Ăglise Saint-Roch de Lisbonne
LâĂ©glise Saint-Roch (en portugais Igreja de SĂŁo Roque) est une importante Ă©glise baroque se trouvant dans le âBairro Altoâ de la ville de Lisbonne (Portugal). Construite de 1565 Ă 1573 comme Ă©glise de la maison professe des jĂ©suites de Lisbonne elle rĂ©siste au tremblement de terre de 1755. Lorsque les jĂ©suites sont expulsĂ©s du Portugal (1759) Ă©glise et maison professe sont attribuĂ©es Ă une âmaison de misĂ©ricordeâ. Aujourdâhui lâĂ©glise est paroissiale, et la maison professe est un musĂ©e dâart sacrĂ©.
Ăglise Saint Roch | |
Ăglise Sant-Roch et maison professe | |
Présentation | |
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Nom local | igreja SĂŁo Roque |
Culte | catholique |
Rattachement | ArchidiocĂšse de Lisbonne |
DĂ©but de la construction | 1565 |
Fin des travaux | 1573 |
Architecte | Afonso Alvares / Filippo Terzi |
Style dominant | Baroque |
Protection | Monument national |
GĂ©ographie | |
Pays | Portugal |
Ville | Lisbonne |
CoordonnĂ©es | 38° 42âČ 35âł nord, 9° 07âČ 59âł ouest |
Histoire
DĂ©votion Ă Saint Roch
En 1505 la ville de Lisbonne est ravagĂ©e par la peste. Une colline, en dehors des murs de la ville (maintenant quartier connu sous le nom de Bairro Altoâ), est devenue lieu de sĂ©pulture des victimes de lâĂ©pidĂ©mie. Le roi du Portugal, Manuel I, envoie des Ă©missaires Ă Venise pour quâon lui ramĂšne une relique de Saint Roch, le saint patron protecteur des victimes de la peste, dont le corps avait Ă©tĂ© transportĂ© dans cette ville en 1485. La relique envoyĂ©e par le gouvernement vĂ©nitien, est portĂ©e en procession au haut de la colline, au milieu du cimetiĂšre des pestifĂ©rĂ©s. On Ă©rige une chapelle pour lây conserver: elle est consacrĂ©e en 1515. Une confrĂ©rie de Saint-Roch est Ă©tablie pour prendre soin des lieux et de la chapelle[1]
Ăglise et maison jĂ©suites
Peu aprĂšs la fondation de la Compagnie de JĂ©sus (en 1540) le roi Jean III de Portugal (1502-1557) obtient par lâintervention de son ambassadeur auprĂšs du pape Paul III que deux jĂ©suites soient envoyĂ©s dans les Indes portugaises : ce seront François Xavier et Simon Rodrigues. ImpressionnĂ© par le zĂšle apostolique et le style de vie des jĂ©suites le roi retient au Portugal Simon Rodrigues (avec lâaccord de Saint Ignace), alors que Xavier et quelques autres prennent la mer le .
Logeant dâabord Ă lâhĂŽpital de Tous-les-Saints (aujourdâhui disparu) le petit groupe autour de Simon Rodrigues augmente, avec lâarrivĂ©e dâĂ©tudiants jĂ©suites venus de Paris. Favorable aux JĂ©suites Jean III leur fait transfĂ©rer lâemplacement et la chapelle de Saint Roch, aprĂšs quâun accord avec la confrĂ©rie spĂ©cifie que lâĂ©glise gardera le mĂȘme titre et quâune chapelle Saint Roch sera crĂ©Ă©e Ă lâintĂ©rieur du bĂątiment en projet. La Compagnie de JĂ©sus prend possession des lieux le , lors dâune cĂ©rĂ©monie durant laquelle François de Borgia prononce le sermon. Avec le soutien de Jean III le projet dâune nouvelle Ă©glise est immĂ©diatement mis en chantier.
