinion provoqué par ces révélations, cette affaire reste célèbre quant aux multiples revirements des sanctions prises par les instances footballistiques à l'encontre des clubs et des joueurs. Dans une situation véritablement « inédite », ces dernières ont longtemps hésité, se sont contredites, et ont finalement laissé soin à la justice administrative de trancher dans les cas les plus litigieux.

Quota du joueurs Ă©trangers

Depuis l'arrêt Bosman datant de 1995 et effectif à compter de la saison 1996-1997, les clubs de football de l'Union européenne peuvent aligner sur la feuille de matchs (à l'époque 16 joueurs : 11 titulaires et 5 remplaçants) un nombre illimité d'étrangers du moment que ceux-ci possèdent la nationalité d'un État membre de l'Union européenne. Ils sont par contre limités à trois joueurs étrangers, dit « extracommunautaires », ne possédant pas la nationalité de l'un des (à l'époque) 15 États membres de l'Union européenne.

À la suite de cette affaire, cette règle sera d'ailleurs revue, et le nombre de trois joueurs ne concernera qu'un faible nombre d'États (ceux ne faisant pas partie des pays dits « ACP », c'est-à-dire ayant passé un accord avec les instances françaises).

Hiérarchie des décisions

À la suite des nombreuses réclamations ayant entaché cette saison noire du football français, il convient de rappeler les différents degrés de juridiction prévus par les règlements fédéraux pour le football français :

  • sur le plan sportif, au niveau de la Ligue (chargĂ©e d'organiser le championnat) :
    • rĂ©clamation, examinĂ©e par la Ligue
    • en cas de contestation possibilitĂ© d'appel : examen par la commission d'appel de la Ligue.
  • Toujours sur le plan sportif, les parties peuvent ensuite faire appel Ă  la fĂ©dĂ©ration (qui a autoritĂ© sur la Ligue) c'est-Ă -dire auprès :
    • de la Commission fĂ©dĂ©rale d'appel de la fĂ©dĂ©ration.
    • et enfin appel possible auprès du conseil fĂ©dĂ©ral de la fĂ©dĂ©ration. Cette dĂ©cision clĂ´t un litige sur le plan sportif.
  • NĂ©anmoins, il est ensuite possible de porter l'affaire devant le juge administratif, la Ligue Ă©tant chargĂ©e d'une mission de service public :

Prélude à l'affaire

Pour pouvoir éventuellement recruter plus d'étrangers, les dirigeants de l'ASSE suggèrent au printemps 2000 aux deux Brésiliens du club, Alex Dias de Almeida (meilleur buteur du club la saison précédente, qui a vu les Verts finir à la 6e place du championnat) et José Aloisio, d'essayer de récupérer, compte tenu des liens historiques entre le Portugal et le Brésil, la nationalité portugaise, ce qui libérerait de deux joueurs extracommunautaires le banc stéphanois pour la saison à venir. En effet, le club stéphanois compte déjà, dans son effectif, plusieurs autres joueurs non ressortissants de l’Union européenne : le Sénégalais Pape Sarr, l’Ivoirien Tchiressoua Guel et le Camerounais Lucien Mettomo, qui font partie de l'équipe type et qui ne peuvent donc pas être alignés plus de trois en même temps.

La demande n'a évidemment rien d'illégal en soi. Le cas s'est d'ailleurs déjà produit, Deco à titre d'exemple était initialement brésilien avant d'acquérir la double nationalité portugaise à son arrivée au Portugal, pays dont il finira par porter les couleurs.

Le , José Aloisio indique avoir obtenu un passeport portugais. À la fin du même mois, le , son compère Alex Dias de Almeida indique avoir lui aussi pu obtenir le précieux document. La saison 2000-2001 débute bien pour les Stéphanois. Après avoir occupé la quatrième place au soir de la quatrième journée (avec notamment une victoire 3-0 contre l'OM, dont deux buts d'Alex), ils ont l'occasion de prendre la première place du classement en cas de victoire lors d'un match décalé de la 5e journée à Auxerre. Après avoir mené deux fois au score les Stéphanois s'inclinent 3-4 et redescendent à la septième place au moment de recevoir le voisin lyonnais. En outre, Aloisio est gravement blessé par un Auxerrois durant le match. Il sera indisponible six mois.

