Élections législatives macédoniennes de 2014
Les élections législatives macédoniennes de 2014 (en macédonien : Македонски парламентарни избори (2014)) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 123 députés de la 8e législature de l'Assemblée de Macédoine, pour un mandat de quatre ans.
Élections législatives macédoniennes de 2014 | |||||
123 sièges de l'Assemblée (Majorité absolue : 62 sièges) | |||||
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Type d’élection | Élection législative | ||||
Corps électoral et résultats | |||||
Inscrits | 1 780 128 | ||||
Votants | 1 120 744 | ||||
62,96 % 0,5 | |||||
Votes exprimés | 1 083 090 | ||||
Blancs et nuls | 37 654 | ||||
VMRO-DPMNE – Nikola Gruevski | |||||
Voix | 481 615 | ||||
42,97 % | 3,8 | ||||
Députés élus | 61 | 5 | |||
SDSM – Zoran Zaev | |||||
Voix | 283 955 | ||||
25,34 % | 7,5 | ||||
Députés élus | 34 | 5 | |||
BDI/DUI – Ali Ahmeti | |||||
Voix | 153 646 | ||||
13,71 % | 3,4 | ||||
Députés élus | 19 | 5 | |||
PDSh/DPA – Menduh Thaçi | |||||
Voix | 66 393 | ||||
5,92 % | |||||
Députés élus | 7 | 1 | |||
8e législature de l'Assemblée | |||||
Président du gouvernement | |||||
Sortant | Élu | ||||
Nikola Gruevski VMRO-DPMNE |
Nikola Gruevski VMRO-DPMNE | ||||
sec.mk | |||||
Couplé au second tour de l'élection présidentielle, ce scrutin voit la victoire de la VMRO-DPMNE de Nikola Gruevski, au pouvoir depuis 2006. Elle devance nettement l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM), qui avait porté à sa tête Zoran Zaev un an plus tôt et qui dénonce l'irrégularité des résultats. Gruevski s'associe de nouveau avec l'Union démocratique pour l'intégration (BDI/DUI) pour former son quatrième gouvernement.
Contexte
Lors des élections législatives anticipées du 5 juin 2008, la coalition formée autour de l'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) remporte le scrutin, qui est marqué par une forte mobilisation des électeurs avec une hausse de six points de la participation, mais perd sa majorité absolue[1]. Ayant confirmé sa coalition avec l'Union démocratique pour l'intégration (BDI/DUI), Gruevski se maintient au pouvoir en formant son troisième gouvernement.
Après la déroute subie par l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) aux élections municipales de 2013, son président Branko Crvenkovski démissionne. Il est remplacé par l'un des deux seuls maires réélus, celui de Stroumitsa, Zoran Zaev[2].
Dans la perspective de l'élection présidentielle du 13 avril 2014, la VMRO-DPMNE décide de soutenir le président de la République sortant Gjorge Ivanov. La BDI/DUI demande au parti au pouvoir de reconsidérer ce choix et de désigner un candidat commun, une suggestion repoussée par Gruevski qui considère qu'il s'agit d'une ingérence dans les affaires internes de sa formation. La BDI/DUI réclame alors la tenue d'élections législatives anticipées, une proposition que soutient la VMRO-DPMNE, en tête dans les sondages[3]. La dissolution est formellement votée par les députés le , par 117 voix favorables sur 123, et le scrutin — anticipé d'un an — convoqué le , le même jour que l'éventuel second tour de la présidentielle[4].
Au cours du premier tour de la présidentielle, Gjorge Ivanov arrive en tête avec 51,8 % des suffrages exprimés, contre 36,3 % au candidat de l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) Stevo Pendarovski. Dans la mesure où la participation n'atteint pas 50 % des inscrits, le chef de l'État sortant ne peut être proclamé vainqueur puisqu'il aurait dû obtenir le soutien de la majorité absolue des inscrits[5].
