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Élections communales marocaines de 2015

Les élections communales marocaines de 2015 ont lieu le afin de renouveler pour six ans les membres des conseils communaux du Maroc. Des élections régionales ont lieu simultanément.

Élections communales marocaines de 2015
Postes Ă  Ă©lire 31 503 conseillers municipaux

RĂ©sultats

Globaux

Le taux de participation est de 53 % [1] et les observateurs internationaux soulignent que les élections se sont bien déroulées [2].

Le PAM arrive premier en nombre de sièges (21 %), suivi de l'Istiqlal (16,2 %) puis du PJD (15,9 %). Le PJD remporte cependant les grandes métropoles du pays comme Rabat, Salé, Tanger, Kénitra, Meknès, Marrakech, Agadir et Fès où il va jusqu’à déloger le patron de l'Istiqlal Hamid Chabat.

Les résultats des élections sont marquées par une importante division entre les zones rurales et les zones urbaines où on assiste à une forte montée en puissance du PJD [3] - [4]. La plupart des commentateurs marocain et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces élections est le PJD [3] - [5] - [4] - [6], surtout si l'on se réfère au nombre de voix obtenues [7] et sa progression urbaine[5] - [6].

Tableau récapitulatif

Parti Voix Sièges %
Parti authenticitĂ© et modernitĂ© (PAM) 1 333 546 6 662 21,16
Parti de l'Istiqlal (PI) 1 070 095 5 083 16,14
Parti de la justice et du dĂ©veloppement (PJD) 1 559 814 5 018 15,94
Rassemblement national des indĂ©pendants (RNI) 886 433 4 415 14,02
Mouvement populaire (MP) 646 415 3 006 9,55
Union socialiste des forces populaires (USFP) 563 134 2 654 8,43
Parti du progrès et du socialisme (PPS) 422 759 1 770 5,62
Union constitutionnelle (UC) 401 900 1 480 4,70
FĂ©dĂ©ration de la gauche dĂ©mocratique (FGD) 100 259 332 1,05
Mouvement dĂ©mocratique et social (MDS) 72 587 297 0,94
Front des forces dĂ©mocratiques (FFD) 74 080 193 0,61
Parti Al Ahd Addimocrati (PAA) 33 079 143 0,45
Autres (16 partis et indépendants) 429 1,36
Total31 482100

Rabat

Au conseil municipal de Rabat, le PJD remporte l'ensemble des arrondissements (Agdal-Ryad, Hassan, Youssoufia), sauf l'arrondissement du Souissi.

C'est Mohamed Sadiki du PJD qui est Ă©lu maire de la ville [8].

Salé

À Salé, le PJD arrive en tête [9]. Le nouveau maire de la ville est Jamaê Moatassime, ancien directeur de cabinet de Abdelilah Benkirane [9].

Casablanca

À Casablanca, le PJD obtient une majorité absolue avec 74 sièges sur un total de 147 [10].

Il nomme Abdelaziz El Omari, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile comme maire de Casablanca [10].

TĂ©mara

Mouh Rejdali du PJD devient maire de TĂ©mara [9].

Marrakech

Ă€ Marrakech, le PJD bat Fatima Zahra Mansouri.

C’est Mohamed Belcaid du PJD, son ancien adjoint, qui prend les commandes de la ville [11].

Fès

À Fès, Le PJD renverse Hamid Chabat et gagne la majorité absolue. Le PJD nomme Driss El Azami El Idrissi comme maire de la ville [12].

Oujda

Lors des Ă©lections municipales de 2015, le maire sortant Omar Hejira (Istiqlal) remporte seulement 7 voix contre 28 voix pour le PJD et 30 voix pour le PAM [13].

Les élus du PAM et de l'Istiqlal refusent de se présenter pour élire le président de la commune [13].

Tanger

Ă€ Tanger, la participation est de 41 %.

