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Émile Bourquelot

Élie-Émile Bourquelot (Jandun (Ardennes) le , Paris (Seine) le ) est un pharmacien et mycologue français.

Émile Bourquelot
Élie-Émile Bourquelot dans son laboratoire
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  69 ans)
Nationalité
Activités

Sa vie et ses travaux

Fils de cultivateurs, il poursuit des études de pharmacie à Charleville, Reims, puis à l’École Supérieure de Pharmacie de Paris. Second de la promotion 1875 des internes en pharmacie, il effectue son internat à l'hôpital de la Pitié. Reçu pharmacien des hôpitaux en 1878, il exerce successivement à l'hôpital des Cliniques jusqu'en 1886, à l'hôpital des Enfants-Malades jusqu'en 1887, et enfin à l'hôpital Laënnec[1].

En 1885, Emile Bourquelot soutient une thèse sur la digestion des matières amylacées chez les mollusques céphalopodes[2].

Dès lors, il va consacrer une partie significative de ses recherches à l'action des ferments. Seul ou avec le concours d'Henri Hérissey, il découvre de très importants ferments solubles dont : la tréhalase, la pectinase de l'orge germé, la séminase de la graine de luzerne, la gentiobiase, la géase. Il contribue également à l'étude d'autres ferments, tels que l'invertine, la maltase, la gaulthérase et la lactase[2].

Mais les apports les plus importants dans ses travaux concernent sans doute l'emploi des ferments solubles dans les recherches de chimie végétale. Il a participé à la mise au point de méthodes dites biochimiques, permettant de rechercher dans les végétaux, à l'aide des enzymes, les principes sur lesquels ils agissent. Il a dressé avec Henri Hérissey, le tableau de tous les β-glucosides naturels connus à l'époque, et appliqué la méthode biochimique invertine-émulsine, dans ses équipes, à plusieurs centaines de plantes. La découverte, en 1912, des propriétés synthétisantes de l'émulsine en milieu alcoolique, a également ouvert de nouvelles possibilités dans la biochimie.

Il a été aussi enseignant. À partir de 1893, il a eu en charge l'enseignement de la pharmacie galénique à l'École de Pharmacie de Paris, remplaçant son collègue Edmé Bourgoin, qui, après une brillante carrière scientifique, venait de se lancer dans la politique et d'être élu député des Ardennes[1]. Émile Bourquelot a profondément renouvelé en France l'enseignement de cette matière[2].

En 1919, Émile Bourquelot a été élu à l'Académie des Sciences[3].

Il est décédé à presque 70 ans, le , de pneumonie[4].