Système électoral
L'Assemblée de Macédoine (Собрание на Македонија) est un parlement monocaméral composé de 123 sièges pourvus pour quatre ans dont 120 au scrutin proportionnel plurinominal dans six circonscriptions de 20 sièges chacune. Les électeurs votent pour le candidat d'une liste, et ce vote correspond à une voix pour cette dernière tout en jouant le rôle d'un vote préférentiel pour le candidat en question, lui donnant la possibilité de faire monter sa place dans la liste. Après décompte des suffrages, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt au quotient simple, sans seuil électoral au niveau national. Toutes les listes reçoivent par conséquent un siège en proportion de leurs part des suffrages exprimées, avec un siège par tranche de 1/20ème de suffrage dans chacune des six circonscription, soit un seuil de facto de 5 % des suffrages exprimés. Les sièges sont répartis, au sein des listes, entre les candidats ayant reçu le plus grand nombre de suffrages en leur nom, par ordre décroissant.
Les trois sièges restants, réservés à la diaspora, sont pourvus selon le même système, mais leur élection est conditionné à l'obtention d'un minimum de suffrages liés au scrutin précèdent. Un candidat de la diaspora n'est ainsi élu que si la liste sur laquelle il se présente réunit au moins autant de votes en sa faveur que le candidat ayant été élu avec le moins de voix en Macédoine du Nord lors du scrutin précédent. Les second et troisième sièges ne sont attribués que si cette même liste réunit le double et le triple de ce montant[6]. Le système proportionnel permet notamment la représentation de la minorité albanaise. En outre, toute liste doit comprendre au moins 30 % de candidats de chaque sexe[7].
Campagne
L'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) de Nikola Gruevski fait campagne sur son bilan économique et social, qui repose notamment sur une baisse de huit points du taux de chômage depuis son arrivée au pouvoir, une dette publique contenue à 35 % du PIB, la hausse des salaires, des pensions de retraite et des aides sociales. Il s'engage à ne pas augmenter les impôts en 2014 et même à faire baisser la TVA, ainsi qu'à accorder des aides aux entreprises pour créer 4 000 nouveaux emplois[3].
Défaite à toutes les élections depuis 2006 et largement devancée dans les sondages, l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) de Zoran Zaev s'engage à restaurer la classe moyenne, à développer le réseau de distribution de gaz naturel et de construire trois nouveaux tronçons d'autoroute. Si Gruevski juge ces mesures déraisonnables, Zaev lui reproche d'avoir rendu la Macédoine dépendante de ses emprunts, d'avoir creusé les inégalités entre riches et pauvres et de ne pas respecter l'Etat de droit[3].
Principales forces politiques
Parti/coalition | Idéologie | Chef de file | Score en 2011 | |
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VMRO-DPMNE ВМРО-ДПМНЕ |
Centre droit Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne |
Nikola Gruevski (Président du gouvernement) |
39,2 % des voix 56 députés | |
Union sociale-démocrate de Macédoine Социјалдемократски сојуз на Македонија (SDSM) |
Centre gauche Social-démocratie, libéralisme, europhilie |
Zoran Zaev (Maire de Stroumitsa) |
32,8 % des voix 39 députés | |
Union démocratique pour l'intégration Демократска унија за интеграција (DUI) Bashkimi Demokratik për Integrim (BDI) |
Centre droit Conservatisme social, europhilie, intérêts des Albanais |
Ali Ahmeti | 10,3 % des voix 14 députés | |
Parti démocratique des Albanais Демократска партија на Албанците (DPA) Partia Demokratike Shqiptare (PDSh) |
Centre droit Conservatisme social, intérêts des Albanais |
Menduh Thaçi | 5,9 % des voix 8 députés | |
Résultats
Parti/coalition | Voix | % | +/- | Sièges | +/- | |||
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VMRO-DPMNE | 481 615 | 42,97 | 3,75 | 61 | 5 | |||
