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Émile Ginas

Émile Jean Ginas (Grenoble, - Boulogne-Billancourt, [1]), est un militaire français, Compagnon de la Libération par décret du .

Sous-officier d'artillerie, il débute la Première Guerre mondiale dans cette arme avant de basculer dans l'aviation. Il poursuit sa carrière d'aviateur entre les deux guerres avant de prendre le commandement d'une école de chasse à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Mis à la retraite par le régime de Vichy, il entre en résistance et se fait capturer et torturer par la Gestapo.

Il est membre de l'Assemblée consultative provisoire à Paris. Promu général à la fin de la guerre, il consacre les dernières années de sa vie au devoir de mémoire envers les anciens résistants.

Biographie

Jeunesse et engagement

Émile Ginas naît le à Grenoble, en Isère, d'un père entrepreneur de travaux publics[2]. Dès ses 18 ans, il s'engage dans l'armée et est incorporé le au 23e régiment d'artillerie[3] - [4]. Il est promu brigadier en février 1911 puis maréchal des logis en septembre suivant avant d'être muté au 5e régiment d'artillerie en mai 1914 puis au 114e régiment d'artillerie lourde (144e RAL) en juillet de la même année[4].

Première Guerre mondiale

Il passe la première année de la guerre dans les rangs du 114e RAL avant d'être muté au 113e régiment d'artillerie lourde le [5] - [4]. Promu adjudant le , il entre à l'école d'artillerie de Fontainebleau en février 1917 puis retrouve le 114e RAL en mai en étant promu sous-lieutenant à titre provisoire[4].

Le , il entre dans l'aéronautique en étant affecté au 2e groupe d'aviation en tant qu'observateur en avion[3] - [4]. Réalisant de nombreuses missions de reconnaissance et de photographie, il termine la guerre en ayant été cité une fois à l'ordre de la 2e armée, une fois à l'ordre du 14e corps d'armée et deux fois à l'ordre de la 38e division[4].

Entre-deux-guerre

Promu lieutenant le , il est affecté à l'armée du Levant en novembre suivant et embarque pour Beyrouth en [4]. Il y commande la section photographique de l'aéronautique jusqu'en , date à laquelle il est muté au 33e régiment d'aviation avec lequel il participe notamment à l'occupation de la Rhénanie et dont il commande la 2e escadrille en 1926 et la 1re escadrille en 1929[3] - [4]. Il sert au 31e régiment d'aviation d'observation de à , puis au 32e régiment d'aviation sur la base aérienne de Dijon[5] - [4].

Le , il est muté à la 52e escadre à Nancy et occupe la fonction d'adjoint au commandant du 1er groupe avant de commander lui-même ce dernier par intérim. Promu commandant le , il est affecté en à l'école de pilotage de Romilly[4]. En , au vu de la dégradation de la situation internationale et la base de Romilly se trouvant dans la zone des armées, l'état-major décide de transférer les activités école dans des bases de zone intérieure[6]. Le commandant Ginas est donc transféré sur la base d'Étampes et reçoit le commandant de l'école de chasse en [3] - [4].

Seconde Guerre mondiale

Émilie Ginas commande l'école de chasse pendant tous les premiers mois de la guerre, dirigeant la formation d'hommes qui iront se battre contre la Luftwaffe pendant la bataille de France[3]. Après l'armistice du 22 juin 1940, il est mis en congé du personnel navigant et admis à faire valoir ses droits à la retraite en [2]. Installé à Vichy, il organise avec l'aide de la Croix-Rouge un service de transport aérien permettant le ravitaillement des camps d'internement de la zone sud[5]. Parallèlement, il met en place un réseau de renseignement lui permettant d'obtenir de précieux renseignement sur les activités de la Luftwaffe[3].

En 1941, il est contacté par Maurice Ripoche pour intégrer le mouvement de résistance Ceux de la Libération (CDLL) dont il devient membre du comité directeur[5]. Chargé de constituer un service de transport automobile devant être mobilisé en cas de débarquement allié, il parvient à rassembler plusieurs centaines de véhicules mais est gravement blessé en au cours de l'une de ces missions[2]. Lors de sa convalescence, il s'installe à Paris et entre en contact avec Roger Coquoin qui le nomme chef militaire de l'armée secrète pour la capitale[5]. En , il est désigné pour représenter CDLL à Alger devant l'assemblée consultative provisoire[3]. Mais Roger Coquoin, qui avait pris la succession de Maurice Ripoche, est arrêté et Émile Ginas reste en France pour prendre la tête de Ceux de la Libération[3]. Il siège à l'Assemblée consultative provisoire à Paris jusqu'en , enregistré sous son deuxième prénom, Jean[7] - [8].

Le , il est arrêté par la Gestapo et interné à la prison de Fresnes où il subit de longues tortures[5]. En , il est transféré au camp de Royallieu, à Compiègne, d'où il est libéré le lors de l'arrivée des troupes américaines[3].

Après-guerre

Réintégré dans l'armée d'active du fait de ses activités de résistance, il est promu général de brigade aérienne en avant d'être placé en 2e section en 1947[3]. En 1954, il fonde la confédération nationale des combattants volontaires de la résistance dont il sera le président jusqu'à sa mort[5] - [9]. À la tête de cette organisation, il est notamment l'instigateur d'un prix national de la résistance qui débouchera en 1961 sur la création du concours national de la résistance et de la déportation[9].

Émile Ginas meurt le à Boulogne-Billancourt et est inhumé au cimetière du Montparnasse (division 1) à Paris[2].

Décorations


Références

  1. Fichier INSEE des décès, 1975
  2. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  3. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  4. « Registre matricule Émile Ginas - 1R1519_05 - Matricule 909 », sur Archives départementales Isère
  5. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
  6. « Romilly-aviation. L'école de pilotage », sur www.romilly-aviation.fr (consulté le )
  7. Sa fiche matricule militaire est au nom de Émile Jean Honoré Ginas. Voir aussi sa citation militaire en 1918 au nom de Jean Émile Ginas
  8. Feuilleton de l'Assemblée consultative provisoire, 8 novembre 1944.
  9. « Jean GINAS, Portrait de la résistance », sur www.fondationresistance.org (consulté le )

Bibliographie

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, , 1187 p. (ISBN 2-221-09997-4).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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