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Émile Dalloz-Bourguignon

Émile Dalloz-Bourguignon (1861 † 1941), industriel français à l’ère de l’industrialisation du savoir-faire des xixe et xxe siècles, était spécialisé dans la taille du diamant, de la pierre fine et du chaton (pierre en strass).

Émile Dalloz-Bourguignon
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  80 ans)
Écully
Nationalité
Activité
Bijoutier
Autres informations
Distinction

Biographie

Émile Dalloz-Bourguignon (mention Noble avant le patronyme) est nĂ© Ă  Septmoncel le [1]. Il est issu d'une famille franc-comtoise de cultivateurs Ă©leveurs propriĂ©taires, fabricants et nĂ©gociants en fromages (Le Chevret), exploitants forestiers, dĂ©jĂ  installĂ©e dans le Haut-Jura au XVIe siècle apparentĂ©e Ă  la famille Dalloz (DĂ©sirĂ© Dalloz, fils de nĂ©gociant lapidaire, avocat, Ă©diteur, dĂ©putĂ© opposĂ© Ă  la corruption judiciaire et administrative) du mĂŞme lieu par alliances matrimoniales.

Il s'est marié en premières noces avec Anaîs Barbe, fille de lapidaire, au village Les Moussières et avec Jeanne Javel en secondes noces.

Ă€ l’âge de 16 ans, il est engagĂ© comme apprenti auprès de E. Goudard. Il acquiert une rĂ©putation « de premier diamantaire Â» et publie un guide sur la taille du diamant.

En 1881, il se met à son compte, puis ouvre en 1885 deux ateliers, l’un aux Arrivoirs, l’autre rue Christin. Il acquiert ensuite à Saint-Claude une propriété « Sous le Pré » de dix hectares où il installe les trois branches de son activité : la taille du diamant, de la pierre fine et du chaton (Pierre fausse en cristal).

Il ne cesse de perfectionner l’industrie lapidaire ; Il invente un nouveau procédé de taille : le bâton mécanique à 4 broches puis crée, à l’aide de ses collaborateurs Léon Chambard (1882 † 1950) et Berriaud, la machine double de 71 broches. Après la guerre de 1914-1918, la machine MAX à 4 porte-pierres s’avéra être un échec qui sera effacé par la mise au point, en 1933, d’une machine entièrement automatique par René Chambard (1906 † 1997).

Dans le but d'une diversification de sa production importante, il crée sa propre cristallerie et devient, sans commandes de l’État, un concurrent des Ets Swarovski qui poursuivront leur activité après la deuxième guerre mondiale jusqu'à nos jours.

Il prend des participations dans la fonderie et la métallurgie.

Sa production est confiée à des négociants comme Louis Félicien Vuillet, Hugues Citroen, des créatrices de mode, comme la franc-comtoise Suzanne Belperron et Coco Chanel amatrice de bijoux.

Sur le plan social, Émile Dalloz-Bourguignon est le premier en France avec Émile Romanet à verser des allocations familiales à ses salariés. Il améliore les conditions de travail par une rationalisation de la fabrication. Il fonde après la guerre une école de rééducation pour les ouvriers mutilés de guerre. Le il se voit offrir une statue de Molière signée D Marie par ses collaborateurs.

Il met au point une gestion par la qualité en donnant une lettre de qualification à la production de D à Z (pour Dalloz).

Les produits des établissements Dalloz sont distingués aux expositions de Lyon, de Turin (médaille d'or) et de San Francisco en 1911 et sont en concurrence avec les productions de Bohême et d’Autriche. L’essentiel de la production est exporté aux États-Unis et connait son expansion durant la présidence de Théodore Roosevelt ancien responsable du NYPD et de la lutte contre la corruption, découvreur des diamants du Mato Grosso lors de son expédition au Brésil en 1913-1914.

La qualité de ses produits est aussi reconnue dans les pays de l'Est avec l'aide du Piémontais (Arona) Emile Cantaluppi (1879-1942) marié à Thérèse Dalloz-Bourguignon (1892-1984).

Émile Dalloz reçoit la visite à titre privé de Victor Bérard, helléniste, historien, sénateur du Jura, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, en relation épistolière avec Hubert Lyautey, auteur de nombreux ouvrages de politique étrangère, ainsi que celle de Charles Dumont (homme politique), né à Ajaccio, agrégé de philosophie, licencié en droit, député, président du Conseil Général, sénateur du Jura, respectivement ministre des Travaux publics, des Finances et de la Marine Militaire.qui fera du Jura le premier département à être électrifié.

En tant que Président de la Chambre Patronale des diamantaires de Saint-Claude, il favorise la candidature du jeune avocat corse Vincent de Moro-Giafferri en qualité de membre de la Chambre Nationale de Patrons diamantaires située rue de Turbigo à Paris à côté du bureau parisien de son cousin diamantaire Louis Dalloz-Bourguignon proprétaire d'une taillerie à Chassal.