Chronologie

  • : L'affaire commence dans les coulisses du derby entre Saint-Étienne et Lyon (le derby de la banderole « Les Gones inventaient le cinĂ©ma... quand vos pères crevaient dans les mines »). IntriguĂ© du changement de nationalitĂ© de deux joueurs et renseignĂ© par JosĂ© Fuentes, l'agent d'EdmĂ­lson (arrivĂ© lui-mĂŞme Ă  l'intersaison), de la pratique de falsification de passeports par certains agents de joueurs, le prĂ©sident Jean-Michel Aulas informe les dirigeants de l'ASSE qu'il portera rĂ©clamation si les joueurs sont alignĂ©s sur la feuille de match, suspectant des faux. AloĂ­sio est de toute façon blessĂ© lourdement, mais Alex, prĂ©sent Ă  Geoffroy-Guichard n'est pas alignĂ©. Raison officielle : il serait sur le dĂ©part pour le BĂ©tis SĂ©ville (alors que le marchĂ© des transferts est clos dans toute l'Europe depuis une semaine). Le derby se solde par un nul 2-2. Bien vite la rumeur de la menace d'Aulas et de la lĂ©galitĂ© du passeport portugais d'Alex commence Ă  courir.
  • : « Plus portugais que ces passeports, tu meurs », dĂ©clare le prĂ©sident de l'ASSE, Alain Bompard, face Ă  cette rumeur.
  • : Les StĂ©phanois, qui n'ont plus gagnĂ© depuis le , perdent Ă  Strasbourg 2-3. Le lendemain, l'entraĂ®neur depuis 1998, Robert Nouzaret, prend la porte.
  • : Le club fait vĂ©rifier le passeport d'Alex aux rayons ultraviolets au commissariat de Saint-Étienne : il semble authentique.
  • : Le gardien ukrainien Maxym Levytsky obtient lui un passeport grec. Le jour mĂŞme, les StĂ©phanois sont dĂ©faits Ă  domicile 0-2 par Rennes et deviennent relĂ©gables. John Toshack est nommĂ© entraĂ®neur.
  • : Le club fait vĂ©rifier le passeport grec de Levytsky, il semble authentique.
  • : Le joueur monĂ©gasque Pablo Contreras est alignĂ© lors de la dĂ©faite 3-4 de son Ă©quipe Ă  Lens. Il ne se doute pas qu'il joue alors son dernier match avec les rouges et blancs.
  • : 17e journĂ©e et fin des matchs aller (18 clubs Ă  l'Ă©poque). Après avoir rĂ©alisĂ© un bon mois d'octobre, l'ASSE est 13e avec trois points d'avance sur le premier non-relĂ©gable.
  • : DĂ©but des matchs retour.
  • : GĂ©rard Bourgoin, Ă  l'occasion de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la Ligue (dont il est prĂ©sident) annonce que l'ensemble des passeports des Ă©trangers de D1 et de D2 (78 au total) vont ĂŞtre vĂ©rifiĂ©s.
  • : VĂ©rification officielle du passeport d'Alex. Les autoritĂ©s portugaises indiquent qu'elles n'ont jamais dĂ©livrĂ© leur nationalitĂ© Ă  Alex. Le couperet tombe. Il s'agit d'un faux. Le soir, Alex joue contre Toulouse. Les verts gagnent 1-0.
  • : Toulouse (dont Robert Nouzaret est devenu entraĂ®neur en remplacement d'Alain Giresse dĂ©but octobre !) porte rĂ©clamation pour une fraude Ă©ventuelle sur l'identitĂ© d'Alex. VĂ©rification officielle du passeport de Levytsky. C'est Ă©galement un faux.
  • : Levytsky est Ă©cartĂ© de l'Ă©quipe pour le match Ă  Bordeaux. Initialement Ă©cartĂ© du groupe jusqu'Ă  nouvel ordre, il ne jouera plus jamais avec les verts, cĂ©dant sa place Ă  JĂ©rĂ©mie Janot.
  • : La SAOS Saint-Étienne-Loire porte plainte contre X au tribunal de grande instance de Saint-Étienne, pour faux et usage de faux, avec constitution de partie civile. Le juge d'instruction Nicolas Chareyre est chargĂ© de l'enquĂŞte. Saint-Étienne se pose officiellement en victime de cette affaire.
  • : Alain Bompard et Didier Lacombe (directeur gĂ©nĂ©ral de l'ASSE) sont entendus par la commission juridique de la Ligue avec leurs contradicteurs toulousains. Elle suspend Alex et Levytsky « Ă  titre conservatoire » et demande Ă  les entendre le avec mention « prĂ©sence obligatoire ». Il semblerait Ă©galement que le monĂ©gasque Pablo Contreras (chilien avec un passeport italien), le gardien du but messin Faryd MondragĂłn (colombien avec un passeport grec) ainsi que le rĂ©serviste (aucun match jouĂ© cette annĂ©e-lĂ ) strasbourgeois Diego Garay possèdent de faux documents.
  • : La Ligue porte plainte contre X pour faux et usage de faux auprès du parquet de Paris, sans constitution de partie civile. Une enquĂŞte prĂ©liminaire est ouverte, qui donne commission rogatoire Ă  la direction nationale de la police judiciaire de Nanterre. L'AS Nancy Lorraine, relĂ©guĂ©e en mai prĂ©cĂ©dent, demande sa rĂ©intĂ©gration immĂ©diate en D1, s'estimant lĂ©sĂ©e par l'emploi du faux passeport de l'Argentin Diego Garay.
  • : Alain Bompard sort de son silence et plaide non coupable dans L'Équipe. « Je me suis fait berner » dit-il. Le mĂŞme jour, lors de la rencontre Strasbourg-Metz, un pĂ©tard est jetĂ© des tribunes messines qui touche Ă  l'oreille l'assistante Nelly Viennot. Le match est arrĂŞtĂ©. Bien que sans rapport direct avec l'affaire, ce fait va contribuer Ă  l'incomprĂ©hension gĂ©nĂ©rale du classement qui va dĂ©buter Ă  partir de ce moment-lĂ . ArrĂŞtĂ© Ă  1-0 le match est quelques jours plus tard donnĂ© perdu 0-0 aux deux clubs.
  • : Saint-Étienne demande la vĂ©rification du passeport portugais d'AloĂ­sio, obtenu dans les mĂŞmes conditions que celui d'Alex.
  • : Saint-Étienne fait appel de la dĂ©cision de la commission juridique de la LNF, de suspendre Alex et Levytsky jusqu'au . Le club veut une liste complète des joueurs Ă  double nationalitĂ© de la D1 pour, Ă©ventuellement, porter plainte Ă  son tour contre des adversaires qui pourraient Ă©galement ĂŞtre concernĂ©s. Parallèlement, la PJ visite la Ligue pour vĂ©rifier certains documents.