VMRO-DPMNE | 52 | 5 | ||||||
Parti socialiste de Macédoine (SPM) | 3 | |||||||
Renouveau démocratique de Macédoine (DOM) | 1 | |||||||
Parti démocratique des Serbes de Macédoine (DPS) | 1 | |||||||
Parti démocratique des Turcs de Macédoine (DPT/TDP) | 1 | |||||||
Union démocratique (DZ) | 1 | |||||||
Parti d'action démocratique de Macédoine (SDA) | 1 | |||||||
Union des Roms de Macédoine (SRM) | 1 | 1 | ||||||
VMRO-Macédoine | 0 | 1 | ||||||
Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) | 283 955 | 25,34 | 7,47 | 34 | 5 | |||
Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) | 27 | 2 | ||||||
Parti libéral-démocrate (LDP) | 3 | 3 | ||||||
Nouveau Parti social-démocrate (NSDP) | 3 | 1 | ||||||
Parti pour le Mouvement turc de Macédoine (PDT/THP) | 1 | 1 | ||||||
Parti pour l'émancipation totale des Roms (PCER) | 0 | 1 | ||||||
Autres (partis absents) | 0 | 5 | ||||||
Union démocratique pour l'intégration (BDI/DUI) | 153 646 | 13,71 | 3,43 | 19 | 5 | |||
Parti démocratique des Albanais (PDSh/DPA) | 66 393 | 5,92 | 0,02 | 7 | 1 | |||
Option citoyenne pour la Macédoine (GROM) | 31 610 | 2,82 | Nv | 1 | 1 | |||
Renaissance démocratique nationale (RDK/NDP) | 17 783 | 1,59 | 1,08 | 1 | 1 | |||
VMRO - Parti populaire (VMRO-NP) | 16 772 | 1,50 | 1,01 | 0 | ||||
Autres[alpha 1] | 31 316 | 2,89 | 0 | 4[alpha 2] | ||||
Suffrages exprimés | 1 083 090 | 96,64 | ||||||
Blancs et nuls | 37 654 | 3,36 | ||||||
Total | 1 120 744 | 100 | – | 123 | ||||
Abstention | 659 384 | 37,04 | ||||||
Inscrits / participation | 1 780 128 | 62,96 | ||||||
Analyse
Au soir du scrutin, l'Union sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) remet en cause la régularité des résultats. Zoran Zaev estime ainsi que le pouvoir a « massivement acheté des voix, en présence et avec l'assistance de la police » et l'accuse « d'abuser de l'ensemble du système d'État » à coups « de menaces et de chantage »[8] - [9]. La commission électorale considère pour sa part que le scrutin s'est déroulé de manière correcte et l'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) évoque une élection « parfaitement calme, preuve de la maturité démocratique de la Macédoine »[10].
Conséquences
Après avoir reconstitué sa coalition avec l'Union démocratique pour l'intégration (BDI/DUI), Nikola Gruevski forme son quatrième gouvernement.
Notes
- Partis ayant reçu moins de 1 % des voix.
- 3 issus du PEI et 1 de la DLB.
Références
- Corinne Deloy, « L'Organisation révolutionnaire-Parti démocratique pour l'unité nationale du Premier ministre Nikola Gruevski conserve le pouvoir en Macédoine », sur robert-schuman.eu, (consulté le ).
- (en) Sinisa Jakov Marusic, « Macedonian Opposition Elects New Leader », Balkan Insight, (lire en ligne, consulté le ).
- Corinne Deloy, « Le pouvoir en place devrait sortir renforcé des élections présidentielle et législatives en Macédoine », sur robert-schuman.eu, (consulté le ).
- « Elections législatives anticipées en Macédoine le 27 avril », Sudinfo.be, (lire en ligne, consulté le ).
- « Présidentielle en Macédoine: Ivanov, en tête, affronte un second tour », BFM TV, (lire en ligne, consulté le ).
- « EARLY PARLIAMENTARY ELECTIONS 11 December 2016 », sur www.osce.org (consulté le ).
- Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: EX-REPUBLIQUE YOUGOSLAVE DE MACEDOINE (Sobranie), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
- « Macédoine: les conservateurs gagnants, l'opposition crie à la fraude », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
- « Victoire des conservateurs en Macédoine », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
- Corinne Deloy, « Gjorgji Ivanov est réélu à la présidence de la République de Macédoine et le parti du Premier ministre sortant remporte les élections législatives », sur robert-schuman.eu, (consulté le ).