À son apogée, l’entreprise emploie 600 salariés, a des bureaux à Paris, Londres et New York, mais subit en 1931 les contrecoups de la crise de 1929.

Durant la Première Guerre mondiale, Il a procédé, à ses frais, à des distributions de soupe populaire, et versé d’importantes sommes en Francs-or, à fonds totalement perdus à l’appel de Poincaré. Il a fait partie des exportateurs opposés à la dévaluation du franc sous la houlette de François de Wendel soutenus par la banque Rothschild.

Il a également créé en 1903 la société coopérative Mutuelle Électrique du Haut-Jura, sur sa propriété du Flumen, dont il est devenu le directeur, puis le président, de 1907 à sa mort.

À Ecully sera créé dix années plus tard la société de sécurité industrielle Dalloz devenue ensuite le Groupe Bacou-Dalloz.

Son fils participera au Maquis du Haut-Jura sous le pseudonyme Zola (pour Dalloz).

Émile Dalloz a été décoré des palmes académiques et nommé conseiller du commerce extérieur en compagnie d'Émile Cère.

Références

Bibliographie

  • Max Roche et Michel Vernus, Dictionnaire biographique du dĂ©partement du Jura, Arts et littĂ©rature, (prĂ©sentation en ligne)
  • Histoire de l'abbaye et de la terre de Saint-Claude par D.P. Benoit. Montreuil sur Mer. 1892.
  • Les Habitants de la Terre de Saint-Claude au XVIIe siècle par Bertrand Guyot. Imprimerie Chirat. 2011.
  • La Franche-comtĂ© et les anciens Pays-Bas. Actes du colloque de Salins. Éditions CĂŞtre. 2013.
  • Charles Quint et la Franche-ComtĂ©. Portraits et lieux de mĂ©moire par Paul Delsalle. Editions CĂŞtre. 2012.
  • Philippe II et la Franche ComtĂ© par Lucien Febvre. Editions Perrin. 2009.
  • Hier, Saint-Claude ou de Condat Ă  Genève par Me Didier Tonin.Yerres Impressions. 1989.
  • La Famille de Marenches et Dole du 15e siècle Ă  nos jours. Cahiers Dolois. 1997. n°13.
  • Le MaĂ®tre du secret.Alexandre de Marenches.LĂ©gende des services secrets français par Jean-Christophe Notin. EditionsTallandier.2018.
  • Mercurio Gattinara, Homme d'Etat, Cardinal, Avocat, et la Monarchie impĂ©riale de Charles Quint. AstĂ©rion. .
  • Discours exĂ©crable des sorciers par le juge Henry Boguet.1606. RĂ©edition Laffitte Reprints. 1979
  • L'avocat Christin. Collaborateur de Voltaire. par Roger Bergeret et Jean Morel.SociĂ©tĂ© d'Ă©mulation du Jura. 2002
  • DĂ©sirĂ© Dalloz par Me François Papillard. Éditions Dalloz 1988.
  • Les industries jurassiennes. Savoir faire et coopĂ©ration par Lioger Richard et Barbe Noel.p 225 Ă  284. Peter Lang SA . Editions scientifiques europĂ©ennes 1999.
  • EnquĂŞte sur le Jura depuis cent ans de 1850 Ă  1950. L'industrie lapidaire. p 234 Ă  245. StĂ© d'Ă©mulation du Jura. 1955.
  • Etude Historique sur la pĂ©nĂ©tration et dĂ©veloppement l'Industrie LapĂ®daire sur le plateau de Sepmoncel et dans la rĂ©gion de St Claude. par G. Burdet SecrĂ©taire en chef de la sous-prĂ©fecture de Saint-Claude. 1925.
  • Les industries lapidaires et diamantaires par Emile Dalloz. Revue l'illustration Ă©conomique et financière. Le Jura. .
  • Saint-Claude et ses industries. MĂ©moire de la section de GĂ©ographie .Tome II p143 par Adrien Billerey. Bibliothèque Nationale.1966.
  • Le District industriel de Saint-Claude et le monde du diamant Ă  l'âge de la première mondialisation (AnnĂ©es 1870-1914), thèse de Thomas Figarol, UniversitĂ© de Besançon, 2015.
  • Lapidaires. Ces villages ou les meules chantaient, par Martial Barbe. Propos recueillis par Brigitte Alglave, Le Grand Mile, p. 84 Ă  90. Éditions ArĂ©opage.
