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Église Saint-Ours de Loches

L'église Saint-Ours de Loches, prononcé [sɛ̃tuʁ], est une ancienne collégiale située à Loches (Indre-et-Loire), dont l'architecture est marquée par deux tourelles pyramidales à huit faces, les « dubes », élevées vers 1165, ainsi que par son portail polychrome sculpté de personnages et d’animaux tirés du bestiaire du Moyen Âge. Elle est classée au titre des monuments historiques par la liste de 1840[1].

Église Saint-Ours de Loches
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Sainte-Monégonde-en-Lochois (d)
Dédicataire
Saint Ours
Religion
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Site web
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Adresse
Place Charles-VII
Coordonnées
47° 07′ 37″ N, 0° 59′ 54″ E
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Au centre, les deux dubes vues de l'extérieur.
Dube vue de l'intérieur
Tombeau d'Agnès Sorel dans l'église St Ours de Loches.
Statue de sainte Jeanne d'Arc.

Elle est collégiale sous le vocable de Notre-Dame puis, après la Révolution, le chapitre étant dispersé, elle devient église paroissiale dédiée à saint Ours (de Loches[2]), abbé de la fin du Ve siècle, mais dans le langage commun, la confusion demeure parfois quand elle est désignée sous le nom de collégiale Saint-Ours.

Elle renferme, depuis , le tombeau de marbre d'Agnès Sorel.

Historique

D'après Grégoire de Tours, la première église aurait été construite au Ve siècle par saint Eustache, évêque de Tours.

Selon la légende, Geoffroy Grisegonelle, comte d'Anjou fonde la collégiale entre 963 et 985 pour servir d'écrin à la relique d'une moitié[3] de la ceinture de la Vierge[4] apportée de Constantinople au Xe siècle. Elle portera le vocable de Notre-Dame jusqu'au XIXe siècle. La nef et le transept s'effondrant entre 1030 et 1050, Thomas Pactius, notaire et chapelain du comte d'Anjou Foulques le Jeune, prieur de la collégiale Notre-Dame, la fait reconstruire au milieu du XIIe siècle[5].

La nef conserve des maçonneries du XIe siècle, en particulier la première travée. On peut dater de 1160 l'édification de la tour occidentale. Le voûtement en pierre, remplaçant une couverture charpentée, entraîna la reprise des murs de la nef et l'ajout de fortes piles au milieu du XIIe siècle. La fin de ce siècle vit la reconstruction complète du chœur et des transepts à absidioles[6].

Exposée à la vénération populaire trois fois par an (le , le et le ), la relique se voit offrir par Agnès Sorel un reliquaire en or et en agate qui disparaît à la Révolution[7]. Des reliques de contact appelées « mesures de la vraie ceinture » (rubans blancs coupés aux dimensions exactes de la vraie), possédaient le pouvoir de protéger les futures mères des dangers de l'accouchement, aussi étaient-elles utilisées par toutes les familles chrétiennes de la région lochoise jusqu'aux reines de France.

Ludovic Sforza qui a fini ses jours à Loches serait, selon François de Belleforest, enterré dans la collégiale. Des fouilles archéologiques en ce sens ont été effectuées en 2019, elles ont mis au jour de nombreuses sépultures[8]. Parmi celles-ci, cinq corps de religieux et de nobles du château de Loches datant du XIVe au XVIIIe siècle ont pu être identifiés. Mais une dernière dépouille nécessitait la poursuite des fouilles archéologiques qui a mené à une nouvelle campagne débutant le [9].

L'église n'a pris sa forme actuelle qu'à la fin du XVIIIe siècle, à la suite de la destruction de l'ancienne église paroissiale Saint-Ours, située Rue Saint-Ours, baptisée en l'honneur d'Ours de Loches[2] (ou Ursus de Cahors), abbé-fondateur du monastère à la fin du Ve siècle. Elle était auparavant nommée Collégiale Notre-Dame[10]. Devenue église paroissiale, elle connut d'importantes modifications au XIXe siècle. De 1844 à 1854, Alexandre Vestier reconstruisit presque entièrement la tour de la croisée et les voûtes de la nef. En 1855, de larges arcades sont percées dans les murs de la nef pour ouvrir sur les bas-côtés, auparavant beaucoup plus isolés.


Architecture

Sculptures romanes de Denis vers 1130-1150

Divers

Selon Viollet-le-Duc, la collégiale est « un édifice d'une étrange et sauvage beauté, unique au monde ».

Paroles de la duchesse de Dino, nièce de Talleyrand : « J'ai déjeuné à Loches, où j'ai tout visité en détail : le tombeau d'Agnès Sorel, l'oratoire d'Anne de Bretagne, une église curieuse, la prison de Ludovico Sforza ; j'ai admiré le panorama, qui, du haut des tours, se déploie avec magnificence »[11].

Notes et références

  1. « Collégiale Saint-Ours », notice no PA00097824, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Diocèse de Tours: Saint Ours
  3. L'autre moitié fut divisée en trois parties que l'on peut vénérer en France, en Italie et aux Pays-Bas.
  4. Selon M. Demonte, fabricant de soie à Tours, « il s'agit d'un tissu (de 2,10 m de longueur et cm de largeur) dont la chaîne est en soie et la trame en fils de lin. Elle porte, tissées à ses deux extrémités, des lettres grecques ».
  5. Eugène Pépin, Histoire de Touraine, Boivin, , p. 88
  6. Patricia Duret-Molines, « L'église Saint-Ours de Loches, ancienne collégiale Notre-Dame », in Congrès archéologique de France, 1997, p. 169-177 (lire en ligne).
  7. André-Roger Voisin, Tours, Alan Sutton, , p. 111
  8. « Mais où est passé Sforza ? », sur France Culture (consulté le )
  9. Une reprise au lundi d'une campagne de fouilles archéologiques officielles dans la nef de la collégiale Saint-Ours de Loches. Lire en ligne Reprise des fouilles archéologiques autour de la sépulture de Ludovic Sforza à Loches sur le site web de France3 - Publié le 01/12/2020 à 08h00. Consulté le 02/12/2020.
  10. Fleury 2013, p. 13.
  11. duchesse de Dino, de Valençay, le 15 juillet 1837, Chronique de 1831 à 1862 - Plon, 1909, p. 165

Pour en savoir plus

Bibliographie

  • Marcel Deyres, Belles églises de Touraine, Chambray-lès-Tours, CLD, , 203 p. (EAN 265-0004782839)
  • Gérard Fleury, L'église Saint-Ours de Loches : anciennement collégiale Notre-Dame..., Chemillé-sur-Indrois, Hugues de Chivré, , 63 p. (ISBN 978-2-916043-63-0)

Articles connexes

Liens externes

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