Ăryxias
Ăryxias (en grec áŒÏÏ ÎŸÎŻÎ±Ï) est un dialogue socratique du pseudo-Platon sur la richesse. Une autre titre, Ărasistrate est mentionnĂ© par DiogĂšne LaĂ«rce pour ce dialogue[1]
Titre original |
(grc) áŒÏÏ
ÎŸÎŻÎ±Ï |
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Format |
Ćuvre philosophique (d) |
Langue | |
Genre | |
Personnage |
SĂ©rie |
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Personnages du dialogue
- Socrate
- Critias
- Ăryxias : Originaire de Stiria, en Attique[2]
- Ărasistrate, neveu du politicien PhĂ©ax dâAcharnes. Luc Brisson dit quâil fut peut-ĂȘtre lâun des Trente ; XĂ©nophon nomme en effet un certain Ărasistrate dans la liste des Trente prĂ©sente dans ses HellĂ©niques[3] - [4]
Cadre
Le dialogue est rapportĂ© par Socrate, et eut lieu sous le portique de Zeus ĂleuthĂ©rios.
Authenticité
LâauthenticitĂ© de ce dialogue est douteuse ; il est gĂ©nĂ©ralement admis que lâavis de Suidas selon lequel les dialogues sans introduction (dits « acĂ©phales ») sont dâEschine de Sphettos, nâest pas fiable : il y comprend entre autres lâĂryxias[5]. Aucun dialogue avec ce titre ne se retrouve Ă lâarticle que lui consacre DiogĂšne LaĂ«rce[6]
ThĂšses du dialogue
- Seul le sage est vraiment riche.
- La richesse nâest en soi ni un mal ni un bien, mais peut le devenir.
- La richesse est indissociable de lâutilitĂ©.
- Dans lâĂryxias, Socrate admet que le bien peut ĂȘtre assimilĂ© Ă lâutile.
PremiĂšre conclusion
Il nâest de bien plus prĂ©cieux que la sagesse qui assure le bonheur.. Cette conclusion ne satisfait pas Ăryxias, qui dĂ©prĂ©cie les propos, et demande de poursuivre en se demandant si la richesse est un bien ou un mal[7]
Avis dâĂryxias, Socrate, puis Critias
Selon Ăryxias, la prospĂ©ritĂ© matĂ©rielle est une bonne chose, avis contredit par Critias, pour qui les possessions et de lâargent ne sont pas toujours une bonne chose, et que, permettant de satisfaire les dĂ©sirs, elle est source de maux. Socrate rĂ©pond que lâargent nâest quâune valeur conventionnelle[8]. Il intervient en faveur de Critias, avec pour support Ă sa conclusion quâil est homme de qualitĂ©, digne de considĂ©ration[9].
Selon Socrate, possĂ©der beaucoup de biens est nĂ©cessaire pour ĂȘtre riche, et ces biens, pour ĂȘtre richesse, doivent ĂȘtre utiles, autrement dit il faut savoir sâen servir : le bien nâest utile quâĂ celui qui sait sâen servir, câest-Ă -dire au sage, le sage seul pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ© riche[10]. Si les richesses servent Ă assouvir des besoins, et si les besoins sont dĂ©pendants de dĂ©sirs, et si les riches sont ceux qui ont le plus de dĂ©sirs, lâenquĂȘte se poursuit quant Ă savoir si ces dĂ©sirs peuvent mener au mal.
Les richesses peuvent mener au mal[11]
Lâexcellence est lâĂ©tat oĂč lâon Ă©prouve le moins de dĂ©sirs et le moins de besoins.
Citations
- Dâun poĂšme dâArchiloque de Paros[12] (frag. 1332 de West) : « Le sage est sage dans tout ce qu'il fait »
Références
- DiogÚne Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne), V (Platon).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 22.
- Xénophon, Helléniques [lire en ligne], II, 3, 2..
- XĂ©nophon 1967, p. 57
- Eichholz, The Pseudo-Platonic Dialogue Eryxias, The Classical Quarterly, Vol. 29, No. 3. (1935), pp. 129-149 et pp. 140-141.
- DiogÚne Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne), Livre II.
- 393-395
- John Madison Cooper, D.S. Hutchinson, (1997), Plato, Complete works p. 1718. Ăd. Hackett
- 397c-399d
- 403b-c
- 402d-405e
- 397e
Bibliographie
- (fr) Luc Brisson (dir.) (trad. du grec ancien), Eryxias : Platon, Ćuvres complĂštes, Paris, Ăditions Flammarion, (1re Ă©d. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9).
- Pierre Chambry (dir.) et XĂ©nophon (trad. Pierre Chambry), Ćuvres complĂštes : Les HellĂ©niques. L'Apologie de Socrate. Les MĂ©morables, t. III, Garnier-Flammarion, (1re Ă©d. 1967).