Action Park
Action Park était un parc d'attractions aquatique situé à Vernon (New Jersey), ouvert en 1978 par Great American Recreation (GAR), sur le terrain d'une station de ski. En raison de nombreux problèmes de sécurité, le parc a finalement été fermé en 1996, après 18 ans d'exploitation.
Action Park | |||
Des visiteurs, en , dans la piscine Ă vagues. | |||
Ouverture | |||
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Fermeture | |||
Pays | États-Unis | ||
État | New Jersey | ||
Commune | Vernon | ||
Type de parc | Parc à thèmes | ||
Coordonnées | 41° 11′ 12″ nord, 74° 30′ 27″ ouest | ||
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
GĂ©olocalisation sur la carte : New Jersey
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Action Park comportait trois zones d'attractions sur différents thèmes : Alpine Center ("Centre Alpin"), Motorworld ("Monde motorisé") et Waterworld ("Monde d'eau"). Ces attractions, uniques à cette époque, attiraient les amateurs de sensations fortes venant principalement de la région new-yorkaise.
Une partie de la "célébrité" du parc est due aux mauvaises conditions de sécurité. Ses attractions étaient mal conçues, son personnel jeune et peu formé et la présence d'alcool sur le parc a conduit à de nombreux accidents. Au moins six personnes sont mortes lors d'accidents survenus dans ce parc, ce qui lui valut les surnoms de « Traction Park », « Accident Park » et « Class Action Park ». Face à tous ces problèmes, l'État a progressivement fermé certaines attractions et a définitivement fermé le parc en 1996. Cependant, le manque de réaction de l'État américain face à l'ampleur des dégâts commis a été vivement critiqué.
Le , le promoteur Intrawest annonce le rachat de la majorité de la station de ski de Vernon Valley/Great Gorge (dont faisait partie Action Park) et d'autres terrains appartenant à GAR. Le parc a fait l'objet de modifications importantes consistantes à réparer, rénover ou démolir les attractions, en particulier celles jugées dangereuses. Par la suite, le parc a rouvert sous le nom de Mountain Creek Waterpark.
Histoire
Eugene Mulvihill, dirigeant de la société Great American Recreation (fusion des domaines skiables Vernon Valley et Great Gorge), voulait étendre l'activité de son domaine skiable sur l'ensemble de l'année, notamment en été lorsqu'il n'y a pas de neige. L'idée d'installer des attractions sur ses pistes lui est alors venue : Action Park est né.
En 1976, le parc a ouvert un toboggan alpin de 820 m de long sur l'une des pistes les plus raides.
En 1978, Mulvihill a ajouté deux toboggans aquatiques et une piste de karting, marquant officiellement le début de Vernon Valley Summer Park. L'année suivante, d'autres toboggans aquatiques, une petite piscine, des terrains de tennis et un terrain de softball ont été construits, formant ce qui deviendra la section Waterworld.
En 1980, le parc inaugure Motorworld, la dernière section du parc, construite sur les terres marécageuses du domaine skiable. Le nombre parc compte alors 75 attractions au total, dont 35 motorisées et "auto-contrôlées", et 40 toboggans aquatiques. Il devient une destination majeure et s'inscrit parmi les premiers parcs aquatiques modernes d'Amérique du Nord.
Les années les plus fructueuses d'Action Park se situent entre le début et le milieu des années 1980. À cette époque, la plupart des attractions étaient encore en activité et la "réputation" du parc ne s'était pas encore développée.
En 1982, deux visiteurs sont morts dans le parc à une semaine d'intervalle, ce qui a entraîné la fermeture définitive d'une attraction. Malgré cela, les visiteurs ont continué à fréquenter le parc.
Mais la situation du parc a commencé à se dégrader en raison de deux autres décès au cours de l'été 1984. Les problèmes financiers se sont accumulés en raison des poursuites judiciaires qui ont suivi. Une enquête sur des irrégularités dans la location de terrains de la propriété de l'Etat, à Action Park a abouti à une inculpation par un grand jury de 110 chefs d'accusation contre les neuf sociétés liées qui géraient le parc et leurs dirigeants, pour avoir fait appel à une fausse compagnie d'assurance. Beaucoup sont intervenus avant le procès pour éviter les poursuites ; le PDG Eugene Mulvihill a plaidé coupable en novembre 1984 à cinq accusations de fraude d'assurance. Malgré tout, la fréquentation est restée élevée et le parc est resté rentable.
