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24e division SS Karstjäger

La 24e division SS « Karstjäger » en français : « la 24e division de montagne des chasseurs du Karst de la Waffen-SS Â» Ă©tait une division de montagne (Gebirgs) de la Waffen-SS qui participa Ă  la Seconde Guerre mondiale.

24e division SS « Karstjäger »
Image illustrative de l’article 24e division SS Karstjäger

Création 1942
Dissolution 1945
Pays Allemagne
Branche Waffen-SS
Type Division SS
Guerres Seconde Guerre mondiale

Elle a existé sous plusieurs formes entre 1942 et 1945 : bataillon, division et brigade. Pendant sa brève existence, elle a principalement été engagée dans la lutte anti-partisans sur le plateau du Karst, aux frontières de la Yougoslavie, de l’Italie et de l'Autriche. Cette zone d’intervention exigeait des troupes spécialisées dans le combat en montagne, avec l'équipement adapté.

Histoire

Origines

Au milieu de l'année 1942, la Waffen SS forme une compagnie chargée de mener des opérations contre des partisans, dans la région frontalière montagneuse entre l'Italie, l'Autriche et la Yougoslavie, appelée aussi le Karst[1]. Le SS Standartenführer Hans Brandt, par ailleurs géologue et spéléologue, suggère la création d'une unité spécifique[2]. La compagnie est formée au camp d'entraînement de la SS de Dachau et est composée de soldats venant notamment du bataillon de réserve de la 23e division SS de montagne Kama[3].

En , la compagnie devient un bataillon de 500 hommes, le SS-Karst-Jäger Btl. ou Pol.Freiw.Btl. Karstwehr[4]. Lors du premier semestre de 1943, il s'entraĂ®ne en Autriche[1]. L'unitĂ© recrute principalement parmi les Volksdeutsche de Yougoslavie et dans le Sud-Tyrol[5], les officiers provenant de dĂ©tachement gĂ©ologiques de la SS[2]. Le corps gĂ©ologique de la Waffen SS dont viennent ces hommes a Ă©tĂ© constituĂ© en et il comprend surtout des ingĂ©nieurs ainsi que quelques gĂ©ologues. Ils ont pour fonction principale d'explorer des grottes et des obstacles naturels et de dĂ©terminer si les espaces en dehors des routes sont utilisables par des chars d'assaut[6]. Ils doivent aussi repĂ©rer des sources d'eau potable. Après la capitulation italienne en , le bataillon est chargĂ© de dĂ©sarmer les troupes italiennes autour de Tarvisio sur la frontière entre les trois pays. Par la suite, elle occupe des fonctions de protection des communautĂ©s de Volksdeutsche de la rĂ©gion. D' Ă  , le bataillon est basĂ© Ă  Gradisca d'Isonzo en Italie et participe aux luttes contre les Partisans Ă  Trieste, Udine et dans l'Istrie[1]. Le , une colonne du bataillon tombe dans une embuscade au col du Predil, avec trois morts et huit blessĂ©s. Le lendemain, le bataillon brĂ»le le village de Strmec et tue seize habitants en reprĂ©sailles. Au , l'unitĂ© a subi un total de dix-huit morts et quarante-cinq blessĂ©s lors d'une sĂ©rie d'engagements près du village de Bovec. Au cours de la mĂŞme pĂ©riode, le bataillon s'empare de deux canons de montagne italiens de 75 millimètres, ce qui accroĂ®t fortement sa puissance de feu[7].

