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Actif (1752)

L’Actif était un vaisseau de ligne à deux ponts portant 64 canons en service dans la Marine royale française entre 1754 et 1766. Il fut construit par P. Salinoc à Brest pendant la vague de construction qui sépare la fin de guerre de Succession d'Autriche (1748) du début de la guerre de Sept Ans (1755)[4]. Il servit pendant la guerre de Sept Ans dans l'Atlantique et dans l'Océan Indien. Il fut démoli en 1767.

Actif
illustration de Actif (1752)
Un vaisseau français de 64 canons du même type que l'Actif

Type Vaisseau de ligne
Histoire
A servi dans Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Quille posée [1]
Lancement [2].
Armé [2]
Équipage
Équipage 640 à 650 hommes réglementairement[3]
Caractéristiques techniques
Longueur 48,7 m[2]
Maître-bau 13,2 m
Tirant d'eau 6,5 m
DĂ©placement 1 100 t
Propulsion Voile
Caractéristiques militaires
Armement 64 canons

Caractéristiques générales

L’Actif était un bâtiment moyennement artillé mis sur cale selon les normes définies dans les années 1730-1740 par les constructeurs français pour obtenir un bon rapport coût/manœuvrabilité/armement afin de pouvoir tenir tête à la marine anglaise qui disposait de beaucoup plus de navires[5]. Il faisait partie de la catégorie de vaisseaux dite de « 64 canons » dont le premier exemplaire avait été lancé en 1735 et qui fut suivi par plusieurs dizaines d’autres jusqu’à la fin des années 1770, époque où ils furent définitivement surclassés par les « 74 canons[N 1]. »

Sa coque était en chêne, son gréement en pin, ses voiles et cordages en chanvre[7]. Il était moins puissant que les vaisseaux de 74 canons car outre qu'il emportait moins d'artillerie, celle-ci était aussi pour partie de plus faible calibre, soit vingt-six canons de 24 livres sur sa première batterie percée à treize sabords, vingt-huit canons de 12 sur sa deuxième batterie percée à quatorze et dix canons de 6 sur ses gaillards[2]. Cette artillerie correspondait à l’armement habituel des 64 canons. Elle était en fer, chaque canon disposant en réserve d’à peu près 50 à 60 boulets, sans compter les boulets ramés et les grappes de mitraille[7].

Pour nourrir les centaines d’hommes qui composaient son équipage, c’était aussi un gros transporteur qui devait, selon les normes du temps, avoir pour deux à trois mois d'autonomie en eau douce et cinq à six mois pour la nourriture[8]. C'est ainsi qu'il embarquait des dizaines de tonnes d’eau, de vin, d’huile, de vinaigre, de farine, de biscuit, de fromage, de viande et de poisson salé, de fruits et de légumes secs, de condiments, de fromage, et même du bétail sur pied destiné à être abattu au fur et à mesure de la campagne[8].

Résumé de sa carrière

Ce vaisseau était commandé par le capitaine de Caumont lors de la campagne dans la flotte de dix-huit voiles de Dubois de La Motte en chargée de convoyer des renforts pour le Canada (onze transports et quatre frégates escortés par trois vaisseaux)[9]. Pour cette mission, il fut réduit à 22 canons afin de permettre le transport de neuf compagnies du régiment de Languedoc. En 1757, il était armé sous les ordres du commandant De Marolles[2].

Le , il fut armé à Brest sous les ordres de l’Isle Beauchêne[2]. Il faisait partie d’une petite division de trois vaisseaux qui devaient partir faire la guerre aux Indes orientales sous les commandement du chef d’escadre Froger de l’Eguille[10]. Après avoir contourné l’Afrique, elle se ravitailla à Madagascar. Elle rejoignit la petite force de d’Aché qui s’y battait déjà depuis 1758. Le , l’Actif participa à la bataille de Pondichéry qui permit de ravitailler le port du même nom.

En 1761, l’Actif était de retour à Brest où il désarma. En 1763, le conflit terminé, il fit, sous les ordres de Thomas d’Orves, un aller-retour à la Guadeloupe qui venait d’être restituée à la France. En , il fut rayé des listes puis démoli à Brest en 1767[2]

Notes et références

Notes

  1. Les 74 canons en étaient par ailleurs un prolongement technique apparu neuf ans après le lancement du premier 64 canons, le Borée[6] - [5]. Sur la chronologie des lancements et les séries de bâtiments, voir aussi la liste des vaisseaux français.

Références

  1. Dans Vaisseaux de ligne français de 1682 à 1780, « 3. du troisième rang », Ronald Deschênes donne 1750-51 comme année de construction.
  2. Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la Flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t.1, de 1671 à 1870, éditions LTP, 2005, p.4.
  3. Le ratio habituel, sur tous les types de vaisseau de guerre au XVIIIe siècle est d'en moyenne 10 hommes par canon, quelle que soit la fonction de chacun à bord. C'est ainsi qu'un 100 canons emporte 1 000 hommes d'équipage, un 80 canons 800 hommes, un 74 canons 740, un 64 canons 640, etc. L'état-major est en sus. Cet effectif réglementaire peut cependant varier considérablement en cas d'épidémie, de perte au combat ou de manque de matelots à l'embarquement. Acerra et Zysberg 1997, p. 220.
  4. Villiers 2015, p. 126.
  5. Meyer et Acerra 1994, p. 90-91.
  6. Acerra et Zysberg 1997, p. 67.
  7. Acerra et Zysberg 1997, p. 107 Ă  119.
  8. Jacques Gay dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1486-1487 et Jean Meyer dans Vergé-Franceschi 2002, p. 1031-1034.
  9. Troude 1867-1868, p. 391, Lacour-Gayet 1910, p. 254-255.
  10. Troude 1867-1868, p. 408

Bibliographie

  • Michel VergĂ©-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Ă©ditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », . Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines Ă  nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Martine Acerra et AndrĂ© Zysberg, L'essor des marines de guerre europĂ©ennes : vers 1680-1790, Paris, SEDES, coll. « Regards sur l'histoire » (no 119), , 298 p. [dĂ©tail de l’édition] (ISBN 2-7181-9515-0, BNF 36697883)
  • Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII Ă  NapolĂ©on Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
  • Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert Ă  nos jours, t. 1, de 1671 Ă  1870, Ă©ditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)
  • Alain Demerliac, La Marine de Louis XV : Nomenclature des Navires Français de 1715 Ă  1774, Nice, OmĂ©ga,
  • OnĂ©sime Troude, Batailles navales de la France, t. 1, Paris, Challamel aĂ®nĂ©, 1867-1868, 453 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Georges Lacour-Gayet, La Marine militaire de la France sous le règne de Louis XV, HonorĂ© Champion Ă©diteur, (1re Ă©d. 1902) (lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Articles connexes

Liens externes

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