  • : Levytsky demande son transfert au Spartak Moscou, avec qui il est en stage. La Ligue veut d'abord des explications et ne lui dĂ©livre pas sa lettre de sortie. Saint-Étienne, qui lui doit de l'argent, joue sur le mĂŞme registre pour le faire revenir.
  • : Perquisition de la SRPJ au siège du club.
  • : La commission d'appel de la Ligue rejette l'appel stĂ©phanois et demande Ă  la commission juridique de statuer sur le fond du dossier. John Toshack quitte le club, moins de quatre mois après son arrivĂ©e. Rudi Garcia et le joueur Jean-Guy Walleme assureront l'intĂ©rim... qui durera jusqu'Ă  la fin de la saison. Le match Strasbourg-Metz est officiellement donnĂ© perdu 0-0 aux deux Ă©quipes (en plus d'un match Ă  huis clos pour Strasbourg). Les deux clubs feront appel.
  • : Levytsky se prĂ©sente devant la LNF, mais pas Alex, restĂ© au BrĂ©sil pour des problèmes familiaux. Le gardien ukrainien dĂ©charge ses dirigeants et invoque des intermĂ©diaires douteux. La Ligue entend aussi GĂ©rard Soler du staff stĂ©phanois mais ne prononce aucune sanction. Elle attend le retour en France du BrĂ©silien, convoquĂ© Ă  nouveau pour le . Ă€ sa sortie, Levytsky est mis en garde Ă  vue par la SRPJ de Lyon. Il sera interrogĂ© dix-huit heures.
  • : Levytsky est prĂ©sentĂ© au juge Chareyre et mis en examen pour usage de faux, sous contrĂ´le judiciaire, mais peut rejoindre le Spartak Moscou en stage en IsraĂ«l. En parallèle, le monĂ©gasque Pablo Contreras est transfĂ©rĂ© au club argentin du Racing Club AsociaciĂłn Civil.
  • : Depuis le BrĂ©sil, dans les colonnes de A Gazetta sportiva, est publiĂ© un article oĂą Alex accuse les dirigeants stĂ©phanois d'avoir organisĂ© la dĂ©livrance de son passeport portugais. Son avocat, Me Buffard, dĂ©mentira qu'Alex ait jamais tenu ces propos.
  • : Metz-Rennes 2-2. Les dirigeants rennais dĂ©posent rĂ©clamations Ă  la suite de l'alignement sur le terrain de MondragĂłn.
  • : Alex arrive Ă  Lyon et se voit placĂ© en garde Ă  vue dans les locaux de la SRPJ. Il sera entendu sept heures et mis en examen pour usage de faux.
  • : Le matin, quatre policiers du SRPJ de Lyon perquisitionnent le siège de l'AS Saint-Étienne sur commission rogatoire du juge Chareyre. Ils resteront une heure et demie et repartiront avec les contrats et autres documents concernant AloĂ­sio, Alex et Levytsky.
    En fin d'après-midi, la commission juridique de la Ligue auditionne Alex, Gérard Soler et Didier Lacombe, à Paris. Les sanctions tombent sur le coup de 23 heures : un an de suspension ferme pour Gérard Soler, quatre mois de suspension dont deux ferme pour Alex et Levytsky, retrait de sept points au classement général de la D1 pour l'AS Saint-Étienne. La situation d'Alain Bompard, en sa qualité de vice-président de la Ligue, sera évaluée par la commission d'appel et d'éthique. Les dirigeants stéphanois annoncent immédiatement qu'il feront appel des sanctions. Ils désignent Edinho, l'agent d'Alex et Aloísio, comme étant à l'origine des faux. Enfin (peut-être pour minimiser le nombre de contestations potentielles), elle confirme la victoire des verts 1-0 contre Toulouse.
  • : La police judiciaire mène une perquisition de trois heures au siège de la Ligue nationale de football et emporte avec elle toutes les pièces nĂ©cessaires Ă  la constitution des contrats d'AloĂ­sio, Alex et Levytsky.
  • : Saint-Étienne fait officiellement appel des sanctions prononcĂ©es par la Commission juridique de la LNF le . L'appel doit ĂŞtre examinĂ© par la Commission d'appel et d'Ă©thique le . Toulouse a Ă©galement fait appel de la dĂ©cision de laisser la victoire Ă  Saint-Étienne.
  • : Monaco est pĂ©nalisĂ© de deux points pour le faux passeport de Contreras. Les dirigeants feront appel.
  • : JosĂ© AloĂ­sio est mis en examen pour « usage de faux » par le juge d'instruction stĂ©phanois Nicolas Chareyre. L'attaquant stĂ©phanois est remis en libertĂ© sans contrĂ´le judiciaire. Son passeport portugais, obtenu dans les mĂŞmes conditions que celui d'Alex, est Ă©galement un faux.
  • : Après avoir examinĂ© le recours dĂ©posĂ© par l'AS Saint-Étienne contre les sanctions du , la commission d'appel et d'Ă©thique de la Ligue nationale de football a dĂ©cidĂ© de diffĂ©rer sa dĂ©cision de vingt-quatre heures, pour donner des fondements juridiques solides Ă  sa sentence et entendre l'AS Monaco dans l'affaire du passeport italien de Contreras.
  • : Saint-Étienne n'est plus pĂ©nalisĂ© que de trois points en appel, mais la Ligue donne le match du gagnĂ© 0-0 pour Toulouse. Pendant les dĂ©bats, un membre de la commission propose la rĂ©trogradation directe de Saint-Étienne en D2. Les deux points de pĂ©nalitĂ© de Monaco sont annulĂ©s. Rennes gagne 0-2 par tapis vert son match contre Metz. Le mĂŞme jour, la commission juridique entend AloĂ­sio, qui, blessĂ©, est sanctionnĂ© de trois mois de suspension dont deux avec sursis.
  • : Alain Bompard, prĂ©sident de l'ASSE, dĂ©missionne de son poste de vice-prĂ©sident de la Ligue. Il reste membre du conseil d'administration, mĂŞme s'il dĂ©clare qu'il « n'a plus rien Ă  faire avec ces gens-lĂ  ». Les StĂ©phanois font appel cette fois auprès de la FFF.
  • : Le gardien de but armĂ©nien Roman Berezovski, qui s'Ă©tait engagĂ© Ă  signer un contrat de quatre ans avec l'AS Saint-Étienne durant l'intersaison avant de finalement revenir sur sa dĂ©cision, met en cause les dirigeants stĂ©phanois dans un entretien accordĂ© Ă  France Football. Il affirme qu'une clause de son contrat « exigeait qu'il soit titulaire d'un passeport grec ».