Au cours de la fin octobre et du mois de , le bataillon est engagĂ© des actions contre les Partisans autour de Zaga et de Kobarid, lors notamment de l'opĂ©ration Traufe[7]. Ă€ la fin du mois de novembre, le bataillon est placĂ© sous le commandement du chef supĂ©rieur de la police et de la SS en Italie, le SS ObergruppenfĂĽhrer et gĂ©nĂ©ral de la Waffen SS Karl Wolff le temps d'une opĂ©ration[8]. En , l'unitĂ© conduit l'opĂ©ration Ratte (rat), lors de laquelle elle brĂ»le les villages de Komen et de Rihenberg, internant les habitants dans des campps de travail. Au dĂ©but de l'annĂ©e 1944, Brand suggère de recruter dans l'unitĂ© des nationalistes slovènes mais l'idĂ©e est rejetĂ©e par le quartier gĂ©nĂ©ral de la SS, qui craint qu'une telle politique ne favorise l'infiltration de Partisans dans l'unitĂ©. Ă€ ce moment, il est estimĂ© que 20 000 Partisans communistes combattent dans la rĂ©gion de Gorizia. Durant le mois de mars, le bataillon est impliquĂ© dans plusieurs opĂ©rations (Zypresse (cyprès), Märzveilchen (violette), Maulwurf et Hellblau (bleu ciel)), qui infligent des pertes significatives aux Partisans, d'autant que des prisonniers sont exĂ©cutĂ©s. En mars et avril, l'opĂ©ration Osterglocke est conduite durant douze jours, suivie par l'opĂ©ration Liane Ă  la fin du mois de mai en plus de la longue opĂ©ration Annemarie entre le et le . En , une patrouille du bataillon ne parvient pas Ă  revenir vers le reste de l'unitĂ© Ă  la suite d'une mission aux alentours de Cividale del Friuli. Deux jours plus tard, ils sont retrouvĂ©s, leurs torses dĂ©nudĂ©s et leurs tĂŞtes empalĂ©es sur des baĂŻonnettes[7]. Dès lors, le reste de l'unitĂ© aurait tuĂ© des hommes suspectĂ©s d'ĂŞtre des Partisans[2]. Au fur et Ă  mesure de ces opĂ©rations, le bataillon voit ses effectifs atteindre le millier d'hommes[1].

Une brève existence comme division

Le bataillon SS Freiwilligen Karstwehr lors d'un entraînement d'artillerie.

Le [3], le ReichsfĂĽhrer SS Heinrich Himmler ordonne que le bataillon devienne une division, bien que les effectifs soient limitĂ©s Ă  6 000 hommes. La dĂ©sormais 24e division SS de montagne Karstjäger doit ĂŞtre mise en place par le chef de la police et de la SS du littoral adriatique, le SS-GruppenfĂĽhrer Odilo Globocnik. Le nom Karstjäger vient d'une combinaison entre Karst, qui se rĂ©fère au nom de la rĂ©gion et Jäger, le terme allemand qui dĂ©signe l'infanterie lĂ©gère. La division comprend deux rĂ©giments d'infanterie de montagne, un rĂ©giment d'artillerie et des bataillons de reconnaissance, du gĂ©nie et antichar[9]. Elle reçoit quatorze chars Ansaldo P40 pris aux Italiens mais cet Ă©quipement s'avère peu fiable, seule la moitiĂ© Ă©tant disponible dans le meilleur des cas. En , cette division en sous-effectif participe Ă  l'opĂ©ration Dachstein sous le commandement de la 188e division de montagne[10]. Entre aoĂ»t et , elle continue de poursuivre des opĂ©rations de lutte contre les Partisans dans la rĂ©gion mais elle ne compte que 3 000 hommes, moins de la moitiĂ© des effectifs prĂ©vus. En effet, il s'avère impossible de recruter plus d'hommes et, en , la division est rĂ©trogradĂ©e au rang de brigade[11].

À la fin de 1944 et au début de 1945, la brigade montagne de SS Karstjäger lutte d'abord contre des Partisans soutenus par les Britanniques dans les Alpes juliennes, avant d'être déployée dans la région littorale autour de Trieste. Toutefois, elle manque d'être coupée du reste des troupes allemandes et revient rapidement dans les Alpes juliennes, en forçant le passage à travers la vallée du Tagliamento entre Osoppo et Gemona del Friuli. Vers la fin du mois d', la brigade combat les forces britanniques et néo-zélandaises sur la frange sud des Alpes juliennes[12]. La compagnie de réserve de la brigade, qui a été envoyée à Cividale, parvient à détruire plusieurs chars britanniques avec des Panzerfausts et l'aide d'une compagnie blindée[13]. Lors des dernières semaines de la guerre, la brigade fait partie d'un Kampfgruppe (groupe de combat) dirigé par le SS-Brigadeführer (général de brigade) Heinz Harmel, qui reçoit l'ordre de protéger les cols des Karavanke, entre la Yougoslavie et l'Autriche. Cette mission est fondamentale en ce qu'elle permet aux forces allemandes de se retirer de Yougoslavie, pour laisser celle-ci aux Britanniques plutôt qu'aux Partisans. Le Kampfgruppe parvient à remplir sa mission et est l'une des dernières unités allemandes à se rendre, en l'occurrence à la 6e division blindée britannique le [1].

