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Adrien-Philippe Raoux

Adrien-Philippe Raoux, né à Ath, le et décédé à Rèves, le , fut un avocat réputé au Conseil souverain de Hainaut et essayiste apprécié, il fut également Conseiller d'État à l'époque du royaume uni des Pays-Bas.

Adrien-Philippe Raoux
Fonctions
Conseiller d'État du royaume uni des Pays-Bas
–
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ath,
Date de décès
Lieu de décès Rèves, Drapeau de la Belgique Belgique
Diplômé de Université de Louvain
Profession Avocat

Biographie

Adrien-Philippe Raoux naquit à Ath en 1758, de François-Michel Raoux et de Marie-Jeanne-Joseph Dupont. La famille compta d'honorables fermiers du faubourg de Mons. Raoux fit ses premières études au Collège de la ville, puis il alla achever ses humanités au collège de Houdain, à Mons. Reçu docteur en droit à l'Université de Louvain, il se mit à patronner, c'est-à-dire à énoncer devant le Conseil souverain de Hainaut. Muni de son diplôme, Raoux se fit inscrire comme avocat près le conseil souverain de Hainaut. La plaidoirie orale n'était pas admise devant cette juridiction ; les mémoires que le jeune avocat eut à présenter se firent remarquer par une rédaction soignée et correcte. En ce temps-là, les plaidoiries orales n'étaient pas admises : l'avocat présentait un mémoire à la cour. Raoux, abandonnant l'emphase et le burlesque de ses devanciers, s'appliqua à châtier la forme ; il rédigeait avec sobriété et correction.

Malgré sa pratique du droit, il se consacra à la politique. On lit dans sa profession de foi de la préface d'un mémoire qu'il publia en 1787 - Essai d'un éloge historique de Viglius - qu'il est pour le juste milieu : il répudie le rigorisme de Philippe II, et l'entrainement philosophique de Joseph II lui inspire des inquiétudes. Lorsqu'éclata la révolution brabançonne, il resta fidèle au parti des États, ce qui n'empêcha pas sa nomination au Conseil souverain de Hainaut. Un tel tempérament ne pouvait pas s'accommoder des principes de la Révolution française. On le vit montrer un certain courage à résister aux décrets de la Convention nationale. En 1795, il fut envoyé à Paris par diverses communautés religieuses pour réclamer leurs biens tenus sous séquestre et, le 4 vendémiaire an IV (), il adressa au Comité de salut public un mémoire revendiquant l'Indépendance pour la Belgique. « Je suis Belge, dit-il, je connais l'histoire de mon pays, le caractère de ses habitants ; malgré les mensonges qu'on débita à la barre de la Convention, et quelquefois à la tribune, il est constant que ce qu'on appelle le système français n'est nullement du goût de la nation belge[1]. » Le gouvernement du royaume uni des Pays-Bas, eut toutes ses sympathies. Guillaume Ier apprécia ses mérites, se l'attacha comme Conseiller d'État, et le créa chevalier de l'ordre du Lion belgique (1819).

Les lettres le reposaient des soucis de la politique. À 60 ans, il descendit encore dans l'arène pour disputer des concours académiques et y remporta des palmes. Il fut nommé membre de l'Académie en 1824, et dès 1825, il lut à ses confrères une Dissertation historique sur l'origine du nom des Belges et sur l'ancien Belgium. Jusqu'en 1838, il écrivit de nombreuses études historiques qu'il publiait dans les Annales de la Compagnie.

Il prit sa retraite de fonctionnaire peu après la révolution belge.

Raoux avait épousé dans sa jeunesse Mlle Lernould, dont il n'eut pas d'enfant. Les époux passèrent leurs derniers jours au château de Rèves (Brabant Wallon). Le mari décéda le premier, à l'âge de 80 ans, le .

Citation

«Je puis attester que la haine de l'Autriche était dans la plupart des cœurs, dans le cœur de tous les patriotes de 87 et de 90 ; je puis attester que les Français étaient attendus et désirés en 1792 avec une sorte d'impatience. Eh bien ! ils n'étaient pas si tôt arrivés dans un endroit, qu'on en était las ; que la joie qu'on avait d'abord montrée était convertie en tristesse et les acclamations en un morne silence [... ] Ce que le peuple belge appelle le système français n'est nullement de son goût […] À moins que le gouvernement français ne veuille se faire illusion, il doit savoir que le vœu des Belges est de rester belges »[2].

Å’uvres

  • Éloge historique de Viglius de Zuiehem d'Aytta, chef et président du conseil privé aux Pays-Bas, sous le règne de Charles-Quint et de Philippe II, Bruxelles. 1787, in-−8° de 39 pages
  • Éloge de Carondelet, Bruxelles 1787. in-−8° de 39 pages, mémoire couronné par l'ancienne Académie de Bruxelles
  • Réflexions politiques, générales et particulières sur la guerre d'Allemagne en 1778 et sur la paix conclue à Teschen le l, par M. R. Amsterdam (Berlin), 1780, in-−8°
  • Dissertation historique sur l'origine du nom de Belge et sur l'ancien Belgium, inséré dans le tome 3 des mémoires de la nouvelle Académie, 1825
  • Sur l'ancienne démarcation des pays flamands et wallons, aux Pays-Bas, id., vol. 4, même année
  • Notice sur un passage remarquable de la chronique de Sigebert de Gembloux, relative à l'autorité prétendue par les papes sur les couronnes des rois, id., tome 5, 1827
  • Appendice au mémoire sur l'origine du nom de Belgium, Id., tome 7, 1831
  • Mémoire sur le rapport et la conformité de plusieurs points des anciennes coutumes et chartes du pays et comté de Hainaut avec l'ancien droit romain antérieur à Justinien et au code Théodosien. Id., vol. 8, 1813
  • Mémoire en réponse à la question : Quelle est l'origine de la différence qui existe, par rapport à la langue, entre les provinces dites flamandes, et celles dites wallonnes? À quelle époque cette différence doit-elle être rapportée ? Quelle est la raison pourquoi des contrées qui faisaient partie de la France parlent flamand, et d'autres qui appartenaient à l'empire germanique se servent exclusivement de la langue française, id., tome 5, 1827

Notes et références

  1. Cité par le baron de Reiffenberg, Éloge de M. Adrien-Phil. Raoux, Bruxelles, Hayez, 1842, p. 12.
  2. Cité par Sébastien Dubois, L’invention de la Belgique. Genèse d’un État-Nation, 1648-1830, éd. Racine, 2005, p. 117
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