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Adityanath

Adityanath (à€†à€Šà€żà€€à„à€Żà€šà€Ÿà€„), dit Yogi Adityanath ou Shri Yogi Adityanath, nĂ© Ajay Singh Bisht (à€…à€œà€Ż à€žà€żà€‚à€č à€Źà€żà€·à„à€Ÿ) le Ă  Panchur, est un moine hindou (Nath sampradaya) et un homme politique indien[1] - [2] - [3]. Il est ministre en chef de l'Uttar Pradesh depuis le .

Adityanath
Illustration.
Adityanath en 2017.
Fonctions
Ministre en chef de l'Uttar Pradesh
En fonction depuis le
(6 ans, 3 mois et 17 jours)
Gouverneur Ram Naik
Anandiben Patel
Prédécesseur Akhilesh Yadav
Membre de la Lok Sabha
–
(18 ans, 11 mois et 16 jours)
Élection 28 fĂ©vrier 1998
RĂ©Ă©lection 3 octobre 1999
10 mai 2004
13 mai 2009
12 mai 2014
Circonscription Gorakhpur
Groupe politique BJP
Prédécesseur Mahant Avedyanath
Successeur Praveen Kumar Nishad
Biographie
Nom de naissance Ajay Singh Bisht
Date de naissance
Lieu de naissance Panchur (Inde)
Nationalité Indienne
Parti politique BJP
DiplÎmé de Hemwati Nandan Bahuguna Garhwal University
Profession Politicien
Religion Hindouisme (Nath sampradaya)

Biographie

AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©tudiant en mathĂ©matique, il devient moine hindou au sein du Gorakhnath Sampradaya, puis un an plus tard, supĂ©rieur de l’ordre Gorakhnathi, importante communautĂ© monastiques de l’Inde[4], avant de s'engager en politique[5].

Nationaliste hindou à l'image d'extrémiste[6], shri yogi Adityanath est député à la Lok Sabha de 1998 à 2017. Il fonde en 2002 le Hindƫ Yuvā Vāhinī, une organisation paramilitaire nationaliste. Dans les années qui suivent, ce mouvement est responsable de plusieurs événements de violences à l'encontre des musulmans[7].

Il est nommĂ© ministre en chef de l'Uttar Pradesh le , Ă  la suite de la victoire du Bharatiya Janata Party (BJP) aux Ă©lections parlementaires dans cet État, le plus peuplĂ© de l'Inde[8] - [9].

Ministre en chef de l'Uttar Pradesh

Yogi Adityanath a eu pour premiĂšre mesure de faire fermer tous les abattoirs illĂ©gaux dans l'Uttar Pradesh, dĂ©clarant : « Kushinagar est la terre du Bouddha qui prĂȘcha la non-violence. Notre gouvernement travaille Ă  la fermeture des abattoirs. Les gouvernements d'État prĂ©cĂ©dents ne se souciaient pas du dĂ©veloppement et l'État Ă©tait ainsi connu seulement pour corruption et gundaraj [« rĂšgne des vandales, dĂ©linquants Â»]. Mais le crime et la corruption ne peuvent pas continuer dans notre rĂ©gime. »[10]

Une violente répression s'abat contre les manifestations de 2019 contestant la politique discriminatoire à l'égard des musulmans[11]. Il prend des mesures en 2020 visant à censurer les médias critiquant le pouvoir[12]. Il opte également pour une attitude répressive face au mouvement de protestation paysan de 2020-2021, tentant de faire évacuer de force les campements par la police[13].

Dans un contexte de pandĂ©mie de Covid-19, il fait suspendre en mai 2020 pour trois ans trente-cinq lois de protection des travailleurs, invoquant le besoin de relancer l’économie. Les lois relatives au paiement des primes et au versement des prĂ©voyances deviennent caduques. Il en va de mĂȘme pour les lois relatives aux syndicats et au rĂšglement des conflits dans l’entreprise, les contrats de travail, la santĂ© et la sĂ©curitĂ©. Ces mesures sont vivement contestĂ©es par la gauche et les syndicats de travailleurs. « DĂ©truire la main-d’Ɠuvre revient Ă  dĂ©truire la croissance Ă©conomique. L’agenda diabolique du BJP doit ĂȘtre combattu et vaincu pour sauver l’Inde », s’est indignĂ© le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti communiste d’Inde-marxiste (CPI-M), Sitaram Yechury. La Centrale des syndicats indiens (Citu) a dĂ©noncĂ© « des mesures barbares qui visent Ă  imposer des conditions esclavagistes aux travailleurs qui crĂ©ent rĂ©ellement la richesse du pays brutalement pillĂ©e par les capitalistes et les grandes entreprises »[14].

