Adolphe Biarent
Adolphe Biarent (né le à Frasnes-lez-Gosselies et mort le à Mont-sur-Marchienne)[1] est un compositeur, chef d'orchestre, violoncelliste, pianiste, organiste et professeur de musique classique belge[2].
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 44 ans) Charleroi |
Nom de naissance |
Adolphe Paul Ghislain Joseph Biarent |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Instrument |
---|
Biographie
Adolphe Biarent, né le 11 octobre 1871, est le fils de Jules Biarent, menuisier, et d'Octavie Renaud d'origine française. En 1879, la famille Biarent se fixe à Montigny-le-Tilleul où deux de ses sœurs deviendront institutrices[3]. Le 5 août 1905, il se marie avec Hélène Moreau à Charleroi[4].
Il commence à pratiquer la musique grâce à un concertiste de l'harmonie de Frasnes-lez-Gosselies, son village natal. Vu ses capacités musicales, ses parents l'inscrivent au Conservatoire royal de Bruxelles où il remporte en 1890 le premier prix au concours d'harmonie[5]. Il se forme ensuite au Conservatoire royal de Gand, notamment avec Émile Mathieu, où il termine ses études en 1896 en remportant le premier prix de fugue. Après ses études, il devient professeur à l'Académie de musique à Montigny-le-Tilleul et à l'Académie royale de musique de Charleroi.
Un Prix de Rome en composition musicale obtenu en 1901 avec sa cantate Œdipe à Colone lui permet de découvrir l’Italie et surtout l’Autriche et l’Allemagne, sur les traces de ses maîtres préférés, Beethoven et Wagner. De nature discrète, l'on sait peu de choses sur ses voyages.
De retour en Belgique, il met toute son énergie et son talent à doter Charleroi d’une vie musicale de qualité[6]. À l'Académie royale de musique de Charleroi, il est professeur de solfège, d'harmonie, de contrepoint, de musique de chambre et de fugue[7]. Il a, entre autres, comme élève Fernand Quinet, futur compositeur et chef d'orchestre de renommée mondiale. Il contribue en 1906 à la création d'un orchestre philarmonique au sein de l'Académie royale de musique de Charleroi. À partir de 1907, il dirige comme chef d'orchestre cet ensemble instrumental lors de concerts auxquels participent de célèbres solistes tel Eugène Ysaye[8]. La programmation de l'orchestre intègre à plusieurs reprises ses propres compositions ainsi que celles d'autres compositeurs wallons.
Au cours de la Première Guerre mondiale, Il décède d'une hémorragie cérébrale à 44 ans et est inhumé au cimetière de Montigny-le-Tilleul.
Ĺ’uvre
En tant que compositeur, son œuvre s'imprègne du courant romantique et de ses grands représentants. Il est dans la lignée de César Franck et de Richard Wagner et puise notamment son inspiration dans celle de ses contemporains allemands et autrichiens. Il manifeste également son attachement au sol natal wallon et à sa région par des compositions telles que Les trois mélodies pour chant et orchestre sur des poèmes d'écrivains du Pays Noir, la Rhapsodie wallonne pour piano et orchestre et la Marche triomphale dédiée à la Ville de Charleroi[9].
Musique d'orchestre
- Fingal, ouverture 1894
- Impressions du soir 1897
- Œdipe à Colone, cantate pour soli, chœurs et orchestre 1901
- Trenmor, poème symphonique 1905
- Symphonie en ré mineur 1908
- Sonnets pour violoncelle et orchestre (d'après José-Maria de Heredia)
- La LĂ©gende de l'amour et de la mort 1910
- Marche triomphale 1910
- Trois mélodies pour chant et orchestre 1911 :
- Au long de la Sambre
- Coin de terre
- La FĂŞte au bois
- Poème héroïque, d'après Hjalmar de Leconte de Lisle 1911
- Contes d'Orient, suite symphonique 1911
- Rhapsodie wallonne, pour piano et orchestre 1911
Musique de chambre
- Sonnet, pour piano 1904
- Sérénade, pour piano 1904
- Esquisses, trois pièces pour piano
- Nocturne, pour piano 1905
- Feuille d'Album et Nocturne pour piano 1905
- Nocturne, pour chant, harmonium, piano, harpe et cor 1905
- Quintette en ré mineur, pour piano et cordes 1912
- Douze préludes Moyen Âge, pour piano 1913
- Sonate, pour violoncelle et piano 1914
Musique vocale
- Cycle de mélodies Huit mélodies, pour mezzo-soprano
- I Lied
- II DĂ©sir de mort
- III Le chant de ma mère
- IV Il passa
- V Chanson
- VI La lune blanche luit dans les bois
- VII Ballades au Hameau
- VIII La chanson du vent
Discographie
- Adolphe Biarent | Contes d'Orient, Diane Andersen, Orchestre Philharmonique royal de Liège, Pierre Bartholomée. Cypres 1998 (CYP7605)
- Adolphe Biarent | Chamber music, Diane Andersen, Marc Drobinsky, Quatuor Danel. Cypres 2002 (CYP4611)
Hommages
- En 1931, les autorités de Montigny-le-Tilleul plantent un tilleul de Hollande en hommage à sa mémoire[10] (remplacé après sa dégradation par un autre tilleul en 1933) ;
- À Montigny-le-Tilleul, une place porte le nom de place Adolphe Biarent ;
- En 1948 :
- Charleroi lui rend hommage et nomme une rue Ă son nom[11]. Cette rue accueille, depuis 1964, le Conservatoire Arthur Grumiaux ;
- un médaillon en bronze à son effigie a été inauguré le 6 octobre 1948 dans le hall d'entrée du Conservatoire de Charleroi.
Notes et références
- Commune de Frasnes-lez-Gosselies, « Acte de naissance n°73 » , sur Familysearch, (consulté le )
- Paul Delforge, « Connaître la Wallonie : Adolphe Biarent », sur connaitrelawallonie.wallonie.be, (consulté le )
- « Les deux prix de Rome », La Gazette de Charleroi,‎ , p. 1 (lire en ligne)
- Commune de Charleroi, « Acte de naissance n°140 » , sur Familysearch, (consulté le )
- « Montigny-le-Tilleul », La Gazette de Charleroi,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- « Musiciens wallons : Adolphe Biarent », sur lamediatheque.be (consulté le )
- « Académie de musique », Journal de Charleroi,‎ , p. 3 (lire en ligne)
- « Académie de musique », La Gazette de Charleroi,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- Paul Gérard, « Le concert de l'académie », La Gazette de Charleroi,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- « Arbres référencés par la Région Wallonne à Montigny-le-Tilleul » (consulté le )
- « Qui se cache derrière le nom des rues - Rue Adophe Biarent », sur charleroipaysnoir.blogspot.com, (consulté le )