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Élections au Parlement d'Andalousie de 1986

Les Ă©lections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de AndalucĂ­a de 1986) se tiennent le dimanche , afin d'Ă©lire les 109 dĂ©putĂ©s de la IIe lĂ©gislature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans. Le scrutin se tient le mĂȘme jour que les Ă©lections aux Cortes Generales.

Élections au Parlement d'Andalousie de 1986
109 députés du Parlement
(Majorité absolue : 55 députés)
Type d’élection Élections lĂ©gislatives de communautĂ© autonome
Corps électoral et résultats
Population 6 726 921
Inscrits 4 824 849
Votants 3 412 797
 
70,73 % en augmentation 4,4
Votes exprimĂ©s 3 361 973
Votes nuls 50 824
PSOE-A – JosĂ© RodrĂ­guez de la Borbolla
Voix 1 581 513
47,04 %
 
en diminution 5,7
Députés élus 60 en diminution 6
AP – Antonio Hernández Mancha
Voix 745 485
22,17 %
 
en augmentation 5,1
Députés élus 28 en augmentation 11
IU-CA – Julio Anguita
Voix 598 889
17,81 %
 
en augmentation 9,3
Députés élus 19 en augmentation 11
PA – Luis Uruñuela (es)
Voix 196 947
5,86 %
 
en augmentation 0,5
Députés élus 2 en diminution 1
Parti arrivĂ© en tĂȘte par circonscription et par ville de plus de 50 000 habitants.
Carte
Président de la Junte
Sortant Élu
José Rodríguez de la Borbolla
PSOE-A
José Rodríguez de la Borbolla
PSOE-A

Le Parti socialiste confirme sa majoritĂ© absolue, en lĂ©ger recul au profit de la Coalition populaire et surtout de la Gauche unie, qui crĂ©e la surprise avec une forte progression. Par rapport aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales, la Gauche unie sĂ©duit 330 000 Ă©lecteurs de plus, soit Ă  peu prĂšs le mĂȘme nombre que le nombre de suffrages perdus par le Parti socialiste.

Un mois plus tard, le socialiste José Rodríguez de la Borbolla est investi président de la Junte pour un second mandat avec le seul soutien de son parti.

Contexte

Lors des élections de 1982, le Parti socialiste remporte la majorité absolue des siÚges, une premiÚre tous partis confondus depuis les débuts de la Transition démocratique[1]. Le suivant, le socialiste Rafael Escuredo est investi président de la Junte avec les seules 66 voix de ses députés, l'ensemble de l'opposition ayant voté contre lui[2].

Rafael Escuredo annonce sa dĂ©mission moins de deux ans plus tard, le , en raison de dĂ©saccords avec le gouvernement de Felipe GonzĂĄlez, notamment sur les nĂ©cessaires transferts de compĂ©tences pour mettre en Ɠuvre son projet de rĂ©forme agraire et sur le contrĂŽle de l'organisation de l'exposition universelle de 1992 Ă  SĂ©ville. La commission exĂ©cutive rĂ©gionale du PSOE lui dĂ©signe comme successeur son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, JosĂ© RodrĂ­guez de la Borbolla, Ă©galement vice-prĂ©sident de la Junte et conseiller Ă  l'IntĂ©rieur[3]. Celui-ci reçoit effectivement l'investiture du Parlement, par 66 voix favorables, le [4].

Mode de scrutin

Le Parlement d'Andalousie (Parlamento de AndalucĂ­a) est une assemblĂ©e parlementaire monocamĂ©rale constituĂ©e de 109 dĂ©putĂ©s (diputados), Ă©lue pour une lĂ©gislature de quatre ans au suffrage universel direct selon les rĂšgles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes rĂ©sidant dans la communautĂ© autonome oĂč rĂ©sidant momentanĂ©ment Ă  l'extĂ©rieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin

ConformĂ©ment Ă  l'article 26 du statut d'autonomie, le Parlement est Ă©lu pour un mandat de quatre ans[5]. L'article 14 de la loi Ă©lectorale andalouse du , combinĂ© aux dispositions l'article 42 de la loi Ă©lectorale nationale, prĂ©cise que les Ă©lections sont convoquĂ©es au moyen d'un dĂ©cret du prĂ©sident de la Junte d'Andalousie, signĂ© 25 jours avant la fin du mandat et publiĂ© au Journal officiel, le scrutin devant se tenir entre le 54e et le 60e jour suivant la publication du dĂ©cret[6] - [7].

