Ăphrem d'Antioche
Ăphrem d'Antioche ou Ăphrem d'Amid (â 545), originaire d'Amid, est patriarche d'Antioche d'avril/mai 527 Ă 545[1], tenant de l'orthodoxie nĂ©o-chalcĂ©donienne ; il est l'un des meneurs de ce parti sous Justinien.
Patriarche d'Antioche | |
---|---|
- | |
Euphrasius (d) Domnus III (d) |
Ătape de canonisation | |
---|---|
FĂȘte |
Biographie
Il fut d'abord haut fonctionnaire sous les rĂšgnes des empereurs Anastase et Justin Ier : prĂ©fet de la ville de Constantinople, puis comte des largesses sacrĂ©es (ministre des Finances), enfin comte de l'Orient (Comes Orientis). Le Pseudo-Zacharie le RhĂ©teur le considĂšre comme un fonctionnaire adroit et exempt de corruption. C'est Ă titre de comte de l'Orient qu'il fut chargĂ© des opĂ©rations de dĂ©blaiement et de reconstruction d'Antioche aprĂšs le grand tremblement de terre qui dĂ©truisit complĂštement la ville le , et au cours duquel le patriarche Euphrasius trouva la mort. Il passa ensuite du statut de fonctionnaire civil Ă celui de prĂ©lat, ce qui n'Ă©tait pas rare dans l'Empire d'Orient Ă l'Ă©poque : un an environ aprĂšs la catastrophe, il devint le nouveau patriarche. Ăphrem conserva dans ses fonctions ecclĂ©siastiques les mĂ©thodes brutales d'un administrateur romain, ne reculant pas devant la torture et les exĂ©cutions.
Ses relations avec les monophysites prirent rapidement un tour violent : en 531, il fut attaquĂ© dans son palais par une foule, et il y rĂ©pondit par une rĂ©pression sanglante. Il lança Ă partir de 536 une persĂ©cution massive contre eux dans toute la Syrie[2]. DĂšs 535, il avait cherchĂ© Ă s'allier sur ce terrain au pape Agapet Ier et lui avait envoyĂ© Serge de Reshaina. En 538, il tint Ă Antioche un synode qui condamna solennellement SĂ©vĂšre d'Antioche. Selon Michel le Syrien, il aurait dĂ©posĂ© trente-quatre Ă©vĂȘques et dĂ©portĂ© un millier de moines. Il fit montre de la mĂȘme hostilitĂ© Ă l'Ă©gard de l'origĂ©nisme, contre lequel il rĂ©unit un synode en 542.
Il fut un écrivain abondant, auteur notamment d'un traité en trois livres contre SévÚre d'Antioche, de commentaires de la Bible, de sermons et de lettres. De tout cela, il ne reste que des fragments, cités notamment par Anastase le Sinaïte et Photius.
C'est un saint de l'Ăglise catholique et de l'Ăglise orthodoxe, fĂȘtĂ© le 7 mars[3] - [4].
Sources et références
- CPG 6902-6916.
- Venance Grumel, Traité d'études byzantines, « La Chronologie I. », Presses universitaires de France, Paris, 1958, p. 447.
- « [La rĂ©pression] est reprise en Syrie Ă l'initiative du patriarche d'Antioche Ăphrem. Il effectue une longue tournĂ©e en MĂ©sopotamie Ă la tĂȘte d'une troupe de soldats, qui le mĂšne Ă Chalcis, BĂ©rĂ©e, HiĂ©rapolis, Batnae (cĂ©lĂšbre pour ses foires [actuelle Suruç]), Ădesse, Sura, Callinicum sur l'Euphrate, puis ThĂ©odosioupolis [actuelle Ras al-Ayn] et finalement Constantina [actuelle ViranĆehir] et Amida. Il chasse les moines de leurs couvents en plein hiver, fait emprisonner ceux qu'il ne peut convaincre de se rallier. Jean de Tella, qui a participĂ© aux conversations de 532 [nĂ©gociations entre l'Ăglise officielle et les monophysites] et a jouĂ© un rĂŽle actif dans la mise en place d'une hiĂ©rarchie monophysite en MĂ©sopotamie, est jetĂ© en prison, oĂč il meurt. Dans certains cas, Ăphrem aurait dressĂ© des bĂ»chers pour brĂ»ler les irrĂ©ductibles » (Georges Tate, Justinien : l'Ă©popĂ©e de l'Empire d'Orient, Fayard, 2004, p. 416). On peut souligner que c'est l'un des tout premiers exemples d'utilisation de bĂ»chers pour la rĂ©pression des hĂ©rĂ©tiques dans l'Ăglise chrĂ©tienne.
- Nominis : Saint Ăphrem
- Forum orthodoxe.com : saints pour le 7 mars du calendrier ecclésiastique
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :