Adam Clayton Powell Jr.
Adam Clayton Powell Jr., né le à New Haven (Connecticut) et mort le à Miami (Floride), est un pasteur baptiste et un homme politique américain, qui est le premier Afro-Américain à devenir un membre influent du Congrès. Il est élu à la Chambre des représentants en 1945, comme représentant du quartier de Harlem, à New York. Il prend la tête du Committee on Education and Labor (comité de l'éducation et du travail) de l'assemblée en 1961. Son mandat comme président du comité est marqué par l'adoption de lois sociales importantes. Sa carrière s'achève toutefois par un scandale de corruption.
Représentant des États-Unis 22e circonscription électorale de l'État de New York | |
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Walter A. Lynch (en) | |
Membre (d) | |
Ă partir de |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 63 ans) Miami |
Nom dans la langue maternelle |
Adam Clayton Powell junior |
Nationalité | |
Formation |
Université Colgate (jusqu'en ) Université Columbia (jusqu'en ) Université Shaw (jusqu'en ) Townsend Harris High School (en) École primaire |
Activités |
Pasteur (Ă partir de ), journaliste, homme politique, fondateur |
Père | |
Conjoints |
Hazel Scott (de Ă ) Isabel Washington Powell (en) Yvette Marjorie Diago Flores (d) |
Enfants |
Parti politique | |
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Membre de |
Biographie
Origines et Ă©tudes
Adam Clayton voit le jour dans la ville de New Haven, dans l'État du Connecticut[1]. Son père, Adam Clayton Powell Sr., est un pasteur baptiste influent qui dirige l'Église baptiste abyssinienne, l'une des églises les plus célèbres de Harlem. Son grand-père maternel était blanc, de même que la plupart de ses ancêtres maternels. Le jeune Adam étudie dans des écoles publiques, avant d'intégrer le City College of New York puis l'université Colgate. Il reçoit ensuite un diplôme en éducation religieuse de l'université Columbia en 1931.
DĂ©buts militants
Durant la Grande Dépression, jeune et charismatique, Adam Clayton Powell Jr. devient l'un des principaux acteurs de la lutte pour l'égalité de droits dans le quartier de Harlem. Il parvient ainsi à rallier de nombreuses personnes à sa cause dans le quartier, ce qui lui offre un soutien de taille dans sa croisade pour le respect de sa communauté. Il organise des rencontres publiques, des grèves des loyers, ainsi que plusieurs campagnes publiques, en contraignant les entreprises et les établissements publics, comme le Harlem Hospital, à engager ou offrir des promotions aux travailleurs noirs. L'un de ses plus gros succès est le boycott des magasins de la 125e rue, qui pratiquaient une politique discriminatoire à l'embauche.
Pasteur
En 1937, il succède à son père en devenant pasteur de l'Église baptiste abyssinienne, fonction qu'il occupe jusqu'en 1972[2].
Carrière politique
Il est élu au Conseil municipal de New York en 1941, représentant le quartier de Harlem[3]. Il devient ainsi le premier noir à occuper ce poste, notamment grâce à l'utilisation du scrutin à vote unique transférable. Selon Clayton, l'« action collective est la plus puissante force sur terre ». Selon certains spécialistes, Clayton serait arrivé au Congrès des États-Unis à Washington, D.C. avec un mandat des classes populaires avec lequel il entendait faire la différence.
Membre du Congrès
En 1944, Adam Clayton Powell Jr., membre du Parti démocrate, intègre la Chambre des représentants. Sa circonscription électorale, correspondant au 22e district, comprenait entre autres le quartier de Harlem. Il devient à cette occasion le premier représentant noir de l'État de New York. Étant l'un des deux seuls représentants afro-américains dans la chambre basse, Powell refuse de se soumettre à l'interdiction d'utiliser certains équipements rattachés au Congrès, et qui étaient réservés aux blancs. Il invite par la suite plusieurs électeurs noirs à venir dîner dans un restaurant stipulant « White Only », c'est-à -dire réservés aux blancs. Il est pour cette raison mal vu par certains partisans de la ségrégation raciale dans son propre parti.
