Étienne Vincent de Marniola
Étienne Vincent de Margnolas est un haut fonctionnaire français sous le Premier Empire, né à Lyon le et mort le à Paris[1].
Étienne Vincent de Magnolas | |
Joseph Chinard, Portrait d'Étienne Vincent de Margnolas, 1809, New York, Frick Collection[Note 2]. | |
Fonctions | |
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Préfet du Pô ( Empire français) | |
– | |
Prédécesseur | Pierre Loysel |
Successeur | Alexandre de Lameth |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lyon |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | France |
Préfets napoléoniens | |
Biographie
Issu d'une riche famille de robe, Étienne Vincent de Margnolas est le fils de Claude-Aimé, exécuté pendant la Terreur. Pour sa sécurité, après la mort de son père, Étienne doit quitter la France, comme bon nombre d'autres nobles qui ne pouvaient que craindre pour leur vie en restant sur le territoire français. Il est alors déguisé en jeune paysan, fait ses adieux à sa famille désolée et part en Suisse à Lausanne. Il y passe plusieurs années, ainsi qu'à Saint-Maurice en Valais, à Constance et à Venise. Il y est confié à son oncle, l'abbé Vincent, ancien vicaire général des diocèses de Vienne et de Lyon, qui le couvre de tendresse et lui dévoue tous ses soins.
Adolescent, ses principes étaient formés. Il reçoit une bonne éducation et suit des études, marqués par le souvenir de son père toujours présent dans sa mémoire, ce qui est sa force mais aussi sa consolation.
À l'âge de 15 ans, il rentre rapidement en France où sa présence est nécessaire pour la conservation de sa fortune. Pendant le peu de temps qu'il reste en France, il inspecte ses affaires avec une sagacité et une profondeur dont les personnes les plus expérimentée font étonnées. Il retourne ensuite à Venise pour continuer ses études, auprès de son oncle[2].
Il revient en France à la fin de la Révolution en 1799, où il est rendu définitivement à sa famille.
En 1804, il visite l'Italie avec son ami et cousin germain, le marquis Jean Pierre Montaigne de Poncins. Ils sont reçus et hébergés un long moment par le cardinal Fesch, alors ambassadeur, avant de visiter le reste de l'Italie.
Il devient à son retour administrateur des hospices de Lyon quand il est appelé au Conseil d'État.
Auditeur le , il est attaché au ministère des Finances (1806-1807). Rattaché à la commission du contentieux en 1807, il est nommé, le de cette même année, commissaire de l'Empereur près de la commission de gouvernement de Varsovie (duché de Varsovie), d'où Louis Nicolas Davout, qui sut apprécier son travail, écrit à l'Empereur en : « […] qu'il réunit à une très bonne tête, beaucoup d'instruction, un cœur très chaud, de la dignité […][3] »
Par décret du , il devient chevalier de la Légion d'honneur.
La paix ayant été conclue à Tilsitt, et le gouvernement provisoire de la Pologne étant dissous, l'empereur nomme Margnolas son résident dans le duché de Varsovie. Les Polonais lui apportent toutes leurs affections et le maréchal duc d'Auerstaedt, l'appréciant lui adresse ses paroles : « Vous serez sûrement bientôt préfet. Si j'ai un souhait à former, c'est que vous le soyez dans mon département. »
Devenant un personnage très influant et apprécié, il est reçu par le roi de Saxe en déplacement à Varsovie qui lui offre une boite ornée de brillants.
Peu de temps après, il apprend la nouvelle de la mort de son oncle Vincent qui l'avait accueilli pendant son exil. Cette nouvelle le rend profondément triste, ne trouvant aucun réconfort près de lui, sa famille étant si loin.
En , il reçoit une lettre du ministre des Relations extérieures le rappelant en France.
Il est ensuite nommé préfet du Pô en .
Apprécié pour ses services, il est, cas exceptionnel, nommé directement conseiller d'État en service extraordinaire () et chargé de la correspondance du 3e arrondissement de la police générale (« départements au-delà des Alpes ») ().
Sa mort des suites d'une fluxion de poitrine avec une forte fièvre[4] vient interrompre ce brillant début de carrière. Étienne Vincent de Margnolas est inhumé dans le caveau familial du cimetière de Beynost.
Ascendance et postérité
Étienne Vincent de Margnolas est le fils de Claude Aimé Vincent de Margnolas (, Saint-Étienne - exécuté le 27 frimaire an II () à Lyon), seigneur de Margnolas, conseiller secrétaire du roi.