Le parc a accueilli plus d'un million de visiteurs par an au cours des années 1980, dont 12 000 lors des week-ends les plus chargés, ce qui, selon les responsables du parc, a rendu le taux de blessures et de décès statistiquement insignifiant. Néanmoins, le directeur du service des urgences d'un hôpital voisin a déclaré qu'ils ont traité de cinq à dix victimes d'accidents dans le parc lors des jours les plus chargés, et le parc avait alors acheté des ambulances supplémentaires à la municipalité de Vernon pour faire face à ce volume.
En , le GAR a négocié un accord avec l'International Broadcasting Corporation qui devait aboutir à la vente de Vernon Valley/Great Gorge et d'Action Park pour 50 millions de dollars, mais l'IBC s'est retiré de l'accord, estimant que le site ne répondait pas à ses besoins après avoir procédé à des inspections supplémentaires des propriétés.
Dans les années 1990, Action Park était annoncé comme le plus grand parc aquatique du monde. Le parc avait lancé un site web sur lequel les visiteurs pouvaient trouver des informations sur les attractions, les directions pour se rendre au parc et l'hébergement, et même participer à une loterie pour avoir une chance de gagner des billets pour le parc.
En , Great American Recreation a tenté de demander au comité du canton de Vernon d'organiser un référendum sur le bulletin de vote de novembre qui, s'il avait été adopté, aurait légalisé le fonctionnement des jeux d'adresse et de hasard à Action Park. Le , la pétition a été rejetée par le comité car seulement 643 des 937 signatures sur la pétition provenaient d'électeurs inscrits.
Quelques manèges ont été fermés et démantelés en raison de règlements coûteux et de l'augmentation du coût des assurances dans les années 1990. La fréquentation du parc a commencé à souffrir de la récession du début de cette décennie, ce qui a réduit le nombre de visiteurs.
Début 1995, GAR exploitait Vernon Valley/Great Gorge et Action Park sans assurance responsabilité. Le New Jersey ne l'exigeait pas et GAR a jugé plus économique de s'adresser aux tribunaux plutôt que de souscrire à une assurance responsabilité. Cependant, GAR a fini par souscrire à une assurance responsabilité auprès de la compagnie d'assurance Evanston en mai 1995 pour couvrir Action Park et les installations de ski. Au fur et à mesure de l'année 1995, les difficultés financières de GAR ont continué à s'accumuler. La First Fidelity Bank (en) a intenté une action en justice contre GAR et une quinzaine d'autres sociétés associées, afin d'entamer le processus de saisie sur la dette qui leur était due (19 millions de dollars). Des cabinets d'avocats à qui GAR devait de l'argent pour des services rendus entre 1991 et 1993 ont également commencé à intenter des poursuites. À l'approche du mois de novembre, GAR a négocié un accord avec Noramco Capital Corp. et le Praedium Fund of CS First Boston, aux termes duquel ils achèteraient la dette due à First Fidelity, ce qui leur permettrait d'éviter temporairement une saisie imminente.
En , les créanciers qui avaient repris la dette de GAR ont demandé que GAR soit mis en faillite pour les 14 millions de dollars dus par l'entreprise en difficulté. GAR a demandé à attendre jusqu'en mars de l'année suivante, et est restée optimiste sur le fait qu'elle pourrait retrouver sa situation financière « dans un an ».
Action Park a fermé le 2 septembre 1996 à la fin de la saison, le jour de la fête du Travail, comme toutes les années. À l'approche de la saison d'été 1997, GAR est resté optimiste quant à l'ouverture d'Action Park le comme prévu, malgré les licenciements massifs qui ont eu lieu à la fin de la saison de ski précédente. La date d'ouverture a été repoussée au , puis à la mi-juillet. Le , GAR a annoncé l'arrêt de toutes ses activités, y compris Action Park.