  • : Alex affirme devant la commission d'enquĂŞte du parlement brĂ©silien Ă  Brasilia, que l'agent de joueurs Edinho, ancien international, lui a facilitĂ© l'obtention d'un faux passeport portugais. Le joueur de l'ASSE a Ă©galement dĂ©clarĂ© que GĂ©rard Soler, le prĂ©sident-dĂ©lĂ©guĂ© stĂ©phanois, lui avait conseillĂ© d'utiliser un passeport europĂ©en au moment de son arrivĂ©e en France.
  • : Toulouse demande une victoire sur tapis vert dans le match nul obtenu Ă  Metz lors de la 17e journĂ©e, contestant la nationalitĂ© de Faryd MondragĂłn qui aurait jouĂ© sous un faux passeport grec. Mais le club lorrain, malgrĂ© le passeport grec de son gardien colombien, n’a pas dĂ©passĂ© le quota de joueurs non ressortissants de l’Union europĂ©enne. L’appel toulousain sera rejetĂ© le .
  • : Marche arrière de la FĂ©dĂ©ration qui revient aux sanctions de janvier : l'ASSE est pĂ©nalisĂ©e de 7 points, mais rĂ©cupère Ă  nouveau sa victoire 1-0 sur Toulouse ! Par ailleurs, initialement donnĂ© perdu aux deux Ă©quipes, la Ligue dĂ©cide de faire rejouer Ă  huis clos le derby Strasbourg-Metz tout en sanctionnant Strasbourg de 3 points de pĂ©nalitĂ© et en attribuant un autre match Ă  huis clos. ScandalisĂ©s, les arbitres indiquent qu'ils n'arbitreront pas ce match. "Le classement devient ubuesque", titre France Football. Le club stĂ©phanois fait appel de la pĂ©nalitĂ© et Toulouse de la perte du match (après l’examen par la Ligue, l'appel auprès de la Ligue, l'examen par la FFF, cet appel auprès de la FFF est le dernier possible pour les deux clubs). Strasbourg de ses 3 points de pĂ©nalitĂ©.
  • : La pĂ©nalitĂ© de 3 points est annulĂ©e pour Strasbourg. Le match Ă  huis clos est confirmĂ©.
  • : Jurandil Joarez, prĂ©sident de la commission brĂ©silienne d'enquĂŞte parlementaire sur les affaires qui minent le football auriverde, dĂ©clare Ă  Zurich devant la FIFA que « Ă  Saint-Étienne, la direction du club a eu connaissance des faux passeports, y a participĂ© et a mĂŞme conservĂ© les passeports pour mieux contrĂ´ler les joueurs ». Les dirigeants stĂ©phanois nient en bloc. « Si les dĂ©putĂ©s brĂ©siliens nous convoquent, nous irons en courant », dĂ©clare GĂ©rard Soler.
  • : La justice pĂ©nale condamne Contreras, MondragĂłn et Garay, qui, contrairement aux StĂ©phanois semblaient au courant de l'illĂ©galitĂ© de leurs passeports Ă  deux ans ferme d'interdiction du territoire. Ils obtiennent pourtant une dĂ©rogation pour pouvoir finir la saison avec leurs clubs respectifs !
  • : Le match Metz-Strasbourg est rejouĂ© Ă  huis clos, avec un arbitre bulgare. Victoire des Messins 1-0 qui condamne Strasbourg Ă  la D2. Les Strasbourgeois, constatant la prĂ©sence de MondragĂłn lors du match initial de , en profitent pour porter rĂ©clamation sur ce point.
  • : En conciliateur, le CNOSF propose de rendre la victoire par forfait Ă  Toulouse contre l'ASSE, mais, par souci d'Ă©quitĂ© vis-Ă -vis de Metz, Strasbourg et Monaco non sanctionnĂ©s sportivement, d'annuler toute autre pĂ©nalitĂ© pour les verts.
  • : Le conseil fĂ©dĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration dĂ©cide... de ne pas suivre l'avis du CNOSF. Saint-Étienne garde donc sa victoire face Ă  Toulouse, mais aussi sa pĂ©nalitĂ© de 7 points. Ayant usĂ© de tous les recours "sportifs", les dirigeants stĂ©phanois portent l'affaire devant la justice administrative. Toulouse fait Ă©galement appel au Tribunal pour rĂ©cupĂ©rer la victoire face aux StĂ©phanois.
  • : 31e journĂ©e : au terme d'un match Ă  rebondissement, oĂą ils mènent 2-0 Ă  la pause puis 3-1, les verts s'effondrent et perdent 3-5 Ă  Monaco. Ils enterrent ainsi leurs derniers espoirs (8 points de retard sur le premier non-relĂ©gable), sauf Ă  ce qu'ils rĂ©cupèrent leurs 7 points de pĂ©nalitĂ©.
  • : GĂ©rard Soler et Didier Lacombe sont mis en examen Ă  Saint-Étienne et placĂ©s sous contrĂ´le judiciaire, pour complicitĂ© d'usage de faux documents administratifs (passeports) et complicitĂ© d'obtention indue de documents administratifs (licences de joueurs). Devant le « bazar » gĂ©nĂ©ral, Jean-Michel Aulas Ă©voque l'idĂ©e de passer dès la saison suivante Ă  un championnat Ă  vingt clubs, ce qui permettrait de repĂŞcher certaines Ă©quipes. Il espère sans doute aussi motiver les StĂ©phanois, qui lutteraient Ă  nouveau pour le maintien (le 16e serait ainsi repĂŞchĂ©) et ont un match dĂ©cisif contre Nantes... en bataille avec Lyon pour le titre de champion.
  • : Le match de la 32e journĂ©e Strasbourg-Auxerre (1-0) se joue Ă  Caen, consĂ©quence de la sanction d'un match Ă  huis clos pour les strasbourgeois.
  • : L'ASSE perd Ă  Nantes 0-1 au cours de l'avant-dernière journĂ©e. Nantes est officiellement champion de France et les verts (17e avec 29 points) sont relĂ©guĂ©s de manière quasi-certaine. Pour se maintenir, il leur faudrait rĂ©cupĂ©rer leurs sept points de pĂ©nalitĂ©, gagner leur dernier match tout en misant sur une dĂ©faite de l'OM (15e Ă  39 points) et encore reviendraient-ils seulement Ă  Ă©galitĂ© au classement : Ă  ce moment, ils seraient encore dĂ©favorisĂ©s par une mauvaise diffĂ©rence de but. Toulouse (16e avec 34 points) doit lui gagner son dernier match, espĂ©rer une dĂ©faite de l'OM et rĂ©cupĂ©rer sa victoire sur Saint-Étienne pour se maintenir.
  • : Le tribunal administratif de Lyon suspend la pĂ©nalitĂ© de sept points infligĂ©e aux StĂ©phanois. Certains journalistes suggèrent d'annuler l'ensemble des matchs jouĂ©s par Monaco, Saint-Étienne, Strasbourg et Metz. Lyon, qui avait pris moins de points face Ă  ces Ă©quipes que Nantes deviendrait alors champion.
  • : Dernière journĂ©e : les verts font nul 2-2 face Ă  Guingamp. Toulouse est humiliĂ© 5-1 Ă  Bastia et accompagne les verts en D2.
