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Église Saint-Renobert d'Auxerre

L'église Saint-Renobert est une église disparue d'Auxerre dans le département français de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté, construite vers 1206.

Ancienne Ă©glise Saint-Renobert d'Auxerre
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Diocèse d'Auxerre
Début de la construction peu après 1206
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement Yonne
Ville Auxerre
CoordonnĂ©es 47° 47′ 48″ nord, 3° 34′ 18″ est

Situation

Elle se trouvait à l'angle de la rue Philibert Roux – anciennement rue Saint-Regnobert – et de la rue Joubert[1] - [2].

Histoire

La première mention Ă©crite connue de cette Ă©glise remonte au XIIIe siècle : en 1206 le moine Robert de Saint-Marien Ă©crit que le comte d'Auxerre Pierre II de Courtenay chasse les juifs de la ville et fait transformer la synagogue en Ă©glise[n 1] ; il fait Ă©lever dans le bâtiment deux autels, l'un Ă  saint Nicolas et l'autre Ă  saint Antoine.

La tradition transmet que peu de temps après, ce bâtiment est abattu et une église construite à sa place, qui prend le nom de Saint-Renobert. Les archives de la cathédrale contiennent plusieurs documents du XIIIe siècle citant une église sous le nom de Sanctus Ragnobertus[5].

Vincent de Beauvais mentionne que Hugues de Noyers (Ă©vĂŞque d'Auxerre † 1206) fait Ă  Varzy, un , la levĂ©e des reliques de saint Renobert, qui jusqu'alors Ă©taient dans un tombeau en pierre[6] et les place dans une châsse[7]. Lors de cette levĂ©e, cet Ă©vĂŞque se rĂ©serve les phalanges des mains et des pieds, qui serviront Ă  la dĂ©dicace de l'Ă©glise Saint-Renobert Ă  Auxerre Ă  l'emplacement de la synagogue des juifs que le comte Pierre a expulsĂ©s de la ville, et oĂą il fonde deux autels[8]. L'Ă©glise a donc dĂ» ĂŞtre construite très rapidement après la dĂ©molition du bâtiment de la synagogue puisque Hugues de Noyers meurt en 1206. Mais Lebeuf donne pour date de cette levĂ©e de reliques « vers 1200 Â», ce qui ne permet pas de savoir si Hugues de Noyers a prĂ©levĂ© les ossements avant 1206 et s'il l'a fait en prĂ©vision de la construction de l'Ă©glise ou pour une autre raison ; ou s'il les a prĂ©levĂ©es pour cette raison peu de temps avant de mourir[7].

Les bollandistes, à la suite d'un ancien bréviaire de Baume-les-Nones en Franche-Comté, pensent que les reliques de Varzy sont pour la plupart celles de Zénon le diacre de saint Renobert[7]. Les ossements auraient été mêlés dans les nombreux transports. Les pères jésuites d'Anvers Janning et Du-Sellier sont également de cet avis[9].

Des chiffres prĂ©sents en diffĂ©rents endroits indiquent que l'Ă©glise est bâtie aux temps de François Ier et de Henri II, avec une structure de type « erriciastique Â» - c'est-Ă -dire dans le style Henri II[n 2] - [10]. L'Ă©glise aurait-elle Ă©tĂ© rebâtie ?

En 1296 Girard de Ville-sur-Arcis (Arcy-sur-Cure) fait un testament par lequel il fait un legs au curé de Saint-Renobert[12]. L'église est aussi citée en 1315 par l'official d'Auxerre[n 3] - [11].

Lorsqu'est faite la levée des reliques de saint Renobert, Hugues de Noyers (évêque d'Auxerre † 1206) se réserve les phalanges des mains et des pieds pour la dédicace de l'église Saint-Renobert à Auxerre à l'emplacement de la synagogue des juifs que le comte Pierre a expulsés de la ville. Dans cette église il fonde deux autels[8].

