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Éperonnier malais

Polyplectron malacense

Polyplectron malacense
Description de cette image, également commentée ci-après
Éperonnier malais

Espèce

Polyplectron malacense
(Scopoli, 1786)

Statut de conservation UICN

( EN )
EN A2cd+3cd+4cd : En danger

Statut CITES

Sur l'annexe  II  de la CITES Annexe II , RĂ©v. du 01/07/1975

L'Éperonnier malais (Polyplectron malacense) est un faisan.

Description

L'Éperonnier malais est un oiseau qui mesure 50 cm de longueur.

Distribution

L'Éperonnier malais est endémique à la péninsule Malaise, sauf le Sud. Il était anciennement présent dans le Sud de la Thaïlande.

DĂ©nomination

L’éperonnier malais avait été nommé « Pavo malacensis » par Scopoli en 1786 puis rapidement inclus dans le genre Polyplectron d’où son nom scientifique actuel de « Polyplectron malacense ». Le nom spécifique latin « malacense » signifie « de Malacca » et fait référence à la péninsule malaise. Le nom français généralement employé est « éperonnier malais » mais « éperonnier de Hardwicke » est aussi courant. À noter enfin le nom malais local de « kuang »[1].

Habitat

L’éperonnier de Hardwicke est infĂ©odĂ© Ă  la forĂŞt primaire de grands diptĂ©rocarpes persistants de basse altitude (jusqu’à 180 m) sur un sol plat ou lĂ©gèrement en pente. Il frĂ©quente aussi la forĂŞt secondaire modĂ©rĂ©ment coupĂ©e par l’homme. En pĂ©riode de nidification, son habitat Ă©lectif est le sous-bois dense, souvent Ă  proximitĂ© des rives de cours d’eau riches en petits palmiers et autres monocotylĂ©dones Ă  larges feuilles[2].

Alimentation

L’analyse de fientes et de contenus d’estomacs montre la présence de nourriture à la fois végétale et animale : arthropodes, sauterelles, fourmis (Camponotus) et diptères ; fruits de fagacées (Lithocarpus : chêne tropical), d’annonacées et de légumineuses avec de la mousse, des rameaux, des racines et la corolle d’une fleur de la famille des aponynacées. Il se nourrit en grattant la litière de feuilles de la forêt et capture, à l’occasion, des insectes volant à portée de son bec. Sa présence semble liée à un approvisionnement régulier en invertébrés prélevés dans le sol[3].

Comportement non social

Ă€ l’instar des autres Ă©peronniers, il est farouche, s'enfuyant furtivement dans le sous-bois au moindre signe de danger plutĂ´t que de s'envoler. Il passe la nuit dans les arbres, jusqu'Ă  3–4 m de hauteur, changeant de dortoir toutes les nuits[4].

Comportement social

McGowan[5] a étudié l’organisation sociale et les interactions entre l’habitat et le comportement en période nuptiale dans la péninsule malaise. Il a montré que les mâles se livrent à des parades de type « lek », chacun choisissant une petite aire dont il débarrasse le sol de ses feuilles et qu’il entretient régulièrement. Les sites recherchés sont de petits espaces peu encombrés par la végétation, donc plutôt ouverts, mais entourés par un sous-bois plus dense. Les mâles lancent leurs appels sonores pour revendiquer leur cantonnement et tenter ainsi d’attirer des femelles. Ces dernières, qui occupent habituellement des territoires plus réduits, visitent les arènes quand elles sont prêtes pour la copulation. Les mâles semblent donc s’accoupler successivement avec différentes femelles, ce qui laisse supposer un régime polygame.

Parade nuptiale

Davison[6] a fait des observations de terrain sur le comportement nuptial. Ainsi, il a remarquĂ© que les mâles Ă©mettent des appels, Ă  la fois campĂ©s sur leur aire de parade ou ailleurs dans la forĂŞt, perchĂ©s dans les arbres ou posĂ©s sur le sol. Ils lancent des cris très variables en durĂ©e, en frĂ©quence et en intensitĂ© mais portant toujours loin Ă  travers la forĂŞt, jusque 300 m.

Nidification

Les observations faites in situ sont rares mais des nids ont été trouvés en mars, avril et août. La reproduction, très irrégulière d’une année à l’autre, pourrait avoir lieu toute l’année et être liée à la disponibilité alimentaire, notamment en invertébrés[1].

Statut, conservation

L’éperonnier malais est victime de la destruction intensive de la forĂŞt de basse altitude pour l’exploitation du bois et la mise en culture des terres. La chasse alimentaire et sportive ainsi que les captures pour alimenter le commerce des oiseaux parachèvent cette action destructrice de l’homme. Dans la ThaĂŻlande pĂ©ninsulaire, la dĂ©forestation de basse altitude a Ă©tĂ© si intensive qu’il ne reste mĂŞme plus un lambeau d’habitat favorable Ă  l’éperonnier malais. Un recensement effectuĂ© sur un site donnĂ© a montrĂ© la prĂ©sence de 10,5–11,6 mâles/km2 d’oĂą, par extrapolation, une estimation de la population totale Ă  2 500–10 000 oiseaux[7]. En termes de mesures futures, Fuller et Garson[8] demandent que le statut et la distribution exacte de l’espèce soient Ă©tablis, particulièrement Ă  Taman Negara et Ă  Krau. Ils souhaitent Ă©galement qu’une Ă©tude soit entreprise pour mieux connaĂ®tre les besoins Ă©cologiques de l’espèce et sa rĂ©ponse aux dĂ©gradations de l’habitat.

Notes et références

  1. Hennache & Ottaviani 2006.
  2. Davison, 1983.
  3. McGowan 1992,1994.
  4. Davison 1983, Madge & McGowan 2002.
  5. McGowan (1991, 1992, 1994).
  6. Davison (1983).
  7. Madge & McGowan, 2002.
  8. Fuller & Garson (2000).

Voir aussi

Bibliographie

  • Davison, G. W. H. (1983). Behaviour of Malay Peacock Pheasant Polyplectron malacense. Journ. Zool. London 201: 57-65.
  • Fuller, R. A. & Garson, P. J. (2000). Pheasants, status survey and conservation action plan 2000-2004. WPA/BirdLife/SSC Pheasant Specialist Group.
  • Hennache, A. & Ottaviani, M. (2006). Monographie des faisans, volume 2, 492 pages. Editions WPA France, Clères, France.
  • Madge, S. & McGowan, P. J. K. (2002). Pheasants, Partridges & Grouse. Helm, London.
  • McGowan, P. J. K. (1991). Ecology and behaviour of the Malaysian Peacock Pheasant - a threatened tropical rain forest. WPA News 34: 11-14.
  • McGowan, P. J. K. (1992). Social Organization in the Malaysian Peacock Pheasant. PhD thesis, The Open University, UK.
  • McGowan, P. J. K. (1994). Display dispersion and micro-habitat use by the Malaysian Peacock Pheasant Polyplectron malacense in Peninsular Malaysia. Journ. Tropic. Ecol. 10: 229-244.

Liens externes

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