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10-cm K 14

Le 10-cm Kanone 14 (10-cm K 14) est un canon de campagne lourd utilisé par l'armée impériale allemande au début de la Première Guerre mondiale. Conçu initialement comme arme de siège, il marque une première étape dans la conception des canons antiaériens.

10-cm Kanone 14
Image illustrative de l'article 10-cm K 14
Modèle exposé au quartier Butler
(Niagara-du-Lac, Ontario).
Caractéristiques de service
Type Canon de campagne
Production
Année de conception 1911-1914
Constructeur Sté Krupp, Essen
Exemplaires produits 724
Caractéristiques générales
Calibre 105,20 mm
Portée pratique 11 400
Portée maximale 13 100
Munitions Obus de 16 Ă  18,75 kg
Alimentation par la culasse
Hausse -5° à +45°[1]
MĂ©canisme Frein de recul hydraulique
Syst. d'absorption du recul 0,95 Ă  1,55 m

Évolution

Le canon de 100 mm mle 1899

Au dĂ©but de 1893, la commission royale de l’artillerie de Prusse (A.P.K.) proposa de remplacer le canon de 120 mm modèle 1880, qui ne pouvait rĂ©pondre aux nouvelles exigences de l'artillerie de campagne, que ce soit du point de vue de la cadence de tir, de la prĂ©cision en tir allongĂ© ou de la puissance des obus. Les nouvelles spĂ©cifications concernaient particulièrement la vitesse de chargement, des obus de poids inchangĂ©, un châssis modifiĂ© et une vitesse initiale plus Ă©levĂ©e[2].

Pour standardiser les munitions, on envisagea d'employer les mĂŞmes obus que le canon de 105 mm en usage dans la Kaiserliche Marine. Le ministère de la guerre dĂ©cida finalement, avec le programme du canon de 100 mm modèle 99 (10 cm K. 99), d'utiliser le canon de forteresse de 100 mm pour l’artillerie de campagne. Il se distinguait du canon lourd de 120 mm par un châssis abaissĂ© de cm avec un caisson et un affĂ»t modernisĂ©, un balancier ainsi qu'un frein de recul hydraulique. Comme propergol, on recourut au R.P. 97 Ă  poudre sans fumĂ©e. Ă€ son poids de 1 280 kg (y compris le balancier) s'ajoutait celui de l'avant-train de 1 360 kg soit un poids total de 2 640 kg, dĂ©passant ainsi celui de l'obusier de campagne lourd modèle 93 de 440 kg. Lors des multiples essais, cette arme impressionna par sa cadence de tir Ă©levĂ©e et sa portĂ©e de 10 200 m, dĂ©passant de 2 300 m celle du canon de 120 mm modèle 1880, et de 4 150 m celle de l'obusier de campagne de 1893[2].

Le modèle 1904

Entretemps, Krupp procĂ©dait aux essais d'un obusier de 150 mm (15-cm-Versuchs-Haubitze, V.H. 99) et la StĂ© Ehrhardt spĂ©cialisĂ©e dans l'exportation expĂ©rimenta le un autre canon de 100 mm, baptisĂ© 10-cm-Ehrhardt Modell 1902, sur le pas de tir de Kummersdorf. L'exposition de DĂĽsseldorf ayant montrĂ©, en 1902, que l'arme Ă©tait encore imparfaite, la sociĂ©tĂ© sortit un nouveau modèle, le 10-cm-Ehrhardt Modell 1903 de hausse moindre et d'une portĂ©e de 10 000 m. Mais le concurrent Krupp avait dĂ©jĂ  rĂ©ussi les tests de son propre canon de 100 mm Ă  Kummersdorf[3], et disposait dès 1904 de six pièces pour de nouveaux essais. La qualitĂ© reconnue du prototype dĂ©boucha en 1905 sur la production de sĂ©rie du canon de 100 mm modèle 1904. Cette arme rendit caducs aussi bien le modèle 99 que le canon de 150 mm long modèle 92[4]. Ce dernier Ă©tait pourtant le favori des militaires grâce au fait qu'on pouvait le charger avec des shrapnels, mais la cadence de tir du canon de 100 mm modèle 1904 fit la diffĂ©rence[5].

Canons Krupp de 100 mm au musĂ©e militaire de Fort Sill (Oklahoma).

Avant 1911, l’état-major allemand considĂ©rait l'artillerie lourde comme une arme de siège, destinĂ©e Ă  dĂ©truire les superstructures abritĂ©es d'un parapet sans nĂ©cessairement disposer d'une plate-forme de tir correcte ; on supposait simplement que l'artilleur pouvait voir sa cible grâce Ă  une position lĂ©gèrement surĂ©levĂ©e[6]. Ainsi, dans la Deutsches Heer le canon modèle 1904 fut classĂ© comme arme de tir rapprochĂ© (arme Ă  tir tendu), au contraire des obusiers ou mortiers prĂ©sentant une hausse supĂ©rieure. Il reprenait plusieurs des amĂ©liorations techniques de l'obusier de campagne de 150 mm modèle 1902 (en abrĂ©gĂ© « s.F.H. 02 », pour schwerer Feld-Haubitzer 1902). Aux lourds supports en bois de l’affĂ»t, destinĂ©s Ă  Ă©viter un tassement excessif Ă  chaque tir, on substitua pour les deux canons des ballots de paille plus lĂ©gers[4]. Ce canon, quoique prĂ©vu pour le tir de but en blanc en première ligne, fut Ă©quipĂ© de la mĂŞme lunette de visĂ©e graduĂ©e en mils (surtout utile en tir indirect) que le s.F.H. 02 : cet instrument, grâce Ă  son thĂ©odolite, permettait de repositionner rapidement le canon latĂ©ralement et de viser des positions en contrebas. Sur la partie Ă  gauche du rĂ©ticule, le fabricant avait gravĂ© la courbe donnant la hausse en fonction de la portĂ©e. Le mĂ©canisme de rĂ©glage de la hausse, formĂ© de l'engrenage simple d'une roue dentĂ©e sur un secteur solidaire du pivot du canon, Ă©tait moins sophistiquĂ© que celui du s.F.H. 02. Le système de levage hydraulique Ă©tait lui aussi moins robuste que celui de l'obusier, dont l'angle de hausse de 42° surpassait de 12° la hausse maximum du canon.

Le modèle 1914

Une batterie de canons de 100 mm modèle K 14 en action lors de la bataille de Cambrai.

En 1911, la Commission prussienne de l'artillerie modifia les spĂ©cifications des canons de 10 cm (calibre rĂ©el de 105,20 mm)[7]; sur quoi le ministère de la Guerre commanda Ă  Krupp et Ehrhardt-Rheinmetall un prototype. Le modèle dĂ©veloppĂ© par Krupp s'avĂ©ra trop massif et il fallut le raccourcir[8], et ce n'est qu'en 1913 que les essais comparatifs purent se tenir, suscitant toute une sĂ©rie d’amĂ©liorations et la commande de deux autres prototypes. Les rĂ©sultats probants observĂ©s sur cible volante en 1909-10 au pas de tir de SwinemĂĽnde, sur la lagune de la Vistule, oĂą le canon de 100 mm modèle 1909 se distingua par son mĂ©canisme de chargement plus rapide et sa hausse portĂ©e Ă  65°, conduisirent Ă  Ă©tendre l'usage de cette arme au combat antiaĂ©rien. Pourtant le dĂ©veloppement Ă©tait encore loin de son terme : la commission adressa le un rapport demandant de nouvelles amĂ©liorations au ministère de la Guerre, ce qui dĂ©boucha sur la commande de deux nouveaux prototypes, et en 1914 on procĂ©da Ă  des essais supplĂ©mentaires[8].

Lors de la dĂ©claration de la guerre de 1914, Krupp obtint finalement une première commande de 128 canons, mis en batterie sur la ligne de front en [8]. Le tube Ă©tait analogue Ă  celui de l'obusier de campagne modèle 1913 et Ă©tait manĹ“uvrĂ© grâce Ă  une pompe hydraulique latĂ©rale. En outre, les canons Ă©taient orientables sur un tour complet grâce Ă  leur plate-forme, et furent d'abord utilisĂ©s comme DCA, jusqu'Ă  ce que les canons FlaK les rendent caducs[9]. Ces canons, qui donnèrent toute satisfaction comme artillerie de campagne, furent de nouveau amĂ©liorĂ©s en 1916, pour Ă©voluer vers le canon de 100 mm modèle 1917, d'une portĂ©e de plus de 14 000 m.

Notes et références

  1. Site internet www.passioncompassion1418.com __"10cm Kanone 14", site internet trouvable aussi par la recherche "Canons survivants".
  2. (de) Hermann Schirmer, Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg : Das Gerät der schweren Artillerie, vol. 1, Bonn et Coblence, Bernard & Graefe, (réimpr. 1935-37 et 1943), 157 p., 2 volumes (DNB 560892187), p. 223.
  3. Schirmer 1937, p. 228.
  4. Schirmer 1937, p. 229.
  5. Schirmer 1937, p. ?.
  6. (en) Ralph Lovett, « Development of German 10cm heavy field guns », sur Lovett Artillery Collection, (consulté le ).
  7. Site internet www.passioncompassion1418.com
  8. Schirmer 1937, p. 233.
  9. Schirmer 1937, p. 234.

Liens externes

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