Accord du 26 août 1927 sur l'information
L'Accord du sur l'information, signé sous l'égide de la SDN à Genève, a ouvert à la concurrence des agences de presse la plupart des régions du monde, consacrant la montée en puissance de l'Associated Press américaine, elle-même aiguillonnée par l'UPI, et dans une moindre mesure par l'INS.
Histoire
L'Alliance entre agences de presse de 1902 avait déjà profondément modifié l'organisation du Traité quadripartite des agences de presse en faveur de l'Associated Press placée en position de force par le succès des journaux américains et leur appétit de nouvelles internationales. Après la Première Guerre mondiale, sa dénonciation définitive était progressivement attendue en raison des forces qui se sont mises en place, parfois brutalement : montée en puissance de deux nouvelles agences de presse américaines créées un peu avant la guerre, INS et UPI, création de nombreuses agences nationales après la guerre, désormais au nombre de 12, et progrès technologique dans la TSF, qui permettent de contourner le réseau de câbles télégraphiques. La dénonciation se produit par exemple quatre ans après la mise en place d'un services de nouvelles en anglais, pour la radio comme pour l'écrit, par La Presse Canadienne, exposée à la concurrence des émetteurs radios des États-Unis, en particulier ceux du Empire de presse Scripps-Howard, installé à la frontière dans le Michigan.
Résultat, l'accord du , dans le sillage de la conférence générale des 4 agences alliées, à Varsovie , avec autour de la table l'Associated Press, l'Agence Havas, Reuters et l'Agence Continentale allemande. Cet accord ouvre à l'Associated Press le Canada et l'Amérique latine[1]. Cet accord ouvre aussi à l'Agence Havas le Canada, autrefois territoire réservé à Reuters[2], détail qui aura pour conséquence la création, mais 24 ans plus tard, d'un service de nouvelles en français pour la presse canadienne francophone par l'agence La Presse Canadienne, une fois les résistances des anglophones levées. L'Agence Havas n'a pas relevé le défi dans les années 1930 car la Grande Dépression a laminé ses recettes dans la publicité financière, vache à lait de l'agence française. Elle est cependant parvenue à signer un contrat, en 1930, avec le quotidien La Presse, fondé depuis 1884, le premier pour elle au Québec.
Autre conséquence importante de l'accord de 1927, l'agence de presse Reuters doit accepter une concurrence plus forte dans toute l'Asie, alors qu'elle avait fondé en 1914 l'Agence Kokusaï au Japon. Même l'Agence Havas, présente en Indochine, est autorisée à diffuser en Asie ses nouvelles politiques françaises, qui étaient de toutes façons accessibles par radio. L'un des gagnants sera l'Agence de presse Transocean, allemande, encouragée par le Japon, qui s'installe en Chine à la fin des années 1920, en profitant de l'occupation japonaise.
La couverture de l'Amérique latine, autrefois territoire de l'Agence Havas, est affaiblie par la nationalisation en Espagne de l'Agence de presse Fabra, partenaire de l'Agence Havas, même si les liaisons radios longue distance ont permis de dynamiser le marché dans les années 1920, Havas étant la première à créer un lien de ce type vers Buenos Aires. Grâce à l'accord de 1927, ce continent est désormais ouvert à une concurrence qui deviendra très intense, sans que l'Associated Press ne parvienne à rattraper sa concurrente américaine UPI.
L'esprit de l'accord du sera amplifié sept ans plus tard, le , lorsque le patron de UPI Karl Bickel trouvera avec l'Associated Press un accord secret qui prévoit qu'aucun des deux ne signera avec une agence de presse européenne qui refuserait de les servir l'une et l'autre
Notes et références
- "Un siècle de chasse aux nouvelles: de l'Agence d'information Havas à l'Agence France-presse (1835-1957)", par Pierre Frédérix – 1959 -, page 365
- "Un siècle de chasse aux nouvelles: de l'Agence d'information Havas à l'Agence France-presse (1835-1957)", par Pierre Frédérix – 1959 -, page 366