Éliane Bonabel
Éliane Bonabel, née à Paris et morte dans la même ville le [1], est une illustratrice et étalagiste française.
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(Ă 80 ans) 20e arrondissement de Paris |
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Fille adoptive de Charles Bonabel (1897-1970), son oncle qui était disquaire rue de l'Odéon à Paris, elle reste connue pour ses illustrations d'ouvrages importants, dont Ballets sans musique, sans personne, sans rien, paru chez Gallimard en 1959 et surtout Voyage au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline.
Céline avait fait la connaissance des Bonabel lorsqu'il fut appelé à soigner la mère d'Éliane Bonabel atteinte de phtisie. C'est lui qui aurait demandé à la jeune fille de faire des dessins. Lorsqu'il fut emprisonné au Danemark en 1946, Charles et Éliane Bonabel furent les premiers Français à lui rendre visite, ce qui émut beaucoup l'écrivain.
Des talents d'étalagiste ont également valu à Éliane Bonabel une réputation dépassant largement le cadre national. En début 1945, elle participe à la conception des mannequins miniatures du Théâtre de la Mode[2] , dont elle esquisse les poses et réalise les corps en fil de fer, avec son partenaire dans ce projet, Jean Saint-Martin. Elle voyage avec cette grande exposition de mode parisienne haute couture en échelle réduite (pendant ses tours de 1945 et du printemps-été 1946) en Europe et aux États-Unis, autant ambassadrice de la mode française que ces petits mannequins si bien habillés, assurant leur correcte présentation, réparation, et montage dans leurs décors précis. La création de chaque décor avait été confiée à d'autres participants/concepteurs du projet: André Beaurepaire, Jean Cocteau, Jean Dorville, Georges Geffroy, Boris Kochno, Joan Rebull, Jean Saint-Martin, Emilio Terry, Louis Touchagues, et Georges Wakhévitch.
Quatre décennies plus tard, elle occupe une place primordiale au sein du projet de reconstitution de l'exposition[3], mise en scène dans les mêmes locaux que l'exposition originale de , au pavillon de Marsan, palais du Louvre (adresse actuelle du Musée des Arts décoratifs).
Le concepteur du projet initial de 1945 était Roberto Ricci, fils de Nina Ricci, de la maison de haute couture. Bonabel y travaillait alors, depuis quelques années, inventant le logotype de la maison : son dessin des Trois Grâces, qui figurait sur le label des vêtements, et en plaque ronde de plâtre sur la façade de l'immeuble, avenue George-V.
La chaîne de télévision Arte a consacré à Éliane Bonabel une séquence de son émission Metropolis (diffusée pour la première fois le ).
Elle a été inhumée le au cimetière du Père-Lachaise[4].
Bibliographie
- Illustrations pour Voyage au bout de la nuit, Éditions de la Pince à linge, 1998
- Souvenirs de Clichy, Éliane et Charles Bonabel, préface d'Émile Brami, Éditions du Lerot, 2002
Notes et références
- Le Bulletin célinien, no 216, 2001, p. 3
- Dominique Veillon, Le Théâtre de la Mode ou le renouveau de la couture création à la Libération. In : Vingtième Siècle. Revue d'histoire. no 28, octobre-décembre 1990. pp. 118-120. doi : 10.2307/3769404 lire en ligne
- Jacques Mouclier, Haute couture, Neuilly-sur-Seine, Jacques-Marie Laffont, , 270 p. (ISBN 2-84928-052-6), « Le Petit Théâtre de la Mode », p. 65
« Mais c'est à Éliane Bonabel que l'on doit tout dans cette affaire. Aux côtés de Robert Ricci, elle a été la cheville ouvrière du projet. Ayant vécu les différentes étapes de l'histoire du petit théâtre, et douée d'une mémoire fantastique, elle a été capable en 1985 de procéder à sa parfaite restauration »
- « Hommage à Éliane Bonabel », sur louisferdinandceline.free.fr (consulté le ).