Publications

  • Recherches expĂ©rimentales sur l'action des sucs digestifs des cĂ©phalopodes sur les matières amylacĂ©es et sucrĂ©es : Contribution Ă  l'Ă©tude de la diastase animale, Paris, Typographie A. Hennuyer, 1882
  • Recherches sur les phĂ©nomènes de la digestion chez les mollusques cĂ©phalopodes, Paris, Typ. A. Hennuyer, 1884
  • Sur la sĂ©paration et le dosage du glycogène dans les tissus, Ă  propos d'une nouvelle mĂ©thode, proposĂ©e par M. Landwehr, extrait du « Journal des connaissances mĂ©dicales ». Paris : imprimerie de A. Davy, 1884
  • Sur la fermentation alcoolique du galactose, dans Comptes rendus hebdomadaires des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des sciences, janvier-, tome 106, p. 283–286
  • Les Fermentations, Paris, H. Welter, 1889, 169 pages
  • Maltase et fermentation alcoolique du maltose, dans le Journal de pharmacie et de chimie du .
  • Les Ferments solubles (diastases-enzymes), 1896, 217 pages
  • Sur la prĂ©sence dans le "Monotropa Hypopythis" d'un glucoside de l'Ă©ther mĂ©thylsalicylique et sur le ferment soluble hydrolysant de ce glucoside, 1896
  • Sur l'hydrolyse de la pectine de gentiane, 1898
  • Tyrosine, leucine et asparagine dans la gousse verte de grosse fève : Cause du noircissement de cette gousse Ă  la maturitĂ©, 1898
  • Sur la pectine de groseille Ă  maquereau (Ribes grossularia L.), avec Henri HĂ©rissey, dans le Journal de Pharmacie et de Chimie, 6e sĂ©rie, tome 9, Paris, Octave Doin, 1899, p. 81-286
  • Sur un processus gĂ©nĂ©ral d'oxydation par les ferments oxydants, 1909
  • Sur la prĂ©sence d'un glucoside cyanhydrique dans la linaire striĂ©e (Linaria striata, DC.), dans Journal de pharmacie et de chimie du .
  • Des glucosides cyanhydriques fournissant, dans leur dĂ©doublement, de l'aldĂ©hyde benzoĂŻque ou de l'acĂ©tone, 1909
  • Sur les variations des proportions d'oleuropĂ©ine dans l'olive depuis son apparition jusqu'Ă  sa maturitĂ©, avec J. Vintilesco, 1910
  • De l'influence du mode de dessiccation sur la composition de la racine de gentiane, prĂ©paration de la gentiopicrine en partant de la racine sèche, avec Marc Bridel, 1910
  • Sur la recherche du raffinose dans les vĂ©gĂ©taux, sa prĂ©sence dans deux graines de lĂ©gumineuses Erythrina fusca, Lour., et Entada scandens, Benth., avec Marc Bridel, dans Comptes rendus hebdomadaires des sĂ©ances de l'AcadĂ©mie des sciences, juillet-, tome 149, p. 361-
  • Synthèse de galactosides d'alcools Ă  l'aide de l'Ă©mulsine : Éthylgalactoside bĂŞta, avec Henri HĂ©rissey, 1912
  • Influence de l'acide acĂ©tique sur les propriĂ©tĂ©s synthĂ©tisante et hydrolysante de la glucosidase alpha (glucosidase de la levure basse, dessĂ©chĂ©e Ă  l'air), avec A. Aubry, Ă©d. O. Doin et fils, 1915, 7 pages
  • Influence de la soude sur les propriĂ©tĂ©s synthĂ©tisante et hydrolysante de la glucosidase alpha (glucosidase de la levure basse, dessĂ©chĂ©e Ă  l'air), avec A. Aubry, Ă©d. O. Doin et fils, 1915, 6 pages
  • PrĂ©sence dans le MĂ©lilot et l'AspĂ©rule odorante de glucosides fournissant de la coumarine sous l'action hydrolysante de l'Ă©mulsine, G. Doin, 1920, 10 pages
  • Les Principes actifs de quelques plantes employĂ©es en mĂ©decine populaire ; leur recherche par la mĂ©thode biochimique, 1920, 12 pages
Divers
  • PrĂ©face du Catalogue raisonnĂ© et descriptif des plantes vasculaires du dĂ©partement des Ardennes, par Albert Callay, 1900
  • Jean de Jandun et ses Ĺ“uvres (1280-1328), Picard et fils, 1908, 20 pages
  • Le Centenaire du Journal de pharmacie et de chimie 1809-1909, C. Doin et fils, 1910, 102 pages

Hommages

  • La FacultĂ© des Sciences pharmaceutiques et biologiques de l'UniversitĂ© Paris-Descartes, compte un amphithéâtre Émile Bourquelot de 500 places, construit en 1952-1953.
  • La ville de Charleville-MĂ©zières compte une rue Élie-Émile Bourquelot.
  • Outre une place Émile Bourquelot Ă  Jandun, une plaque commĂ©morative est apposĂ©e sur sa maison natale. Elle fut inaugurĂ©e en Ă  l'instigation de l'AcadĂ©mie nationale de pharmacie.

Références

  1. Janot 1952, p. 348-350.
  2. Janot 1952, p. 416-419.
  3. Dauzata 1919, p. 2.
  4. B. 1921, p. 2.

Voir aussi

Bibliographie

  • H. B., « M. Bourquelot », Le Figaro, 3e sĂ©rie, vol. 67, no 27,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  • Henri Bonnemain, « Mycologie et pharmacie en France aux XIXe-XXe siècles », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 79, no 291,‎ , p. 381-388 (lire en ligne).
  • Charles Dauzata, « AcadĂ©mie des sciences », Le Figaro, 3e sĂ©rie, vol. 65, no 153,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  • Maurice-Marie Janot, « Bourquelot (21 janvier 1851-26 janvier 1921) », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 40, no 133,‎ , p. 348-350 (lire en ligne).
  • Maurice-Marie Janot, « Bourquelot (21 janvier 1851-26 janvier 1921) (suite et fin) », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 40, no 134,‎ , p. 416-419 (lire en ligne).
  • Bruno Jupile, « Émile Bourquelot et les dĂ©buts mycologiques de la chimiotaxonomie vĂ©gĂ©tale », Bulletin de la SociĂ©tĂ© d’histoire et d’épistĂ©mologie des sciences de la vie, vol. 17, no 1,‎ , p. 37-50 (lire en ligne).
  • Émile-Jacques Miart, « Un grand chimiste ardennais : Élie-Émile Bourquelot (1851-1921) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© d'histoire naturelle des Ardennes (SHNA), vol. 48, no 134,‎ , p. 63-65.
  • Guillaume Valette, « CĂ©rĂ©monie Ă  la mĂ©moire d’Émile Bourquelot », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 60, no 215,‎ , p. 269-270 (lire en ligne).

Liens externes

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