Le [13] Auxerre est prise par les huguenots[14]. L'Ă©glise est pillĂ©e dès le deuxième jour : cloches cassĂ©es, figures en bois brĂ»lĂ©es sur la place de l'HĂ´tel de ville, reliquaire de saint-Renobert dĂ©truit[15].

L'évêque Gilles de Souvré (év. 1626-1631) projette de réunir les paroisses de Saint-Renobert et de Saint-Pierre-en-Château, mais les habitants de la paroisse Saint-Pierre exigent que leur église soit l'église principale et le projet échoue[16].

La cathédrale de Bayeux ayant insisté pour récupérer des reliques de leur patron, l'évêque d'Auxerre Charles de Caylus (év. 1704-1754) prélève un fémur en et le confie à Jean Lebeuf qui l'emmène à Paris où il donne la relique au député de l'église de Bayeux[9].

Curés de l'église

  • Guillaume Legrand : il est choisi par le synode pour examiner le le droit des archiprĂŞtres[17].
  • Laurent FrappĂ© : curĂ© de l'Ă©glise le [18].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • [1723] Histoire de la prise d'Auxerre par les huguenots et de la dĂ©livrance de la mĂŞme ville : avec un rĂ©cit de ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© et de ce qui a suivi ces deux fameux Ă©vĂ©nements ; et des ravages commis Ă  la CharitĂ©, Gien, CĂ´ne, Donzi, Entrains, Crevan, Iranci, Colanges-les-Vineuses et autres lieux du diocèse d'Auxerre, Auxerre, impr. Jean-Baptiste Troche, , sur books.google.fr (lire en ligne).
  • [1743 (1)] MĂ©moires concernant l'histoire ecclĂ©siastique et civile d'Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, , 886 p. (lire en ligne).
  • [1743 (2)] MĂ©moires concernant l'histoire ecclĂ©siastique et civile d'Auxerre..., vol. 2, Auxerre, Perriquet, , 923 p. (lire en ligne).

Notes et références

Notes

  1. Les juifs d'Auxerre occupaient une rue entière portant le nom de « rue des Juifs Â» (d'après le Cartulaire d'Auxerre). Le quartier juif jouxtait la Porte FechellĂ© ou fiscale et la synagogue Ă©tait un peu plus haut. La « rue du puits des Juifs Â» est devenue la « rue du Pont Â»[3].
  2. Lebeuf explique que le terme « erriciastique Â» est de Chastelain. Voir [Lebeuf 1757] « Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris », 2e partie : « DoyennĂ© du vieux Corbeil Â», sur books.google.fr, , p. 56.
  3. Citation de l'official d'Auxerre en 1315 : Quo circa vobis Presbytero beati Ragnoberti etc[11].

Références

  1. « Rue Philibert Roux et paroisse Saint-Regnobert », série Quartier de l’Hôtel de ville, sur auxerre.historique.free.fr (consulté le ).
  2. « Jardin privé à l'emplacement de l'ancienne église Saint-Renobert, à l'angle de la rue Philibert Roux (anciennement rue Saint-Renobert, ici sur la droite) et de la rue Joubert (sur la gauche) », caméra de rue interactive, sur google.fr/maps (consulté le ).
  3. « Les Juifs dans l'Yonne », sur alliancefr.com.
  4. Lebeuf 1723, p. 20.
  5. Cartulaire de la cathédrale Saint-Étienne, folios nos 178, 184, 194, 202[4].
  6. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 323.
  7. Lebeuf 1723, p. 284, note (b).
  8. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 324.
  9. Lebeuf 1723, p. 285, note (b) (suite).
  10. Lebeuf 1723, p. 53.
  11. Lebeuf 1723, p. 20, note (a).
  12. Testament de Girard de Ville-sur-Arcis : Curato Ecclesia beati Ragnoberti Autissiodorensis quinte solidos (Capitulaire d'Auxerre, folio n° 100[11].
  13. Lebeuf 1723, p. 113.
  14. Lebeuf 1723, p. 114.
  15. Lebeuf 1723, p. 135.
  16. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 675.
  17. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 659.
  18. Lebeuf 1743, vol. 1, p. 823.
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