Émile Garreaud
Pierre Émile Garreaud (1835-1875) est un photographe français qui travailla entre le Pérou et le Chili.
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Biographie
Il est né au Mans, fils de Pierre Garreaud, professeur de musique et Marie-Louise-Aimée Elisa Bacq. Il arriva à l'âge de vingt ans en novembre 1855 au port de Callao, Pérou, à bord du bateau anglais Commerce en compagnie de la chanteuse d'opéra Sophia Kammerer et avec T. Amic Gazan avec lequel il a ouvert trois mois plus un studio photographique à San Pedro au Pérou, près du studio de l'Américain Benjamin Franklin Pease. Le studio s'appelait « Photographie de Paris », ce qui était supposé être un nom nouveau qui le différenciait des termes à l’époque, tels que Daguerréotype et Ambrotype. En septembre 1858, Amic Gazan abandonna la société et Garreaud devint l'unique responsable du studio qui s'appela alors E. Garreaud y Cia[1].
En juin 1859, il ouvrit un second studio, de luxe, dans la rue Plateros au no 239, où l'on pouvait contempler des portraits colorés d'un grand nombre de personnalités, plusieurs peintures, statues et autres objets d'art. Poursuivant l'exemple de Pease, la galerie de Garreaud restait ouverte en permanence et se transforma peu à peu en centre de réunion où l'on pouvait apprendre la peinture, écouter de la musique et jouir des populaires "Cosmorama" ou "Cabinet optique", jeux visuels à la mode.
Sur le plan technique, Garreaud est considéré comme le principal promoteur du passage du daguerréotype à la photographie au collodion humide au Pérou[2]. D'autres aspects introduits tout au long de sa carrière furent les portraits Rembrant, les portraits de grand format ou Cartes Postales Imperial, portraits Glasses, les photos miniatures, les photos au crayonné, portraits en relief sur papier, portraits émaillés et mosaïques.
En août 1859, Pierre Emile s'associa avec l'entrepreneur Amadus Moller, apparemment pour pouvoir faire face aux dettes contractées à la suite de l'extension de ses deux studios, et en janvier 1860, il dut les lui céder dans circonstances peu claires. Ce qui amena Peace à accuser Moller d'avoir mis Émile Garreaud à la rue, de n'avoir pas respecté le contrat signé et d'avoir utilisé la renommée de la photographie française.
Il se rendit au Chili au début de 1860 mais revint l'année suivante et épousa la parisienne Mlle Marie-Christiane-Adèle Tessier, âgée de vingt-trois ans, née à Paris le , le . Il avait un studio dans la rue Ucayali au numéro 28, à Lima signant Garreaud y Cia. Ces années-là furent marquées par une baisse des prix des photographies en raison de la concurrence entre les studios, ce qui amena les principaux studios à se mettre d'accord pour proposer un tarif fixe pour les photographies.
Le , dans le numéro 360 du journal El Mercurio, il annonça une exposition de mille cartes postales colorées par un système récemment arrivé de Paris, et dans le numéro suivant, il offre ses services pour réaliser des portraits dans un petit salon élégant avec un cabinet de toilettes pour que les demoiselles puissent se vêtir. L'année suivante, plusieurs de ses photographies furent publiées dans l'Atlas géographique du Pérou de Paz Soldan, parmi lesquelles, selon Paz Soldan celles représentant des indigènes et un panoramique d'Arequipa, prises pendant son voyage à l’intérieur du Pérou attirèrent particulièrement l'attention.
Vers 1865, il s'installa au Chili où il ouvrit des studios à Copiapo, à Santiago, à Valparaiso[3], Talca, La Serena et Concepcion. Au Chili, il adopte un logo qui permet d'identifier ses photographies : le blason du Chili, ou condor volant avec une brebis dans ses serres et un volcan derrière. En 1867, le studio de Copiapo participa à l'Exposition universelle de Paris, d'après les cartes d'invitation d'un album de la collection de Cisneros Sanches.
En 1869 nait au Chili son fils Fernando Garreaud qui continuera la tradition photographique de son père. Cette mĂŞme annĂ©e, il publia un album de 22 photographies de grand format intitulĂ© Vue de la Patagonie, du DĂ©troit et de la Terre de Feu avec de Pedro H. Adams qui Ă©tait son associĂ© ou son employĂ©, reliĂ© par le journal El Mercurio de ValparaĂso[2]. Il introduisit Ă©galement des motifs chiliens sur les cartes de NoĂ«l et du nouvel An, dĂ©plaçant celles qui arrivaient d’Angleterre. En 1872, le studio reçut un prix lors de l'exposition de Santiago. En 1874, il publia l'Album de Santa Lucia incluant 49 photographies en grand format avec des textes de Benjamin Vicuña Mackenna[3].
En 1875, la ruine de la mine de Caracoles provoqua sa faillite, car il y avait investi tous ses gains. En octobre de cette année-là , il tomba malade à Viña del Mar où il vivait et mourut peu de temps après.
Notes et références
- Herman Schwarz, « FotĂłgrafos franceses en el PerĂş del siglo XIX », BoletĂn del Instituto FrancĂ©s de Estudios Andinos, vol. 36, no 1,‎ , p. 42 (ISSN 0303-7495, lire en ligne).
- (es) P. Trevisan et L. Massa, « FotografĂas cusqueñas atravesando el indigenismo », Aisthesis, vol. 46,‎ , p. 39-64 (ISSN 0568-3939, lire en ligne).
- (es) DirecciĂłn de Bibliotecas, Archivos y Museos, « Los orĂgenes de la fotografĂa en Chile. CronologĂa », .
Annexes
Bibliographie
- (es) M.L. sougez, M. A. GarcĂa Felguera, H. PĂ©rez Gallardo et C. Vega, Historia general de la fotografĂa, Madrid, Ediciones Cátedra, , 825 p. (ISBN 978-84-376-2344-3), p. 603-606.