  • : Le tribunal administratif de Toulouse donne la victoire 0-0 Ă  Toulouse contre Saint-Étienne. Les StĂ©phanois font appel de la dĂ©cision auprès de la Cour administrative d'appel de Toulouse.
  • : La Commission d'Ă©thique donne la victoire par forfait 0-0 Ă  Strasbourg contre Metz dans le match rejouĂ© Ă  huis-clos. Après le match arrĂŞtĂ© Ă  1-0, le match perdu 0-0 pour les deux Ă©quipes, la victoire messine 1-0, il s'agit du quatrième rĂ©sultat diffĂ©rent pour ce match. Les Messins font appel.
  • : Marseille et Toulouse, en proie Ă  de gros problèmes financiers, sont menacĂ©s de relĂ©gation administrative. Pour Toulouse, cela signifierait une descente s'ajoutant Ă  la descente sportive, soit une relĂ©gation en National (3e division). Si la dĂ©cision Ă©tait confirmĂ©e, Saint-Étienne serait rĂ©intĂ©grĂ© en D1.
  • : Marseille et Toulouse, qui avaient respectivement dĂ©posĂ© rĂ©clamation pour leur match contre Saint-Étienne et Metz sont dĂ©boutĂ©s de leurs demandes, la rĂ©clamation Ă©tant hors-dĂ©lai (le match ASSE-OM datait par exemple du ).
  • : Toulouse dĂ©pose une requĂŞte auprès du Conseil d'État en vue de faire purement et simplement annuler l'ensemble du championnat 2000-2001 et de le refaire jouer avec les mĂŞmes clubs la saison suivante, considĂ©rant que trop de matchs ont Ă©tĂ©, mĂŞme indirectement (Ă©quipes emmĂŞlĂ©es dans les affaires), affectĂ©s par ces affaires. Cette dĂ©marche est possible selon l'article L 821-2 du code de justice administrative, qui permet au conseil d'État « dans l’intĂ©rĂŞt d’une bonne administration de la justice » de juger une affaire sur le fond (contrairement Ă  la Cour de cassation qui ne peut que casser un arrĂŞt et renvoyer une affaire devant une cour d'appel).
  • : La DNCG maintient l'OM en première division. Mais elle confirme la relĂ©gation de Toulouse, qui descendra donc directement de D1 en National[1].
  • : Par jugement (rapide mais non rĂ©fĂ©rĂ©, avec examen sur le fond), le club de la ville rose voit sa requĂŞte rejetĂ©e : le Conseil d'État affirme que, quelles que soient les circonstances des matchs en question, dès lors qu'aucune rĂ©clamation n'a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e en temps et heure, le rĂ©sultat doit ĂŞtre actĂ©. NĂ©anmoins, il confirme, pour les litiges en cours et s'agissant de l'homologation du championnat 2000-2001 que "en cas de fraude sur l'identitĂ© d’un joueur, de falsification concernant l’obtention ou l’utilisation des licences, la sanction est le match perdu, y compris d’ailleurs si le quota d'extracommunautaires n'est pas dĂ©passĂ©"[2].
  • : En appel, la fĂ©dĂ©ration confirme la victoire Ă  Rennes 0-2 Ă  Metz. Mais elle rend la victoire messine dans le match rejouĂ© face Ă  Strasbourg, constatant la rĂ©clamation hors-dĂ©lai. Bien qu'ils ne l'annoncent pas sur le coup, il s'avère que les dirigeants strasbourgeois et messins ne feront pas appel de ces deux dĂ©cisions.
  • : Prenant acte des indications du conseil d'État, les StĂ©phanois abandonnent leur appel de la dĂ©cision du Tribunal Administratif de Toulouse donnant victoire aux Toulousains. Le classement peut donc ĂŞtre homologuĂ©.
  • : Le classement de D1 est homologuĂ©, cinq semaines après la dernière journĂ©e.
  • : Le conseil de Prud'homme de Saint-Étienne dĂ©boute Maxym Levyntsky de sa demande d'indemnitĂ© auprès des dirigeants stĂ©phanois pour rupture abusive de contrat. L'Ukrainien rĂ©clamait 1 000 000 â‚¬. Le joueur fait appel.
  • : Ouverture du procès pĂ©nal. AloĂ­sio, qui a rejoint le PSG, comparaĂ®t avec ses ex-coĂ©quipiers du club forĂ©zien, le BrĂ©silien Alex (Ă©galement au PSG) et l'Ukrainien Maxym Levytsky (gardien au Spartak de Moscou), pour « usage de faux » et « obtention frauduleuse d'une licence de joueur professionnel ». GĂ©rard Soler, ancien responsable du recrutement Ă  Saint-Étienne, et Edinho, ex-conseiller d'Alex et AloĂ­sio, sont poursuivis pour « complicitĂ© » pour les faux passeports des deux BrĂ©siliens.
  • : Edinho est condamnĂ© Ă  18 mois de prison ferme et 75 000 â‚¬ d'amende. GĂ©rard Soler Ă  2 ans de prison avec sursis, 50 000 â‚¬ d'amende et un an d'interdiction d'exercer toute fonction sportive. Maxim Levytsky est condamnĂ© Ă  4 mois avec sursis et 20 000 â‚¬ d'amende, Alex Ă  4 mois avec sursis et 50 000 â‚¬ d'amende et AloĂ­sio Ă  4 mois avec sursis, 60 000 â‚¬ d'amende[3].
  • : Le Tribunal Administratif de Lyon rejette la demande stĂ©phanoise d'indemnitĂ© auprès de la Ligue. Les StĂ©phanois rĂ©clamaient 38 millions d'euros[4].
  • : Le Tribunal de commerce de Nancy condamne Strasbourg Ă  verser Ă  l'ASNL la somme de 2,1 millions d'euros, pour le prĂ©judice liĂ© Ă  la descente en Ligue 2. La dĂ©cision se fonde sur la prĂ©sence de Diego Garay lors d'un match dĂ©cisif de la saison 1999-2000 remportĂ© par Strasbourg avec 4 extracommunautaires. Sportivement, l'arrĂŞt du Conseil d'État du empĂŞchait toute rĂ©intĂ©gration en Ligue 1, mais le club avait dĂ©cidĂ© de porter l'affaire devant la justice civile pour obtenir des dommages et intĂ©rĂŞts[5]. Le Racing fait appel.
  • : L'appel est rejetĂ© par la cour d'appel de Nancy. Faute de pourvoi en cassation, l'indemnitĂ© est devenue dĂ©finitive.
  • : Maxym Levytsky est dĂ©boutĂ© de sa demande d'indemnitĂ© au club stĂ©phanois pour rupture abusive de contrat par la cour d'appel de Lyon[6]. Il se pourvoit en cassation.
  • : La Cour de Cassation rejette le pourvoi de Maxym Levytsky dans son litige face Ă  l'ASSE. Cette dernière dĂ©cision clos dĂ©finitivement l'affaire des faux passeports[7].

