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Église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Sescas

L'église de Saint-Martin-de-Sescas est une église catholique[1] située dans le département français de la Gironde, dans la commune de Saint-Martin-de-Sescas, en France.

Église de Saint-Martin-de-Sescas
Le portail, objet du classement, face au sud (juin 2009)
Le portail, objet du classement, face au sud (juin 2009)
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Saint Martin
Type Église paroissiale
Rattachement ArchidiocĂšse de Bordeaux
DĂ©but de la construction XIIe siĂšcle
Autres campagnes de travaux XIXe siĂšcles
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1908, portail)
Logo monument historique Inscrit MH (1925)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Gironde
Commune Saint-Martin-de-Sescas
CoordonnĂ©es 44° 34â€Č 30″ nord, 0° 09â€Č 46″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Gironde
(Voir situation sur carte : Gironde)
Église de Saint-Martin-de-Sescas
GĂ©olocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Église de Saint-Martin-de-Sescas
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église de Saint-Martin-de-Sescas

Localisation

L'Ă©glise se trouve au cƓur du village, le long de la route dĂ©partementale D1113 (ancienne RN 113).

Historique

FondĂ© en 1108 par Bertrand de Baslade, Ă©vĂȘque de Bazas, le prieurĂ© de Sescas avait le double statut de prioral et paroissial. Vers 1115, le prieurĂ© Ă©chut aux moines de l'abbaye de La Sauve-Majeure.

La structure de l'Ă©difice Ă©tait modeste : une nef unique, une abside semi-circulaire et un clocher-mur. Le chƓur est voĂ»tĂ© en berceau plein cintre et le sanctuaire en cul-de-four. Par contre, le dĂ©cor sculptĂ© Ă©tait somptueux : un portail de type saintongeais exposĂ© au sud nous est parvenu intact. À l'intĂ©rieur, se trouvent dix chapiteaux sculptĂ©s et, dans le programme secondaire, cinquante modillons figurĂ©s.

Au total, il reste plus de 500 ornements, dont 130 sont des sujets figurés. Le prieuré était moyennement riche et une partie du portail et des tailloirs de l'arc triomphal sont restés à l'état d'ébauche, sans doute en raison d'un manque d'argent pour payer les artisans.

Le plus surprenant est, qu'avec une telle quantité de sculptures, l'église est totalement dépourvue du moindre thÚme religieux ! Il y a ni symbole chrétien explicite, ni référence biblique précise et tous les sujets, à l'intérieur comme à l'extérieur, sont profanes. Les églises romanes avec un décor uniquement profane sont rares. Un exemple situé à une dizaine de kilomÚtres est l'église Saint-Seurin de Gabarnac.

Le chrisme
Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)

La seule trace de la religion chrétienne dans l'église est un chrisme scellé dans le mur occidental à 2 mÚtres du sol, préservé en limite de l'ajout du clocher au XIXe siÚcle.

Le dessin[2] de Léo Drouyn, datant de 1857, montre une grande croix monogrammatique ligaturée à un petit x et sommée d'un A, ce qui induit la lecture latine Pax Christi.

Les églises voisines de Saint-Maixant et de Saint-Macaire possédaient de semblables chrismes.

Au XIXe siĂšcle l'Ă©glise, comme beaucoup d'autres en Gironde, a subi des modifications importantes : un voĂ»tement nĂ©o-gothique de la nef, le remplacement du clocher-pignon par un clocher Ă  flĂšche et la destruction, en 1874, du porche qui protĂ©geait le portail. Depuis cette date, l'exposition du portail Ă  l'action des Ă©lĂ©ments en a accĂ©lĂ©rĂ© l’érosion. Il y a des diffĂ©rences notables entre la description[2] de LĂ©o Drouyn (1857) et l'Ă©tat du portail aujourd'hui.

Le portail roman est classĂ© au titre des monuments historiques par arrĂȘtĂ© du [1] ; l'Ă©glise, quant Ă  elle, a Ă©tĂ© inscrite par arrĂȘtĂ© du .

  • Vue sud-ouest (juin 2009)
    Vue sud-ouest (juin 2009)
  • Dessin de Drouyn (1857)
    Dessin de Drouyn (1857)
  • Dessin de Drouyn (1845)
    Dessin de Drouyn (1845)
  • Vue sud-est (juin 2009)
    Vue sud-est (juin 2009)

L'iconographie romane

La sculpture romane est rĂ©partie en trois zones. À l'extĂ©rieur, au niveau du portail qui accueille les fidĂšles par des modillons sur la façade sud et autour du chevet et Ă  l'intĂ©rieur, dans la partie rĂ©servĂ©e aux officiants (chƓur, presbytĂ©rium et abside).

Le fait que l'Ă©glise Ă©tait d'abord un prieurĂ©, donc rĂ©servĂ© essentiellement aux moines, motive peut-ĂȘtre le dĂ©cor profane. En principe, les moines n'avaient pas besoin de rappels de nature religieuse. Par contre, des rappels contre les tentations de ce bas monde et les risques pour leur salut Ă©taient nĂ©cessaires. En effet, dans beaucoup d'Ă©glises paroissiales romanes, on trouve autour du sanctuaire des chapiteaux portant des symboles profanes de mise en garde destinĂ©s au clergĂ©.