Après la fermeture de GAR en 1997, Praedium Recovery Fund a racheté la station de Vernon Valley/Great Gorge, y compris Action Park, pour 10 millions de dollars. Le groupe d'investissement a confié la gestion de la station à Angel Projects, et a prévu de dépenser 20 millions de dollars pour améliorer les équipements et les pistes de la station de ski et pour remodeler le parc aquatique. Le promoteur canadien Intrawest a cependant acheté le parc et la station de ski environnante en . La société a réorganisé la section Waterworld du parc et l'a rouverte pour la saison 1998 sous le nom de Mountain Creek Waterpark, tandis que les sections Motorworld et Alpine Center ont été démolies.
Les trois zones et leurs attractions
Le parc était divisé en trois zones distinctes : Alpine Center, Motor World, et Waterworld[1].
D'Action Park à « Accident Park »
Le parc d'attraction est rapidement surnommé « Accident Park ». Et pour cause, six personnes sont décédées durant les dix-huit ans d'ouverture, sans compter les fractures, traumatismes et autres blessures. L'hôpital le plus proche déclarait même recevoir à l'époque une trentaine de blessés chaque week-end[2].
Le toboggan alpin est une attraction où une longue descente en luge à roulettes s'effectue dans un chemin de ciment et fibre de verre. Décrit par certains comme « une piste géante parfaite pour arracher la peau des gens, déguisée en manège pour enfants » ; les visiteurs qui s'y élançaient n'avaient aucune protection, et les luges n'étaient pas toutes équipées de freins, ou alors, ils étaient défaillants. Après le décès d'un employé du parc en 1980, il est décidé, plutôt que de fermer l’attraction, d'afficher au départ du toboggan, des photos d'enfants blessés et ainsi dissuader les moins courageux. Cela est un échec, puisque entre 1984 et 1985, vingt-six blessures graves à la tête et quatorze fractures sont à déplorer[2].
La piscine à vagues est quant à elle surnommée « The grave pool » (la piscine-tombe), car trois décès sont à y déplorer. Les maîtres nageurs chargés de la surveillance, déclaraient porter secours à une trentaine de personnes par week-end[2].
Date | Circonstances |
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1980 | Un jeune homme, âgé de 19 ans, sort de la piste du toboggan alpin et sa tête heurte un rocher. Ce choc le tue sur le coup. |
Un garçon de 15 ans se noie dans la piscine à vagues. | |
Un homme de 27 ans de Long Island descend de son kayak incliné pour le redresser. En voulant remonter, il touche une section de câblage sous tension pour les ventilateurs sous-marins. Il s'électrocute, ce qui entraîne un arrêt cardiaque. Plusieurs autres membres de sa famille qui se trouvaient à proximité ont également été blessés. Il est transporté dans un hôpital de Warwick, dans l'État de New York, où il décède plus tard des suites de l'arrêt cardiaque provoqué par le choc. Le parc conteste d'abord que le courant électrique ait causé sa mort, affirmant qu'il n'y avait pas de brûlures sur son corps, mais le légiste répond qu'il n'y a généralement pas de brûlures dans une électrocution à base d'eau. Les témoignages divergent quant à l'étendue du câblage exposé : le parc déclare qu'il s'agissait « d'une simple entaille », tandis que d'autres affirment qu'elle était plus proche de 20 cm. Le ministère du travail de l'État a estimé que le ventilateur avait été correctement entretenu et installé, et a blanchi le parc de tout méfait ; cependant, il a également déclaré que le courant pouvait causer des dommages corporels dans certaines circonstances. Le parc a affirmé qu'il avait été justifié, bien qu'il n'ait jamais rouvert le manège, disant que les gens auraient peur d'y monter après. | |
1984 (date inconnue) | Un visiteur meurt d'une crise cardiaque, déclenchée par le choc de l'eau froide de la piscine située sous l'attraction « The Tarzan Swing » (balançoire de Tarzan). L'eau du manège et de cette zone de baignade était à une température de 10-16 °C, alors que les autres zones d'eau étaient à une température de 21–27 °C, ce qui est plus typique des piscines. « The Tarzan Swing » et le « Cannonball » dans cette zone étaient alimentés par la même eau. |
Un jeune homme de 20 ans originaire de Brooklyn se noie dans la piscine Ă vagues. | |
Un jeune de 18 ans se noie dans la piscine Ă vagues. |
2014
En 2010, l'ensemble du domaine skiable et du parc aquatique de Mountain Creek est vendu à un groupe dirigé par Eugene Mulvihill, l'ancien propriétaire de Great American Recreation et le propriétaire de la station adjacente de Crystal Springs ; cependant, il décède deux ans plus tard. Sous la nouvelle propriété, le nom du parc aquatique redevient Action Park, entre 2014, pour s'appeler Mountain Creek Waterpark à partir de 2016.