Joueurs ayant usé d'un faux passeport

À la suite des vérifications opérées à compter de décembre, il s'est avéré que sur les 78 joueurs munis d'un passeport européen, six avaient utilisé un faux, dont la moitié à Saint-Étienne :

  • JosĂ© Aloisio (ASSE) brĂ©silien ayant jouĂ© avec un faux passeport portugais : 10 matchs jouĂ©s et 2 buts marquĂ©s
  • Alex Dias de Almeida (ASSE) brĂ©silien ayant jouĂ© avec un faux passeport portugais : 25 matchs et 13 buts
  • Maxym Levytsky (ASSE) ukrainien ayant jouĂ© avec un faux passeport grec : 15 matchs jouĂ©s
  • Diego Garay (Strasbourg) argentin ayant jouĂ© avec un faux passeport italien : aucun match jouĂ©
  • Pablo Contreras (Monaco) chilien ayant jouĂ© avec un faux passeport italien : 9 matchs jouĂ©s
  • Faryd MondragĂłn (Metz) colombien ayant jouĂ© avec un faux passeport grec : 30 matchs jouĂ©s

Ces joueurs ont à l'époque été qualifiés de « brebis galeuses » du championnat de France par Jean-Pierre Camus, président de la commission de discipline de la LNF[8].

Récapitulatif des différentes décisions sportives

Match ASSE-Toulouse

Date
02/12/00 Victoire sur le terrain 1-0 de l'ASSE
04/12/00 Réclamation portée par Toulouse
16/01/01 Victoire confirmée pour l'ASSE par la Ligue en 1re instance
25/1/01 Appel des Toulousains
6/2/01 La commission d'appel de la Ligue donne la victoire 0-0 Ă  Toulouse
8/2/01 Appel des stéphanois auprès de la FFF
2/3/01 La Commission fédérale (1re instance de la FFF) redonne la victoire 1-0 à l'ASSE
3/3/01 Appel toulousain
13/4/01 Le Conseil fédéral de la fédération en dernier ressort sportif rejette l'appel Toulousain
?/4/01 Litige porté par Toulouse auprès du Tribunal Administratif de Toulouse
23/5/01 Le tribunal Administratif de Toulouse donne la victoire 0-0 Ă  Toulouse
Appel stéphanois auprès de la cour d'appel Administrative de Toulouse
29/06/01 Les Stéphanois renoncent à leur appel
Score définitif du match : victoire sur tapis vert pour Toulouse sur un score de 0-0

Match Metz-Rennes

Date
13/1/01 Match nul sur le terrain 2-2. Réclamation portée par Rennes juste après le match.
6/2/01 Victoire donnée 0-2 pour Rennes par la Ligue
?/2/01 appel des messins
2/3/01 La commission d'appel redonne match nul
7/2/01 Appel des Rennais auprès de la FFF
13/4/01 La Commission fédérale (1re instance de la FFF) rejette l'appel rennais
?/4/01 Rennes fait appel
28/6/01 Le Conseil fédéral de la fédération en dernier ressort sportif redonne la victoire (0-2) à Rennes. Les Messins ne feront pas appel.
Score définitif du match : victoire pour Rennes sur un score de 0-2.