Ici, le souci d'Ă©dification morale des commanditaires Ă©tait partout le mĂȘme : dĂ©noncer les libations de vin, la musique populaire et la danse, les fĂȘtes teintĂ©es de paganisme, les orgies campagnardes, la Femme, la pĂ©dophilie, l'homosexualitĂ©... Tous sont des piĂšges du dĂ©mon qui donnent du plaisir mais qui entraĂźnent la mort de l'Ăąme. Cela passait soit par l'imagerie directe et sans Ă©quivoque, soit par la suggestion et l'allusion ou l'animalisation des sujets dĂ©viants, c'est-Ă -dire par leur satanisation.

Le portail

Le portail s'ouvre au sud, sous cinq arcades qui, Ă  part la plus Ă©troite, retombent chacune sur une colonne de chaque cĂŽtĂ©. Deux petites arcades aveugles accompagnent, Ă  droite et Ă  gauche, les grandes archivoltes du portail. Elles retombent, d'un cĂŽtĂ© sur une colonne accouplĂ©e Ă  celle qui sert d’appui Ă  l'arc le plus large et, du cĂŽtĂ© opposĂ©, l'arcade s'appuie sur une colonne unique.

La hauteur des portes aveugles est de 2,94 m ; celle de la grande arcade 5,50 m et celle de la porte 3,20 m.

La réalisation de ce portail, avec douze colonnes et cinq voussures, par un petit prieuré moyennement riche était un tour de force. Il y a quelques indices d'un problÚme de financement : la troisiÚme voussure est partiellement vierge et le début ouest de la cinquiÚme est resté à l'état d'ébauche.

Les voussures

Chaque arc est composĂ© de deux parties : de l’arc proprement dit formĂ© d’une suite de claveaux, et, au-dessus, d’un cordon ou archivolte qui encadre les claveaux ; les arcs et les archivoltes sont couverts de sculptures de formes trĂšs variĂ©es.

Premier arc (intĂ©rieur) : Sur l’archivolte, des Ă©toiles, et sur l’arc, des chevrons opposĂ©s et un tore empĂątant l’angle.

DeuxiĂšme arc : Sur l’archivolte, des oiseaux contournĂ©s s’entrelacent dans des tiges et se becquettent. Sur l’angle de l’arc, un tore, et sur la face, de larges feuilles rondes.

TroisiĂšme arc : Sur l’archivolte, sont sculptĂ©s trente-quatre liĂšvres se dirigeant vers le haut de l’arcade, de telle sorte que les deux les plus Ă©levĂ©s se rencontrent. Il y en a dix-huit Ă  gauche et seize Ă  droite.

QuatriĂšme arc : L’archivolte est ornĂ©e d’un entrelacs en forme de huit ; sur l’angle de l’arc, se trouve un tore d’oĂč partent des tiges droites
 De chaque cĂŽtĂ© de ces tiges, s’épanouissent trois branches recourbĂ©es en crosses. Il y a un arbre pour chaque claveau.

CinquiĂšme arc : L’archivolte du plus grand arc est ornĂ©e de boutons radiĂ©s. Sur l’angle de l’arc, sont sculptĂ©s seize personnages, tous debout et de face, mais dont les mains ont des poses diffĂ©rentes. Leurs habillements varient Ă©galement quelque peu. Chacun de ces personnages est sĂ©parĂ© de l’autre par une console qui n’est qu’un simple plateau de pierre, perlĂ© ou non.

L'archivolte de la cinquiĂšme voussure

Il y a deux sĂ©ries ascendantes de huit personnages. Les figures ont Ă©tĂ© taillĂ©es in situ. Chaque personnage est sculptĂ© dans trois claveaux : le premier, la tĂȘte jusqu'au milieu du torse, le deuxiĂšme, le bas du torse jusqu'aux cuisses et le troisiĂšme, les jambes. Nous dĂ©comptons six atlantes et dix autres individus, de gestuelles et d'aspects vestimentaires individualisĂ©s. L'Ă©rosion et l’absence de repĂšres culturels ne permettent pas leur identification. Cependant, les quelques indications symboliques utilisĂ©es en Aquitaine romane nous autorisent Ă  conclure que ces personnages sont « peu recommandables » et qu'ils sont des reprĂ©sentations des pĂ©chĂ©s capitaux, Avarice, Gourmandise, Luxure et VanitĂ©.

Nous commençons notre description par le bas de l'arc.

SĂ©rie occidentale

Nos 1, 2 et 3
Nos 3, 4 et 5
Saint Martin de Sescas Portail 12.JPG
Nos 5, 6, 7 et 8
SĂ©rie de personnages, arc occidental

Nos 1 et 2 : Les deux hommes sont en tunique courte. Chacun fait la gestuelle « en miroir » de l'autre. Drouyn pensait qu'ils tenaient l'escarcelle d'un avare contre la poitrine. Le feuillage rayonnant derriĂšre leurs tĂȘtes Ă©tait utilisĂ© pour attirer l'attention sur des crĂ©atures sataniques. On trouve le mĂȘme style de feuillage derriĂšre la tĂȘte des femmes nos 1 et 2 de la sĂ©rie orientale du modillon no 30 du chevet.