Nombre de députés par circonscription

Puisque l'article 26 du statut d'autonomie prĂ©voit que « le Parlement d'Andalousie sera constituĂ© d'un nombre de dĂ©putĂ©s compris entre 90 et 110 »[5], l'article 17 de la loi Ă©lectorale indique que le nombre de parlementaires est fixĂ© Ă  109 et attribue Ă  chaque circonscription 8 siĂšges d'office, les 45 mandats restant Ă©tant distribuĂ©s en fonction de la population provinciale[8]. L'article 28 du statut Ă©nonce effectivement que « la province constitue la circonscription Ă©lectorale » et prĂ©cise qu'aucune circonscription ne peut avoir plus du double de reprĂ©sentants qu'une autre[5].

Le décret de convocation des élections, publié le , dispose que les siÚges sont répartis ainsi[9] :

Circonscriptions Députés
SĂ©ville 18
Cadix et Malaga 15
Cordoue, Grenade et Jaén 13
AlmerĂ­a et Huelva 11

Présentation des candidatures

Peuvent présenter des candidatures[10] - [11] - [12] :

  • les partis ou fĂ©dĂ©rations politiques enregistrĂ©es auprĂšs du registre des associations politiques du ministĂšre de l'IntĂ©rieur ;
  • les coalitions Ă©lectorales de ces mĂȘmes partis ou fĂ©dĂ©rations dĂ»ment constituĂ©es et inscrites auprĂšs de la commission Ă©lectorale au plus tard 10 jours aprĂšs la convocation du scrutin ;
  • et les Ă©lecteurs de la circonscription, en nombre d'au moins 1 % des inscrits.

RĂ©partition des siĂšges

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides — vote blanc inclus[13] — peuvent participer Ă  la rĂ©partition des siĂšges Ă  pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant diffĂ©rentes Ă©tapes[14] :

  • les listes sont classĂ©es en une colonne par ordre dĂ©croissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisĂ©s par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de dĂ©putĂ©s Ă  Ă©lire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribuĂ©s selon l'ordre dĂ©croissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un mĂȘme quotient, le siĂšge est attribuĂ© Ă  celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le mĂȘme nombre total de voix, l'Ă©galitĂ© est rĂ©solue par tirage au sort et les suivantes de maniĂšre alternative.

Campagne

Principales forces politiques

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 1982
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie
(es) Partido Socialista Obrero Español de Andalucía
PSOE-A José Rodríguez de la Borbolla
(Président de la Junte)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, nationalisme
52,7 % des voix
66 dĂ©putĂ©s
Coalition populaire
(es) CoaliciĂłn Popular
CP Antonio HernĂĄndez Mancha Centre droit Ă  droite
Conservatisme, démocratie chrétienne, libéralisme
17,1 % des voix
17 dĂ©putĂ©s
Gauche unie – Appel pour l'Andalousie
(es) Izquierda Unida-Convocatoria por AndalucĂ­a
IU-CA Julio Anguita
(Ex-maire de Cordoue)
Gauche
Communisme, anticapitalisme, nationalisme
8,6 % des voix
8 dĂ©putĂ©s
Partido Andalucista
(fr) Parti Andalouciste
PA Luis Uruñuela (es)
(Ex-maire de SĂ©ville)
Centre gauche
Social-démocratie, fédéralisme, nationalisme
5,4 % des voix
3 dĂ©putĂ©s

RĂ©sultats

Total régional

RĂ©sultats des Ă©lections au Parlement d'Andalousie de 1986[15]
Représentation en hémicycle sur un axe gauche-droite du résultat.
Partis Voix % +/- SiĂšges +/-
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) 1 581 513 47,04 en diminution 5,69 60 en diminution 6
Coalition populaire (CP) 745 485 22,17 en augmentation 5,08 28 en augmentation 11
Gauche unie – Appel pour l'Andalousie (IU-CA) 598 889 17,81 en augmentation 9,25 19 en augmentation 11
Partido Andalucista (PA) 196 947 5,86 en augmentation 0,46 2 en diminution 1
Centre dĂ©mocratique et social (CDS) 109 678 3,26 Nv 0 en stagnation
Bureau pour l'unitĂ© des communistes (MUC) (es) 50 886 1,51 Nv 0 en stagnation
Parti socialiste du peuple andalou (PSPA) (es) 26 560 0,79 Nv 0 en stagnation
Parti rĂ©formateur dĂ©mocratique (PRD) (es) 25 934 0,77 Nv 0 en stagnation
Parti humaniste (PH) (es) 6 982 0,21 Nv 0 en stagnation
LibĂ©ration andalouse (LA) (es) 5 996 0,18 Nv 0 en stagnation
Mouvement phalangiste d'Espagne (MFE) (es) 809 0,02 en diminution 0,04 0 en stagnation
Vote blanc 12 294 0,37
Union du centre démocratique (UCD) 0 en diminution 15
Votes valides 3 361 973 99,51
Votes nuls 50 824 1,49
Total 3 412 797 100 – 109 en stagnation
Abstentions 1 412 052 29,27
Inscrits / Participation 4 824 849 70,73

Analyse

Parti arrivĂ© en tĂȘte par circonscription et intensitĂ© de son score.