Le PJD bat largement Fouad El Omari du PAM avec plus de 55 % Ă  BĂ©ni Makada, 57 % Ă  Tanger-MĂ©dina, 50 % Ă  Souani et Moghogha.

Il remporte la majorité absolue au conseil communal avec 49 siège sur 84. Le PJD nomme Mohamed Bachir Abdellaoui à la tête de la ville [14].

Le conseil communal comporte 85 siège dont : 49 pour le PJD (57,65 %), 13 pour le PAM (15,29 %), 8 pour le RNI (9,41 %), 8 pour l'UC (9,41 %), 5 sans appartenance politique (5,89 %) et 2 pour l'Istiqlal (2,35 %). 13 conseiller communaux sont des femmes soit 15,29 %

Guelmim

L'USFP conserve la ville.

Laâyoune

À Laâyoune le parti de l'Istiqlal arrive en tête avec 82 sièges suivi du RNI avec 8 sièges. Hamdi Ould Rachid est ainsi reconduit comme président du conseil de la ville.

KĂ©nitra

À Kénitra le PJD remporte 49 des 65 sièges que compte la commune urbaine de Kénitra. Il est ensuite suivi du PAM et de l'Istiqlal avec 8 voix chacun.

Aziz Rabbah est donc réélu maire de la ville .

Nador

À Nador le PAM remporte 16 sièges, suivi du Mouvement Populaire (13 sièges), du RNI (8 sièges) et du PJD (6 sièges)

TĂ©touan

Le PJD est en tĂŞte

Meknès

À Meknès le PJD est en tête

Abdellah Bouanou du PJD est Ă©lu maire de la ville [15]

Al HoceĂŻma

Le PAM est en tĂŞte.

Agadir

Ă€ Agadir le maire sortant Tarik El Kabbaj (ex-USFP) est battu par le PJD.

Salah El Malouki du PJD est Ă©lu nouveau maire d'Agadir [16].

RĂ©actions et analyse

Commission gouvernementale

La commission gouvernementale de suivi des élections a apporte dans son communiqué, qu'un total de 1.244 plaintes relatives aux élections communales et régionales du vendredi ont été déposées auprès des parquets généraux, donnant lieu à la poursuite de 258 personnes, dont 46 en état d'arrestation[17].

Les partis

Le numéro deux du Parti authenticité et modernité, Hakim Benchammas affirme que le Maroc a assisté à l’assassinat par le gouvernement du processus démocratique au Maroc, en raison des violations flagrantes du scrutin constatées selon lui dans plusieurs villes [18].

Chef du gouvernement

Pour le Chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkiran :

  • « La rĂ©action des partis d’opposition m’a fait pitiĂ©... Il faut dire les choses clairement : ils ont Ă©tĂ© battus et, Ă  mon sens, leurs chefs respectifs auraient dĂ» dĂ©missionner. [1]»

Presse

La plupart des commentateurs marocain et internationaux estiment que le vrai grand gagnant de ces Ă©lections est le PJD [3] - [5] - [4] - [6].

Pour le journaliste Karim Boukhari :

  • "Discours clair et rassurant, hommes propres et rĂ©putĂ©s incorruptibles, bonne connaissance du terrain et du peuple, maitrise du parler simple : le succès du PJD tient Ă  cela et Ă  cela seulement ; une recette et une combinaison d’élĂ©ments qu’aucun autre parti n’a pu rĂ©unir. (..) [19]"

Intellectuels et universitaires

Pour le politologue marocain Mohammed Madani :

  • "Le PJD se trouve dĂ©sormais dans une position favorable pour les prochaines Ă©lections lĂ©gislatives en 2016. Le PJD obtient ces rĂ©sultats alors qu’il a essuyĂ© des tirs nourris de la part des autres partis, qu’il n’a presque pas de marge de manĹ“uvre au gouvernement face au Palais, et qu’il n’a pas non plus de relais mĂ©diatiques. Le PAM, lui, a surtout une clientèle rurale, lĂ  oĂą l’administration a encore la main sur les Ă©lecteurs. Le PJD se renforce au sein des classes moyennes et urbaines [20]"

