Accueil🇫🇷Chercher

Épidémie dansante de 1518

L'épidémie dansante de 1518 est un cas de manie dansante observé à Strasbourg en Alsace (qui faisait alors partie du Saint-Empire romain germanique) en juillet 1518.

Gravure de Hendrik Hondius I montrant trois femmes affectées par la peste dansante.

De nombreuses personnes dansèrent sans se reposer durant plus d'un mois, certaines d'entre elles décédèrent de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral ou d'épuisement, bien qu'aucun auteur contemporain aux faits n’évoque de décès liés à cette épidémie de manie dansante.

Description

Plusieurs manifestations importantes de manie dansante ont été répertoriées au cours des siècles, notamment le à Erfurt[1], le aux Pays-Bas ou à Aix-la-Chapelle, en 1417 et 1418 en Alsace[1].

Selon Paracelse, l'épidémie de Strasbourg débuta en juillet 1518 lorsqu'une femme, Frau Troffea (nom cité par Paracelse, quoique « fort improbable »[2]), se mit à danser avec ferveur dans une rue de Strasbourg pendant quatre à six jours[3] - [1]. En une semaine, 34 autres personnes s'étaient mises à danser et, en un mois, elles furent aux alentours de 400. Certaines finirent par mourir de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral ou d'épuisement bien qu'aucun auteur contemporain aux faits n’évoque de décès liés à cette épidémie de manie dansante[3] - [2].

Les documents historiques de l'époque, incluant des « notes des médecins, des sermons de la cathédrale, des chroniques locales et régionales et même les billets émis par le conseil municipal de Strasbourg » indiquent clairement que les victimes dansaient. On ignore encore aujourd'hui pourquoi ces personnes se sont mises à danser jusqu'à ce que mort s'ensuive[3]. L'épidémie de Strasbourg de 1518 « est l'une des mieux documentées. C'est même la seule à avoir pu être reconstituée aussi précisément. [...] Au total, une vingtaine d'épisodes comparables ont été rapportés entre 1200 et 1600. Le dernier serait survenu à Madagascar, en 1863[4]. »

Comme l'épidémie s’aggravait, des nobles inquiets demandèrent l'avis des médecins locaux. Ces derniers rejetèrent les causes astrologiques et surnaturelles, annonçant qu'il s'agissait d'une « maladie naturelle », causée par un « sang trop chaud ». Néanmoins, au lieu de prescrire des saignées comme il était d'usage, les autorités encouragèrent les danseurs en établissant un marché aux grains et en construisant une scène en bois. Ils pensaient en effet que les malades ne s’arrêteraient de danser que s'ils pouvaient le faire sans interruption jour et nuit jusqu'à épuisement. Pour améliorer l'efficacité du traitement, les autorités embauchèrent même des musiciens pour maintenir la danse des malades[5] - [6].

Postérité

En 2018, Jean Teulé publie Entrez dans la danse[7], un roman historique relatant les événements de Strasbourg en 1518, adapté en 2019 en bande dessinée avec Richard Guérineau.

En 2020, le réalisateur anglais Jonathan Glazer réalise le court-métrage Strasbourg 1518, présentant des gens dansant, enfermés dans des appartements aux murs vides. Le film a été tourné durant le confinement dû à la pandémie de Covid-19, faisant ainsi un parallèle entre les deux épidémies[8].

Le jeu vidéo Elden Ring contient une référence à cette épidémie dansante. Le village aux Moulins situé au nord de la carte est un village uniquement habité par des villageoises possédées qui ne s'arrêtent jamais de danser, sauf si le joueur les attaque.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Dancing Plague of 1518 » (voir la liste des auteurs).
  1. Auguste Stoeber, Légendes d'Alsace, collecte choisie et présentée par Françoise Morvan, Éd. Ouest-France, 2010 (ISBN 978-2-7373-4850-1).
  2. Clementz 2016.
  3. (en) Jennifer Viegas, « 'Dancing Plague' and Other Odd Afflictions Explained », Discovery News, (version du 13 octobre 2012 sur Internet Archive).
  4. Cabut 2014.
  5. Waller 2008a.
  6. Waller 2008b.
  7. Jean Teulé, Entrez dans la danse : roman, Paris, Julliard, , 153 p. (ISBN 978-2-260-03011-9)
  8. Léa André-Sarreau, « Jonathan Glazer a tourné un court-métrage inspiré de la pandémie », sur Trois couleurs, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

BD "Entrez dans la danse" Richard Guérineau d' après Jean Teulé. DELCOURT MIRAGES. 2019. (ISBN 978-2-413-01371-6)

Vidéo

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.