No 3 : Un homme nu exhibe son sexe avec la main gauche. Sur ses épaules, deux oiseaux griffus picorent sa longue chevelure, symbole de la Vanité. Les oiseaux symbolisent la tentation de la chair et l'homme incarne un luxurieux.

No 4 : L'homme est un atlante Ă  bliaud court. Il tire la langue et ses bras tendus soutiennent un tore.

Nos 5, 6, 7 et 8 : Trois atlantes se suivent. L'outrance vestimentaire des personnages est symbole de la VanitĂ© et, pour le no 7, un serpent s'enroule autour de ses jambes depuis la cheville jusqu'Ă  l'aine, symbole des tourments du dĂ©mon de la chair. Le no 8 fait le lien avec la sĂ©rie orientale, les tĂȘtes et les mains des deux meneurs sont unies.

SĂ©rie orientale

Nos 1, 2, 3 et 4
Nos 3, 4, 5 et 6
Nos 6, 7 et 8
SĂ©rie de personnages, arc oriental

Nos 1 et 2 : Les sculptures reprĂ©sentent deux femmes. La premiĂšre, aujourd'hui dĂ©figurĂ©e, Ă©tait assise, la main gauche Ă©levĂ©e et la droite tenant une fleur, selon la description de Drouyn. La femme no 2 semble ĂȘtre mariĂ©e (elle porte une guimpe) et est lourdement habillĂ©e. Elle a soulevĂ© sa robe jusqu'aux genoux et semble danser. La danse Ă©tait sĂ©vĂšrement condamnĂ©e par le clergĂ© comme Ă©tant le prĂ©liminaire de la Luxure et derriĂšre leurs tĂȘtes on retrouve le feuillage rayonnant signalant une crĂ©ature satanique.

No 3 : L'homme indique, avec la main droite, sa bouche grande ouverte et, avec la main gauche, il touche son ventre. Il peut représenter le vice de la Gourmandise.

No 4 : L'homme porte une jaquette. Sa main gauche touche sa tempe (ou ses cheveux) et sa main droite caresse sa barbe. Ces deux gestes sont symboles des vices de la Vanité et la Luxure.

Nos 5, 6, 7 : Ces sculptures sont érodées. Les trois hommes portent une jaquette courte et se tiennent debout, les pieds bien parallÚles. On devine leurs gestes : le no 5 replie son bras gauche sur son ventre ; le no 6 laisse pendre ses bras, flottant dans des manches évasées ; le no 7 joint ses bras.

No 8 : L'homme est montrĂ© de dos, assis sur ses talons, mais avec la tĂȘte inversĂ©e. Les « hommes invertis » se trouvent souvent sur les modillons des Ă©glises romanes. Ici, il y a un autre exemple Ă  l'intĂ©rieur de l'Ă©glise, sur le cordon du sanctuaire. La reprĂ©sentation est toujours pour la dĂ©nonciation de l'homosexualitĂ©.

Les chapiteaux du portail

Il y a douze chapiteaux sculptés, dont sept sont historiés : quatre dans l'ébrasement occidental et trois dans l'ébrasement oriental. Ils sont alignés sous une frise alternant tailloirs et impostes, sur laquelle se déroulent des rinceaux à flabelles, palmettes et crossettes.

Aux deux extrĂ©mitĂ©s du portail, se retrouvent deux aspects fondamentaux du pĂ©chĂ© de la luxure : l'homosexualitĂ© et l'adultĂšre/fornication. Les deux vices ayant Ă©tĂ©, aux XIe et XIIe siĂšcles, la prĂ©occupation majeure des artisans de la rĂ©forme des mƓurs du clergĂ©.

Ébrasement occidental

Pédophilie et homosexualité

Clerc et garçon
Tentateur et démon
Homme et clerc
Chapiteau ouest no 6

Sur la corbeille, se trouvent quatre personnages et trois animaux. Malgré l'érosion de la face extérieure, le scénario est trÚs compréhensible. L'intrigue se développe autour du dé central de la face principale : un masque animal à oreilles de chat, vomissant des sarments. Il était usuel de montrer un masque cracheur, symbole de l'enfer et de Satan, dont les paroles contaminaient tout l'entourage.

Le cortĂšge commence avec un jeune homme en tunique courte, serrĂ©e Ă  la taille. Contre son Ă©paule il tient un gros oiseau. Sa main gauche s'accroche au bras d'un homme adulte. Son mentor le prĂ©cĂšde et, entre le pouce et l'index de sa main gauche, il dĂ©noue le cordon de sa tunique. Sa main droite s'avance vers le cordon de la tunique du garçon. Le dĂ©mon a bien pris possession du prĂ©sumĂ© guide qui dĂ©gueule un rinceau empoisonnĂ©, qui plaque le bras du jeune homme (vilains gestes) et lui enrobe la tĂȘte (vilaines pensĂ©es).