Match Strasbourg-Metz

Date
21/12/00 Match arrêté à 1-0 en raison d'un pétard jeté des tribunes
4/1/01 Match perdu 0-0 pour les deux Ă©quipes par la Ligue en 1re instance
?/1/01 Appel des deux clubs
2/3/01 La commission d'appel de la Ligue ordonne que le match sera rejoué
11/4/01 Match rejoué à huis clos. Victoire 0-1 de Metz
juste après le match Les strasbourgeois posent réclamation
29/5/01 Victoire donnée 0-0 à Strasbourg par la Ligue en 1re instance
?/6/01 Metz fait appel
28/6/01 La commission d'appel de la Ligue redonne victoire 0-1 Ă  Metz
Les strasbourgeois ne feront pas appel. Score définitif du match : victoire 0-1 pour Metz

Sanctions en points

Date ASSE Monaco Strasbourg
16/1/2001 7 points de pénalité en 1re instance
25/1/01 Appel stéphanois
30/1/01 2 points de pénalité en 1re instance
31/1/01 Appel monégasque
6/2/01 Pénalité ramenée à 3 points par la commission d'appel Pénalité annulée par la commission d'appel
8/2/01 Appel des Stéphanois auprès de la FFF
2/3/01 La Commission fédérale (1re instance de la FFF) aggrave la pénalité et la reporte à 7 points 3 points de pénalité
?/3/01 Appel stéphanois Appel strasbourgeois
15/3/01 La pénalité de 3 points est annulée
13/4/01 Le Conseil fédéral de la fédération en dernier ressort sportif rejette l'appel stéphanois
?/4/01 Litige porté par l'ASSE auprès du Tribunal Administratif de Lyon
17/5/01 Le tribunal Administratif de Lyon annule toute pénalité. La Ligue ne fera pas appel
Situation définitive : aucune pénalité pour les trois clubs

Conséquences

  • RelĂ©guĂ© finalement sur le terrain, Saint-Étienne retrouve la D2 deux ans après sa remontĂ©e. Si les Verts ont bien acquis leur descente sur le terrain, il est indĂ©niable que l'affaire a eu des consĂ©quences sur la motivation des StĂ©phanois. Ceux-ci auront eu Ă  affronter une mĂ©diatisation Ă  outrance et Ă  charge durant les trois quarts du championnat (octobre Ă  mai), qui est venue s'ajouter aux errements de la Ligue quant aux sanctions Ă  appliquer ainsi qu'Ă  la suspension de deux de leurs joueurs cadres. Au cours d'une mĂŞme semaine, il est arrivĂ© aux StĂ©phanois de gagner ou de perdre trois places sans jouer, aux grĂ© des dĂ©cisions contradictoires de la Ligue/FFF, ce qui n'a Ă©videmment pas favorisĂ© leur prĂ©paration. Sportivement Saint-Étienne perd ses trois joueurs incriminĂ©s. Alex Dias de Almeida (qui malgrĂ© sa suspension terminera 7e buteur du championnat) est prĂŞtĂ© Ă  Paris alors que son coĂ©quipier AloĂ­sio JosĂ© da Silva est lui tout simplement vendu au club de la capitale pour 10 M€. Le gardien Maxym Levytsky avait lui vu son contrat cassĂ© dès le dĂ©but 2001. Les verts repartent de D2 avec un nouvel entraineur, Alain Michel. Du cĂ´tĂ© des supporters, nombreux seront ceux qui reprocheront Ă  la Ligue de football ses errements, qui selon eux auront dĂ©favorisĂ© le club. Certains auront mĂŞme parlĂ© de « persĂ©cution » contre leur club, l'affaire ayant Ă©tĂ© initiĂ©e par le prĂ©sident du club « ennemi » Jean-Michel Aulas. Ceux-ci n'auront pas manquĂ© de remarquer que les sanctions en points n'auront touchĂ© que leur club (elles auront Ă©tĂ© confirmĂ©es par toutes les commissions d'appel de la Ligue/FFF et annulĂ©es seulement par la justice).
  • Toulouse est relĂ©guĂ© en National, la sanction administrative de relĂ©guer le club s'ajoute Ă  la sanction sportive de la relĂ©gation sur le terrain.
  • Non pĂ©nalisĂ© par la Ligue, Metz, 12e se sĂ©parera de son gardien Faryd MondragĂłn pour respecter la dĂ©cision de la justice française interdisant de territoire le joueur dès la fin de la saison.
  • Monaco s'est sĂ©parĂ© de son joueur Pablo Contreras dès la trĂŞve de dĂ©cembre/janvier. Il aura jouĂ© 9 matchs. Ă€ l'issue de l'annulation de la pĂ©nalitĂ© de deux points initialement attribuĂ©e le club de la principautĂ© n'a plus Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ© par la Ligue, ni par ses adversaires.
  • Ayant perdu sur le terrain sa place en D1, Strasbourg ne fera finalement pas appel de la dĂ©cision de rendre la victoire Ă  Metz dans le derby, ce match n'ayant pour les Strasbourgeois aucune consĂ©quence au classement. Le club se sĂ©parera de Garay Ă  l'intersaison.
  • Tirant les consĂ©quences des quotas de joueurs non-communautaires, la Ligue modifie dès l'intersaison son règlement, puisque dĂ©sormais, les joueurs des pays ayant signĂ© un accord de partenariat avec la France sont considĂ©rĂ©s comme europĂ©ens. Dans la pratique, cet accord concerne 90 % des joueurs Ă©trangers Ă©voluant dans le championnat de France. Cette règle s'applique dès la saison 2001-2002. Si cette règle avait Ă©tĂ© en place pour cette saison 2000-2001, aucun des six joueurs en question n'aurait eu besoin de se procurer de faux passeports pour ne pas entrer dans le giron des joueurs extracommunautaires !
    Par ailleurs, faisant suite aux suggestions de ses membres, elle décide de revenir à 20 clubs dès la saison 2002-2003. Ce fait a pour conséquence indirecte (la décision n'est pas exclusivement liée à l'affaire, mais ce paramètre a dû influer au moment du choix) de laisser une chance supplémentaires aux Strasbourgeois et aux Stéphanois de retrouver l'élite au plus tôt puisque 4 clubs monteront à l'issue de la saison 2001-2002 en Ligue 1, contre 3 habituellement. Toulouse (finalement débouté de son appel du résultat contre l'ASSE) obtient également une petite chance supplémentaire également puisque 4 clubs monteront du National à la Ligue 2. Finalement, les Strasbourgeois et Toulousains remonteront respectivement en D1 et D2 dès la fin de la saison suivante. Les Stéphanois, auteurs d'une saison mitigée resteront en D2. Ils ne retrouveront l'élite que trois ans plus tard pour la saison 2004-2005.

