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Émile Janvion

Émile Janvion, né le (sous le seul prénom de Philippe), à Mâcon (Saône-et-Loire) et décédé le à Paris, est un leader anarcho-syndicaliste et un éducateur libertaire français, puis un syndicaliste nationaliste et antisémite, préfigurateur du fascisme.

Émile Janvion
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  61 ans)
Paris
Nationalité
Activités

Un leader anarcho-syndicaliste (avant 1909)

En 1913 dans Terre libre, Émile Janvion raconte que, fils d’un père « franc-maçon actif » et d’une mère « catholique pratiquante », il était devenu anarchiste en assistant à une conférence de Sébastien Faure en 1894.

Il s’engage résolument dans l’affaire Dreyfus. Dès le , il anime une réunion publique sur ce thème à Amiens. En , il fait partie du groupe anarchiste parti à Alger pour faire campagne contre Drumont et, en , il cosigne le manifeste de la Coalition révolutionnaire. Il est également rédacteur à L’Aurore de Georges Clemenceau en 1898-1899 et, à partir de , il collabore au Journal du Peuple lancé par Sébastien Faure.

Émile Janvion pend un buste de Marianne lors d'une manifestation ouvrière le 3 août 1908[1].

En 1899, il fonde le premier syndicat des employés de préfecture. Il est délégué au XVe congrès national corporatif (Amiens, ), puis au XVIe (Marseille, ). Il est révoqué, en 1907, de son poste d'employé en raison de son action syndicale.

L'une de ses grandes ambitions sera le dĂ©veloppement de l'enseignement libertaire. En , admirateur des thĂ©ories pĂ©dagogiques de Paul Robin, il crĂ©e avec Jean Delgavès une Ligue d'enseignement libertaire[2] destinĂ©e Ă  ouvrir une Ă©cole libertaire mixte. Ce sera l'une des premières grandes expĂ©riences libertaire en matière d'enseignement. Faute de moyens (malgrĂ© la participation d'Émile Zola, d'Octave Mirbeau ou mĂŞme du « socialiste national » (comme il se qualifiait lui-mĂŞme) Maurice Barrès Ă  la souscription ouverte), l'expĂ©rience se limitera Ă  l'organisation de vacances libertaires pour une poignĂ©e de garçons et filles durant l'Ă©tĂ© 1898 ou 1899 et Ă  quelques confĂ©rences et cours du soir en 1899-1900. L'Ă©cole libertaire est fermĂ©e en 1901.

Émile Janvion participera à la fondation de la Ligue antimilitariste () et au Congrès antimilitariste d'Amsterdam qui donne naissance à l'Association internationale antimilitariste (AIA) (en ).

Il dirige d' à la revue anarchiste L'Ennemi du Peuple à laquelle collaborent Zo d'Axa, Han Ryner, Eugène Bonaventure de Vigo dit Miguel Almereyda, Lucien Descaves, Élie Faure, Urbain Gohier et Jehan Rictus.

De l'anarcho-syndicalisme au fascisme (1909-1927)

En 1909, Émile Janvion fonde le journal Terre libre, « organe d’action syndicale » antirĂ©publicain, anti-franc-maçon, antisĂ©mite et antimarxiste. Marius Riquier (l’un des fondateurs du Cercle Proudhon qui tente de rapprocher les milieux syndicaux et l'Action française) collabore Ă  la revue. En 1910, Terre libre rallie l’Action française. En 1913, Émile Janvion et Émile Pataud sont exclus de la CGT pour antisĂ©mitisme.

Émile Janvion se rapproche de l'Action française qui peut laisser espérer un syndicalisme corporatif et nationaliste. Cette tentative de synthèse du nationalisme et de certaines tendances du socialisme et du syndicalisme est considéré par l'historien israélien Zeev Sternhell comme une première expression de l'idéologie fasciste.

Notes et références

  1. Michel Launay, « Review of The Action Française and Revolutionary Syndicalism », Le Mouvement social, no 121,‎ , p. 125–129 (ISSN 0027-2671, DOI 10.2307/3777661, lire en ligne, consulté le )
  2. Aurélien Lorig, Un destin littéraire. Georges Darien, Thèse de doctorat en Littérature française et comparée, Université de la Sorbonne nouvelle - Paris III, 2015, page 325.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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