Au milieu de la corbeille, est perchĂ© un grand volatile qui a relevĂ© sa tĂȘte pour picorer les rinceaux empoisonnĂ©s du dĂ©mon. Son rĂŽle symbolique est d'insister sur l'animalisation qui guette l'homme qui se tourne vers Satan. Sur l'autre face, il y a deux hommes enlacĂ©s, bras dessus, bras dessous. L'homme Ă  droite est un ecclĂ©siastique (abbĂ© ou Ă©vĂȘque, car il semble repousser sa crosse). Le sĂ©ducteur est un homme barbu, avec le physique d'un athlĂšte. Il a des pieds griffus et est donc malĂ©fique. Avec sa main gauche, il tient son « ami » par le cou et, de sa main droite, touche le dĂ©mon.

La reprĂ©sentation — et la dĂ©nonciation — des Ă©bats masculins Ă©tait frĂ©quente dans les sculptures romanes, parfois trĂšs crues comme Ă  l'abbaye de La Sauve-Majeure. Ici la pĂ©dophilie et l'homosexualitĂ© sont Ă©voquĂ©es avec dĂ©licatesse.

Deux bĂȘtes adossĂ©es et oiseaux

Sous le mĂȘme tailloir, se trouvent deux chapiteaux avec deux thĂšmes animaliers distincts.

Chapiteaux ouest nos 5 et 4

Deux quadrupĂšdes

Deux quadrupĂšdes sont adossĂ©s. Leurs deux tĂȘtes se terminent par un bec d'oiseau et se rejoignent Ă  l'angle pour picorer le coin supĂ©rieur d'un pavĂ© carrĂ©. Cet objet semble ĂȘtre de production humaine et il est plausible que ces bĂȘtes dĂ©voyĂ©es se livrent Ă  un sacrilĂšge dĂ©libĂ©rĂ© (sur un livre sacrĂ©, du pain bĂ©nit monastique ou une hostie carrĂ©e).

Oiseaux et oisillons

Une volĂ©e d'oiseaux qui sont placĂ©s Ă  diverses hauteurs et en diverses attitudes sur toute la corbeille. Avec cette superposition de nichĂ©es, oĂč les parents donnent la becquĂ©e Ă  l'oisillon, c'est l'image de la fĂ©conditĂ© naturelle voulue par Dieu.

Trois acrobates/contorsionnistes et un serpent

Chapiteau ouest no 3

La corbeille est bifaciale sous un tailloir de rinceaux. Sur l'angle de la corbeille, un homme debout, habillĂ© en tunique bouffante, se tient sur la pointe des pieds. Il offre son avant-bras gauche Ă  un contorsionniste qui est complĂštement arquĂ©, sa tĂȘte au sol. L'autre main brandit un sabre horizontalement, Ă  hauteur de sa tĂȘte. À gauche de la corbeille, un autre contorsionniste est cambrĂ© Ă©galement, la tĂȘte au sol. Il agite un cimeterre qui croise le sabre. Pour mieux diaboliser la scĂšne, un serpent malĂ©fique mordille l'oreille gauche du personnage central.

Les musiciens et saltimbanques Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des suppĂŽts de Satan. Le concile d'Elvire aborde pour la premiĂšre fois, en son canon 62, la question des « histrions, pantomimes et cochers du cirque ». Ceux qui dĂ©siraient embrasser la foi chrĂ©tienne devaient auparavant renoncer Ă  leur profession (excommunication des acteurs). ConcrĂštement, l’acteur est exclu de la communion et placĂ© au mĂȘme rang que la prostituĂ©e : l'un comme l'autre expriment — verbalement ou par leur corps — une situation feinte que l'Église estime nocive. Cet anathĂšme a perdurĂ© en France jusqu'au XIXe siĂšcle.

Chapiteaux ouest nos 2 et 1

Décor végétal

La série occidentale s'achÚve avec deux corbeilles ornementales.

Sur la corbeille no 2, des tiges liées ou se croisant se terminent en volutes ou en feuilles.

Sur la corbeille no 1, des sarments portent des feuilles de vigne.

Ébrasement oriental
Chapiteau est no 1a
Chapiteau est no 1b
Chapiteau est no 2
Chapiteau est no 3

Quatre oiseaux picorant deux pignes

Le chapiteau est bi-facial. Il y a deux couples d'oiseaux adossés qui détournent leurs becs pour picorer une pigne (fruit de vie). Deux des oiseaux sont entiers et on peut voir que leurs pattes serrent des fruits sphériques, le fruit défendu ou malum et attribut de Satan. Ces oiseaux sont donc malfaisants.

Décor végétal

Les chapiteaux est nos 2 et 3 portent un décor végétal : feuillages imbriqués trÚs peu saillants pour le no 3 et feuilles de chùtaignier imbriquées pour le no 2.

BĂȘte bicorporĂ© aspirant une tĂȘte barbue

Le tailloir de cette double corbeille est couvert par des entrelacs sans fin. La deuxiĂšme corbeille est couverte par une magnifique dentelle de pierre.

Chapiteaux est nos 4 et 5

Le protagoniste principal est un mammifĂšre bicorporĂ©, apparemment de race fĂ©line, qui, sur les deux faces de la corbeille, Ă©tale ses corps Ă  rayures. De chaque corps, remonte une queue annelĂ©e et raide, de forme phallique. La gueule de l'animal est en train de happer la tĂȘte, Ă  barbe plissĂ©e, d'un homme agenouillĂ©.