  • Emile Dalloz. Premier diamantaire de son temps, par RenĂ© Chambard. Revue Les amis du vieux Saint-Claude. 1988.
  • Elenco delle premiazioni agli espositori. Ottobre 1911. Page 109. Citta di Torino SecrĂ©taria Generale Archivo.
  • La Mutuelle Ă©lectrique du Haut Jura par Pierre Bocchio. Revue Les amis du vieux Saint-Claude. page 3.
  • Usine de taille de pierre pour la joaillerie et l'industrie dite Dalloz-Bourguignon. Patrimoine Franche ComtĂ© Bourgogne. Dossier IA 309000348. 1992.
  • L'industrie diamantaire Ă  Saint-Claude et dans le Haut Jura des annĂ©es 1870 Ă  1914 par Thomas Figarol. Revue Revue Les amis du Vieux Saint-Claude. Bull annuel n° 41. 2018. p 47 Ă  59.
  • Le diamant Ă  Saint-Claude et dans le Haut Jura de 1914 aux annĂ©es 2000 par Roget Bergeret. Revue Les amis du vieux Saint-Claude.Bull annuel n°42. 2019. p 24 Ă  45.
  • Le diamant, de la mine aux doigts de la fiancĂ©e. ConfĂ©rence du par RenĂ© Dalloz ancien directeur de la coopĂ©rative Le Diamant. Revue Les amis du vieux St Claude.
  • Adamas, une coopĂ©rative diamantaire particulière par Lysanne Cordier. Revue Les amis du vieux Saint-Claude. Bull annuel n°42. 2019. p 46 Ă  48.
  • Diamantaire ou tailleur de diamant ? Roger Bouvard ( 1905-1998 ) par Jean Pierre Bouvard.Revue Les amis du vieux Saint-Claude. Bull annuel n°42. 2019. p 49 Ă  54.
  • Le Diamant, mythe, magie et rĂ©alitĂ©. Editions Flammarion. 1979.
  • Diamant: de la roche brute Ă  la magie de la pierre taillĂ©e. Citadelles Variations. 2008.
  • Les Pierres prĂ©cieuses par Tardy et Dina Level. Imprimerie Lienhart. 1980.
  • Le Diamant. Un monde en rĂ©volution par Roger Brunet. Belin. 2009.
  • DuretĂ© 10 : Le Diamant. par E. Vleeschdrager. Gaston Lachurie Editeur. 1983.
  • L'Anvers du diamant. Sous la direction d'Alain Lallemand. Racine. 2012.
  • Suzanne Belperron par Sylvie Raulet, Olivier Baroin, ACC Distribution. NY. USA. 2011.
  • Suzanne Belperron. Une Franc-comtoise rĂ©volutionne l'art de la joaillerie. Le Jura Français N°310 avril-.
  • ThĂ©odore Roosevelt La Jeune AmĂ©rique. par Yves MossĂ©. Éditions Jean Picollec. 2012.
  • François de Wendel. Un grand patron et un grand français. par Paul Durand. Annales de l'Ă©cole des Mines.
  • Les Jobez. MaĂ®tres de forges jurassiens au XIXe siècle. par Annie Gay. Collection Familles et Traditions.Éditions CabĂ©dita. 2002.
  • Victor BĂ©rard Auteur: L'affaire Marocaine 1906, L'Angleterre et l'impĂ©rialisme 1900, La rĂ©volte de l'Asie 1904, Empire Russe et Tsarisme 1905, L'Ă©ternelle Allemagne 1916, La France et Guillaume II 1907, Le problème Turc 1917, L'ArmĂ©nie et la question armĂ©nienne 1917, La France et le Monde de demain 1912, Genève et les TraitĂ©s 1930, lliade et OdyssĂ©e Traduction.
  • Victor Berard Discours prononcĂ©s aux obsèques le . IMP de Vaugirard Paris 1932.
  • Charles Dumont, un radical de la belle Ă©poque par Pierre Jeambrun; Éditions Tallandier 1995.
  • Vincent de Moro Giafferri."DĂ©fendre l'homme, toujours" par Dominique Lanzalavi. Éditions Albiana. 2011.
  • L'Immigration italienne Ă  St Claude. par VĂ©ronique Rossi. Revue Les amis du vieux Saint-Claude. page 9.1993.
  • Guerre de 14-18. L'impact en Franche Comte. Le Jura Français. Bull. 303. Juillet-.
  • La guerre du Rif dans les archives sanclaudiennes par VĂ©ronique Blanchet Rossi. Revue Les Amis du vieux St Claude. Fonds AumaĂ®tre Bull. 31 page 38.
  • Maquis du Haut Jura.1943-1944. TĂ©moignages et souvenirs recueillis par Rancy. 1992.
  • Jura 1940-1944. Territoires de RĂ©sistance par AndrĂ© Robert. Éditions du BelvĂ©dère. 2014.
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