Son gouvernement adopte en novembre 2020 une lĂ©gislation visant Ă  combattre les mariages interreligieux, agitant la menace du « Love Jihad » (thĂ©orie complotiste attribuant aux musulmans l'intention de sĂ©duire des femmes hindoues afin de les convertir Ă  l’islam)[15]. Un musulman qui Ă©pouse une femme hindoue s'expose Ă  une peine allant jusqu’à dix ans de prison[16]. En novembre 2021, aprĂšs la victoire de l'Ă©quipe de cricket pakistanaise sur l'Ă©quipe indienne, il avertit que « ceux qui cĂ©lĂšbrent la victoire du Pakistan devront rĂ©pondre de sĂ©dition », une infraction passible d’une peine d’emprisonnement Ă  vie, tandis que la police procĂšde Ă  des arrestations[17].

Conception de l'hindouisme et de la politique

Il se rattache au courant de l’hindutva, une idĂ©ologie suprĂ©maciste thĂ©orisĂ©e dans les annĂ©es 1920 qui prĂŽne la supĂ©rioritĂ© des hindous sur les croyants des autres religions, en particulier les musulmans[18]. Il fait campagne en 2022 sous le slogan « 80 % de la population contre 20 % de criminels », visant implicitement les minoritĂ©s religieuses, qui reprĂ©sentent 20 % de la population de l'Uttar Pradesh[18].

RemarquĂ© pour ses dĂ©clarations en faveur d'une Inde hindoue alors que le pays est officiellement laĂŻc, il critique sĂ©vĂšrement les minoritĂ©s religieuses, l’action de MĂšre Teresa ou encore les opposants Ă  la pratique du yoga. Ses dĂ©clarations souvent virulentes lui ont valu une condamnation pour incitation Ă  la violence. Il soutient en 2017 la dĂ©cision du prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump d'interdire l'entrĂ©e des États-Unis aux ressortissants de plusieurs pays musulmans, appelant le gouvernement indien Ă  adopter des mesures similaires[9].

Notes et références

  1. (en) Sudhi Ranjan Sen, « In The End, This Is What Worked In Yogi Adityanath's Favour », The Huffington Post,‎ (lire en ligne).
  2. (en) « Shri Yogi Adityanath: Members bioprofile », sur Sixteenth Lok Sabha.
  3. À prĂ©sent dans l'Uttarakhand, mais Ă  l'Ă©poque dans l'Uttar Pradesh
  4. (en) Mathieu Boisvert, « Yogi Adityanath, le moine-ministre qui effraie l’Inde progressiste », sur The Conversation (consultĂ© le )
  5. « L’Uttar Pradesh, laboratoire de l’extrĂ©misme hindou », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  6. « Inde. Un extrĂ©miste hindou prend les rĂȘnes de l’Uttar Pradesh », Courrier international,‎ (lire en ligne)
  7. Mathieu Boisvert, « Yogi Adityanath, le moine-ministre qui effraie l'Inde progressiste », sur Slate.fr,
  8. (en) Narendra Modi, « Hindu firebrand Yogi Adityanath picked as Uttar Pradesh chief minister », BBC News,‎ (lire en ligne).
  9. Yassine Bannani, « Un yogi islamophobe va gouverner l’Etat le plus peuplĂ© d’Inde », Muslim Post,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « Buddha propagated ahimsa, I closed abattoirs, says chief minister Adityanath Yogi / Lucknow News - Times of India », sur The Times of India (consulté le ).
  11. Pierre Daum, « La question identitaire dĂ©chire l’Inde », sur Le Monde diplomatique,
  12. « Coronavirus: en Inde, Modi tente de museler la presse », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  13. « En Inde, le gouvernement choisit la force pour rĂ©pondre Ă  la colĂšre des agriculteurs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  14. « Inde : pour les travailleurs, le monde d’aprĂšs est un brutal recul », sur L'HumanitĂ©,
  15. Inde. Les hindous utilisent le « Love Jihad », pour criminaliser les mariages interreligieux, Ouest-France, (lire en ligne)
  16. « En Inde, l’Uttar Pradesh criminalise les mariages interreligieux », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  17. « En Inde, applaudir la victoire de l’équipe de cricket pakistanaise est « un acte de sĂ©dition » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  18. « Les Ă©lections en Uttar Pradesh, enjeu crucial pour le premier ministre indien », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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