L'homme barbu Ă©tait symbole d'un pĂ©cheur et une barbe « soignĂ©e » symbole de la VanitĂ© ; ĂȘtre Ă  genoux devant une crĂ©ature malĂ©fique est un symbole de la soumission au dĂ©mon. Les symboles phalliques et le fait que le dĂ©mon attaque la tĂȘte de l'homme ne laissent aucun doute sur la mise en garde morale de cette corbeille contre la tentation sexuelle.

ScĂšne galante, liĂšvre et oiseaux

Le tailloir est lisse. La corbeille, qui a souffert de l'Ă©rosion, regroupe un couple humain (homme et femme), un liĂšvre et soit un oiseau bicorporĂ©, soit deux oiseaux. LĂ©o Drouyn, qui a dĂ©crit le portail en 1857, quand les effets de l'Ă©rosion Ă©taient moindres, pensait qu'il s’agissait d'un oiseau bicorporĂ©.

L'oiseau bicorporé
LiĂšvre et oiseau
L'homme et la femme
Chapiteau est no 6

L'oiseau a perdu sa tĂȘte Ă  une date indĂ©terminĂ©e, mais on peut supposer qu'il picorait le fruit (ou feuille) gaufrĂ© qui se trouve sur l'angle de la corbeille. Ce fruit serait une variante de la pigne. Entre les griffes de l'oiseau, se trouvent des fruits sphĂ©riques, symbole usuel du fruit dĂ©fendu (Malum).

Au milieu de la face principale, entre l'oiseau et le couple, il y a un liĂšvre ou lapin qui tourne sa tĂȘte vers l'oreille de l'homme assis sur les genoux de la femme. Le liĂšvre Ă©tait un symbole frĂ©quent pour la reprĂ©sentation d'une sexualitĂ© dĂ©bridĂ©e et on peut supposer qu'il chuchote des idĂ©es lubriques.

Sur la troisiÚme face de la corbeille, un homme, richement habillé, en tunique courte et plissée, est assis sur les cuisses de son amie qui l'enlace par le cou. La main gauche de l'homme s'avance vers le sein droit, qui est exposé, de la femme.

L'animalisation de la scÚne, qui consiste à faire interférer lapin lubrique et oiseau malfaisant avec des humains, traduit de maniÚre symbolique la désapprobation des autorités morales.

Les modillons

Il y a deux séries de modillons : seize au-dessus le portail et trente-quatre autour du chevet.

Les figues sur les modillons sont « classiques ».

Les modillons du portail

Au-dessus du portail, seize gros modillons, de trĂšs bonne facture — hormis le 14e, non figurĂ© —, alternent avec quinze mĂ©topes sculptĂ©es. Ils soutiennent un entablement dĂ©coratif : une frise de rouelles, liĂ©es entre elles au point de tangence, parcourt la bordure.

  • No 1 TĂȘte de veau
    No 1 TĂȘte de veau
  • No 2 Feuilles entrelacĂ©es
    No 2 Feuilles entrelacées
  • No 3 Porteur de barrique
    No 3 Porteur de barrique
  • No 4 Trois oiseaux
    No 4 Trois oiseaux
  • No 5 Personnage assis
    No 5 Personnage assis
  • No 6 Deux bĂȘtes affrontĂ©es
    No 6 Deux bĂȘtes affrontĂ©es
  • No 9 Sonneur de cor
    No 9 Sonneur de cor
  • No 10 Deux acrobates
    No 10 Deux acrobates
  • No 11
    No 11
  • No 12
    No 12
  • No 13 Deux caladrii
    No 13 Deux caladrii
  • No 16
    No 16
Les modillons du chevet

L’abside est semi-circulaire Ă  partir du contrefort qui sĂ©pare le chƓur du sanctuaire. La corniche de l’abside est appuyĂ©e sur trente-quatre modillons dont suivent les images en partant du nord :

  • No 1 Dessin de Drouyn (1857)
    No 1 Dessin de Drouyn (1857)
  • No 1 actuel
    No 1 actuel
  • No 2 Loup
    No 2 Loup
  • No 3 Loup et bĂąton
    No 3 Loup et bĂąton
  • No 4 Pampres et tige
    No 4 Pampres et tige
  • No 5 TĂȘte de clou
    No 5 TĂȘte de clou
  • No 6 Rosace Ă  six pĂ©tales
    No 6 Rosace à six pétales
  • No 7 Cercles
    No 7 Cercles
  • No 10 Un fleuron
    No 10 Un fleuron
  • No 11 Quatre tores cordĂ©s
    No 11 Quatre tores cordés
  • No 12 Sanglier
    No 12 Sanglier
  • No 13 Baril, bonde en bas
    No 13 Baril, bonde en bas
  • No 14 Loup
    No 14 Loup
  • No 15 Chevrons opposĂ©s
    No 15 Chevrons opposés
  • No 16 Deux fleurs
    No 16 Deux fleurs
  • No 17 Trois fleurs
    No 17 Trois fleurs
  • No 18 Chevrons et fleurons
    No 18 Chevrons et fleurons
  • No 19 TĂȘte d’animal
    No 19 TĂȘte d’animal
  • No 20 Deux tĂȘtes
    No 20 Deux tĂȘtes
  • No 21 Cinq oiseaux
    No 21 Cinq oiseaux
  • No 22 Fleur trĂšs saillante
    No 22 Fleur trĂšs saillante
  • No 23 Frustre
    No 23 Frustre
  • No 24 TĂȘte d’animal
    No 24 TĂȘte d’animal
  • No 25 Tiges et feuilles
    No 25 Tiges et feuilles
  • No 26 TĂȘte humaine
    No 26 TĂȘte humaine
  • No 27 Tiges contournĂ©es
    No 27 Tiges contournées
  • No 28 Entrelacs et tiges
    No 28 Entrelacs et tiges
  • No 29 Homme nu
    No 29 Homme nu
  • No 30 Femme nue
    No 30 Femme nue
  • No 31 Homme barbu
    No 31 Homme barbu
  • No 32 Fleur trĂšs saillante
    No 32 Fleur trĂšs saillante
  • No 33 Homme grimaçant
    No 33 Homme grimaçant
  • No 34 Feuillages
    No 34 Feuillages