La premiĂšre pierre est posĂ©e en 1555, mais les travaux de la nouvelle Ă©glise Saint-Roch, de style baroque, commencent effectivement en 1565 et durent jusquâen 1573. Lâarchitecte principal en est Afonso Ălvares. Dans la suite, aprĂšs 1575, lâarchitecte italien Filippo Terzi, introduit des modifications Ă la façade extĂ©rieure, au plafond et Ă lâamĂ©nagement intĂ©rieur.
PremiĂšre Ă©glise jĂ©suite hors de Rome, elle est exactement contemporaine de lâĂ©glise du GesĂč de Rome et en a les mĂȘmes caractĂ©ristiques, Ă savoir un agencement architectural intĂ©rieur (large nef) adaptĂ© aux nouvelles exigences liturgiques et pastorales, en particulier Ă la prĂ©dication qui est encouragĂ©e par le concile de Trente. Elle sert durant prĂšs de 200 ans aux activitĂ©s apostoliques des jĂ©suites de la maison professe voisine.
PĂ©riode moderne
LâĂ©glise et la rĂ©sidence jĂ©suites sont parmi les rares Ă©difices qui survivent au tremblement de terre qui dĂ©vaste la ville de Lisbonne en 1755. Lorsque les jĂ©suites sont expulsĂ©s du Portugal (1759) Ă©glise et rĂ©sidence auxiliaire sont octroyĂ©es par charte royale (1768) Ă la âmaison de la misĂ©ricordeâ de la ville de Lisbonne qui avait perdu son siĂšge lors du tremblement de terre.
Aujourdâhui, la âMaison de la MisĂ©ricordeâ est toujours en possession des lieux, tandis que lâĂ©glise est paroissiale. Une partie de lâancienne maison professe abrite depuis le XIXe siĂšcle un musĂ©e dâart sacrĂ© (le musĂ©e Saint Roch). Lâensemble est classĂ© au patrimoine national du Portugal.
Description
Le plan de l'Ă©glise est simple et spacieux : une large nef, prolongĂ©e par un sanctuaire carrĂ© et peu profond. Le transept est quasi inexistant. Au milieu de la nef et des deux cĂŽtĂ©s: des chaires de vĂ©ritĂ©s Ă©levĂ©es sont incorporĂ©es aux pilastres. Ce modĂšle, appelĂ© parfois âĂ©glise-salleâ, est commode pour la prĂ©dication et sera frĂ©quemment reproduit dans dâautres Ă©glises de lâordre jĂ©suite, au Portugal et dans les villes coloniales portugaises au BrĂ©sil et en ExtrĂȘme-Orient. On parle alors de style baroque jĂ©suiteâ.
Des huit chapelles latĂ©rales (sur les bas-cĂŽtĂ©s) la plus notable est la chapelle dĂ©diĂ©e Ă Saint Jean-Baptiste (XVIIIe siĂšcle). Conçue et construite Ă Rome par Nicola Salvi et Luigi Vanvitelli, avec marbre et matĂ©riau italien (dont de nombreuses pierres prĂ©cieuses) elle fut dĂ©montĂ©e, transportĂ©e par bateau Ă Lisbonne et rĂ©assemblĂ©e dans lâĂ©glise Saint Roque.
Bibliographie
- Maria Filomena Brito: Igreja de SĂŁo Roque. Roteiro, Lisbonne, Santa Casa da MisericĂłrdia / Museu de SĂŁo Roque, 1999.
- Joaquim da Costa Lima: SĂŁo Roque e os seus Artistas. Lisbonne, Instituto PortuguĂȘs de Arqueologia, HistĂłria e Etnografia, 1953.
- George Kubler: Portuguese Plain Architecture: Between Spices and Diamonds (1521-1706), Middletown County, 1972.
- AntĂłnio Lopes: Roteiro histĂłrico dos jesuĂtas em Lisboa, Braga, 1985.
- Maria JoĂŁo Madeira Rodrigues: A Igreja de SĂŁo Roque. Lisbonne, Santa Casa da MisericĂłrdia, 1980.
Notes et références
- La confrĂ©rie, qui existe toujours, est aujourdâhui responsable de la chapelle Saint-Roch, Ă lâintĂ©rieur de lâĂ©glise actuelle