Le Parti socialiste conserve sa majorité absolue avec six siÚges de moins, le scrutin étant avant tout marqué par les progressions des forces politiques situées à sa gauche et à sa droite. La principale surprise provient de la Gauche unie, qui passe de 7 à 19 députés. Dans la circonscription de Cordoue, le charisme de son chef de file et ancien maire de la capitale provinciale, Julio Anguita, lui permet de faire jeu égal en siÚges avec le Parti socialiste[16].

En dépit de la présence du Centre démocratique et social et du Parti réformateur démocratique (es), la Coalition populaire s'impose comme l'héritiÚre de la défunte Union du centre démocratique sur le terrain électoral[17].

Par rapport aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales qui se tiennent le mĂȘme jour, le taux d'abstention est similaire, mais environ 13 % de l'Ă©lectorat choisit deux bulletins diffĂ©rents. Si les Ă©lecteurs de la Coalition populaire lui restent fidĂšles, avec un diffĂ©rentiel d'environ 20 000 bulletins, le Parti socialiste perd entre le CongrĂšs des dĂ©putĂ©s et le Parlement d'Andalousie 343 000 voix, ce qui correspond, peu ou prou, aux gains de 330 000 suffrages par la Gauche unie entre les deux mĂȘmes scrutins. Les socialistes obtiennent, cependant, 80 000 voix de plus que lors du scrutin prĂ©cĂ©dent[17].

Suites

Le , José Rodríguez de la Borbolla est investi président de la Junte d'Andalousie par le Parlement à l'issue d'un jour de débat, par 60 voix pour et 48 voix contre, l'ensemble des partis autres que le PSOE s'opposant à lui[18].

Notes et références

  1. (es) Joaquina Prades, « El PSOE es el primer partido que obtiene mayorĂ­a absoluta en unas elecciones celebradas en España desde la transiciĂłn », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. (es) « Los grupos de la oposiciĂłn prometieron al candidato no hacer labor obstruccionista », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  3. (es) Alfredo Relaño, « RodrĂ­guez de la Borbolla serĂĄ el sucesor de Escuredo, que ayer anunciĂł su dimisiĂłn como presidente andaluz », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. (es) Alfredo Relaño, « RodrĂ­guez de la Borbolla, elegido presidente de AndalucĂ­a con los Ășnicos votos de su partido », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. (es) Espagne, Andalousie. « Ley Orgånica 6/1981, de 30 de diciembre, de Estatuto de Autonomía para Andalucía. », BOE, art. 26 [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  6. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 14. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  7. (es) Espagne. « Ley Orgånica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 42. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  8. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 17. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  9. (es) Espagne, Andalousie. « DECRETO del Presidente 73/1986, de 28 de abril, por el que se convocan Elecciones al Parlamento de Andalucía. », BOJA, art. 3. (version en vigueur : 29 avril 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  10. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. Disposición Final Primera. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  11. (es) Espagne. « Ley Orgånica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  12. (es) Espagne. « Ley Orgånica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 169. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  13. (es) Espagne. « Ley Orgånica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 21 juin 1985) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  14. (es) Espagne, Andalousie. « Ley 1/1986, de 2 de enero, Electoral de Andalucía. », BOE, art. 18. (version en vigueur : 15 janvier 1986) [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)]
  15. (es) Datos Elecciones, « Elecciones Parlamento de Andalucía 1986 », sur datoselecciones.com (consulté le ).
  16. (es) A. S., « El escrutinio total confirma en AndalucĂ­a las subidas de CP e IU », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
  17. (es) « 343.000 electores andaluces que votaron al PSOE para el Congreso no lo apoyaron en el Parlamento autĂłnomo », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. (es) Carlos Funcia, « RodrĂ­guez de la Borbolla, reelegido presidente del Gobierno andaluz con los votos del PSOE », El PaĂ­s,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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