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Abbaye de Aguiar

L'abbaye Santa Maria de Aguiar est une ancienne abbaye cistercienne située au Portugal, dans la commune de Figueira de Castelo Rodrigo (district de Guarda). Fondée ou devenue cistercienne en 1170, elle est fermée en 1834 par l'extinction des ordres religieux (pt).

Abbaye de Aguiar
image de l'abbaye
Vue générale de l'abbaye vue depuis l'est : église abbatiale à gauche, et bâtiment conventuel à droite

Nom local Santa Maria de Águiar de Riba Coa
Diocèse Lamego puis
Guarda
Patronage São Cristóvão
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCCXCI (391)[1]
Fondation 1142
Origine religieuse Bénédictins
Cistercien depuis 1170
Dissolution 1834
Abbaye-mère Moreruela
Lignée de Clairvaux
Abbayes-filles Aucune
Congrégation Bénédictins (1142-1170)
Cisterciens (1170-1840)
Période ou style
Protection PT020904030005

Coordonnées 40° 52′ 36″ nord, 6° 56′ 30″ ouest[2]
Pays Drapeau du Portugal Portugal
Royaume Portugal
Région Centre
District Guarda
Municipio Figueira de Castelo Rodrigo
Géolocalisation sur la carte : Portugal
(Voir situation sur carte : Portugal)
Abbaye de Aguiar
Géolocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Abbaye de Aguiar

Localisation

Paysage méditerranée de collines boisées et cultivées, au centre duquel est visible une abbaye.
Le site de l'abbaye de Aguiar (visible au centre de la photographie).

L'abbaye est implantée au cœur d'une région vallonnée réputée pour sa fertilité[3]. Elle est plus précisément située à Riba-Côa, près du village de Castelo Rodrigo[4].

Histoire

Fondation

L'hypothèse généralement retenue est que l'abbaye était initialement bénédictine. En 1170, le monastère devient cistercien. Deux chartes témoignent en tout cas de l'existence du monastère, l'une Ferdinand II de León en 1165 et l'autre d'Alphonse Ier en 1174. À ses tout débuts, l'abbaye est située dans les collines ; mais le site actuel, dans la plaine, paraît plus favorable et est définitivement choisi par les moines[3] - [4].

Dans la filiation cistercienne, la maison-mère d'Aguiar fait débat. La filiation généralement retenue est celle de Moreruela, toutefois l'abbaye est parfois placée dans la filiation de Valparaíso (de) ; certains auteurs estiment même qu'elle aurait pu faire partie de la filiation de l'abbaye française de Boulbonne[4].

Prospérité

De nombreux dons et privilèges accordés par les rois de León permettent à l'abbaye de se développer rapidement, après une première période difficile. L'apogée de l'abbaye advient à la fin du XIIIe siècle. Au début du XIVe siècle, le monastère est taxé à hauteur de 210 livres. L'abbaye passe pour avoir été le principal centre de développement agricole, culturel et religieux de la région. Elle sert également probablement de lieu d'étape pour les pèlerins de Compostelle[3] - [4].

Décadence

Toutefois les guerres de la Reconquista laissent l'abbaye exsangue, ce qu'exprime en 1459 l'abbé Nuno Álvares au pape Pie II dans une lettre. La mise en place de la commende aggrave encore cette pauvreté spirituelle et matérielle. En particulier, le gouvernement de João Ferrão et de son fils Álvaro Ferrão, qui reste à lui seul en poste durant soixante-quatre ans, est désastreux pour la communauté. Álvaro Ferrão reçoit en 1553 une visite de l'abbé de Clairvaux, Jérôme Souchier, mais ne met pas en œuvre les prescriptions requises par ce dernier. Il faut attendre la mort de l'abbé commendataire en 1589 pour que l'abbaye soit autorisée à rejoindre la Congrégation d'Alcobaça[4].

Au XVIIe siècle, Bernardo de Brito passe les dernières années de sa vie à l'abbaye de Aguiar et y meurt en 1617[3].

Le XIXe siècle

Lors des invasions françaises du Portugal, l'abbaye est utilisée comme hôpital militaires par les troupes anglaises, mais elle est ruinée par les combats. Puis, en 1834, l'abbaye est fermée de force par l'extinction des ordres religieux (pt)[3] - [4].

Architecture

L'abbatiale

L'église abbatiale est dotée d'un plan en croix latine, à nef flanquée de deux bas-côtés, dotée d'un transept et d'un chœur. Elle s'inspire de l'abbatiale de La Prée, dans le Berry. Le chœur originel de type cistercien a été modifié lors du XXe siècle par l'adjonction de deux absides créant un chevet tripartite[5].

  • L'extérieur de l'abbatiale
  • Photographie d'un parvis d'église romane ombragé de petits arbres.
    Le portail occidental de l'église.
  • Photographie de la façade romane d'une église en pierres de taille.
    La façade méridionale du transept de l'église abbatiale.
  • Photographie d'une petite église de style roman dans une végétation méditerranéenne.
    Vue générale du chevet depuis le côté oriental.
  • Photographie d'un chevet d'église plat contreforté.
    Vue rapprochée de l'abside principale du chevet.

La nef, voûtée en ogives, est séparée en deux parties par un arc médian surbaissé. Le portail principal de l'église est quant à lui en plein cintre, sans décoration[5]. Conçu lors de la transition entre architectures romane et gothique, le bâtiment illustre cette période de transition[3].

  • La structure intérieure de l'abbatiale
  • Photographie de l'intérieur d'une église non voûtée, directement couverte d'une charpente.
    L'intérieur de l'abbatiale.
  • Photographie d'un intérieur d'église ancienne, avec un arc surbaissé à mi-hauteur
    L'arc central de la nef.
  • Photographie d'une nef dont la première travée est soutenue par un arc, et d'un bas-côté.
    Les deux premières travées de la nef et du bas-côté droit.

L'église est ornée d'un retable monumental de style national[5]. Celui-ci excepté, l'église est presque dépourvue d'ornements, sauf quelques interventions mineures datant surtout du XVIe siècle, en particulier la porte manuéline menant du transept à la sacristie.

  • La décoration de l'église
  • Photographie d'un retable monumental doré.
    Le retable du chœur.
  • Verrière composée de deux lancettes, sans vitrail figuratif.
    Une des verrières de l'édifice.
  • Photographie d'une statue de Christ en Croix.
    Un crucifix situé dans l'abbaye.

Bâtiments conventuels

Le bâtiment des moines est situé au nord de l'église, dans l'alignement du bras du transept[5]. Le cloître a disparu, mais la salle capitulaire a été conservée[3].

  • La décoration de l'église
  • Photographie d'un bâtiment ancien en pierres de taille.
    Le bâtiment des moines, ancienne aile orientale du cloître.
  • Mur de Pierre percé d'une porte en ogive flanquée de deux fenêtres également ogivales.
    L'entrée de la salle capitulaire.
  • Salle voûtée en croisées d'ogives.
    L'intérieur de la salle capitulaire.

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 153.
  2. (it) Luigi Zanoni, « Aguiar », sur http://www.cistercensi.info, Certosa di Firenze (consulté le ).
  3. (pt) « Mosteiro de Santa Maria de Aguiar (Figueira de Castelo Rodrigo) », Portugal Notável, (consulté le ).
  4. (pt) « Mosteiro de Santa Maria de Aguiar », Institut des archives nationales, (consulté le ).
  5. (pt) « Mosteiro Santa Maria de Aguiar — Castelo Rodrigo », Aldeias, (consulté le ).
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