Parcs dérivés
Durant les années 1980, deux autres parcs ouvrent : « Pocono Action Park and Motor World » à Tannersville, en Pennsylvanie, et « Action Park », renommé « Action Mountain » à Pine Hill, dans le New Jersey[3].
Pocono Action Park and Motorworld
Le , Pocono Action Park Inc. est créé par Great American Recreation, qui ouvre ensuite Pocono Action Park and Motorworld. Situé dans la ville de Tannersville, en Pennsylvanie, il comporte une section Waterworld avec des toboggans et des manèges en tube, ainsi qu'une section Motorworld comprenant un grand nombre des mêmes attractions sur le thème des courses (comme des voitures de course ou des karts) que le parc Vernon. Fin 1991, le parc ferme. Les manèges sont démolis par étapes, et The Crossings Premium Outlets est construit sur le site. Cependant, même après la fermeture du parc, Pocono Action Park Inc. continue d'exister et est répertorié comme une entreprise active.
Action Mountain
En , Stony Point Recreation, une filiale de GAR, ouvre un autre parc nommé Action Mountain à Pine Hill, dans le New Jersey. Le parc propose un toboggan alpin, des karts, des voitures de course LOLA, des bateaux tamponneurs, des toboggans de vitesse, des toboggans tubulaires, des piscines, ainsi qu'une plate-forme de plongée. En 1986, Stony Point Recreation accumule 398 697 dollars d'arriérés d'impôts dus à la ville de Pine Hill, vend le parc pour alléger ses dettes. En 1999, le site est réaménagé en terrain de golf.
Notes et références
Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Action Park » (voir la liste des auteurs).
Références
- (en-US) Jack McCallum, « Remembering Action Park, NJ's Jackass-meets-Disneyland », sur Sports Illustrated, (consulté le )
- Audrey Renault, « Internet se remémore le parc d'attraction le plus dangereux au monde », sur Slate, (consulté le )
- (en) Louis C. Hochman, « Action Park: 10 things you didn't know about the notorious amusement park's history », sur nj.com, (consulté le )
Voir aussi
Livre
- (en) Jake Rossen et Andy Mulvihill, Action Park : Fast Times, Wild Rides, and the Untold Story of America's Most Dangerous Amusement Park, Penguin Books, (ISBN 9780525506294). : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Film
- Action Point, un film de 2018, librement inspiré du documentaire de Matt Robertson, sorti en 2013 et donc, de l'histoire du parc.
Documentaires
- (en) Matt Robertson, « The Most Insane Amusement Park Ever », un documentaire de 14 minutes, disponible, sur YouTube, .
- (en) Jules Suzdaltsev, « The most dangerous theme park in America » [« Le parc à thèmes le plus dangereux des États-Unis »], sur Mashable, .
Podcast
- (en) John Siracusa, « Ungeniused #1: Action Park », un podcast de 40 minutes de la série Ungeniused, qui répertorie les articles les plus bizarres trouvés sur Wikipédia [], sur Relay FM, .
Vidéos YouTube
- (en) RealLifeLore, « This Was the World's Most Dangerous Amusement Park » [« C'était le parc d'attractions le plus dangereux au monde »], sur YouTube, .
- Squeezie, « je ne veux plus monter dans une attraction », sur YouTube, .