Le modillon no 1 actuel est diffĂ©rent du modillon dessinĂ© par Drouyn en 1857. Il a probablement Ă©tĂ© remplacĂ© lors des travaux de la fin du XIXe siĂšcle. Le modillon no 2 est un loup, comme dĂ©crit par Drouyn, mais il semble neuf, peut-ĂȘtre aussi un remplacement du XIXe siĂšcle.

Les modillons « impudiques »

Comme dans chaque Ă©glise romane qui nous parvient avec sa sĂ©rie modillaire quasi-intacte, il y a quelques exemples de modillons « impudiques[4] - [5] ». Ici, en font partie les modillons nos 29 et 30 du chevet et probablement les nos 5, 10, 12 et 16 du dessus du portail. Ces derniers sont dĂ©figurĂ©s, mais, par comparaison avec des modillons semblables, on peut deviner qu'il y a un homme ithyphallique et un exhibitionniste anal masculin. En ce qui concerne les modillons nos 29 et 30 du chevet, Drouyn, dans ses notes personnelles, les dĂ©crivaient ainsi : no 29, homme accroupi tenant sa verge dans les deux mains (les genoux sont brisĂ©s) et no 30, femme nue accroupie, la tĂȘte couronnĂ©e ou ornĂ©e de cheveux hĂ©rissĂ©s. Dans sa monographie, Drouyn respecte les rĂšgles de biensĂ©ance de l'Ă©poque et les descriptions sont simplement « Homme » pour le no 29 et « Femme » pour le no 30, sans les dessins. D'ailleurs, dans sa description de l'Ă©glise, Drouyn n'a publiĂ© aucun dessin d'une sculpture qui ait une connotation sexuelle.

  • Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)
    Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)
  • Homme exhibitionniste
    Homme exhibitionniste
  • Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)
    Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)
  • Femme exhibitionniste
    Femme exhibitionniste

Le modillon no 29 est semblable Ă  un modillon bien conservĂ© de l'Ă©glise Saint-Martin de Lugaignac qui dĂ©nonce la masturbation et le no 30, d'une femme qui Ă©carte ses jambes et indique ou tient sa vulve avec sa main, est une figure trĂšs rĂ©pandue, connue sous le nom gaĂ©lique : Sheela Na Gig, mais son origine est probablement l'Espagne du XIe siĂšcle. Les commanditaires religieux, qui avaient Ă©levĂ© la misogynie au niveau d'un principe moral, ont dictĂ© les canons de ce genre de caricature : la laideur de la femme avant toute chose et le message envoyĂ© fait de la vulve de la femme, un endroit aussi pĂ©rilleux pour l'homme que la gueule bĂ©ante de l'Enfer. Le feuillage rayonnant derriĂšre sa tĂȘte signifie qu'elle est une crĂ©ature satanique.

Les fenĂȘtres

Les fenĂȘtres dans le mur nord et l'abside ne sont pas dĂ©corĂ©es.

Chapiteaux de la fenĂȘtre de la nef
Chapiteaux de la fenĂȘtre du chƓur

Deux fenĂȘtres Ă©clairent l’église du cĂŽtĂ© sud : celle de la nef prĂšs du portail, et celle au niveau du chƓur. Elles sont ouvertes sous une arcade sans archivolte qui repose sur une colonnette.

Sur le premier chapiteau de la fenĂȘtre de la nef : un entrelacs de feuillages, et sur le second, des feuilles d’eau imbriquĂ©es.

Sur le premier chapiteau de la fenĂȘtre du chƓur, un trĂšs gros entrelac, ayant l’aspect de l’extrĂ©mitĂ© d’une crosse, et sur le second, des entrelacs de feuillages.

L'iconographie intérieure

La nef de l'église est privée de toute ornementation romane. Par contre, dans le presbytérium, il y a dix chapiteaux sculptés et le cordon qui fait le tour est également sculpté. Ce décor, réservé aux moines, devient dionysiaque !

L'arc triomphal

L’arc triomphal entre la nef et le chƓur est formĂ© de diverses moulures, dont la plus Ă©loignĂ©e du centre est couverte de palmettes fleurdelisĂ©es.

Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)

Chapiteau nord

Le chapiteau a été sculpté in situ et le tailloir est, en partie, resté à l'état brut.

Drouyn dĂ©crit un personnage debout, couvert d’un vĂȘtement collant, qui tient dans sa main droite, et par le milieu du corps, un serpent dressĂ© sur sa queue qui a l’air de lui mordre la tempe droite ; de la main gauche, il saisit les oreilles ou le haut de la tĂȘte d’un quadrupĂšde se dressant contre le flanc d’un second personnage dont il dĂ©vore le coude droit ; sur l’épaule droite de cet animal, est gravĂ©e une croix en creux. Enfin, du cĂŽtĂ© opposĂ©, un autre quadrupĂšde se dresse Ă©galement contre ce second personnage et lui dĂ©vore le bras gauche. Drouyn suggĂšre que cette scĂšne est tirĂ©e de la vie de saint Martin, mais il ne donne aucune analyse des symboles qui sont prĂ©sents et qui contredisent cette suggestion.

Les hommes sont des guerriers, revĂȘtus du haubert intĂ©gral, mais au repos car sans armes. Celui de gauche brandit un serpent, qu'il Ă©coute, comme un glaive. Sa main droite touche les cornes du quadrupĂšde (bouc ou cerf). Le second guerrier, au lieu de repousser l'animal qui lui monte dessus, le salue, alors qu'une autre bĂȘte est en train d'engloutir son bras gauche.

L'arc triomphal chapiteau nord

L'animal central s'apprĂȘte Ă  saillir ; or, la saisie des cornes d'une bĂȘte en rut Ă©tait le symbole d'un luxurieux et comme il Ă©coute le serpent (Diable), l'homme est un coupable.

La bĂȘte porte deux signes : une croix gravĂ©e sur l'Ă©paule et un fer de lance sur la cuisse. Il n'y a aucune justification possible Ă  la prĂ©sence d'une croix gravĂ©e sur le corps d'une bĂȘte. La croix est le signe le plus sacrĂ© du Christianisme. La reprĂ©sentation d'un animal portant sur sa peau le symbole de la croix dĂ©signe un sacrilĂšge et la bĂȘte est malĂ©fique.

La chaĂźne tactile entre les deux ĂȘtres malĂ©fiques et les hommes n'est jamais rompue et les hommes ne cherchent pas Ă  la rompre. C'est la passion luxurieuse qui les rĂ©unit et les Ă©gare. Il est possible que la scĂšne soit aussi une dĂ©nonciation du prĂ©tendu laxisme des ordres militaires.

Chapiteau sud

Comme pour le chapiteau nord, le tailloir, sculptĂ© in situ, n'est pas terminĂ©. Il reste, Ă  l'angle ouest, un humain bicorporĂ© presque complet : l'Ă©bauche de la tĂȘte, les deux corps enveloppĂ©s dans une tunique capitonnĂ©e sont achevĂ©s ; leurs deux pieds touchent, Ă  droite, un gros oiseau logĂ© dans le cordon qui prolonge le tailloir et Ă  gauche un relief encore Ă  l'Ă©tat de projet.

Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)
L'arc triomphal chapiteau sud

Le personnage central est un curieux homme, Ă  demi-nu, qui gesticule, rit aux Ă©clats et sautille sur place en se tenant la cuisse. De la main droite, il offre Ă  une bĂȘte une pigne de pin tournĂ©e la pointe en haut. Cet animal, avec une croix gravĂ©e sur la peau, est, comme celui du chapiteau nord, un ĂȘtre malĂ©fique. Il y a cinq autres pignes : quatre appendues Ă  une volute et une Ă  un dĂ©. À cĂŽtĂ© du joyeux luron, se trĂ©mousse un homme barbu tout Ă  fait hilare, qui lui passe la main sous le bras. Enfin, dans le retour de l'angle, un quadrupĂšde est en train d'engloutir l'autre bras du barbu jusqu'Ă  l'Ă©paule.

L'enseignement à tirer de ces deux chapiteaux complémentaires, chargés de connotations sexuelles, est que, pour les clercs, toujours soumis aux privations réglementaires, la compagnie des civils en bordée ou des soldats est à redouter car elle peut ressusciter la libido mise en sommeil par les exercices de piété quotidiens.

Les frises du sanctuaire

Un cordon sculpté de figures animaliÚres prend la suite des tailloirs des chapiteaux de l'arc triomphal sur le plat des murs nord-sud du presbytérium. Ce procédé était relativement fréquent en Aquitaine. Comme pour les corbeilles de l'arc triomphal, les sculptures du cordon sont une mise en garde pour les clercs, cette fois, contre le démon en sommeil chez eux.

Cordon nord

Le cordon nord

À l'ouest du chapiteau, se trouve un liĂšvre couchĂ©, un animal souvent placĂ© Ă  proximitĂ© des personnages « peu recommandables ». La partie orientale de la frise abrite deux satyres nus et barbus. Les deux hommes sont accroupis en sens opposĂ©, chacun repose sur les pieds de l'autre, ils sont presque fesses contre fesses. De plus, ce sont des « hommes invertis », en ce sens que la partie basse du corps est vue de dos et la tĂȘte et le buste sont vus de face. Chaque main droite caresse sa barbe — symbole de luxure — et chaque main gauche — la main impure — simule un geste masturbatoire. Voir de telles postures et gestes dans un sanctuaire rĂ©servĂ© aux moines est intrigant !

