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Abbaye Notre-Dame de Jouy

L'abbaye de Jouy (nommée parfois aussi de Jouy-en-Brie ou de Jouy-le-Châtel), située à l'orée de la forêt de Jouy, est une ancienne abbaye cistercienne, créée au XIIe siècle, fermée à la Révolution française, située dans la commune de Chenoise, en Seine-et-Marne.

Abbaye de Jouy
image de l'abbaye
Vue générale de l'édifice

Nom local Jouy-le-Châtel[1]
Jouy-en-Brie
Diocèse Archidiocèse de Sens
Patronage Notre-Dame
Numéro d'ordre (selon Janauschek) XXV (25)[2]
Fondation 1124[1]
Début construction 1124
Fin construction 1224
Cistercien depuis 1124
Dissolution 1790
Abbaye-mère Abbaye de Pontigny
Lignée de Abbaye de Pontigny
Abbayes-filles 157 Bonlieu (1141-1791)
199 La Noë (1144-1791)
324 Pontaut (1151-1791)
398 Sellières (1168-1791)
Congrégation Ordre cistercien (1124-1790)
Période ou style Roman
Protection Logo monument historique Classé MH (1942)[3]

Coordonnées 48° 38′ 50″ nord, 3° 12′ 23″ est[4]
Pays Drapeau de la France France
Région historique Île-de-France
Département Seine-et-Marne
Commune Chenoise
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : ÃŽle-de-France)
Abbaye de Jouy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Jouy

Historique

Fondation

L'abbaye est fondée en 1124 par Thibaut II[5] comte de Champagne, grâce au don que font deux gentilshommes, Pierre de Castel et Milon de Naudé< ou de Naud. Elle prospère rapidement, au point de fonder quatre abbayes-filles, Bonlieu en 1141, La Noë en 1144, Pontaut en 1151 et Sellières en 1168.

Prospérité

En 1156, Henri Ier de Champagne donne à l'abbaye la forêt de Jouy, qui s'étend aujourd'hui sur 1 632 hectares[6].

L'église mesurait 74 mètres de longueur sur 20 de largeur. Elle était disposée en forme de croix latine. La nef à collatéraux, précédée d'un porche, se terminait par un transept sur chaque bras duquel ouvraient des chapelles. Suivant une disposition du style cistercien, le chevet était ajouré de trois fenêtres étroites et allongées. Elle fut achevée en 1224 et vendue comme bien national à la Révolution française[7].

Elle renfermait des tombeaux dont les principaux ont été dessinés par François Roger de Gaignières. Au milieu du sanctuaire, devant la maître-autel, la tombe en cuivre émaillé et martelé de Simon de Beaulieu, archevêque de Bourges, le représentant en gisant dans ses ornements pontificaux[8]. D'autres dalles gravées se trouvaient dans le chœur et dans le cloître[9].

Si saint Bernard proscrit les statues et les tableaux dans les abbayes cisterciennes par souci de dépouillement et de recueillement, cette règle est nettement assouplie au XIVe siècle. L'abbaye de Jouy possède ainsi une statue de Vierge à l'Enfant assise[10].

De 1297 à 1479, l'abbaye eut notamment une dépendance à Paris, dans le quatrième arrondissement actuel : c'est d'après elle qu'est nommée la rue de Jouy, dans laquelle la propriété monastique couvrait les actuels numéros 13 à 17[11].

Décadence et réparations sous la commende

En 1685, le frère François Romain, moine dominicain et architecte, grâce au soutien financier de Louis II Phélypeaux de La Vrillière, répare l'abbaye[12].

L'abbaye est fermée à la Révolution, vendue comme bien national et transformée en exploitation agricole. Elle devient la propriété de la famille Droulers au cours du XXe siècle, l’homme de lettres Charles Droulers y résidera ainsi.

Architecture et description

Ne restent aujourd'hui de l'abbaye que le chevet (plat, comme le sont traditionnellement les chevets cisterciens), percé de deux étages de baies en tiers-point et orné d'une archivolte supportée par des colonnettes à chapiteaux à crochets. Ces restes de l'église ont été classés monuments historiques en 1942[3]. Les bâtiments qui dépendaient de l'abbaye ont été transformés en exploitation agricole[13].

Filiations et dépendances

Notre-Dame de Jouy est fille de l'abbaye de Pontigny et mère de Bonlieu, La Noë, Pontaut et Sellières.

Liste des abbés

Notes et références

  1. « Abbaye de Jouy-le-Châtel. Chenoise, Seine-et-Marne », sur http://data.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
  2. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Puthod, , 491 p. (lire en ligne), p. 140.
  3. Notice no PA00086888, base Mérimée, ministère français de la Culture
  4. « Jouy-en-Brie », sur http://www.cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  5. Jean-Martial Besse, Abbayes et prieurés de l'ancienne France : Province ecclésiastique de Sens, t. VI, Abbaye de Ligugé, (lire en ligne), p. 34
  6. « La forêt de Jouy », sur http://www.tourisme77.fr, Conseil général de Seine-et-Marne (consulté le ).
  7. BSHAAP 1964.
  8. Louis Alexandre Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, tome 3, p. 840, Amsterdam, 1764 (lire en ligne)
  9. Georges Pillement, Les environs de Paris inconnus. : Sud. Itinéraires archéologiques, t. III, Grasset, , 439 p. (ASIN B003Q7Z80Q), p. 146-153 & 334
  10. « Vierge à l'Enfant, Jouy-le-Châtel », sur http://fr.topic-topos.com, Patrimoine des communes de France (consulté le ).
  11. Adrien Friedmann, Paris, ses rues, ses paroisses du Moyen Âge à la Révolution, Plon, , p. 371
  12. « Château de Pontchartrain », sur http://www.planete-tp.com/, Planète TP, (consulté le ).
  13. « Tourisme à Chenoise », sur ddata.over-blog.com (consulté le ).
  14. Racines histoire

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [BSHAAP 1964] « ? », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Provins,‎ (ISSN 0399-0508) ;
  • [Christophe Masson 1995] Christophe Masson, « Le patrimoine hydraulique de l’abbaye de Jouy », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de l'Arrondissement de Provins,‎ , p. 87-104 (ISSN 0399-0508) ;

Articles connexes

Liens externes

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