10 Years Solo Live
10 Years Solo Live est un album du pianiste de jazz américain Brad Mehldau sorti en 2015 chez Nonesuch Records, regroupant 10 années d'enregistrement en piano solo en Europe[1].
Sortie | 2015 |
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Enregistré |
entre 2004 et 2014 |
Genre | Jazz |
Producteur | Brad Mehldau |
Label | Nonesuch Records |
Albums de Brad Mehldau
À propos de l'album
Brad Mehldau explique : « je ne me repose plus sur la structure des morceaux pour mes improvisation, comme c'est le cas dans l'approche classique du jazz basée sur thème et variation. À la place, j'utilise des morceaux de la mélodie comme des motifs à partir desquels je construis un schéma harmonique »[2]. On peut notamment entendre cette approche sur le Countdown de John Coltrane ou sur Smells Like Teen Spirit de Nirvana[2].
Le répertoire est pour une bonne constitué de morceaux emblématiques de la « génération X[2] » (Massive Attack, the Verve, Stone Temple Pilots, Radiohead, etc.), selon les termes du pianiste « une musique qui parle de la façon dont on se sent perdu et sans attache dans ce monde[2] ».
Pour choisir les morceaux, Mehldau a réécouté 40 concerts donnés en Europe entre 2004 et 2014, enregistrés par son ingénieur du son ou par les radios publiques (Radio Danoise, BBC et Radio France)[3]. Il a ensuite gardé des morceaux issus de 19 concerts[3], organisés en 4 parties, chacune racontant une histoire différente[4].
Réception critique
Périodique | Note |
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AllMusic | [5] |
The Daily Telegraph | [6] |
Les Dernières Nouvelles du Jazz | Favorable[3] |
Le Devoir | Favorable[7] |
DownBeat | [8] |
Financial Times | [9] |
Glide Magazine | Favorable[10] |
The Guardian | [11] |
The Irish Times | [12] |
The New York Times | Favorable[2] |
The Times | Favorable[13] |
L'album est unanimement salué par la critique.
Nate Chinen (The New York Times) décrit l'album comme « un autoportrait ambitieux, trouvant d'infinies possibilités à travers une formule très simple », « qui figure parmi les enregistrements les plus impressionnants du pianiste[2] ».
Pour Matt Collar (AllMusic), « en son for intérieur, Mehldau est un philosophe et un poète, et sur cet album il plonge au plus profond de son inspiration[5] ».
Pour Xavier Prévost (Les Dernières Nouvelles du Jazz), « le voyage est envoûtant, vertigineux : c'est du grand piano de jazz, du grand piano tout court, bref de la grande musique au sens le plus œcuménique du terme[3] ».
Guillaume Bourgault-Côté (Le Devoir) affirme que l'album est « d’une clarté, d’une précision, d’une cohérence totales[7] ».
Doug Collette (Glide Magazine) souligne que « l'intensité de la concentration [de Mehldau] sur le clavier lui donne un contrôle extrêment fin de la sonorité, […] les contrastes sonores s'équilibrent parfaitement à l'intérieur des morceaux ainsi que dans l'ensemble de l'album[10] ».
Structure de l'album
L'album est construit en 4 parties, chacune ayant sa personnalité et sa logique.
Part 1 Dark/Light
La première partie alterne entre des moments sombres (Dream Brother, Jigsaw Falling into Place, And I Love Her, My Favorite Things) et des moments lumineux (Blackbird, Meditation I – Lord Watch Over Me, This Here), comme Mehldau aime à le faire quand il conçoit la setlist de ses concerts[1]. Le répertoire est presque entièrement constitué de reprises, qu'il joue en donnant un nouvel éclairage[10].
Part 2 The concert
Bien que les enregistrements soient d'origines variées, cette partie est conçue comme un concert en solo tel que Mehldau pouvait en jouer autour de 2010-2011[1] - [10].
Part 3 Intermezzo/Rückblick
Cette partie emprunte son titre à l'avant-dernier mouvement de la Sonate pour piano no 3 de Johannes Brahms. « Rückblick » signifie « regard en arrière » : il s'agit de regarder ce qui a été fait avant d'aller vers le mouvement final. Il s'agit donc de retrouver de la musique enregistrée par Mehldau il y a plus de dix ans, tout en restant dans des formes relativement courtes telles que celles de Brahms dans ses Intermezzos[1].
Part 4 E minor/E major
La dernière partie peut se rapprocher de la première, Dark/Light, mais cette fois en mettant l'accent sur la tonalité de Mi, oscillant entre le mineur et le majeur, parfois en fort contraste, souvent en s'entremêlant[1].
Références
- Notes de la pochette de l'album par Brad Mehldau.
- (en) Nate Chinen, « Brad Mehldau Evolves in ‘10 Years Solo Live,’ a New Boxed Set », sur The New York Times, (consulté le ).
- Xavier Prévost, « UN CADEAU IDÉAL POUR LES AMATEURS DE PIANO : BRAD MEHLDAU « 10 Years Solo Live » », sur lesdnj.over-blog.com, (consulté le ).
- Alex Dutilh, « Brad Mehldau, dix ans de solitude », Open jazz, sur France Musique, (consulté le ).
- (en) Matt Collar, « 10 Years Solo Live - Review », sur AllMusic (consulté le ).
- (en) Ivan Hewett, « Brad Mehldau: 10 Years Solo Live, album review: 'admirable' », sur The Daily Telegraph, (consulté le ).
- Guillaume Bourgault-Côté, « 10 Year Solo Live, Brad Mehldau », sur Le Devoir, (consulté le ).
- (en) Bob Doerschuk, Mehldau's Moment, DownBeat, janvier 2016, p. 72.
- (en) Mike Hobart, Brad Mehldau: 10 Years Solo Live, Financial Times, 13 novembre 2015.
- (en) Doug Collette, « Brad Mehldau Creates Solo Piano Intensity On ’10 Years Solo Live’ (ALBUM REVIEW) », sur glidemagazine.com, (consulté le ).
- (en) John Fordham, « Brad Mehldau: 10 Years Solo Live review – virtuosity and ingenuity in five hours of solo piano », sur The Guardian, (consulté le ).
- (en) Cormac Larkin, « Album reviews: The best of the week’s new releases », sur The Irish Times, (consulté le ).
- (en) (en) John Bungey, « Brad Mehldau: 10 Years Solo Live », sur The Times, (consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- 10 Years Solo Live sur le label Nonesuch Records