Le cordon sud

Cordon sud

À l'ouest du chapiteau, un oiseau, et un homme bicorporĂ© sur le tailloir et Ă  l'est, l'Ă©bauche d'un homme tenant une crosse en main. Sur le cordon oriental, un couple allongĂ©. Deux hommes nus sont couchĂ©s l'un sur l'autre, tĂȘte-bĂȘche. L'homme du dessus semble ĂȘtre un dĂ©mon car il a des jambes velues, des pieds griffus et des cornes de satyre. L'homme du dessous porte une couronne de roi. Tous deux sont barbus, ils rient aux Ă©clats et se tiennent par la main, comme des amoureux.

Le chƓur

Les chapiteaux de l'arc du chƓur
Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)

Les deux colonnes qui reçoivent l'arc doubleau sĂ©parant le sanctuaire et le chƓur ont deux chapiteaux ornĂ©s. Une arcature sommĂ©e de tiges entrelacĂ©es pour la corbeille nord et une autre arcature surmontĂ©e d'arbustes Ă  feuilles en crochets pour le chapiteau sud dont le tailloir bĂ©nĂ©ficie d'une Ă©bauche de dĂ©cor : des festons sur un rang horizontal et, Ă  l'un des angles, le motif de deux oiseaux affrontĂ©s.

Les fenĂȘtres

Il y a quatre fenĂȘtres : la fenĂȘtre axiale de l'abside, les fenĂȘtres nord et sud du chƓur et la fenĂȘtre dans le mur sud de la nef, qui n'est pas dĂ©corĂ©e. Les petits chapiteaux des colonnettes des fenĂȘtres ne sont pas figurĂ©s. Ils ont une ornementation vĂ©gĂ©tale de bonne qualitĂ©.

Chapiteau sud
Chapiteau nord
Dessin de LĂ©o Drouyn (1857)

Chapiteaux de la fenĂȘtre axiale

Sur l’un des chapiteaux, celui au nord, se trouvent quatre oiseaux se tournant le dos deux Ă  deux, et, sur l’autre, des tiges entrelacĂ©es. Le tailloir de ce dernier est formĂ© par un personnage bicorporĂ© dont la tĂȘte couvre l’angle saillant du tailloir. Le costume de ce double corps se compose d’une simple tunique Ă©troite du haut, large du bas, et assez courte pour laisser les jambes Ă  dĂ©couvert.

Chapiteaux des fenĂȘtres du chƓur

Les deux fenĂȘtres s’ouvrent sous une arcade en plein cintre qui retombe de chaque cĂŽtĂ© sur une colonnette ; un tore empĂąte l’angle de cette arcade.

Les chapiteaux de la fenĂȘtre nord
Les chapiteaux de la fenĂȘtre sud

Les chapiteaux des colonnettes du nord sont tous deux Ă  peu prĂšs semblables : ce sont des feuilles d’eau surmontĂ©es de volutes.

La corbeille d'un des chapiteaux du sud est entourĂ©e de feuilles Ă  crochets. Un autre est formĂ© de feuilles surmontĂ©es de raisins, avec un tailloir couvert d‘entrelacs.

L'intérieur et le mobilier

  • L'intĂ©rieur de l'Ă©glise
  • La nef (a)
    La nef (a)
  • La nef (b)
    La nef (b)
  • L'abside
    L'abside
  • La chapelle nord
    La chapelle nord
  • La chapelle sud
    La chapelle sud
  • Les vitraux de l'abside
  • FenĂȘtre nord
    FenĂȘtre nord
  • FenĂȘtre axiale
    FenĂȘtre axiale
  • FenĂȘtre sud
    FenĂȘtre sud
  • Le mobilier
  • La cloche
    La cloche
  • Le bĂ©nitier
    Le bénitier
  • Les fonts baptismaux
    Les fonts baptismaux
  • Le confessionnal
    Le confessionnal
  • La chaire
    La chaire

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « Église de Saint-Martin-de-Sescas », notice no PA00083782, base MĂ©rimĂ©e, ministĂšre français de la Culture, consultĂ© le 1er octobre 2011.
  2. de L. Drouyn, Monographie de St Martin de Sescas, Revue de l'Art Chrétien, 1857, p. 162-169.
  3. Christian Bougoux, L'imagerie romane de l'Entre-deux-Mers : l'iconographie raisonnée de tous les édifices romans de l'Entre-deux-Mers, Bordeaux, Bellus éd., , 828 p. (ISBN 978-2-9503805-4-9 (édité erroné)), p. 188-192.
  4. Christian Bougoux, Petite grammaire de l'obscÚne : églises du duché d'Aquitaine, XIe/XIIe siÚcles, Bordeaux, Bellus éd., , 233 p. (ISBN 2-9503805-1-4)
  5. (en) James Jerman et Anthony Weir, Images of Lust : Sexual Carvings on Medieval Churches, London, Routledge, , 166 p. (ISBN 978-0415151566)
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