DĂ©signations successives

  • de 1942 Ă  : SS-Karstwehr-Bataillon
  • d' au : 24. Waffen-Gebirgs-Division der SS "Karstjäger"
  • du au : Waffen-Gebirgs-(Karstjäger)-Brigade
  • du Ă  : 24. Waffen-Gebirgs-(Karstjäger-)Division der SS

Liste des commandants successifs[1]

DĂ©but Fin Grade Nom
SS-ObersturmbannfĂĽhrer Karl Marx
SS-SturmbannfĂĽhrer Werner Hahn
SS-OberfĂĽhrer Adolf Wagner

Roland Kaltenegger ne liste que Werner Hahn comme commandant de l'unité[11].

Composition

Volontaires du Tyrol, italiens et slovènes.

  • : 1 831 hommes
  • : 3 000 hommes
  • : 5 563 hommes

Ordre de bataille

Quatorze chars italiens P40 sont assignés à l'unité mais s'avèrent peu fiables.

La composition théorique de la division est la suivante[9] :

  • Waffen-Gebirgs-(Karstjäger)-Regiment der SS 59
  • Waffen-Gebirgs-(Karstjäger)-Regiment der SS 60
  • Waffen-Gebirgs-Artillerie-Regiment 24
  • SS-Panzerkompanie
  • SS-Gebirgsbatterie
  • SS-Gebirgs-Sanitäts-Kompanie 24
  • SS-Gebirgs-Nachrichten-Kompanie 24
  • SS-Gebirgs-Pionier-Kompanie 24


La division est aussi censée comprendre des unités de soutien. Toutefois, seul le 59e régiment de chasseurs de montagne de la SS, un bataillon du 24e régiment d'artillerie de montagne de la SS, une compagnie du 24e bataillon du génie de la SS et une partie de la compagnie blindée sont effectivement constitués[11].

Notes

  1. Williamson 2004, p. 4.
  2. Blood 2006, p. 63.
  3. Kaltenegger 2008, p. 81.
  4. (de) Georg Tessin, Verbände und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS im Zweiten Weltkrieg., vol. 4 : Die Landstreitkräfte 15-30, Frankfort, E. S. Mittler & Sohn, (ISBN 3-7648-0941-8), p. 220
  5. Bishop et Williams 2003, p. 72.
  6. Häusler et Willig 2000, p. 154.
  7. Kaltenegger 2008, p. 348.
  8. Kaltenegger 2008, p. 348-349.
  9. Kaltenegger 2008, p. 85-86.
  10. Kaltenegger 2008, p. 349-350.
  11. Kaltenegger 2008, p. 86.
  12. Kaltenegger 2008, p. 353-354.
  13. Kaltenegger 2008, p. 354.

Sources

  • (en) Chris Bishop, SS : hell on the Western Front : the Waffen-SS in Europe, 1940-1945, St. Paul, Minn, MBI Pub. Co, , 192 p. (ISBN 978-0-7603-1402-9, OCLC 845557022).
  • (en) Philip W. Blood, Hitler's bandit hunters : the SS and the Nazi occupation of Europe, Washington, D.C, Potomac Books, coll. « AUSA Institute of Land Warfare book », , 401 p. (ISBN 978-1-59797-445-5, OCLC 755577764, lire en ligne).
  • (en) Hermann Häusler et Dierk Willig, « Development of Military Geology in the German Wehrmacht 1939–45 », dans Geology and Warfare: Examples of the Influence of Terrain and Geologists on Military Operations, Bath, Geological Society, , 141-158 p. (ISBN 978-1-86239-065-2)
  • (de) Roland Kaltenegger, Totenkopf und Edelweiss : General Artur Phleps und die sĂĽdosteuropäischen Gebirgsverbände der Waffen-SS im Partisanenkampf auf dem Balkan 1942–1945, Graz, Ares Verlag, , 376 p. (ISBN 978-3-902475-57-2)
  • (en) Gordon Williamson (ill. Stephen Andrew.), The Waffen SS (4) : 24. to 38. Divisions, & Volunteer Legions, Oxford, Osprey, coll. « Men-at-arms series » (no 420), , 48 p. (ISBN 978-1-84176-592-1, OCLC 58457274)
  • (de) Georg Tessin, Verbände und Truppen der deutschen Wehrmacht und Waffen-SS im Zweiten Weltkrieg, OsnabrĂĽck, Biblio, (ISBN 3-7648-0941-8)

Voir aussi


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