En 1956, il quitte le Parti démocrate pour soutenir le président Dwight D. Eisenhower, républicain candidat pour un second mandat. Il trouve les projets des démocrates en faveur des droits civiques trop inconsistants. En 1958, il parvient à résister à une tentative du Tammany Hall de l'évincer pour les élections primaires.
Après quinze ans passés au Congrès, Adam Clayton Powell Jr. est nommé président du puissant Education and Labor Committee (comité au travail et à l'éducation) en 1961. À ce poste, il lutte activement dans des programmes fédéraux pour l'augmentation du salaire minimum, l'éducation et la formation des malentendants, ainsi que l'instauration de normes en matière de formation et d'heures de travail. Il propose également différents projets en faveur de l'enseignement primaire et secondaire. Il supervise aussi l'adoption du programme de John Fitzgerald Kennedy baptisé New Freedom (« Nouvelle liberté »). Il intervient de même en faveur de l'adoption des projets de Lyndon B. Johnson baptisés Great Society (« Grande Société »). Cela marque son attachement au Parti démocrate, dont il s'était pendant un temps éloigné. Powell détient ainsi le record du nombre de lois adoptées en un seul mandat.
Corruption et déclin
Au milieu des années 1960, Adam Clayton Powell Jr. est très critiqué à propos de l'utilisation de son budget, notamment en raison de voyages privés payés avec des fonds publics. Powell se rend en effet fréquemment sur l'île de Bimini dans les Bahamas, et manque de ce fait les réunions de son comité. Il est aussi critiqué dans son propre district après qu'il a été arrêté pour avoir refusé de payer une amende consécutive à une accusation de diffamation. Il passe par la suite de plus en plus de temps en Floride, où il a tendance à exhiber sa richesse, ce qui contraste avec la pauvreté du quartier qu'il représente.
En janvier 1967, les allégations de corruption et de détournement de fonds pesant sur Powell contraignent le comité électoral démocrate à le destituer de ses fonctions de président. Les membres de la Chambre des représentants refusent qu'il ne puisse retrouver son poste avant qu'une enquête ne soit menée à propos de ses agissements. En mars, les représentants se prononcent massivement (307 voix sur 433) en faveur de l'exclusion de Powell.
En juin 1969, la Cour suprême des États-Unis juge que Powell a été évincé anticonstitutionnellement, étant donné qu'il avait été élu de façon légitime. Powell fait ainsi son retour à la chambre basse, mais son absentéisme est de nouveau montré du doigt. En 1970, il est battu lors de primaires démocrates par Charles Rangel, qui représentait le quartier depuis toujours. Powell ne parvint ensuite pas à participer au scrutin comme candidat indépendant. Il quitte ses fonctions de pasteur de l'Église baptiste abyssinienne, et se retire aux Bahamas. En avril 1972, il tombe gravement malade, et est transféré d'urgence à l'hôpital de Miami. Il y meurt le à l'âge de soixante-trois ans. Quelques jours plus tard, ses cendres sont à sa demande dispersées au-dessus de Bimini.
Voir aussi
Notes et références
- Jessie Carney Smith, Encyclopedia of African American Popular Culture [4 volumes], ABC-CLIO, États-Unis, 2010, p. 1127.
- Brian Stanley, Christianity in the Twentieth Century: A World History, Princeton University Press, États-Unis, 2019, p. 346.
- Isabelle Richet, « Harlem, l'amertume et l'espoir », dans André Kaspi (dir.), New York, 1940-1950, Paris, Autrement, 1995, (ISBN 978-2-86260-525-8), p. 209.
Bibliographie
- Adam Clayton Powell, Jr (2002). Adam by Adam: The Autobiography of Adam Clayton Powell, Jr. Kensington Publishing. (ISBN 978-0-7582-0195-9).
- Charles V. Hamilton (2002). Adam Clayton Powell, Jr.: The Political Biography of an American Dilemma. Cooper Square Publishers. (ISBN 978-0-8154-1184-0).
- Andrée E. Reeves (2990). Congressional Committee Chairmen: Three Who Made an Evolution. University Press of Kentucky. (ISBN 978-0-8131-1816-1).
Articles connexes
Liens externes
- Site de Adam Clayton Powell (en)
- Ressource relative Ă la vie publique :