Pour Youssef Belal, professeur de sociologie politique :

  • "Pour le PJD, c’est indĂ©niablement une très forte progression par rapport aux Ă©lections de 2009. Ils passent de la sixième Ă  la seconde place avec une très forte croissance du nombre de voix et de sièges. En ce qui concerne le PAM c’est une stagnation voir un lĂ©ger recul par rapport Ă  2009.(...) Le fait qu’il n’y ait pas de parti majoritaire absolu oblige le PJD Ă  faire des alliances avec des partis qui sont idĂ©ologiquement diffĂ©rents. Ce système rassure la population et le rĂ©gime car cela permet de prĂ©server une certaine stabilitĂ© et d’être souvent dans le compromis, mais il reste incohĂ©rent [21]"

Pour le politologue Mohamed Tozy :

  • "A mon sens ces rĂ©sultats ne prĂ©figurent rien du tout. Les seules prĂ©figurations qu’on peut avoir c’est qu’on tourne autour de 50 % de taux de participation, et qu’en termes de distribution des voix, on remarque que 4 ou 5 partis deviennent importants, tandis que d’autres sont en train de disparaĂ®tre. La prĂ©figuration, c’est l’ancrage important du PJD dans les villes. Mais pour l’heure, on ne connaĂ®t pas la sociologie des Ă©lecteurs du PJD. Aucune conclusion n’est Ă  tirer pour les lĂ©gislatives [22]"

Voir aussi

Lien externe

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Au Maroc, bons résultats du parti islamiste aux élections locales », sur Le Monde,
    2. « Des élections normales, selon les observateurs », sur Le Matin,
    3. « Élections locales : percée du parti islamiste marocain PJD », sur france24.com
    4. Charlotte Bozonnet, « Maroc : « La progression des islamistes est un sérieux problème pour la monarchie » », sur Le Monde, publié le 06.09.2015. mis à jour le 07.09.2015
    5. « Pour la presse nationale, le PJD grand vainqueur du scrutin », sur telquel.ma,
    6. « Élections. Les premiers enseignements du srutin. », sur Médias24.com,
    7. « Benkirane: "Le PJD est arrivé premier en nombre de voix" », sur Medias24 - Site d'information (consulté le )
    8. « Mohamed Sadiki, le nouvel « ami » des Rbatis », sur telquel.ma,
    9. « Onze villes marocaines seront administrées par le PJD », sur Huffington Post Maghreb,
    10. « Qui est Abdelaziz El-Omari, le nouveau maire de Casablanca ? », sur Courrier International,
    11. « Mohamed El Arabi Belcaid elu maire de marrakech », sur www.madein-marrakech.com
    12. « Driss El Azami, nouveau maire de Fès », sur le360.ma,
    13. « A Oujda, les élus commencent déjà les turpitudes », sur Panora Post,
    14. « Avec un nouveau Maire, Benkirane arrache la mairie de Tanger au PAM », sur h24.info
    15. « Abdellah Bouanou du PJD élu maire de Meknès », sur le360.ma,
    16. « Salah El Malouki, nouveau maire d'Agadir », sur le360.ma,
    17. Article paru dans le journal le Matin du en ligne
    18. « Elections: aujourd’hui on assiste à l’assassinat du processus démocratique au Maroc (Benchemmas) », sur Barlamane.com,
    19. « Courage, cachons le soleil… », sur le360.ma,
    20. « Maroc : « La progression des islamistes est un sérieux problème pour la monarchie » », sur Le Monde,
    21. « Elections 2015: analyse des résultats avec Youssef Belal, professeur de sociologie politique », sur Huffington Post Maghreb,
    22. « Élections communales et régionales: Le décryptage de Mohamed Tozy », sur Huffington Post Maghreb,
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