- Il épouse, en 1806, Caroline Béatrix (, Turin - , Paris), fille de Carlo Giuseppe « Perrone di San Martino » (1764-1836) et sœur d'Hector Perron de Saint-Martin, dame du palais de l'impératrice Joséphine (1804-1810) puis de l'impératrice Marie-Louise (1810-1814). Ensemble, ils ont un fils né posthume (quatre jour après la mort de son père) :
- Étienne Aimé ( - ), comte Vincent de Margnolas et de l'Empire.
Sa veuve, héritière fortunée du préfet[Note 3], se remarie, le à Paris, avec Just Pons Florimond de Faÿ de La Tour-Maubourg (1781-1837), marquis de La Tour-Maubourg. Elle est à l'origine de la construction de la quatrième chapelle de l'église Saint-Julien de Beynost où elle fait déplacer le corps d'Étienne-Aimé Vincent, son fils, mort en bas âge[5].
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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Armes du chevalier Vincent de Margnolas et de l'Empire (titre de chevalier de l'Empire, accordé à la suite du décret du le nommant membre de la Légion d'honneur, lettres patentes du (Erfurt)).
D'argent, à la bande de gueules, au signe des chevaliers, accompagnée à sénestre de deux grappes de raisin au naturel surmonté d'un soleil plein d'azur et adextré d'une tour crénelée et ouverte d'azur, maçonnée de sable.[6] |
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Titre de comtesse accordé à Marie, Caroline de Perron de Saint-Martin (née le à Turin), veuve, et Titre de comte accordé à Étienne, Aimé Vincent de Margnolas (né le à Paris), fils unique d'Étienne Vincent de Margnolas, par décret du . Les Tuileries ().
Écartelé, au premier des comtes conseillers d'État, au deuxième d'argent à la tour d'azur, crénelée de trois pièces ouverte du champ, ajourée et maçonnée de sable, surmontée d'un soleil d'azur et accompagnée de deux grappes de raisin de pourpre tigée et feuillée de sinople ; au troisième à l’écureuil assis au naturel soutenu de sinople ; au quatrième, contre écartelé au premier et quatrième losangé d'azur et d'or au deuxième et troisième de gueules plein[6]. |
Notes et références
Notes
- Le buste, demeuré dans la famille de l'artiste, réapparut à l’occasion de la vente du château de Launay en Bourgogne en 1997, recouvert d’une patine couleur bronze datant sans doute de la fin du XIXe siècle. Selon le communiqué de la Frick Collection, il avait peut-être été commandé pour célébrer la nomination du modèle au Conseil d'État, la mort de celui-ci ayant empêché la traduction en marbre.
- Le buste, demeuré dans la famille de l'artiste, réapparut à l’occasion de la vente du château de Launay en Bourgogne en 1997, recouvert d’une patine couleur bronze datant sans doute de la fin du XIXe siècle. Selon le communiqué de la Frick Collection, il avait peut-être été commandé pour célébrer la nomination du modèle au Conseil d'État, la mort de celui-ci ayant empêché la traduction en marbre.
- Dans ses mémoires, le comte de Basterot note qu'elle avait hérité de la moitié de la fortune de son premier mari qui percevait 150 000 francs de rentes annuelles, somme considérable pour l'époque. Cf. F. J. de Basterot, Souvenir d’Enfance et de Jeunesse.
Références
- « Etienne Vincent de Margnolas » (consulté le ).
- Marquis Montagne de Poncins, Éloge funèbre de M. Étienne Vincent de Margnolas.
- Correspondance du Maréchal Davout, tome II, p. 96.
- Collection du Bulletin de Lyon, , p. 322
- Ouvrage collectif, Richesses touristiques et archéologiques du canton de Miribel : Miribel, Beynost, Neyron, Saint-Maurice-de-Beynost, Thil, , 207 p. (ISBN 2-907656-27-9), p. 83.
- « BB/29/970 page 244. », Titre de chevalier accordé à Étienne Vincent de Marniola, à la suite du décret du le nommant membre de la Légion d'honneur. Erfurt ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
- « BB/29/974 pages 274-275. », Titre de comtesse accordé à Marie, Caroline de Perron de Saint-Martin, veuve, et titre de comte accordé à Étienne, Aimé Vincent de Margnolas, fils unique d'Étienne Vincent de Margnolas, par décret du . Les Tuileries ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Éloge funèbre de M. Etienne Vincent de Margnolas par le marquis Montagne de Poncins.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- « www.napoleonica.org », Vincent Marniola, Étienne, (1781-1809) (consulté le ).
- Didier Rykner, « www.latribunedelart.com », Un buste de Chinard pour la Frick Collection, (consulté le ).
- « Étienne Vincent de Margnolas », sur roglo.eu (consulté le ).