Autres scandales dans football français

Parmi les affaires les plus médiatisées, citons les affaires Claude Bez (Girondins de Bordeaux) et Roger Rocher (AS Saint-Étienne), et l'affaire OM-VA. Les trois présidents impliqués furent incarcérés.

Scandales dans les autres sports

La disqualification Ă  vie le de l'athlète Jules Ladoumègue pour faits de professionnalisme fut le plus important scandale du sport français de la première moitiĂ© du XXe siècle. « Julot », qui tenait alors tous les records du monde entre 1 et 2 km, Ă©tait privĂ© de Jeux olympiques, programmĂ©s quelques mois plus tard. Les faits reprochĂ©s Ă©taient si bĂ©nins que la dĂ©cision fut perçue comme scandaleuse par le public français. 400 000 Parisiens assistèrent Ă  sa remontĂ©e triomphale des Champs-ÉlysĂ©es le . Ă€ la suite de cette radiation, l'athlĂ©tisme est boudĂ© par le public français qui scande longtemps le nom de Ladoumègue Ă  chaque dĂ©part de course[9].

Après la Seconde Guerre mondiale qui généra quelques fameux scandales sportifs comme l'interdiction du rugby à XIII dès 1940[10] et l'abolition du professionnalisme dans tous les sports en 1943[11], les principaux scandales touchent ensuite essentiellement au dopage et aux malversations financières. Ces dernières peuvent être de types très variées. Double billetterie, détournement de fonds, corruption et fraude fiscale, principalement.

L'affaire Festina, qui fit en partie la lumière sur l'implication directe de l'encadrement technique et médical dans les programmes de dopage, marqua ainsi l'édition du Tour 1998. Le cyclisme est loin d'être le seul sport concerné par ce problème, mais un cas de dopage sur le Tour de France produira toujours plus de réactions en France qu'un cas similaire sur n'importe quelle autre compétition sportive.

L'affaire Max Barrau sélectionné à 15 reprises en équipe de France entre 1971 et 1974. Formé au Stade beaumontois, et international avec son club, il émigra d'abord un an au Stade toulousain, puis au SU Agen avant de revenir dans son club formateur du Stade beaumontois. Cette volte-face lui fit perdre sa place en équipe de France[12] à cause de 18 mois de licence rouge[13].

La finale 1993 Grenoble-Castres, le manager du FC Grenoble Jacques Fouroux est candidat à la présidence de la FFR[14] en concurrence et en conflit avec le président Bernard Lapasset. En finale Grenoble est défait 14-11 par Castres, Jacques Fouroux crie au complot[15] car la finale tourne au scandale[16], avec une polémique sur l'arbitrage[17]. En effet un essai d'Olivier Brouzet est refusé aux Grenoblois[18] et l'essai décisif de Gary Whetton est accordé par l'arbitre Daniel Salles, alors que le grenoblois Franck Hueber a aplati au préalable le ballon dans son en-but, privant ainsi les Grenoblois du titre[19].

Notes et références

  1. L'arrêt définitif du 25 juin 2001
  2. Libération 16/01/2001
  3. Gaston Meyer, in Histoire des Jeux olympiques de Daniel Costelle (s.d.), Paris, Larousse, 1980, p. 63 : « La disqualification de Ladoumège a tué l'athlétisme français. (…) les stades se sont vidés. (…) On scandait Ladoumège, Ladoumège, à chaque départ de course. Évidemment, c'était très grave pour l'athlétisme français. Cela l'a tué pour dix ans. »
  4. Jérôme Prevot, « Un jour, une histoire : le treize rayé de la carte », sur www.rugbyrama.fr, Midi olympique, (consulté le )
  5. coll., Le Sport et les Français pendant l'occupation, tome 1, Paris, L'Harmattan, 2002, p.235
  6. « Max Barrau : un prince en terre d'Ovalie », sur www.ladepeche.fr, (consulté le )
  7. « Barrau ou l’histoire d’un capitaine sacrifié », sur www.midi-olympique.fr, Midi olympique, (consulté le )
  8. Loïc Colombié, « #SportStory – Rugby / (EP1) M.Ringeval : Entretien avec «la migraine ». », sur le-mag-sport.com, (consulté le )
  9. « Top 14: Toulon-Castres, souviens-toi, il y a vingt ans... », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Clément Garioud, « Ces sombres affaires qui ont entaché la réputation du rugby français », sur https://actu.fr, (consulté le )
  11. Nicolas Zanardi, « En 1993, les mammouths grenoblois victimes d'une polémique en finale », sur www.midi-olympique.fr, Midi olympique, (consulté le )
  12. Simon Valzer, « Combien de fois Bayonne s’est imposé dans la capitale ? », sur www.rugbyrama.fr, Midi olympique, (consulté le )
  13. Richard ESCOT, « Le Top 5 des finales les plus marquantes », sur www.lequipe.fr, (consulté le )

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